Le concerto d'Aranruez trouve son origine dans une conversation entre Rodrigo et son ami, le grand guitariste Reigno Sainz de la Maza durant l'été 1938, en pleine guerre civile espagnole.
Le 9 novembre 1940, Regino Sainz de la Maza, à qui la partition est dédiée, et l'Orchestre Philharmonique de Barcelone dirigé par Mendoza Lasalle, donnent à Barcelone "la première" du Concierto de Aranjuez.
Le maitre Rodrigo, se trouve alors dans une situation personnelle et économique difficile, il doute du fonctionnement de sa partition jusqu'au moment de son execution. Il lui est tres difficile, voire impossible, d'imaginer que son oeuvre va devenir l'un des plus grands succes universels de l'histoire moderne de la musique.
En effet, ce Concierto pour guitare et ochestre, audacieux par sa construction instrumentale et à la fois modeste dans ses ambitions, est devenu l'oeuvre espagnoe la plus interprétée dans le monde.
Sa carriere internationale débute au Theatre des Champs Elysées à aris le 7 mai 1950 lors du concert triomphal de l'orchestre national d'Espagne avec les jeunes musiciens Narciso Yepes (guitare) et Ataulfo Argenta (chef d'orchestre).
Une seule ombre parmi toutes les satisfactions que le Concierto de Aranjuez procure à son auteur : la profonde peine qu'éprouve le plus grand guitariste de l'époque, Andres Segovia, contrarié de ne pas avoir interprété l'oeuvre maïtresse du repertoire. Le probleme est resolu avec la Fantasia para un gentilhombre, oeuvre composée en 1954 à l'intigation de Andres Segovia, à qui elle est dédiée. Il en donne la premiere le 5 mars 1958 au War Memorial Opera House de San Francisco, avec l'orchestre symphonique de la ville dirigé" par Enrique Jorda.
Avec la Fantasia para un gentilhombre, Joaquin Rodrigo veut à tout prix eviter un "second Aranjuez" : il renonce donc à la forme du concerto pour choisir celle de la suite. Le materiel thematique s'inspire de la Instruccion de musica sobre la guitarra espanola de Gaspar Sanz, oeuvre publiée à Saragosse en 1674 et dont on trouve de nombreuses editions. La grâce populaire des pieces recueillies par Sanz, l'inspiration de ses mélodies et rythmes sont des éléments qui ne pouvaient manquer de séduire le compositeur tel que Rodrigo, aussi à l'aise dans le style néoclassique que soucieux d'approfondir une esthetique typiquement espagnole, et pas seulement andalouse.
Selon les propres dires du compositeur, il rêvait que Sanz s'exclame - s'il avait pu ecouter l'oeuvre : "Ce n'est pas moi, mais je m'y reconnais !"