Mathias Vincenot

on parle beaucoup de lui, je ne suis pas convaincu...

Attention aux fleurs

Attention aux fleurs des prés
Épanouies mais singulières
Qui ont de ces timidités
D'aventurières

Attention aux fleurs qui font
Baisser les yeux ou davantage
Si elles font peu attention
C'est qu'elles ont le goût des voyages
Mais elles se ferment à la nuit
Si une brise les adoucit
Un coup de vent les décourage

Il faut leur parler doucement
Mais ne rien dire, ou pas encore
Pour ne pas rater le moment
Où elles s'ouvrent à l'aurore
Qui ne reste jamais longtemps

Attention aux fleurs qui ont
Juste un frisson, pas davantage
Parfois, lorsqu'on les dévisage

Elles ont un coeur, à leur façon

Mais les fleurs ne sont que des fleurs
Et ne savent pas ce qu'elles font.

Extrait de La vie, le vent (Lanore, 2006).

Il y a ce murmure
Ce murmure incessant, répété, éternel
Il y a ce vide assourdissant
Il y a ce coeur impavide, insensible,
Il y a ce coeur inexistant
Il y a ce murmure
Il y a ces mots démodés, incertains
Ces mots qui nous raccrochent à plus rien que nous-mêmes
Et ce monde écrasant
Et puis ce qu'on invente, ce qu'on crée, ce qu'on croit
Mais on crève
Dans le temps qui nous brise, nous nourrirons le monde
Nous resterons ensemble avant ça
Nous nous murmurerons des mots sans intérêt
Et sans éternité
Nous n'avons pas longtemps pour prolonger le rêve
Celui de croire qu'on existait…

Banalités creuses et gnan gnan...

Provence a écrit:

Banalités creuses et gnan gnan...

c'est en effet ma première impression.
Il sera sur france-inter le dimanche 18 juin dans "la librairie francophone" à 17 h 06.

Un bon moyen pour savoir ce qu'il a dans le ventre !

Mais franchement !!!
le murmure incessant
le silence assourdissant
le monde écrasant

Il a quel âge ? 14 ans ?

Je ne connaissais pas...mais ces textes ne me donnent pas envie d'en savoir davantage...Ca paraît en effet assez banal...

Vincenot est un jeune poète de 26 ans.
Sa poésie peut paraître gnan-gnan, moi je la trouve plutôt opportuniste.
En effet, ses poèmes restent légers, dans l'air du temps, les rimes sont pauvres et la métrique parfois bancale mais les oreilles des auditeurs d'aujourd'hui ne réclame-t-elles pas cette poésie-là?
Une poésie libre, dénuée des lourdeurs de toute règle, facile...
Cependant, il faut reconnaître à ce jeune poète un joli souffle qui traverse tous ces textes, quelques petites implications, quelques questionnements qui éveillent l'esprit.
Le tout est prometteur.
Et tant mieux pour lui s'il a déjà bénéficié de louanges qui l'on fait monter au pinacle avant l'heure!

Théagène a écrit:

Et tant mieux pour lui s'il a déjà bénéficié de louanges qui l'on fait monter au pinacle avant l'heure !

Dommage pour les autres laissés dans l'ombre. On se dit que la mediatisation envahit tout et impose des critères qui ne sont pas toujours ceux de la qualité : vu à la télé, cité dans tel journal etc...

Au pinacle aujourd'hui, oublié demain.Ce n'est pas sans risques, y compris pour l"interessé.

Prevert a une poésie dite facile, par certains, mais son succès ne se dément pas...

rotko a écrit:

Au pinacle aujourd'hui, oublié demain.Ce n'est pas sans risques, y compris pour l"interessé.

Certes, çà lui met davantage de pression.
Mais ne faut-il pas voir dans cette nouvelle médiatisation de la poésie une tentative (peut-être maladroite) de la remettre au premier plan, ce qui pourrait, à terme, être un bénéfice pour d'autres poètes?

une autre poésie de M Vincenot


Il y a des filles...
Il y a des filles solaires
Ou bien c’est nous
Des chemins qu’on aimerait prendre, mais autrement
Et qu’on prend seul en y pensant
Il y a des filles distantes
Ou bien c’est nous
Des regards qu’on aimerait lire, mais simplement
Mais on détourne le regard en y pensant

Dans notre tête, par moments
Des silhouettes qui repassent
Quel fatras

Elles sont de si bonne humeur quand elles nous oublient loin de nous
Puis elles rient de très bon cœur avec un autre qui s’en fout
Il y en a peut-être aussi qui pensent à nous

Il y a ce qu’on s’était dit en se quittant
Et cette étrange dérive des sentiments

Il y a celles qu’on ne voit pas
Et d’autres qui ne nous voient pas
Qui vont et viennent, et puis s’en vont
Et l’on s’en remet au hasard…

Il y a des filles timides
Ou bien c’est nous
Il paraît qu’il vaut mieux en rire

Il y a ce qu’on voudrait dire
… Et puis c’est tout

Extrait de La vie, le vent (Lanore, 2006).

J'étais tombée au hasard d'un site internet (mais j'ai perdu les références), sur d'autres poésie de Mathias Vincenot, beaucoup plus intéressantes et prometteuses.
Donc je tempère un peu mon jugement ci-dessus

la derniere poésie que je presente vient de son propre site.

c'est le poème du mois.

C'est vrai qu'on est en hiver

http://www.matthiasvincenot.net/accueil.php

Théagène a écrit:

Vincenot est un jeune poète de 26 ans.
Sa poésie peut paraître gnan-gnan, moi je la trouve plutôt opportuniste.
En effet, ses poèmes restent légers, dans l'air du temps, les rimes sont pauvres et la métrique parfois bancale mais les oreilles des auditeurs d'aujourd'hui ne réclame-t-elles pas cette poésie-là?
Une poésie libre, dénuée des lourdeurs de toute règle, facile...
Cependant, il faut reconnaître à ce jeune poète un joli souffle qui traverse tous ces textes, quelques petites implications, quelques questionnements qui éveillent l'esprit.
Le tout est prometteur.
Et tant mieux pour lui s'il a déjà bénéficié de louanges qui l'on fait monter au pinacle avant l'heure!

J'aime aussi cette poésie libre, lègère et dénudée des lourdeurs de toute règle
Il suit, finalement, la trace de poètes, connus et reconnus, qui sont sortis des schémas classiques avec une écriture simple, dénudée : le style poétique a pu paraître à leur époque "facile"

Il faut donc le rehabiliter avec de nouveaux poèmes, si tu en as

Je ne sais pas si ce nouveau texte va le réhabiliter ?
Il en a vraiment besion ?


Un frisson

C'est un frisson
Juste un frisson de pas grand chose
Un parfum de jeunesse au coeur
Et la passion qui se demande s’il faut qu’elle ose

C’est du futile, du presque rien entrecroisé
Une fraîcheur insoupçonnée
C’est une vague envie qui vient
C’est une vague, juste une vague qui nous parcourt
Qui nous défait
Que l’on retient

C’est de l’impalpable, du discret
Du formidable insoupçonné
C’est un frisson qui nous rappelle
Que c’est si beau l’humanité

Juste un petit gôut de fraîcheur
Comme un début de quelque chose
Un parfum de jeunesse au coeur
Et la passion qui se demande s’il faut qu’elle ose

C’est un frisson
Une fraîcheur insoupçonnée
Une vague envie qui revient
Mais on redevient juste soi
L’insoupçonnée vient de passer


Extrait de La vie, en fait... (éditions Lettres du Monde, 2000)

plume a écrit:

Théagène a écrit:

Vincenot est un jeune poète de 26 ans.
Sa poésie peut paraître gnan-gnan, moi je la trouve plutôt opportuniste.
En effet, ses poèmes restent légers, dans l'air du temps, les rimes sont pauvres et la métrique parfois bancale mais les oreilles des auditeurs d'aujourd'hui ne réclame-t-elles pas cette poésie-là?
Une poésie libre, dénuée des lourdeurs de toute règle, facile...
Cependant, il faut reconnaître à ce jeune poète un joli souffle qui traverse tous ces textes, quelques petites implications, quelques questionnements qui éveillent l'esprit.
Le tout est prometteur.
Et tant mieux pour lui s'il a déjà bénéficié de louanges qui l'on fait monter au pinacle avant l'heure!

J'aime aussi cette poésie libre, lègère et dénudée des lourdeurs de toute règle
Il suit, finalement, la trace de poètes, connus et reconnus, qui sont sortis des schémas classiques avec une écriture simple, dénudée : le style poétique a pu paraître à leur époque "facile"

Bienvenue à bord, Plume

Je ne suis pas spécialiste de Vincenot, mais en lisant "Il y a des filles...", je n'ai pas vraiment eu l'impression qu'il sorte des "schémas classiques". C'est juste Souchonnisant. Relis-le, en t'imaginant la voix de Souchon et sur l'air de "Pardon", par exemple.

Seuguh a écrit:

C'est juste Souchonnisant..

Tu vas te faire des amies ! inutile de venir chez moi samedi soir

J'aime beaucoup écouter Souchon, je précise. On pourrait facilement imaginer mettre Vincenot en musique.

Je l'aime beaucoup aussi, c'est peut-être pour cela que Rotko pense que tu vas te faire des amiEs auquel cas je ne comprends pas pourquoi il ne veut pas de toi samedi soir !

Il n'y a pas que les femmes qui aiment Souchon, les hommes aussi !

Seuguh séducteur a écrit:

Relis-le, en t'imaginant la voix de Souchon et sur l'air de "Pardon", par exemple.

Je vais essayer !

Utopie a écrit:

c'est peut-être pour cela que Rotko pense que tu vas te faire des amiEs auquel cas je ne comprends pas pourquoi il ne veut pas de toi samedi soir !

Sile samedi soir Seughu passe à la maison en critiquant bruel et souchon, la population feminine désertera les lieux !

c'est juste souchonnisant avait à mes yeux, et sans doute dans la bouche de Seughu, à ce moment-là, un côté moqueur.

Citation :

c'est juste souchonnisant avait à mes yeux, et sans doute dans la bouche de Seughu, à ce moment-là, un côté moqueur

Ah oui ? on n'avait pas compris nous !

Qu'est ce qu'ils sont coquins ..trop forts ! hum ! hum!

C'est vrai que je me moquais un peu J'aurais dû écrire "souchonisationnant"

Ahhhhhhh, j'ai compris Bande de