Grain de sel - Forum littéraire et culturel
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...

Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots.
 
AccueilPortail*Dernières imagesIndex auteursS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

 

 Robert Penn Warren

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
whiterose
pilier
whiterose


Nombre de messages : 36
Age : 35
Date d'inscription : 20/07/2006

Robert Penn Warren Empty
MessageSujet: Robert Penn Warren   Robert Penn Warren EmptyVen 15 Sep 2006, 12:34

Autant en emporte le vent n'aura cessé de faire de l'ombre à L'Esclave libre de R. Penn Warren (1905©1989) - longtemps considéré pourtant comme le grand rival de Faulkner. Une ombre que l'on est en droit de trouver injuste (au lecteur de comparer)... Le romancier évoque avec grandeur - et cruauté - les fastes trompeurs du vieux Sud à la veille de la guerre de Sécession... et ne fait de cadeau à personne.
Raoul Walsh tirera du livre un de ses plus grands films (avec Clark Gable et Yvonne De Carlo).
Amantha Starr, fille d'un riche planteur du KentuCky, découvre à la mort de son père ce que chacun savait mais n'osait lui dire : elle est en réalité la fille d'une beauté noire qui avait partagé naguère le lit du maître de Starwood : elle n'appartient pas au monde des gens libres. Car règne encore l'antique loi du Sud : son père n'ayant pas laissé de testament, la demeure est mise en vente, et elle même, en qualité de fille d'esclave, fait partie des lots que les acheteurs vont se disputer.

r.p.wARREN écrit la un de ses plus grands romans, toute son oeuvre se focalise sur l'identité mais avant tout sur la liberté, à laquelle chacun aspire, sans réellement la trouver. Existe -elle réellemnt?
Revenir en haut Aller en bas
http://scarlettohara.wordpress.com/
rotko
pilier
rotko


Nombre de messages : 69282
Date d'inscription : 26/12/2005

Robert Penn Warren Empty
MessageSujet: Re: Robert Penn Warren   Robert Penn Warren EmptyVen 15 Sep 2006, 14:13

Whiterose, c'est toujours avec un grand plaisir que je te lis, et ton itineraire de lectures éveille toujours en nous des echos interessants.

Sur le thème de l'esclavage, illustré ICI on peut ajouter
l'autobiographie d'une esclave de Hannah Crafts paru chez Payot.

Ce livre, un document authentique, raconte la vie d'une esclave de Caroline du Nord en 1855 qui "finira sa vie comme institutrice dans le New-Jersey". Il nous rappelle que, même dans les meilleures conditions de bonne entente avec les "maîtres", l'esclave pouvait être vendu au même titre qu'un buffet.

De tels destins, comme celui de Frederick Douglass montrent le gâchis humain que fut l'esclavage.
Revenir en haut Aller en bas
https://grain-de-sel.1fr1.net/forum.htm
Prince d'Aquitaine
Animation
Prince d'Aquitaine


Nombre de messages : 2948
Age : 34
Localisation : Maromme, Seine-Maritime
Date d'inscription : 29/05/2009

Robert Penn Warren Empty
MessageSujet: Re: Robert Penn Warren   Robert Penn Warren EmptySam 06 Aoû 2011, 12:39

La Grande Forêt, 1961

4e de couverture a écrit:
La Grande forêt est sans doute l'une des œuvres les plus significatives, les plus achevées de Robert Penn Warren. Le cadre en est la guerre civile qui a déchiré l'Amérique, tout en la révélant à elle-même, et que Warren, homme du Sud - mais né à la limite du Kentucky et du Tennessee, c'est-à-dire à la limite du Nord et du Sud - connaît mieux que quiconque. Adam Rosenzweig, le héros, est un jeune Juif allemand dont le père a naguère, avant de mourir, renié son passé de révolutionnaire, ce qui a provoqué chez Adam une décision contraire : suivre sa voie d'homme coûte que coûte, pour servir son idéal de justice et de liberté. Il part donc pour l'Amérique où la guerre de Sécession fait rage, afin de combattre pour la libération des Noirs.
Mais les réalités qu'il devra affronter, les déceptions, la lâcheté et les faiblesses des hommes qu'il va découvrir, ainsi que leurs vices et leurs passions, le feront plus d'une fois se remettre en question. Un livre exceptionnel, qui mérite de prendre place à côté de classiques tels que Servitude et grandeur militaire d'Alfred de Vigny ou L'insigne du courage de Stephen Crane.

Penn Warren est né en 1905 à Guthrie, dans le Kentucky. Romancier, essayiste, poète, il a reçu deux fois le Prix Pulitzer : en 1946 pour son premier roman, Les Fous du roi, qui retrace la carrière du démagogue louisianais Huey Long, et en 1956 pour Promises, un recueil de poèmes. A travers tous ses livres, on retrouve le même thème central : le Sud face à la perte de ses valeurs traditionnelles.

Difficile de parler de ce livre sans dévoiler la fin... Je dirais donc qu'il s'agit d'un véritable roman d'initiation au monde, à soi, à la connaissance.

Adam fuit la Bavière pour les USA à la mort de son père, qui se fit en deux temps : tout d'abord la mort "mentale" avec le reniement de ses idéaux, puis six mois plus tard la mort physique. Le livre de Penn Warren s'ouvre donc sur cette maison de Bavière où Adam refuse de rentrer, lui qui est véritablement né le jour de la première mort de son père.

Adam s'embarque pour les USA, mais le recruteur le refuse à cause de son pied bot, qui reviendra de nombreuses fois au cours du livre. Ce pied est une partie de la honte qu'éprouve Adam, mais une partie seulement, car Penn Warren peint l'homme déchiré par la honte, la lâcheté... dans le sillage de ce qu'a pu écrire un Faulkner. Adam doit donc errer sur le sol américain lorsqu'il débarque, donnant lieu à une scène terrible. La première chose qu'il voit à New York, c'est le cadavre d'un noir pendu à un réverbère, les doigts et les orteils coupés. Le décor est planté : la guerre fait rage, les New-Yorkais lynchent les noirs car ils ne veulent pas se battre.

S'il est un personnage important dans ce livre, c'est bien Aaron Blaustein, vieux juif très riche, dont le fils est mort à la guerre. Au cours de sa discussion avec Adam, le vieux juif explique sa vision du monde, qui semble être celle de Penn Warren :

Citation :
quand on cesse d'adorer Dieu, il ne reste qu'une chose à quoi se raccrocher : l'Histoire. Je suppose que je crois en l'Histoire puisqu'il faut bien croire en quelque chose. [...] Vous savez, il y a toujours un mobile à n'importe quel événement. C'est cela, l'Histoire, la recherche des mobiles qui ont provoqué tel ou tel événement. C'est pourquoi elle peut laisser la place vide laissée par Dieu. Dieu était le mobile suprême... Oui, c'est cela. [...] Tout simplement, Dieu s'est lassé d'être tenu pour responsable. Alors, il laisse l'Histoire prendre sa place pour quelque temps. (p. 75-79)

Un très beau livre, sur lequel plane l'esprit du Vieux Sud.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Robert Penn Warren Empty
MessageSujet: Re: Robert Penn Warren   Robert Penn Warren Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Robert Penn Warren
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Arthur PENN
» Sean Penn, Into the wild
» Robert Standish
» Merle Robert
» Robert Musil

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Grain de sel - Forum littéraire et culturel :: FICTION :: Littérature américaine-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser