Namir Abdel Messeeh, la vierge, les coptes...

La Vierge, les coptes et moi de Namir Abdel Messeeh.

À 37 ans, il s'est mis en tête de partir en Égypte, la terre de ses ancêtres, pour tourner un film sur les ­apparitions miraculeuses de la Vierge au sein de la communauté copte.

L'aventure a débuté lorsque sa mère, Siham, s'est mise à hurler qu'elle venait de voir la Vierge sur une cassette vidéo apportée par une tante un soir de Noël. Le 31 août 2000, la Vierge Marie était ­apparue en Égypte à Assiout devant des centaines de milliers de fidèles et avait été filmée.

Lui, le sceptique, n'a rien aperçu sur l'écran mais s'est dit que cela ferait un bon sujet de film. «Chez nous, explique Namir Abdel Messeeh en voix off tout en filmant le dîner de famille, on est coptes, on fait partie de cette minorité chrétienne qui ne s'est pas convertie à l'islam quand l'Égypte a été envahie par les Arabes.»

l'article du figaro

conclusion qui rejoint l'avis du Monde : La Vierge, les coptes et moi est un vrai petit miracle de film qui s'interroge avec pertinence sur le sentiment religieux, la foi, le sacré et le cinéma.

J'y vais cet apm, après avoir été alléché par un ami : il me disait l'avoir raté, et le regretter, j'étais aussi fort déçu

heureusement, il s'était trompé d'une semaine

on verra donc ce film qui recueille tant d'éloges...

Comme le dit l'article du Monde , fort bien fait, avec une vidéo, le film se présente comme 'une enquête sur les apparitions,de la Vierge entre Le Caire et Assiout, en Haute Égypte.

Le réalisateur doit se débattre entre de multiples difficultés, peu soutenu au départ par sa famille : "ses films ? personne n'y comprend rien, c'est de la merde" lui disent-ils, affectueusement

Son grand mérite est d'associer à son aventure sa propre mère, ses proches d'Égypte,- qu'il était inadmissible de filmer, d'entraîner un village à reconstituer par le cinéma "une fausse apparition" qui témoignerait …. des vraies apparitions.

L'humour est la qualité principale de ce film, qui aime les personnages, y compris dans leurs blocages respectifs, personnels, et collectifs.

Tout est filmé dans l'ingéniosité du "système débrouille", et le plaisir des acteurs crée celui des spectateurs dans un atmosphère chaleureuse : on rit ensemble, et non comme dans de nombreux films comiques où on rit de certains personnages.

Namir Abdel Messeeh a une fausse candeur qui le rend sympathique, il écoute avec un air de Sainte Nitouche qui tient du pince-sans-rire, et surmonte tous les tabous et toutes les difficultés.

Ses personnages, on se les garde en mémoire, la mère au franc-parler, dynamique et directive, la grand mère à lunettes, les fillettes et les paysans, tout ce monde si jovial qu'on lui pardonne tout, y compris aux actrices de fortune qui réclament des cachets de stars à un réalisateur sans le sou !

allez-y !

Sélections et prix :

Festival de Berlin 2012
Section Panorama
Festival du Film de la Rochelle 2012

Festival de Belfort EntreVues
Lauréat Films en Cours 2011


le plaisir de faire du cinéma avec la grand mère.


La mère en directrice de tournage !

Pour la Vierge Marie, attendre sa prochaine apparition...

Portée par une démarche intellectuelle dépourvue de préjugés et une écriture cinématographique libérée de tout formatage, l’iconographie naïve dont on pouvait redouter une tarte à la crème un peu lourde devient finalement l'expression d’une humanité … pleine de grâce et le film un enchantement.

un entretien TV5 avec le réalisateur.