La littérature nordique à découvrir

Le menteur d'Ombrie de BJARNE REUTER
CATEGORIE : LITTERATURE ETRANGERE DU XXIE
Date de publication : 15/9/2005
Editeur : Gaïa
Traduit du danois par Monique Christiansen
Pages : 512 - Prix du livre : 24 Euros

Très beau voyage en Italie du 14éme siècle. Giuseppe Emanuele Pagamino est herboriste, médecin ambulant, accessoirement pilleur de tombes et chercheur d’ongles du diable pour préparer son élixir d’immortalité…il rencontre celui qui deviendra son assistant, un soi disant attardé, lors d’une épidémie de peste.
Tout irait pour le mieux, s’il ne s’était mis à dos un évêque puissant, pressenti comme un futur pape. Dés lors, il essaie de se tenir le plus loin de ce dernier…pêche un enfant dans une rivière, se faufile dans un terrier de renard…

Concentré d’odeurs, d’émotions. Un merveilleux voyage dans le temps !

Le berger de l'avent de Gunnar Gunnarsson

Un récit court, mais intense, se déroulant dans les affres de l'hiver islandais.

On en sort ému.

Par scandinavie, vous entendez les pays suivants :

Norvège, Suède, Finlande, Islande et Danemark ?

donc Frans G Bengtsson 1894-1954 en ferait partie avec Orm le rouge paru chez Gaia ?

et thorkild Hansen, auteur danois, avec Jens Munk chez Actes Sud ?

ce dernier, je l'ai mais ne l'ai pas encore lu.

Ah oui, c'est vrai, j'ai parlé d'un auteur islandais...

Effectivement, à strictement parler, la Scandinavie, c'est le Danemark, la Norvège et la Suède. C'est tout.
("Scandinavie linguistique")

Après, on ajoute souvent la Finlande.

Si l'on souhaite inclure l'Islande dans ce groupe, on parlera
d'Etats nordiques.

J'ai modifié le titre, mais si jamais cela pose un problème...

J'aimerais beaucoup découvrir la littérature danoise. A part Karen Blixen et Andersen qui sont les grands auteurs danois ?

Moon a écrit:

J'aimerais beaucoup découvrir la littérature danoise. A part Karen Blixen et Andersen qui sont les grands auteurs danois ?

Voici l'adresse de la Maison du danemark . 2e étage . 142, avenue des Champs-Élysées . Paris 8e

où j'ai vu l'exposition Asger Jorn.

j'envoie des courriels pour ta question, mais toute réponse des grains sera la bienvenue.

voici une page des éditions actes sud. Il y en a trois au total.

j'envoie aussi un message aux editions Gaia.

une réponse des éditions gaia ici je cite :

Le prix Dositej Obradović a été décerné à Gaïa le 22 octobre 2008 lors de la Foire du Livre de Belgrade. Il vient récompenser notre action d'éditeur pour faire connaître la littérature serbe. Gaïa publie depuis 1995 des auteurs d'ex-Yougoslavie. Nous vous invitons à les découvrir et à lire cette passionnante littérature !

Nous avons le plaisir de vous présenter nos nouveautés :

le testament des gouttes de pluie de gudmundsson

Quand il pleut sur Reykjavík, d'étranges phénomènes se passent...
Un très beau roman islandais.

le cercueil de pierre de Eriksson

le roi Oscar de jorn Riel

fleurs amères deGunnar Stanlesen

Cet automne voit aussi le grand retour du privé norvégien Varg Veum, dans une nouvelle intrigue policière de Gunnar Staalesen. Pour fêter cet événement, Gaïa a joint au livre un CD des standards de jazz préférés de Varg Veum ainsi qu'une interview exclusive en français de l'auteur. Pour écouter des extraits, cliquez ici !

Et aussi : Le cercueil de pierre, une deuxième enquête d'Ann Lindell, la commissaire suédoise de Kjell Eriksson. Un polar social comme les Nordiques savent les ficeler.

litterature danoise

C'était sans doute prédestiné...

Avant tout, il faut relire les contes d'Andersen, bien sûr, et si possible son autobiographie.

Les oeuvres de Kierkegaard sont bien connues en France, elles aussi.

La littérature danoise trouve son origine dans les sagas nordiques, alors, là aussi on trouve des choses à piocher, quitte à trouver la v.o. de l'histoire de Hamlet, mais on peut se contenter du détour par Shakespeare, qui l'a vraiment immortalisé.

Plus près de nous, il faut lire La ferme africaine de Karen Blixen et ses autres contes et romans, notamment Babette's Gaestebud, le Festin de Babette, porté à l'écran avec beaucoup de finesse.

Ensuite, il y a de nombreux auteurs danois anciens ou plus contemporains qui sont traduits en français.

Ceux qui ne le sont pas (ou dont les traductions sont moins accessibles) forment le corps des lettres danoises, souvent inspirés des mouvements littéraires étrangers : les comédies de Holberg, les psaumes de Grundtvig et d'Ingemann, les romans de Sten Steensen Blicher et l'épopée de Johannes V. Jensen, les romans populistes de Martin Andersen Nexö... entre autres auteurs danois.
Pour écouter une lecture en danois du poème Flugten til Amerika, que je citais, il suffit de chercher avec ce titre sur Google.

Et puis, ne pas négliger l'apport du cinéma danois, et si possible, en plus de Festen, qui traite de l'hypocrisie dans les grandes familles danoises (mais le peuple ne vit pas comme ça), voir aussi les films de Carl T. Dreyer, notamment Ordet (la Parole) : le piétisme assez sombre, proche du calvinisme écossais et de la croyance en la prédestination; n'est plus du tout à la mode, mais est ancré quelque part dans la vision danoise du monde, contre laquelle la jeunesse s'inscrit en réaction.

Bonnes études danoises!

Merci ! Je pars explorer...

Et regarder la peinture d'Emile Nolde

Le cas de Nolde me fait penser au poème de Carl Ploug (1813-1894) par ailleurs journaliste et agitateur prônant la réunification des Etats nordiques et l'imposition de la langue danoise au Sønderjylland (le Jutland Sud).

Le peintre allemand Nolde est né en 1867, trois ans après la bataille de Dybbøl et fut baptisé Emil Hansen dans une famille de paysans de cette frontière disputée entre le Danemark et l'Allemagne comme l'Alsace-Lorraine l'a été entre la France et l'Allemagne. -- Mais lui, il se revendiquait allemand et a donc pris le nom de son village de Nolde à 35 ans comme nom d'artiste pour masquer toute trace d'identité danoise : "Hansen" était décidément trop danois, trop ancré dans les origines paysannes de ceux qui n'avaient pas de nom avant la fixation des patronymes de 1856.

Le Slesvig-Holsten, ou Sønderjylland (Jutland sud) comme on écrit au Danemark, est une terre au sud de la grande péninsule en bordure de la Mer du Nord. Deux duchés y ont été âprement disputés dès 1848. Une période d'accalmie entre 1850 et 1864 et de nouveau la guerre. Et là, une cuisante défaite.

Ploug composa les paroles de ce chant qui fut interprété pour récolter des fonds en faveur des très nombreux blessés et des familles des quelque 5000 tués danois de Dybbøl . A l'échelle de ce petit pays, c'était en effet une hécatombe. La mélodie très sombre était encore chantée par les écoliers de mon époque pour rappeler que Pâques n'a pas toujours été joyeuse au Danemark... (Pour les curieux, chercher avec Google "ugle.dk mildt" un site où vous pourrez entendre la mélodie et trouver le poème en entier) :

"Påskeklokken kimed mildt fra den danske kyst
Meldte over landet om dog så hård en dyst
Slutter kreds og står fast, alle danske mænd
Gud han råder når vi fange sejr igen

Listet var i mulm og nat hid den tyske hær,
knap de danske drenge fik tid at spænde sværd.
Slutter kreds og står fast, alle danske mænd!
Gud, han råder, når vi fange sejr igen.

Åbent bryst var landeværn, mod var mandeskjold,
tysken måtte bygge af egne lig sin vold.
Slutter kreds og står fast, alle danske mænd!
Gud, han råder, når vi fange sejr igen. [...]"

Ma traduction :
Le doux carillon de Pâques, depuis la côte danoise
Portait message à travers la nation d'un si terrible combat:
Formez le cercle et tenez bon, tous, valeureux Danois!
Dieu seul peut décider quand nous tiendrons la victoire à nouveau.

S'était glissée ici sous le couvert de la nuit l'armée allemande,
A peine si les jeunes Danois eurent le temps de ceindre l'épée.
Formez le cercle...

La poitrine nue, bouclier de la nation, le courage celui des hommes!
L'Allemand a dû bâtir de ses cadavres son rempart...
Formez le cercle...


Les fortifications de Danevirke (comme plus tard notre ligne Maginot) ne pouvaient pas résister à l'assaut de près de 60 000 Prussiens et la défaite de Dybbøl du 18 avril resta dans les mémoires collectives comme un charnier où les combattants continuaient la bataille sur les monceaux de cadavres empilés.

Le drapeau d'Absalon (l'évêque-chevalier du Danemark, héros de la geste médiévale danoise) : le Dannebrog à la croix blanche sur fond rouge, tombé du ciel par la grâce divine, lors des épopées victorieuses des Danois du temps de leur puissance, était foulé au pied, trempé du sang des braves, et ces 'chiens' d'Allemands amputaient le territoire du petit Etat nordique d'une terre qu'ils considéraient chacun comme leur.

La littérature danoise et sa transmission a longtemps porté ce ressentiment anti-allemand... Pour les Danois, Dybbøl, c'est un peu comme Jeanne d'Arc au bûcher et le ressentiment franco-anglais subséquent, bien que la comparaison serait plus pertinente avec Roland à Roncevaux, sans trouver d'archi-traître à nommer pour la postérité. Il a manqué aux Danois un Cauchon ou un Ganelon dans cette défaite si bien que c'est "les Allemands" qui ont collectivement porté le chapeau du Mal personnifié, et le nazisme n'a bien sûr rien arrangé.

Il a fallu la récupération du Sønderjylland "occupé" de 1864 à 1920, puis de longues années jusque dans les années 1970 pour que ça se calme et que désormais l'Histoire soit "digérée". Maintenant, les historiens réévaluent la période et les torts des uns et des autres, chacun ayant sa part de responsabilité comme dans tout conflit...

Mais c'est aussi pourquoi Nolde (voir le fil "Peinture"), alors qu'il a offert huit tableaux au Danemark dès 1945, n'y a pas été exposé avant 1974 et n'est toujours pas considéré comme un peintre danois, juste à la limite "germano-danois".

Bien ! tu nous impressionnes je renvoie donc au post ci-dessus sur le fil Nolde.

et Asger Jorn ? tu l'acceptes comme peintre danois, comme la maison du danemark ?

(1) La Maison du Danemark, 142, Avenue Champs Elysées
75008 Paris
www.amb-danemark.fr

je donne les adresses pour Moon "toujours prête à me tirer la langue"

Mais oui, pas de problème pour Asger Jorn!

Tant qu'à faire, si Moon veut se frotter aux Danois, il vaut mieux contourner vers la petite rue parallèle aux Champs Elysées, derrière, avec l'entrée de l'église danoise au 17 rue Lord Byron, en général très accueillante le matin à partir de 10h sauf le mercredi. Le pasteur est Marianne Gyldenkærne (ça se prononce Pastor Güllènkèrme).

L'Eglise s'occupe aussi du lien avec les jeunes filles au pair danoises et les étudiants danois en France en général. Le jeudi soir, il y a une chorale danoise et le dimanche matin (sauf le 28 décembre cette année) il y a une messe luthérienne à 11h, en général pas trop pleine de monde. Mais après il y a parfois des pique nique avec beaucoup de convivialité: au printemps, on repeint ensemble les chaises de jardin du patio... Et puis on peut consulter les journaux danois dans la salle de lecture de l'église.

La maison du Danemark... :yes:

Un souvenir de repas aussi bon que convivial avec ma famille, il ya...
25 ans.
Explication : la fille de la maison était en stage d'oenologie à Beaune (ma ville natale) et logeait chez ma grand mère.

J'ai un souvenir ému du buffet de saumons (à tout.. et mon mari des rognons de Renne (on s'est tous bouché le nez, sauf lui )

J'éviterai de parler de l'acquavit glacé qui se boit comme de l'eau mais n'a pas les mêmes effets

En littérature danoise j'ai lu Andersen bien sûr, Karen Blixen et Peter
Hoeg (Smilla ou l'amour de la neige) que j'ai bien aimé..

Ah, il y a 25 ans c'était la bonne époque, celle où les restaurateurs étaient encore vraiment danois. Aujourd'hui, c'est moins sûr. J'ai ouï dire que le traiteur du bas était carrément... iranien? Les wienerbröd d'autrefois et surtout le pain n'ont plus le même goût.

Le restaurant Flora Danica est toujours fréquentable, belle adresse, beau décor, service impec' à la hauteur de la note toujours aussi salée que la mer d'où viennent les harengs qui ne sont plus de la Baltique (trop polluée).

Le renne? Hem, pas une recette danoise, ça : le pays du Père Noël c'est chez les Lapons du cercle polaire en Norvège, plutôt. Mais j'ai le souvenir en effet d'avoir vu ça sur leur menu.... Ca fait "Pays du Nord", on s'attend ensuite au steak de baleine ou d'ours polaire et on s'imagine ces ours déambulant dans les rues de Copenhague d'où les habitants les tireraient depuis leurs fenêtres en hiver.

Smilla? Le film aussi est très bien. :yes: A lire + à voir! On comprend un peu l'enjeu de la grande colonie danoise : le Groenland, et de leurs habitants de souche Eskimo. (A propos de Groenland, j'ai un cousin qui a fait son service militaire là, comme garde-chasse pour protéger les ours polaires!! Vrai de vrai! )

flordeluna a écrit:

A propos de Groenland, j'ai un cousin qui a fait son service militaire là, comme garde-chasse pour protéger les ours polaires!! Vrai de vrai! )

Au moins c'est un service militaire utile...