stephan eicher

et tout particulièrment dejeuner en paix

J'abandonne sur une chaise le journal du matin
Les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent
J'attends qu'elle se réveille et qu'elle se lève enfin
Je souffle sur les braises pour qu'elles prennent

Cette fois je ne lui annoncerai pas
La dernière hécatombe
Je garderai pour moi ce que m'inspire le monde
Elle m'a dit qu'elle voulait si je le permettais
Déjeuner en paix, déjeuner en paix

Spoiler:

Et elle prend son café en riant
Elle me regarde à peine
Plus rien ne la surprend sur la nature humaine
C'est pourquoi elle voudrait enfin si je le permets
Déjeuner en paix, déjeuner en paix

Je crois bien qu'à l'époque, j'avais du acheter la cassette ou le CD... J'aimais bien cette voix, sa musique entre blues et folk, simple mais sympatique, ni trop doux, ni trop violent... Je comprenais pas ses textes en anglais ou en allemand, mais son intonnation étrangère me faisait voyager hors de mes propres frontières...

Je l'avais perdu un peu de vue, mais avec la sortie de son nouvel album Eldorado, je l'ai retrouvé avec plaisir... Toujours le même Eicher, toujours la même participation de Philippe Djian, avec en bonus, l'écriture de Martin Suter, un auteur suisse-allemand que j'apprécie beaucoup... ici... et là... ou encore ici...

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Du coup, j'ai pensé, je ne sais pourquoi, à Stephan Eicher.
Toujours dans l'ombre, pourtant en pleine activité.

Ne cherchez pas son nom en gros sur l'affiche. Stephan Eicher se fait discret pour son projet estival. Ou plutôt, il se met au service de l'autre, de la musique, du hasard. Le 5 juillet prochain, il mêlera son répertoire à celui de finn., nom de scène de l'Allemand Patrick Zimmer.

Au programme: duos et reprises. Suivront Alela Diane et Emily Loizeau et leur folk aérien. Quatre voix, trois concerts, à déguster le 5 juillet au Miles Davis Hall... et peut-être ailleurs...

Comment est né le projet avec finn.?
Je voulais monter un supergroupe en réunissant des «solitaires», comme Benjamin Biolay, Raphaël, finn. ou Sophie Hunger. Mais c'était trop compliqué à mettre sur pied. Pour revenir à la soirée, je vais la faire avec finn., mais j'espère qu'on va trouver une autre personne qui a envie d'y participer.

Vous pensez à Emily Loizeau ou à Alela Diane, présentes à la même soirée?
J'y arrive. Mais pour ça, je dois parler d'économie, de cette crise qu'on ne sent pas pour le moment et qui va arriver bientôt. L'être humain veut tout contrôler. On règle notre vie très clairement par des dates, la religion, l'école, l'éducation. Dans la finance, même dérégler est une règle très claire. On évite le hasard, l'imprévu. L'imprévu, c'est la naissance de tout. S'il y a un dieu, il a fabriqué l'homme et la femme, je crois, c'était un hasard. Au Moyen Age, pour évoquer une certitude, on disait «c'est blanc comme un cygne». Jusqu'à ce que les Hollandais fassent le voyage en Australie et découvrent des cygnes... noirs. J'aime cette image. On croit être sûr de quelque chose et c'est le chaos total. Regardez la politique française. Je n'aimerais pas être dans la chambre présidentielle la nuit mais je crois que ce qui est discuté, les envies qui sont échangées, c'est la base des hasards. Dans la politique, la finance, tous les hasards sont désastreux. Par contre, dans l'art, le hasard est le seul début possible. Les New York Dolls (groupe de glam rock des années 1970, ndlr) veulent sonner comme les Stones, ils ne jouent pas assez bien, ça crée le punk; Bob Dylan veut sonner comme Woody Guthrie, il n'y arrive pas vraiment et ça donne le singer-songwriter; et ainsi de suite. Et les maisons de disques, les médias ont commencé à éliminer le hasard en mettant les choses dans les tiroirs, en les rangeant bien...

Quel rôle a joué le hasard dans votre carrière?
Tout. Avec l'âge, le hasard est nébuleux. Mais je suis persuadé que le hasard est la seule chose qui nous sauve. Il faut que les hasards soient visibles. Pour revenir à la soirée, j'ai besoin de me dire que les hasards se passent. Emily Loizeau est une «rechercheuse» pour moi, elle travaille avec les traditions mais essaie de les mêler au hasard. Et j'ai beaucoup de respect pour Alela Diane.


L'interview complète est sur le site du journal suisse Le Matin.

et un extrait de la collaboration Finn. et Eicher : Wrong Side !

Stephan Eicher, c'est aussi une chanson qui est passé en boucle
et peu de personne decelaient une certaine ambuiguité...

Citation :

Quand tu t'approches de moi
ton parfum
me fait baisser les yeux
et si tu touches mes mains
je m'arrange
pour ne pas y penser

Je n'ai pas d'ami
comme toi
oh no no no
pas d'autre ami
comme toi

Ma version préféree est celle de Sian Charia...

on peut écouter en ligne ici :
http://www.musicme.com/#/Stephan-Eicher/albums/Hotel-S-0724381056721-02.html