Grain de sel - Forum littéraire et culturel
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 Abdel-Hafed Benotman

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MessageSujet: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyLun 11 Aoû 2008, 12:37

Abdel-Hafed Benotman voit son livre les forcenés chez Rivages préfacé de manière très élogieuse par Robin Cook :

Citation :
Si je devais définir le travail de cet écrivain, je dirais que c'est son coeur qu'il arrache devant nous et pose, encore battant, sur la table. C'est le travail d'un homme qui - non de sa propre volonté, mais parce qu'il n'a pas le choix - entretient un rapport intime et familier avec l'horreur qui le hante.


et Jean-Hugues Oppel.

Ses nouvelles mettent en scène de dures réalités que nous ignorons et qui sont le quotidien de cet écrivain-taulard : l’attente de la sortie par un prisonnier qui se « crasche » une dent, l’espoir d’une visite, une nuit d’angoisse, le silence des complots et des regards :

Citation :
« Les gens m’ont tout de suite reconnu.. Je l’ai compris quand personne ne m’a salué ».

C’est aussi l’enfant haineux, un paralytique rêvant d’amour avec une obèse que tous regardent, la complicité et l’espoir des exclus.

13 nouvelles très bien envoyées,

à ceci près que parfois, on tombe comme avec les lentilles sur un caillou. Ce fut mon cas pour « La gravure » où quelques phrases mal bâties alourdissaient l’histoire. J’avais eu la même mésaventure avec une nouvelle des poteaux de torture.
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MessageSujet: Abdel Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptySam 25 Oct 2008, 17:02

Abdel Hafed Benotman est l'auteur de textes (nouvelles et romans) vraiment très noirs, écrits pour certains en prison, et parus chez Rivages/Noir :

Les Forcenés
Les poteaux de torture
Marche de nuit sans lune

Abdel-Hafed Benotman Abdelhafedbenotman8la1


L'auteur intervient par ailleurs sur Fréquence Paris Plurielle (106.3) les vendredis de 19 heures à 20 h 30 dans L'envolée, une émission consacrée aux prisons.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyDim 26 Oct 2008, 07:47

Il tient aussi des chroniques sur Bibliobs.
Son style dénote sacrément dans le polar actuel. C'est brut, noir, sincère, à essayer.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyMer 18 Mar 2009, 22:02

Marche dans la nuit sans lune

"Dan est emprisonné à Fleury -Mérogis. A l'extérieur, il n'a que sa grand mère qui vit à la campagne et dont il ne supporte plus le discours moralisateur. Au cours d'un transfert de justice, il fait la rencontre de son existence : Nadine N'Goma, détenue elle aussi. Les deux détenus engagent une correspondance. Pour Dan, c'est la découverte du grand amour. A sa sortie de prison, il décide de mettre sa vie au service de Nadine et de son fils. Au gré de ses démarches, il découvre un autre univers, celui de la nuit. Nadine, travaillait comme danseuse dans une boite. Il rencontre les amis fidèles de Nadine et en particulier Jonath, grand costaud au cœur tendre. Mais il recherche aussi Gony, l'inspecteur de police corrompu qui l'a torturée. "

Abdel Hafed Benotman a lui même connu l'incarcération, et a écrit ce livre en prison. C'est une dénonciation de l'inhumanité des systèmes judiciaire et carcéral mais aussi du fonctionnement de la société : chômage, misère, drogue et proxénétisme, immigration clandestine, vrais faux papiers et sans papiers, policiers véreux, assistance sociale viciée et bonnes œuvres pour cacher les plaies sans cautérisation : tout y passe, tout est noir et sombre, sans issue. Et d’autant plus l’impossible réinsertion : les dés sont pipés d’entrée de jeu.
C'est aussi un beau roman, écrit dans un langage imagé qui frappe fort mais pourtant avec une poésie un peu triste, ironique et désabusée.
Citation :
«A force de se traiter, de s’injurier -Fumier ! -des roses lui poussent sur la langue et les épines lui transpercent les papilles. C’est cela avoir un langage fleuri se moque-t-il. »
Le texte est ponctué d’extraits de chansons qui disent la révolte de l'auteur (ces textes sont regroupés en annexe) :
Citation :
Elle est sortie cette nuit
Pour réchauffer son corps
A la recherche de bras
Dans les décharges des hommes
Des bras d'handicapé
Des bras de tatoué
Bras de camisolé
De fleuve ou d'amputé
Enfin ceux d'un bonhomme qui les laisse tomber
De les avoir trop levés sans même se soulever
Un livre noir et très dur, sans complaisance ni concession.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyDim 07 Juin 2009, 19:16

Je suis en train de dévorer "Marche de nuit sans lune". Un coup de fouet sur la réalité carcérale, sans pathos, mais avec un style vif, enlevé, un sens de l'observation acéré et beaucoup d'humanité en filigrane. Ce livre est à recommander très vivement. cheers

Quand on aime ce genre d'auteur, ayant un vrai talent et surtout une vraie personnalité, il paraît qu'il faut lire Edward Bunker.
Vous l'avez lu ?


Interview du bonhomme là : http://www.article11.info/spip/spip.php?article121.
Début de l'interview..

Tu as passé une grande partie de ta vie en prison. A quel point cette expérience a défini l’homme que tu es ?

La prison, c’est le territoire où j’ai rencontré quasiment toutes les pathologies existantes. C’est comme un carrefour où se croisent des destins déviants : les fous, les malades, les vrais assassins, les innocents, avec toutes les catégories sociales et quasiment toutes les nationalités. J’y ai rencontré des Américains, des Africains, des Asiatiques etc. Si tu n’es pas ouvert, si tu ne cherches pas à t’ouvrir à eux, alors tu te replies, tu te scléroses, tu commences à tomber dans le mépris. Ce que j’ai toujours évité.
A l’arrivée, la prison n’a pas été un terrain d’écriture pour moi. Par contre, ça a été un terrain de rencontre.

Un "terrain de rencontre" ? Ca ne va pas trop avec l’image qu’on a des prisons...

J’ai 16-17 ans de taule derrière moi. Et je peux te dire que l’ultra violence carcérale, c’est un fantasme, un mythe. Le truc sur lequel jouent les séries américaines comme Prison Break ou que met en scène Hollywood. Ce n’est pas la réalité en France, même si ça existe aux États-Unis.
Avec cette concentration d’êtres humains qui vivent et cohabitent se crée forcément une forme d’entraide, de solidarité. Sinon, tu verrais les ambulances et les corbillards sortir constamment des prisons. Ce n’est pas le cas. Il y a un équilibre qui se fait, avec une certaine dose de tolérance. Ça naît aussi d’une situation commune : tous sont écrasé par le même système. Plus tu compresses les gens en prison, plus ils deviennent solides, agglomérés et solidaires. Chacun a une histoire, qui renvoie à celle de l’autre. Quand tu es dans le fourgon et qu’on te met les chaînes aux pieds, il y a quelque chose qui se crée avec ceux qui sont en face de toi, dans cette même situation humiliante.

Tu as commencé à écrire en prison ?

L’écriture me vient d’avant la prison. A l’intérieur de la prison, l’écriture m’a plutôt servi d’arme de combat. J’ai commencé à écrire des courriers pour les copains, à m’intéresser au droit (je suis devenu un bon juriste à force d’aider les copains sur leurs dossiers). Ça m’a amené à une écriture politique. J’ai très peu écrit de fiction en taule, j’ai fignolé certains récits écrits avant, mais je n’ai lancé aucun roman alors que j’étais enfermé. Par contre, j’ai écrit beaucoup d’articles de presse. Et on a crée un journal, L’Envolée, qui existe encore maintenant et auquel je participe toujours.

Dans ton dernier livre, Marche de nuit sans lune [5], tu développes une vision très sombre de l’humanité.

C’est vrai que j’ai une vision très brutale de l’homme. L’approche du roman noir t’amène à aller fouiller vraiment dans la merde. D’ailleurs, les meilleurs écrivains de roman noir sont ceux qui vont chercher très loin dans l’horreur humaine.
Dans mes romans, je défends les criminels, dans le sens où je ne les juge pas, je les pose comme ils sont. Je les aime ou je ne les aime pas, là n’est pas la question. Mais j’ai toujours préféré le criminel qui passe à l’acte et qui en paye les conséquences, par la prison, la mort ou l’exil, que celui qui commet des crimes dans l’impunité, le délateur qui se cache derrière les lois. Ce qui me débecte vraiment, c’est l’impunité des salauds.

Avec quatre condamnations, tu es entré pour la première fois en prison en 1976 et tu en es sorti la dernière fois en 2007. Le système carcéral a évolué ?

Dans le fond, la prison n’a pas changé. Que ce soit dans les années 1970 ou 2000, ça reste insoutenable, puisque c’est du domaine de l’enfermement. Ce que eux appellent des améliorations relève du confort : si tu as de l’argent, tu peux cantiner une télé, par exemple. Mais avec ou sans la télé, tu restes enfermé entre quatre murs. Le fond n’a pas changé. Si on t’enfermes pendant 20 ans dans une chambre du plus beau palace de Paris, tu pètes les plombs aussi.
Pour le reste, ça s’est évidemment aggravé. D’abord, les peines sont plus longues, il y a désormais des perpétuités réelles. Avant, quelqu’un condamné à perpét sortait au bout de 15 à 20 ans ; maintenant, ce sera au bout de 25 à 30. Sous prétexte de confort carcéral, on a allongé les peines. Alors qu’on se fout du confort en taule, ce qui est horrible, c’est de se faire prendre un long moment de sa vie.
Moi, je suis un voleur. Mais je ne suis jamais tombé dans ce qu’on appelle « l’irréparable ». Si demain j’écris un best-seller qui se vend à 3 millions d’exemplaires, je pourrais aller voir les banques et dire : « Je vous rembourse ». Je pourrais le faire. Mais je ne le ferai bien sûr jamais. Pour la bonne raison qu’eux ne me rendront jamais une seule seconde de ma vie. Je n’ai jamais tué personne, donc jamais touché au temps de vie des autres. Eux si.

Tes braquages n’ont jamais tourné de manière sanglante. Tu as eu de la chance ?

Non. Chez les braqueurs pour qui ça tourne mal, il y a de la malchance mais surtout de la bêtise. De nos jours, si tu es braqueur et que tu rentres dans une banque, tu n’as pas grand chose à faire. Il y a des protocoles bancaires qui disent : « Quoi qu’il se passe, l’important est que le malfaiteur sorte le plus vite possible. Vous avez ordre de lui donner ce qu’il veut. »
Quand je suis passé en cours d’assise, le personnel des banques est venu. Aucun ne m’a demandé un centime de dommage et intérêt pour "traumatisme". Ils auraient pu.

Tu n’utilisais pas d’arme ?

Non, pas besoin d’arme pour braquer une banque. Tu fais juste croire que tu en as une. Un hold-up, tu le fais discrètement, tu n’entres pas en hurlant et avec un bas sur la tête, ou sinon tu es tout de suite repéré par les caméras de surveillance et les flics déboulent. Je braque sans que personne ne s’en rende compte, en dehors des personnes à qui je m’adresse.
Dans la vision commune du braquage, il y a une part de fantasme, très cinématographique. Alors que le hold-up doit être le plus calme possible.

Mais si ton visage apparaît sur les caméras, tu te fais très vite prendre, non ?

Non, parce que c’est chercher une aiguille dans une botte de foin. Même en tant que récidiviste, si tu fais ça bien, ils ne te trouvent pas dans leurs fichiers. Tu te débrouilles pour que ton visage soit un peu camouflé, maquillé ; les caméras filment d’en haut, donc la qualité est un peu médiocre. Pour mon dernier braquage, ils cherchaient un type entre 25 et 30 ans, alors que j’en ai dépassé 40 ans. Il faut jouer de ça, aussi. Tu sais que si tu y vas à visage découvert, les mecs se disent que c’est ton premier braquage et n’ouvrent pas leurs fichiers. Ça met à mal le mythe de la police scientifique qui débarque avec son arsenal de limier, mais c’est comme ça que ça se passe. Pour te faire choper dans ces conditions, il faut que tu sois dénoncé.

Si c’est si simple, pourquoi es-tu tombé quatre fois ?

Ce qui est mauvais, c’est de bosser à plusieurs. Plus tu multiplies les associés, plus ça risque de mal tourner. Moi, c’est un ami qui m’a balancé la dernière fois. C’était un pote qui croyait qu’on ne pouvait pas braquer une banque sans arme, dans sa tête c’était impossible. Je lui ai proposé mais il s’est dégonflé et m’a posé deux lapins. J’ai fait le truc tout seul et lui a préféré braquer des hôtels. Il s’est fait choper. Comme il sortait de prison, les flics lui ont demandé s’il avait des trucs à raconter. Et il m’a balancé.
Là, l’erreur venait de moi. Se faire dénoncer à 20 ans, c’est normal. Passé 40 ans, c’est impardonnable. J’ai pris 3 ans et demi. L’avocat général a dit : « Mettez moi cette saloperie dehors, il en chiera plus qu’en prison… » Il n’avait pas tout à fait tort : la prison ne m’atteint pas.

Comment ça ?

La plus grande violence faite à l’humain c’est la soumission. Moi, ils ne m’ont jamais soumis : j’écrivais, je revendiquais, je vivais. Je me suis fait virer de Fleury-Mérogis, la grande usine carcérale, parce que quand le directeur a su que j’étais là, il m’a fait transférer en urgence à Fresnes. A Fleury, en promenade, tu es entre 100 et 200 personnes, tu peux parler avec eux, fomenter une révolte. Alors qu’à Fresnes, on était deux en promenades, deux DPS (détenus particulièrement surveillés). J’étais avec un mec du Monténégro qui ne parlait pas Français et qui ne pensait qu’à s’évader. Ensuite, ils m’ont mis avec les Basques, puis avec les Corses. Des endroits ou je ne pouvais pas faire de prosélytisme.
Et je suis toujours sorti en fin de peine. Jamais en conditionnelle. Parce que je ne me suis jamais soumis. Je n’ai jamais été dans la comptabilité, parce que le terrain m’intéressait.

C’est un point de vue très particulier…

Je suis atypique, complètement. C’est pour ça que j’écris aussi. J’ai un regard très distancié sur la chose, j’en profite pour accumuler du matériau.

Tu t’es déjà évadé ?

Oui, sans violence. Je me suis fait envoyer un faux dossier médical disant que ma mère était morte. J’étais en fin de peine, ils m’ont laissé six heures pour aller à l’enterrement, sans escorte. Permission exceptionnelle, je me suis fait la belle.

Ce n’était pas un peu contre-productif, de s’évader en fin de peine ?

Un type qui est en permission et qui revient pas, c’est un imbécile, je te l’accorde. Dans mon cas, je devais passer devant une commission d’expulsion à la sortie, pour me renvoyer en Algérie. Ils m’auraient directement renvoyé là-bas, je préférais être en cavale.

Etc...
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyLun 06 Juil 2009, 10:50

Vifs éloges dans tout arrive sur France culture à propos de Abdel Hafed Benotman, Eboueur sur échafaud, Ed. Payot - coll. Ecrits Noirs/Rivages.
Les critiques ont parlé d'une postérité de Celine, d'un "Candide trash", et "d'un voyage tripal au sein de la demence familiale".

Les mêmes critiques ont dit que les romans noirs étaient quasiment les seuls romans français à évoquer de façon convaincante le tissu social contemporain.

voici la note de l'editeur :

Citation :
"Son père le lui avait prédit «Au pire ? Tu finiras éboueur. Au mieux ? Sur l'échafaud.» Marqué par cet oracle paternel, le jeune Faraht Bounoura n'est pas bien parti dans la vie. Entre la cruauté d'un père analphabète qui a quitté son Algérie natale pour la France au lendemain de la guerre, et la folie d'une mère à la fois victime et bourreau, les enfants Bounoura rêvent de mener une existence "normale".
Spoiler:
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyLun 06 Juil 2009, 14:22

Pourvu que ça l'aide à se faire connaître encore plus, il le mérite amplement !
Il faut lire aussi ses nouvelles, elles sont bien acérées.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyLun 06 Juil 2009, 15:43

caroline a écrit:
Pourvu que ça l'aide à se faire connaître encore plus, il le mérite amplement !

ce sera fait puisque j'ai éboueur sur echafaud.

Sur sa langue, je serai attentif car dans le livre précédent, j'avais remarqué des pailles de style. D'où ma réflexion qu'on devrait sans doute pour ces écrivains distinguer le ton du style.

Mais je vais pas lire son livre en défiance devant ses expressions ! pour une lecture, un minimum - et même plus, d'empathie est nécessaire, sinon on lit autre chose ou on coupe du bois pour l'hiver lol!
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyMar 07 Juil 2009, 06:29

éboueur sur echafaud

La force du texte vient ici de l'autobiographie et de la violence connue dès l'enfance dans une famille d'immigrés : des expériences qui conduisent à une revolte viscérale.

Pour autant , Benotman ne tombe pas dans le misérabilisme et certaines mésaventures ou portraits ne manquent pas de saveur :

Citation :

Puisqu’il fallait faire l’apprentissage de la masculinité Fafa, petit manœuvre macho, débuta par la surveillance de ses sœurs Kim et Nadou […]

Celles-ci ne se laissent pas faire et
Citation :

Kim et Nadou de coincer Fafa dans le couloir et de le battre comme plâtre aux poings qu’à coups de pied elles en firent un féministe convaincu en moins de deux rounds.

Suit le portrait de Fafa

Citation :
Fafa à l’époque ressemblait à un os avec des cheveux dessus, le tout monté sur deux mollets de corbeaux de course. Physiquement il ne faisait pas le poids et, pour tout dire, ne boxait pas dans la même catégorie que ses frangines
.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyMar 07 Juil 2009, 08:16

rotko a écrit:


Sur sa langue, je serai attentif car dans le livre précédent, j'avais remarqué des pailles de style. D'où ma réflexion qu'on devrait sans doute pour ces écrivains distinguer le ton du style.

C'est intéressant ça, tu aurais des exemples pour illustrer ces pailles ? J'avoue que ça ne m'a pas marquée et que pour moi Benotman c'est un style, bien plus qu'un ton.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyMar 07 Juil 2009, 11:09

je n'ai pas relevé les pailles que j'avais remarquées.

Dans le post ci-dessus, une expression est en italiques, donc revendiquée par l'auteur, même si incorrecte. Pourquoi pas ?

je lirai d'autres romans policiers de Benotman, mais je crains qu'après ce texte direct, autobiographique, et marqué du sceau de la révolte contre la famille, les pratiques religieuses (Le texte sur la circoncision qui mérite une lecture à voix haute est d'une aussi grande force que l'acte, de brutalité institutionnalisée), les récits soient moins percutants.

Je relèverai ces pailles ou ces audaces de langue, mais seulement si elles me choquent, car je pratique une lecture empathique et non un regard soupçonneux sur les textes.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyMar 07 Juil 2009, 15:29

rotko a écrit:

Je relèverai ces pailles ou ces audaces de langue, mais seulement si elles me choquent, car je pratique une lecture empathique et non un regard soupçonneux sur les textes.

On est d'accord !respect


rotko a écrit:
je lirai d'autres romans policiers de Benotman, mais je crains qu'après
ce texte direct, autobiographique, et marqué du sceau de la révolte
contre la famille, les pratiques religieuses (Le texte sur la
circoncision qui mérite une lecture à voix haute est d'une aussi grande
force que l'acte, de brutalité institutionnalisée), les récits soient
moins percutants.

J'ai souvenir de textes très percutants dans ses nouvelles, et aussi dans sa description du système judiciaire et carcéral dans Marche de nuit sans lune. Fort et révoltant.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyMar 07 Juil 2009, 17:19

J'ai également été impressionnée par le style et ses audaces.

D'ailleurs, je continue mon tour d'horizon de la "littérature carcérale".

Un univers à part qui appelle une écriture violente, décalée.

J'aimerais bien connaître d'autres noms ? Caroline, tu as ça en stock ?

Je suis en cours de lecture d'Edward Bunker. Même parcours : un taulard des USA dans les années 60/70, décédé aujourd'hui. Mais je ne sais pas si c'est une question d'époque, j'accroche beaucoup moins. Il décrit par le menu les guerres de gangs, le racisme, les viols, les corruptions dans l'univers clos de St Quentin, prison qu'il a bien connue lui-même. Des histoires viriles au milieu de tout ça.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyMar 07 Juil 2009, 17:22

Pas de petits héros. Des bourreaux, des teigneux, des violents et des châtiments peu propices à préparer une rédemption salutaire.

Bunker s'en est sorti grâce aux livres. Mais j'ai du mal à suivre son récit car je ne trouve pas beaucoup de souffle.

Ou alors, c'est le contexte qui m'ennuie. Même aux Etats-Unis, la société a tellement changé...

La bête contre les murs - Rivages/Noir
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyMer 08 Juil 2009, 14:47

Pour la littérature carcérale j'allais te dire Bunker mais tu l'as déjà !
Tu parles d'auteurs qui ont fait de la prison, ou qui écrivent seulement à son sujet ? Parce que des auteurs passés par la prison, je ne suis pas sûre qu'il y en ait des masses. Hammett en a fait, Chester Himes aussi, Harry Crews un peu. Doit y en avoir quelques autres.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyMer 08 Juil 2009, 15:14

Content que vous mentionniez Chester Himes qui a alterné les romans authentiques et ceux qu'on attendait de lui pour se distraire dans des fauteuils des différentes misères nègres : celles qui présentent des personnages candides ou roublards à différents degrés, dans des arnaques à multiples étages.

Le sordide y côtoie le carnavalesque, l'ensemble grouillant d'une vie qui mène un galop d'enfer, et assure à lui seul la force de survie.

Je pense pour le récit carcéral à qu'on lui jette la première pierre.

Pour Benotman, je lirai bientôt marche dans la nuit sans lune, si vous êtes interessés, on se mettrait d'accord pour le lire de concert.

En réponse à Caroline, sur les "pailles" de style, je renvoie au post qui ouvre ce fil et à « La gravure » dans les forcenés où "quelques phrases mal bâties alourdissaient l’histoire"
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyVen 10 Juil 2009, 16:08

1/2 Eboueur sur échafaud, rivages noirs.

Benotman refuse tout : c’est un révolté, il crie contre la (sa) famille, il abhorre la (sa) religion, la société le dégoûte, la civilisation l’emmerde, il n’aime ni les flics ni les bourgeois, sa place est en prison - c’est du moins ce qu’il laisse entendre à la fin de son livre.

Il écrit avec ses tripes sur ce qui lui pèse sur le cœur, prenant bien garde d’être récupéré par de bonnes âmes ou des sociologues en mal d’exemples ou d’étiquettes :

Citation :
Le psychologue a écrit dans sa petite grille intellectuelle : « maghrébin de la seconde génération issu des grandes banlieues, vivant dans les grands ensembles des cités » Il a une théorie fameuse sur les banlieues les villes champignons criminogènes qu’il appelle çà.
-Pauvre connard !

Comment donc prendre son livre ?
Un règlement de compte ? Un bilan ? Un retour sur l’enfance ? Une explication de son parcours ?
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyVen 10 Juil 2009, 16:12

2/2 Eboueur sur échafaud, rivages noirs.

C’est avant tout, me semble-t-il, une voix qui crie mais refuse le soutien des attitudes compréhensives ou compatissantes. Il assume tout. Au sein de sa famille, les autres se sont « mieux insérés », il ne les envie pas.

Sa voie à lui, ce sera l’écriture, inutile de lui en proposer une autre.

Pourtant à expliquer, à découvrir les pans de son enfance, n’en vient-il pas par moments à justifier son parcours de voleur et d‘agresseur ?

Citation :
Il ne lui restait plus qu’à donner à l’extérieur ce qu’il recevait chez lui : les coups. Il partait « à la dépouille » le soir, agressant les passants. L’insulte à la bouche et le regard mauvais. Farhat Bounoura cassait des gueules inconnues pour ne pas voir celles de Benamar et de Nabila. Ces deux visages qui avaient donné jour au sien.
Frapper comme on tambourine à une porte inconnue lorsque l’angoisse pourchasse sa proie interne - le requin même, éventré, dévore ses propres tripes jaillissantes mourir, nourri de sa propre haine, de sa propre rage.

Sa propre expérience dans l’affaire des voitures (jouets) volées lui a montré la relativité de l’honnêteté :

Citation :
Dénoncé, humilié, battu, abandonné des siens, les vrais siens à lui,-les copains- Fafa fut à jamais dégoûté de l’honnêteté.

Que lui reste-t-il ? Sans doute sa franchise, et son écriture, une générosité pour ses lecteurs.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyVen 10 Juil 2009, 19:26

Ce qui m'a frappée dans son discours, et qu'on retrouve dans ce que tu dis, c'est l'idée qu'il assume la transgression.

C'est un rejet total de toutes les règles de vie en communauté.

Dans le fond, c'est un anar. même si les chroniqueurs insistent sur son origine ethnique pour justifier une rebellion permanente.

Pas sûr.

C'est un antisocial, au sens premier du terme et qui le revendique. Il faut un certain aplomb et un certain panache.

Comme toi, je pense qu'il aura du mal à éviter la taule dans les années à venir.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyMer 23 Juin 2010, 06:19

j'ai lu éboueur sur échafaud et marche de nuit sans lune, écrits dans des styles différents. Le premier a la distanciation de l'humour, le deuxième , plus récent, est un cri de souffrance plus direct, plus dur.
Je ne crois pas que Abdel Hafed Benotman, cherche à se justifier d'être ce qu'il est, mais à dire qu'il existe, oui, et qu'il existe de cette manière là parce que son histoire s'est construite de cette façon.

Ça me semble plus être de l'ordre du témoignage d'une souffrance, d'un vécu, et également une forme militante d'engagement pour que la société évolue dans ses représentations du monde carcéral.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptySam 26 Juin 2010, 13:05

Il me semble que Eboueur sur échafaud n'est pas récent. Il est ressorti en format poche chez Rivages qui l'avait déjà publié, mais a été écrit avant Marche de nuit sans lune.
Quant à la façon dont il faut le prendre... comme un roman, je dirais. Avec des bouts de vécu, mais qui reste une fiction. Pour ma part je l'ai lu comme une explication, pas une justification. Une démonstration d'un parcours. Un peu à la manière d'Un prophète.
Toujours chez Rivages, ne manquez pas le roman de Lorent Idir dont j'ai oublié le titre (il fait chaud...), il vient de sortir et quand on le lit forcément on pense à Benotman.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyJeu 22 Juil 2010, 17:39

Plus que ses nouvelles, pourtant excellentes, c'est son hallucinant Eboueur sur Echafaud qui m'a retourné les tripes.

Pour sa sincérité, sa dureté et son humour à vif.

Assurément un bouquin que je glisserais dans ma musette si je devais me faire débarquer sur une île déserte (au besoin, je pourrais même sacrifier une ou deux boîtes de sardines pour lui faire de la place)
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyJeu 23 Juin 2011, 06:32

Abdel-Hafed Benotman Otman10

106 pages, Editeur : Syros (20 janvier 2011)
Collection : Rat noir

Hugues, arrêté en flagrant délit lors d’un rodéo avec une voiture volée, est placé en cellule de garde à vue. Il s’y endort… Entre réalité fantasmée et hyper-réalisme, une description implacable de ce qui n’est rien de moins qu’une machine à broyer les êtres vivants : la prison

l'éditeur.

Alors que le gouvernement a émis une proposition de loi afin d'abaisser l'âge de la responsabilité pénale, ce livre bouscule les préjugés sur le sujet. Un roman noir à lire d'une traite, comme un cri dans la nuit carcérale.

dit l'Express.

Ben Otman, il a du style, et ses écrits, de la vigueur. cheers
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyDim 04 Sep 2011, 06:24

marche de nuit sans lune chez Rivages noir

Le titre indique la tonalité sombre du récit qui débute dans un tribunal, se poursuit dans un fourgon cellulaire, et retourne en taule.

L'écriture est âpre, révoltée, elle n'épargne pas les détenus eux-mêmes mais vise en premier les tenants et responsables de l'ordre.

Le lecteur, lui aussi, accuse le choc !
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman EmptyDim 04 Sep 2011, 06:30

Je l'ai lu également, c'est beaucoup plus sombre que "éboueur sur échafaud".
L'histoire d'amour avec une femme rencontrée dans le fourgon pénitentiaire, qui va se poursuivre au delà, mais surtout la réalité de la prison, sordide, destructrice.
Beaucoup de colère et de ressentiment dans ce livre, mais bien écrit et intéressant à lire pour découvrir ce monde.
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MessageSujet: Re: Abdel-Hafed Benotman   Abdel-Hafed Benotman Empty

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