Wallace Stegner

Né en 1909 dans l'Iowa. Au cours de sa jeunesse il découvre les états de l'Ouest : Washington, Montana, Idaho, Utah.

De 1946 à 1971 il dirige l'atelier d'écriture à l'Université de Stanford et enseigne également à celle d’ Harvard. Parmi ses étudiants figurent Thomas Mcguane, Raymond Carver, Edward Abbey.

Wallace Stegner a écrit une soixantaine d'ouvrages, pour la majeure partie des biographies et des livres d'histoire, mais ce sont ses romans qui révèlent l'extraordinaire amour et la pénétration profonde des hommes de cet auteur hors pair

Il meurt en 1993 dans un accident de voiture.

En lieu sûr

Sally et Larry Morgan forment un jeune couple désargenté mais plein d’idéal. Ils partent dans le Nord-Est et y rencontrent un autre jeune couple Charity et Sid.
Entre eux se tissent échanges, partages, escapades, et surtout, une une amitié totale.
Mais le couple Charity et Sid vit une profonde tension. Charity, fille de professeurs d’université exige toujours plus d’ambition chez Sid, étouffant ainsi cet homme simple qui ne rêve que de poésie. Leur relation en est altérée : Sid alterne entre révolte et soumission tandis que Charity passe du mépris à la tendresse
Face à eux, Sally et Larry connaissent une douce harmonie.

Puis c’est le drame. Lors d’une randonnée en montagne, Sally contracte une polio virulente.dont elle sortira les jambes et une main paralysées et les poumons affaiblis.
Quelques années plus tard ... Larry est devenu un écrivain reconnu qui soigne son épouse avec un amour et une tendresse bouleversants
Sid dans le même temps perd son poste à l’université , mettant fin aux rêves de Charity Malgré ces souffrances, l’amitié des deux couples reste intacte jusqu’au bout... jusqu’à cette fin tellement émouvante....
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Un des plus beaux livres qu’il m’ait été donné de lire
Il faut lire l’immense tendresse et la délicatesse avec lesquelles Larry prend soin et entoure Sally. Il faut lire le courage de celle-ci . Il faut lire les descriptions emplies de poésie de la nature que Stegner laisse se conjoindre ou contraster avec les évènements que traversent ses personnages
Il faut lire la douceur de son écriture...

en lieu sûr

le goût des pommes sauvages

la bonne grosse montagne en sucre

la vie obstinée

Vue cavalière

sont édités chez Phébus, et les deux derniers titres sont dans ma bibli

question bête mais j'assume : Comment se fait-il qu'il y ait autant d'écrivains dans le Montana ?

Et aussi
Angle d'équilibre

Quant à ta question, je n'ai pour réponse que : et

rotko a écrit:

question bête mais j'assume : Comment se fait-il qu'il y ait autant d'écrivains dans le Montana ?

je ne crois pas que ce soit une question bête, on parle même de "l'école du Montana", j'avais lu un dossier là-dessus dans la revue Transfuge (quand celle-ci était encore consacrée à la littérature étrangère, enfin, surtout américaine).
Je crois que ces écrivains se connaissent, partagent plus ou moins certaines valeurs écologistes, sans compter que certains viennent s'installer là en se disant que ces paysages sauvages seront propices à l'écriture...

sybilline a écrit:

En lieu sûr


Un des plus beaux livres qu’il m’ait été donné de lire
Il faut lire l’immense tendresse et la délicatesse avec lesquelles Larry prend soin et entoure Sally. Il faut lire le courage de celle-ci . Il faut lire les descriptions emplies de poésie de la nature que Stegner laisse se conjoindre ou contraster avec les évènements que traversent ses personnages
Il faut lire la douceur de son écriture...

Merci Sybilline, ta présentation donne envie de découvrir cet auteur.

PS traduit de l'américain par Eric Chedaille

Non seulement il y a une véritable école dans le Montana, mais il y a une unité, une atmosphère unique chez ces écrivains.
Un réalisme tranquille et un charme poétique qui laissent des traces.
En général, les personnages sont très bien creusés.
C'est une belle littérature.
L'héritage Améridien n'est pas loin, je pense notamment à James Welch ou Richard Hugo.

Je ne connaissais pas l'auteur cité par sybilline, mais d'emblée, je me le note.
Merci ! :yes:

merci, Arc, de signaler ces auteurs du Montana (à vrai dire j'ignore la provenance exacte des écrivains américains), mais Stegner ne me semble pas être amérindien, du moins rien n'en transparait dans ses romans

Wallace Stegner La Vie Obstinée




Voilà un livre écrit en 1967, en pleine explosion du mouvement hippie et du flower power, et qui va à l'encontre de toute la doxa de la contre culture et des enseignements des gourous de l'époque,

Timothy Leary en tête (celui du fameux slogan turn on, tune in, drop out) sans oublier Ginsberg, Kerouac, Kesey etc.


Deux sexagénaires, Joe Allston et sa femme Ruth - personnages qui apparaissent également dans Vue Cavalière - voient leur calme retraite perturbée par l'installation d'un marginal barbu sur leur propriété.

D'abord opposé, Joe se résout à autoriser le séjour de l'intrus devant les remontrances de sa femme Ruth et de sa nouvelle voisine, Marian Catlin, toute de de douceur et d'ouverture d'esprit.


Bien sûr, tout va aller de mal en pis selon le sentiment premier qu'en avait Joe mais pas de la manière à laquelle on aurait pu s'y attendre.

Foisonnant de détail sur la vie semi rurale de la région de San Francisco, sur la psyché humaine en général et les relations entre classes d'âge en particulier, le livre est également annonciateur des désenchantements

à venir et des grands rappels de vérités incontournables mais bien loin des clichés habituels, tout en finesse d'analyse et en paisible ironie sur l'éternel retour des utopies tant sont fortes les tentations

d'échapper à l'inéluctable...


Passez-moi l'expression mais, P.... pourquoi Wallace Stegner n'est-il pas plus connu et apprécié sous nos belles contrées ?

Ses thèmes sont intemporels et pourtant d'une persistante actualité : la relation parents-enfant, les conflits de génération, l'impossibilité de communiquer, le sens de la vie, la liberté et ses limites, la mort.

Ses personnages sont vrais, attachants qu'ils soient émouvants ou de nature à hérisser le plus placide des lecteurs. Qu'on en juge : il y a le vieux bougon ; le jeune marginal ayant réponse à tout, véritable

aspirateur à déboussolés et, épine supplémentaire dans la couronne, terriblement semblable au fils dévoyé du premier ; la nouvelle voisine, véritable incarnation de la grâce et de la félicité communicative,

la communauté des voisins, mi ruraux mi urbains, à la fois proches et lointains, bienveillants ou bêtes à manger du foin... Et pas un seul cliché là dedans.

Même pas pour les marginaux. Mais il est vrai que le professeur Stegner avait eu de sacrés étudiants à étudier....