Vitraux de Pascal Convert

l'abbaye de Saint-Gildas-des-Bois (Loire-Atlantique) dévoile de nouveaux vitraux, portraits d'enfants d'une acuité remarquable, dans un matériau d'une grande transparence, créés par Pascal Convert . A Saint-Gildas, Il a oeuvré par transfert de figures d'un matériau à un autre, de la photographie au cristal.



Au Musée d'histoire de la médecine à Paris, il découvre des photographies d'enfants internés faites à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, images asilaires terriblement silencieuses.

Chacun de ces portraits à mi-corps devient un vitrail, la figure s'inscrivant en bas-relief au centre de l'ogive. La technique employée par les maîtres verriers Jean-Dominique Fleury et Olivier Juteau consiste à faire fondre des débris en provenance de l'industrie de la cristallerie dans des moules.

Le matériau obtenu contient de légères irrégularités qui accrochent la lumière. Les deux grandes verrières des transepts dessinent des arbres aux branches entrecroisées.

Ces vitraux de cristal font pénétrer le jour dans un édifice qui serait, sans cela, assez obscur. Les enfants imposent leur présence muette et émouvante.

source : Philippe Dagen, in le Monde.

C'est très interessant

En tout 14 vitraux « blancs », avec ces gamins, garçons et filles, la tête légèrement penchée, comme d'un air abattu. Un par vitrail.
On les découvre en suivant le déambulatoire : le premier gamin est petit, tout en bas du vitrail, avec sa main en gros plan, comme s’il voulait pousser un invisible mur. Le dernier, en symétrie inverse, donnerait un symbole d’espoir.

Les légères irrégularités du vitrail, comme dans des verres soufflés, donnent une impression d’enfermement.

Près de la croisée du transept, deux vitraux plus grands dessinent les silhouettes hivernales de deux arbres dénudés.

En sortant de l’abbaye, on se retourne pour voir ces vitraux lumineux de l’intérieur : les enfants deviennent des sculptures sur fond sombre.

image de presse devenue sculpture.

« Veillée funèbre au Kosovo » témoignait dès 1990 des conflits sous-jacents qui opposaient les différentes cultures des Balkans,

Citation :

Ce cri muet, ces mains comme tournées dans un appel vers nous, ces corps meurtris par la tristesse nous parlaient du deuil, de la perte, de la douleur

ARTE

La mort de Mohamed Adoura

Citation :

Le vendredi 29 septembre 2000, les images de la mort de Mohamed Adoura, douze ans, tué dans la bande de Gaza, font le tour du monde.
Et le spectateur sidéré devant l’horreur ne pourra que compatir à la douleur réelle du peuple palestinien.

Pascal Convert a ecrit un livre sur Joseph Epstein (1), juif polonais réfugié en France, militant et combattant internationaliste antifasciste fusillé par les Allemands au Mont Valérien le 11 avril 1944.

Citation :

Pour La Force de l’Art 02, l'actuelle exposition parisienne, Pascal Convert a créé une sculpture en cristal brisée révélant un père et son fils saisis dans les tourments de l'histoire.
Les brisures du cristal - accident assumé – manifestent le combat de celui qui lutte pour que son fils ne soit pas englouti dans un monde gris de cendre, de celui qui fait le métier de vivre libre

le temps scellé est une sculpture inspirée d'une photographie de Joseph Epstein et de son fils.

(1) Joseph Epstein. Bon pour la légende. Lettre au fils,
de Pascal Convert, préface de Serge Wolikow. Édition Séguier.

J'ai eu l'occasion de voir ces vitraux et j'ai failli travailler sur cette abbaye (j'ai fini par restaurer l'église de Saint-Gildas, ce qui est tout à fait différent malheureusement) ... Et c'est vrai, autant de l'extérieur que de l'intérieur, c'est magnifique....

Dans l'exposition qu'il présente à la Galerie Eric Dupont (1), au travers des vies de Joseph Epstein, de Lucie et Raymond Aubrac, , Pascal Convert nous parle de l'exigence nécessaire à celui qui veut faire le métier de vivre libre.

Citation :

Pascal Convert a récemment rendu un hommage à la journaliste russe Anna Politkovskaïa, assassinée le 7 octobre 2006.
Son œuvre émouvante et d’une extrême finesse révèle pour cette nouvelle exposition galerie Eric Dupont un travail plastique consacré à ces héros qui ne vivent que pour la liberté.

(1) « Pascal Convert », galerie Eric Dupont, 13, rue Chapon 75003 Paris

tombe pour Anna Politovskaia, journaliste russe assassinée après des pamphlets contre Poutine.



un diaporama des oeuvres de pascal convert.

le journal ART-Press de novembre 2007 p 36/39, publie un article de Philippe Dagen : pascal Convert ou l'obsession de l'absence

Citation :

Pascal Convert ne peut se résoudre que "ça" passe, que "ça" défile, et que "ça" s'aneantisse sans laisser de trace. Qu'Anna Politkovskaia soit assassinée et que son meurtre s'enfouisse dans l'ignorance, avec les crimes qu'elle révélait. Que pour satisfaire des interêts ideologiques et un nationalisme avoué, des résistants (Joseph Epstein) aient été exclus de l'histoire parce qu'ils n'étaient pas "français de souche" comme on dit, mais juifs polonais ou républicains espagnols.

un article de Rue 89 sur pascal convert et la madone de Bentalha



Cette oeuvre fait partie d'une série de "sculptures" réalisées à partir de photos d'actualité par Pascal Convert.
Il y a aussi La mort de Mohamed Adoura et Veillée funèbre au Kosovo.
Georges Didi-Huberman s'est appuyé sur le travail de Pascal Convert pour développer sa théorie du rapport de l'image à la temporalité.

Citation :

En quoi une telle oeuvre affecte-t-elle notre rapport à la durée? Par rapport à la photo initiale, le visage est blanchi, dépersonnalisé. Le cri est étouffé. L'attention est dirigée vers les vêtements, les robes, les tissus dont le volume est élargi et les plis accentués de façon baroque, comme si Pascal Convert avait voulu accentuer la récupération christique de l'image en l'esthétisant. Elle souffre tellement qu'elle n'a plus ni visage, ni voix.

Philippe Dagen a écrit deux livres sur Pascal Convert :

- L'Abbatiale de Saint-Gildas-des-Bois (Pascal Convert) aux éditions du patrimoine;

Citation :

Ce travail sur la figure humaine, ses représentations et leurs places dans la culture visuelle et artistique contemporaine sont des sujets de réflexion familiers à Convert. Portraits sous forme de plaques de plâtre monochrome, pièces de cire, têtes sculptées dans la cire ou le verre d’après photo peuplent son œuvre. L’obsession du visage y est une force sensible, un visage suspendu entre vie et mort comme forme visible d’une existence et comme enjeu de la résistance à l’oubli et au temps. Bien au-delà du genre traditionnel des beaux-arts, le portrait est ici principalement un manifeste politique et moral.

- Lamento: Pascal Convert 1998-2005
de Philippe Dagen , Georges Didi-Huberman, Catherine Millet aux editions Mul, collection Mudam, en anglais.

L'Appartement de l'artiste (1990), de Pascal Convert, dans le parc la Garenne Lemot qui surplombe la belle bourgade de Clisson.

Raymond Aubrac. Résister, reconstruire, transmettre,
par Pascal Convert, Seuil, 750 p.,

Dès 1940, Raymond Aubrac s'est engagé dans la Résistance à Lyon avec son épouse et complice Lucie. Né Raymond Samuel, il devient Aubrac dans la clandestinité. Il est aujourd'hui l'un des derniers grands témoins de cette époque et le dernier survivant de l'arrestation de Caluire, au cours de laquelle Jean Moulin fut arrêté.

Au cours de trois années d'entretiens réguliers, l'ancien résistant, toujours pétillant, s'est confié à Pascal Convert. Des négociations discrètes qu'il a menées à la demande de Jean Moulin au moment de la création de l'Armée secrète durant la Résistance à son rôle de messager entre Hô Chi Minh et les présidents Johnson et Nixon durant la guerre du Vietnam.

QUELLE DECOUVERTE! MERCI POUR CE FIL! Des images de l'actualite rendues peu communes, plus que bouleversantes, par les moyens que Pascal Convert utilise!

Je partage l'avis de Maya. C'est fascinant !

Raymond Aubrac. Résister, reconstruire, transmettre
par Pascal Convert Seuil, 750 p

Citation :

Son vrai nom est Raymond Samuel. Il est né dans une famille juive lorraine, de la moyenne bourgeoisie. L’événement qui a marqué sa jeunesse et son milieu, c’est l’affaire Dreyfus. On ne se rend plus bien compte à quel point elle a pu être centrale dans la formation de ces jeunes gens. Il fait des études de mathématiques, et passe le concours de l'école des Ponts.

Il fréquente la mouvance de l’époque, et gravite autour des intellectuels communistes. Il acquiert pendant ces jeunes années une formation politique très forte

son regard sur la société actuelle :

Il savait qu’une société solidaire, ça se construit. Il analysait les développements du monde ultra-libéral, et en mesurait les destructions. Mais il ne succombait pas au pessimisme. Il avait espoir dans la jeunesse. Il était conscient qu’il y avait une montée de l’extrême-droite au niveau européen, et voyait qu’en France, la mouvance lepéniste prenait de l’ampleur, en espérant se fondre dans la droite nationale. Ce qu’il regrettait, c’est que les gens pensent qu’on perd de la liberté lorsqu’on s’engage. Alors que l’engagement des gens de sa génération, c’était justement la liberté.


un entretien sur Raymond Aubrac

Raymond aubrac avait signé la pétition des droits de l'homme du 14 juillet 2011

Depuis bientôt un an, les plus hautes autorités de l’Etat s’acharnent à dresser les citoyens les uns contre les autres. Elles ont successivement jeté à la vindicte publique les Roms et les gens du voyage, les Français d’origine étrangère, les habitants des quartiers populaires, les chômeurs et précaires qualifiés d’“assistés”... Elles ont ressorti le vieux mensonge d’une immigration délinquante, elles pratiquent la politique de la peur et de la stigmatisation.

Nous avons manifesté le 4 septembre 2010, dans toute la France, contre ce dévoiement de la République. Aujourd’hui, chacun mesure la terrible responsabilité de ceux qui ont donné un label de respectabilité aux idées d’extrême droite, à la xénophobie, à la haine et au rejet de l’autre. De dérapages verbaux en pseudo-débats, de crispations identitaires en reculs sociaux, la voie a été grande ouverte à une crise démocratique encore plus grave que celle du 21 avril 2002.

Citation :

l'abbaye de Saint-Gildas-des-Bois (Loire-Atlantique) dévoile de nouveaux vitraux, portraits d'enfants d'une acuité remarquable, dans un matériau d'une grande transparence, créés par Pascal Convert . A Saint-Gildas, Il a oeuvré par transfert de figures d'un matériau à un autre, de la photographie au cristal.

Au Musée d'histoire de la médecine à Paris, il découvre des photographies d'enfants internés faites à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, images asilaires terriblement silencieuses.

Les enfants imposent leur présence muette et émouvante.

Citation :

Ils avaient tous le visage vide des enfants privés d'amour

in le silence du bourreau de François Bizot.