Dan Fante

En crachant du haut des buildings

Bonjour à vous!

Pour ma part je n'ai jamais rien lu de John Fante. Alors que fais-je ici me demanderez-vous?
J'ai en fait tout lu de Fante...mais Dan, le fils!

Il y a quelques années j'ai entendu une vague critique littéraire dans une émission de télé fourre-tout où des chroniqueurs vennaient parler d'actualité, de vie quotidienne, de politique et je ne sais quoi d'autre. Tout cela n'était pour moi qu'un fond sonore en attendant autre chose lorsqu'une jeune femme a commencé à parler de l'oeuvre de Dan Fante. L'entendre s'enthousiasmer de la sorte m'a fait tendre l'oreille. Bien sûr il n'y avait là rien de comparable aux grandes envolées de Michel Pollak mais ça m'a tout de même mis la puce à l'oreille. L'après-midi même j'achetais mon premier roman de Dan Fante. Depuis j'ai lu les trois romans de Dan Fante publiés en France et j'attends frénétiquement une éventuelle suite.

Dans ces trois petites merveilles: En crachant du haut des buildings, La tête hors de l'eau et Les anges n'ont rien dans les poches, Dan Fante nous raconte les errances de son alter ego : Bruno Dante. Un type pommé, qui va de ratage en débauche et se confronte à lui même sans s'épargner, tout particulièrement depuis...le décès de son père, ancien écrivain de talent qui s'est fourvoyé en devenant scénariste pour Hollywood.

Le texte est brut, sans détour. Bruno Dante est écorché vif et ne cherche pas forcément à cicatriser. Ses réflexions sur la vie sont rudes, son langage acide et souvent grossier mais malgré tout on ne peut qu'être pris d'empathie pour ce personnage finalement humain, en prise avec les difficultés de la création littéraire...
A lire donc!

Finalement le même "fond" autobiographique que son père et des thèmes proches.
Les chiens ne font pas des chats ...
Je connaissais de nom, mais je n'ai jamais rien lu de lui.
Plutot que de relire le père, m'en vais p't'être lire le fils!

On met le fils avec le père ? ...

Les anges n'ont rien dans les poches Dan Fante - Editions 10/18


4ème de couv.

Citation :

Très honnêtement, j'ai craint le pire, pour au moins deux raisons. Primo, parce qu'un enfant qui chausse les bottes paternelles ça ne marche pas, ça s'écroule. Et secundo, parce que à tout prendre mieux vaut avoir pour géniteur Dumas le débonnaire que Fante le rageur. J'aurais eu tort de m'en tenir là. Car Dan Fante a su chasser les fantômes tout en hurlant son envie de vivre.(...)

Comme avec John Fante, il n'est pas un mot de son fils qu'on aimerait gommer, corriger, chaque détail, chaque couleur, tout à la force de la confession des damnés.

Sublime ! comme tous les livres nés dans la douleur. Et l'échec.

Gérard Guéguan, Sud-Ouest

Je n'étais pas totalement conquise en cours de lecture, peut-être par auto-protection, je n'avais pas envie de noirceur et puis je me suis retrouvée happée et j'ai fini le livre d'une traite. Il y a plusieurs évènements dans ce livre qui ont eu pour effet de rendre l'auteur attachant.
J'ai trouvé intéressant et bien senti (c'est du vécu) le poids que peuvent avoir un parent sur son enfant, c'est palpable et c'est aussi angoissant autant comme enfant que comme parent.

Il y a une autre couverture chez Laffont qui est très sympa mais je trouve que celle de 10/18 est plus représentative, par contre je réfléchis encore au titre

J'ai entendu (et lu) des critiques plutôt élogieuses du fils Dan... écrivant une littérature inspirée de Bukowski et Hubert Selby Jr...

Rien qu'avec ces références, je suis prêt à plonger dans la lecture du fils...

Oui plonge, je crois sincèrement que ces lectures te raviront !

J'ai sous le coude deux autres titres :

- En crachant du haut des buildings
- La tête hors de l'eau

Ils peuvent voyager si tu es intéressé, tu sais où me trouver.

C'est d'autant plus intéressant lorsqu'on aime les livres du père, ce sont des livres autobiographiques, Dan Fante met en scène son alter ego Bruno Dante.
Etre l'enfant "souffre douleur" d'une personne respectée, admirée, ça me parle, je comprends d'autant plus le besoin d'écrire pour évacuer le poids, parce qu'il est difficile d'être un enfant crédible quand on a un parent à la forte personnalité, il est peut-être tout simplement difficile de vivre.

Je n'avais pas trop envie de résumer Les anges n'ont rien dans les poches, difficile car chargé d'émotions, on peut les traduire mais c'est peut-être mieux de les vivre en lisant le livre ? mais j'ai noté quelques extraits qui m'ont touchée.

Je viens de voir qu'il y a un dvd ... (on se cotise ? )

Made in Fante : Portrait de Dan Fante, écrivain hanté par son père
DVD ~ François Lecauchois



Pas facile d'être le fils d'un grand écrivain. Surtout lorsqu'il s'agit de John Fante, coléreux, coureur et alcoolique. Dan Fante a longtemps vécu dans l'ombre de ce père mythique. Il raconte sa vie d'errance à New York, loin du Los Angeles de son enfance, faite de petits boulots et surtout d'alcool et de drogue.

Car Dan Fante a poussé le mimétisme jusqu'à sombrer, comme son célèbre géniteur, dans l'enfer de la bouteille. Mais arrivé à la quarantaine, il parvient à réaliser le rêve qu'il a longtemps caressé : écrire. Il publie son premier roman, En crachant du haut des buildings, dans lequel il met en scène son double, Bruno Dante. D'autres suivront, sous influence assumée de Charles Bukowski... et de John Fante. Après, j'ai relu. Plusieurs fois. Pas mal ce poème. J'ai repensé à Jonathan Dante. C'était pour lui que j'avais écrit ça.

Je me suis permis d'en écrire d'autres et que tous seraient pour lui écrit-il dans un autre de ses livres Les anges n'ont rien dans les poches.


Dans ce documentaire, périple entre l'Italie et Los Angeles avec un passage par le désert californien, Dan Fante confie sa difficile émancipation de la figure paternelle. Aujourd'hui quinquagénaire, il raconte qu'il rêve encore très souvent de lui. Les réunions de famille montrent elles aussi que le fantôme de John hante encore tous les Fante.

Caractéristique :
DVD inédit, gravé à la demande

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Il y a une petite erreur sur le premier roman...

Des passages qui m'ont plu ..

Les anges n'ont rien dans les poches Dan Fante

Si mon comportement est souvent extrême, destructeur, c'est à jeun, quand la mémoire revient ou qu'on me raconte mes exploits, je ne me supporte pas. Je rebois pour oublier. Du vin, surtout du vin. Les autres alcools m'ont laissé tomber depuis belle lurette. J'en bois encore pour tenir le coup mais, depuis un an enciron, seul le vin me fait passer de l'autre côté.

...

L'effet de la cure ne dure pas. Ca répare provisoirement. Je me passe de vin trois semaines ou trois mois, seulement de la gnole, mais la tête recraque et c'est reparti pour un tour.
Ce que je cherche à dire, c'est qu'il existe un endroit, au-delà de la volonté et de l'angoisse, où les valeurs et les exigences de la vie quotidienne disparaissent. Où seule compte de survivre, moment après moment, pour éviter la dépression.

Utopie, c'est DAN pas JOHN
le fils quoi, mais on en dit grand bien

fontelle a écrit:

Utopie, c'est DAN pas JOHN
le fils quoi, mais on en dit grand bien

Bien oui ... j'ai pas dit John ? si ? j'ai bien écrit Dan ... :hum:

Si tu veux, ils voyagent j'ai pas lu le 3ème encore de DAN !
Sinon j'avais lu tous les JOHN, y'a perpet

Les Dan pas de problème, les John ... je dois voir si ils ne sont pas en cartons ... mais sinon oui !

Utopie a écrit:

j'ai pas lu le 3ème [...] DAN !

Le 3ème Dan, en voilà une qui devrait plaire à MoutonS - ou plutôt maître Dôgen

Utopie a écrit:

J'ai sous le coude deux autres titres :

- En crachant du haut des buildings

- La tête hors de l'eau

Il y aurait le fils et le père ? tiens donc.

A lire la tête hors de l'eau je trouve de grandes ressemblances entre Dante et Philippe Djian :

- un brave gars plein de bonnes intentions (il est aux AA, mais pas dupe du discours rédempteur), mais il n' a pas trop de chance, finalement.

- Pas dupe non plus du discours des battants, de ceux qui ont ls "gagne" et la "tchatche " qui correspond.

- Il pique des colères, c'est un révolté colérique . qui envoie valser tout ce qu'il trouve sous la main.

- Question femmes, les rapports sont sympa et dépourvus de pudibonderie, avec un langage brut et des avances directes.-

Djian l'aurait donc lu avec profit ?

- John Fante (8 avril 1909 - 8 mai 1983)

- Dan Fante ecrit les anges n'ont rien dans les poches en 1996 à quarante deux ans : il serait donc né en 1954.

- Philippe Djian est né en 1949 et son 37°2 le matin date de 1985. Il ne s'inspire donc pas de Dan Fante comme je le supposais sottement.

- N'empêche que je trouve des ressemblances entre ces deux romanciers et entre leurs personnages.

pourquoi pas? on ne peut pas toujours inventer

Citation :

pourquoi pas? on ne peut pas toujours inventer

c'est pourquoi des critiques situent Dan Fante dans la lignée de Bukovsky et de Hubert Selby junior. Une famille d'écrivains, en quelque sorte.

Je serais curieux d'avoir votre avis sur La tête hors de l'eau chez 10/18.

Indéniablement ce livre retient l'attention avec un héros "romantique" moderne : amoureux fou et désespéré de sa copine Jimmi, l'Irano-Mexicaine, qui est loin d'être une blanche colombe.

- Il y a du sexe, avec des passages crus, et le vocabulaire qui va avec.

- Le décor : une Amerique de roman qui séduit par ses contrastes : misère et drogue, palaces et taudis, on va de Los Angeles à Las Vegas.

- Comme chez Djian, le sort du personnage (avec un je autobiographique) joue au yoyo : descente en enfer et apothéose, dans un monde de flambeurs.

- On trime comme des dingues, on s'amasse un bon pécule, et on le jette par les fenêtres. L'argent brûle les doigts.

Et l'ecrivain là-dedans ?

car le personnage écrit ! il chante son malheur et attend - ou désespère de voir, sa consécration.

Le tout dans un univers très moderne, avec jeux videos, grosses bagnoles ( parfois déglinguées) et ordinateurs (parfois pourris).

la tête hors de l'eau me tente . noté pour ma prochaine commande
Mais Utopie m'a donné envie aussi de lire :
les anges n'ont rien dans les poches
noté également

Quelques petites citations.

l'amour.

Citation :

A mes yeux rien d'autre qu'elle ne comptait. Rien du tout. Ni mon boulot, ni les A.A,, ni Eddy Kammegian. Seulement elle.

La dèche.

Citation :

Au-delà de l'odeur de vomi et de mes vêtements crasseux et de l'humiliation. Je me sentais broyé. Vieux. J'étais sûr d'être au bout du rouleau.

je viens de terminer:

la tête hors de l'eau de Dan Fante.

Le parcours difficile d’un ancien alcoolique qui essaie de retrouver son équilibre en travaillant dans la vente avec son cortège de disciplines : compétition, disponibilité, rendement, récompense, bon salaire…
Et parfois, une retombée et le fond que l’on touche de nouveau. On en ressort décidé à ne plus jamais rechuter.
La rencontre d’une jolie femme aussi « déphasée » que lui, ayant les mêmes affres : alcool, drogue, les aide à ne pas retomber trop vite, mais n’évite pas les tentations.
Sur la quatrième de couverture, i : y a cette phrase : - ce roman est un appel permanent à la fureur de vivre -
J’ajoute que c’est un témoignage également sur le mal de vivre des ses êtres pris dans l’engrenage de l’accoutumance.
J’ai bien aimé et je trouve les émotions très bien décrites, très justes.

Utopie a écrit:

Je n'étais pas totalement conquise en cours de lecture, peut-être par auto-protection, je n'avais pas envie de noirceur et puis je me suis retrouvée happée et j'ai fini le livre d'une traite. Il y a plusieurs évènements dans ce livre qui ont eu pour effet de rendre l'auteur attachant.

Dès la première page, j'ai été emballé par ce roman, par cette vie devrais-je dire... Mais la première partie, c'est déroulé rapidement, de façon grisante, sans conséquence. La vie de Dante, alias Fante, s'est vue déroulée sous mes yeux, comme si de rien n'était, comme si c'était une histoire banale, d'un type un peu pommé, un peu ivrogne, un peu drôle...

Mais la fin m'a terriblement troublée, chargée en émotion. Sa relation avec le chien de son père, encore plus pommé que lui, puis les souvenirs de son père et sa relation avec... L'un des tout meilleur livre lu jusqu'à présent... car c'est un livre qui parle simplement de la VIE...

utopie a écrit:

Je n'avais pas trop envie de résumer Les anges n'ont rien dans les poches, difficile car chargé d'émotions, on peut les traduire mais c'est peut-être mieux de les vivre en lisant le livre ?

Alors je vais me taire... Touche Enter Point Final.
car c'est trop dur de mettre des mots sur ce si magnifique bouquin, sur cette histoire autobiograpique, et sur la découverte d'un auteur aussi grandiose que son père...

Le mouton sauvage a écrit:

Alors je vais me taire... Touche Enter Point Final.

car c'est trop dur de mettre des mots sur ce si magnifique bouquin, sur cette histoire autobiograpique, et sur la découverte d'un auteur aussi grandiose que son père...

C'est vrai que je ne trouvais pas facile d'y mettre des mots mais si tu le sens ... faut pas hésiter

J'ai toujours sous le coude d'autres titres de lui ! pour quand ... ? trop de livres en attente et que deux yeux

Mais personne ne parle de Dan Fante ici ??? Eh oui le terrible John Fante a eu un fils qui écrit aussi, et plutôt bien, je dirais presque mieux que son père. Des nouvelles déglinguées du même style que celles du paternel, alcool et misère à toutes les pages, un sens du cynisme pour supporter tout ça, et une écriture assez limpide pour qu'on ne risque pas de refermer le bouquin avant la dernière page. Tous ses livres sont disponibles en poche chez 10-18
"Les anges n'ont rien dans les poches"
"En crachant du haut des buildings"
"La tête hors de l'eau"
et recemment est paru un gros recueil dont le titre "Régime sec" annonce bien la couleur, j'attends qu'il soit publié en poche, vu l'état de mes finances.
On peut lire une chronique assez honnète de ce bouquin ici:

http://www.lire.fr/critique.asp/idC=53405/idTC=3/idR=217/idG=4

on a séparé le père Fante du fils Fante, et ton billet initialement sur fil de john, se trouve maintenant DAN le bon contexte pas de problème

'Bons baisers de la grosse Barmaid' 13 ème note editions.

Recueil de Poèmes de Dan Fante :

Citation :

Un jeu de lumières dans le désert, une femme adultère, un petit garçon endormi – le souvenir des gouffres anciens… La mort d’une mère, un après-midi de baise, une réunion des Alcooliques Anonymes… Une déclaration acerbe à un éditeur, une promenade dans les vignes et le baiser mouillé d’une grosse barmaid, une ode dédiée à Jack Kerouac… Le goût de la révolte et la défaite inéluctable.

Violence enfin apaisée, sérénité payée au prix fort… Par son attention aux détails de la vie, par sa tendresse et son empathie, la poésie de Dan Fante cligne de l’œil vers les haïkus et fait du pied à Carver. Entre ligne claire et fil du rasoir, elle incite au voyage sur les traces d’une Amérique vacillante. Chroniques modestes arrachées aux jours écroulés, aux nuits de solitude, de biture et d’amour, ce recueil est une initiation à l’apaisement. À l’exil. Du côté de Sedona...

Je l'ai recu et en ai parcouru quelques textes, l'impression qu'il me donne est mitigée pour l'instant.
Je trouve certains textes un peu "adolescents" à mon goût, question de style, mais ces derniers côtoient pour sur des éclairs de génie, notamment un bel hommage a selby jr, ainsi qu'un courrier pour son éditeur tout a fait jouissif....
Rien que pour ces deux la, je n'ai pas de regrets de l'avoir acheté, j'en dirai peut être plus quand j'aurai fini tout ca.

En plus on apprends que monsieur prepare une Autobiographie ainsi qu'une adaptation teloch de regime sec, MIAM.


Un petit extrait?

Citation :

.............La prochaine fois qu'on se rencontre
cher pignouf de sous homme d'éditeur
et que je te soumets un texte
je pourrais peut être sauter sur ton bureau et presser le canon d'un flingue
sur tes yeux écartés
qu'on ait une conversation authentique
sur ce que je fais en tant qu' artiste
à savoir.........

Limousines blanches et blondes platine Editeur : 13E NOTE.

Virées en bagnole, incidents, et incertitudes littéraires.