Rachid El-Daif [Liban]

Rachid El -Daïf, Fais voir tes jambes, Leila !, Actes Sud, [traduit de l'arabe (Liban) par Yves Gonzales-Quijano]


Journal d’un secoué.

Le narrateur est secoué car il vient d’avoir un accident avec sa fameuse Subaru américaine - dont il n’arrivait pas à avoir les pièces détachées - notamment les disques de frein !.
Se serait-il fait avoir par son cousin Rafic. Lui en vouloir ?

Citation :

J’ai décidé une fois pour toutes que je ne lui en parlerais pas, je n’ai pas envie que notre amitié en souffre. Il m’a tout de même soutenu quand ma mère est tombée malade, puis quand elle est morte. Tout de même,… Parfaitement !

Autre problème, son père qui, à plus de soixante cinq ans, veut se remarier, vendre l’appartement familial, et, qui sait ? lui donner des petits frères !
Pour le détourner de sa « fiancée », le narrateur décide donc de lui trouver une maîtresse. Pas d’autre solution que lui proposer, Leïla, sa propre petite amie…
Le père apprécie ce dévouement filial :

Citation :

Sans sourciller, il m’a demandé si je pouvais l’aider à rencontrer une jeune femme qui travaillait dans un magasin de chaussures et avec qui il m’avait vu discuter. Quand je lui ai dit que c’était impossible, il m’a rétorqué que Leila avait bien accepté, elle qui avait vingt ans alors que celle-là avait la trentaine…

Rachid El -Daïf, Fais voir tes jambes, Leila !

Tous ces souvenirs reviennent à l’esprit du narrateur accidenté, avec l’obstination des problèmes obsessionnels. Le lecteur s’amuse des situations cocasses, des remarques ingénues, de la naïveté du personnage.

Il y découvre à demi-mot les intrigues embrouillées, les mensonges concertés, les marchandages divers qui donnent du Liban une image insolite et féroce. Mais aussi un style inattendu entre naïf et pince sans rire.