Munoz, Carlos Gardel

Carlos Gardel, la voix de l'Argentine

de munoz et Sampayo chez futuropolis.

Tchipette a écrit:

Je ne l'ai pas trouvée terrible (la BD...) mais je veux bien écouter le tango !

le tango, c'est la porte à côté


je ne suis pas enthousiaste non plus : la presentation de Carlos Gardel sur fond de désaccord entre deux biographes, et avec les interventions de son assassin, nous laisse entre deux chaises.

Ami des socialistes ou des conservateurs, français ou argentin voire uruguayen, homosexuel on pas, que nous importe ? on reste dans des indécisions byzantines sans explorer les sources de son talent.

les personnages dessinés sont un peu caricaturaux, dans une ambiance quasi exclusive de troquets et de casinos, et surtout on ne sent guère la puissance du chanteur : si on écrit en gros le es paroles de ses chansons, on crée l'impression d'un braillard ou d'un importun.

Comment représenter une personne qui chante sans la dévaloriser ? depuis la Castafiore, le problème n'est pas résolu.

En revanche certains cadrages comme celui de la couverture où on voit un personnage dissimulé dans l'encoignure d'une porte me plaisent bien : on rêve d'un récit policier haletant.

voici le début de Carlos Gardel :



des scènes de violences dans la rue sont aussi bien rendues.

je vois que BDgest partage le même point devue sur le personnage de Carlos Gardel

Citation :

Carlos a beau jouir d'une popularité extraordinaire, le personnage que décrivent les deux auteurs apparaît pourtant bien lisse et sans saveur.

Un homme manquant de caractère, timide avec les femmes, faisant les yeux doux aux deux partis politiques du pays, aussi peu recommandables l'un que l'autre.

Ce manque de charisme nuit indubitablement au récit dont l'intérêt s'étiole malheureusement au fil des pages.

Il faut cependant préciser que les notes sur Gardel de Sampayo à la fin de l'album sont fort interessantes, sur le personnage et son contexte de vie et de création.

Billie Holliday semble mieux traitée ? il faudra voir



Le dessinateur argentin a été couronné par le Grand Prix de la Ville d'Angoulême 2007.

Quels sont ses meilleurs albums ?

pour rotko et les français : que personne ne touche à notre idole,chez nous on dit que chaque jour il chante mieux, et c'est vrai, il avait commencé comme chanteur lyrique, puis d'aprés des conseils il s'est consacré au tango ,il doit sa réussite incontestable à son talent. je n'ai pas vu ses films ,mais j'aime l'écouter. quelq'un a parlé de son assassin, mais nous savons qu'il est mort dans un étrange accident d'aviation à Medellin. Le tango est triste, mélancolique et poétique et lui il met son àme dans la chanson. S'il était homosexuel, timide,ou n'importe quoi, c'est sa vie personnelle. C'est comme chanteur qu'on le juge et qu'on l'aime et on ne l'oubliera jamais
Amadak

encore un petitmot sur Gardel,avant qu'il ne finisse
On voit que c'est un sujet chaud pour moi.C'est vrai que le tango plonge dans le pessimisme,toujours les femmes s'en vont etc...mais quand Brel chante "ne me quitte pas" il n'est très gai nomplus.
Je me souviens qu'on avait demandé à Sabato si le tango avait
sa poésie et il a répondu; "où était Dieu quand tu es partie"
vous ne voyez pas de poésie dans ce tango?

C'est sampayo qui parle le mieux de Carlos Gardel dans cette bande dessinée, et si Munoz l'avait écouté, il aurait fait un meilleur travail.

En, revanche, il paraît que Munoz est excellent dans d'autres ouvrages.

"Moi je suis tango, tango
"J'ai le rythme dans la peau.....

Qui suis je ?

Pour moi, le seul chanteur français qui sache chanter le tango

F, qui s'immisce dans une très sérieuse conversation

Immisce-toi sans crainte, tes interventions sont toujours bienvenues.

voici le texte

Citation :

Moi je suis tango, tango
J'en fais toujours un peu trop
Moi je suis tango, tango
Je n'connais qu'des rimes en o
Moi je suis tango, tango
J'ai cette musique dans la peau
Moi je suis tango, tango
Elle me glace jusquaux os
Moi je suis tango, tango
Je l'étais dans mon berceau
Moi je suis tango, tango
Je le s'rai jusqu'au tombeau
Moi je suis tango, tango
Toutes les femmes sont des roseaux
Moi je suis tango, tango
Que je plie dans un sanglot

J'aime…
Dire : "je vous aime"
Même…
Si c'est un blasphème
J'aime dire :
"Je t'aimerai toujours"
Même si…
Ca ne dure qu'un jour
Même si…
Je n'ai jamais eu d'humour
Il ne m'en faut pas
Pour te faire l'amour
Je te s'rai
Toujours fidèle
Comme je l'suis
A Carlos Gardel

j'aime beaucoup la fin., et on reste dans le sujet !!

et voici pour toi une chanson de guy marchand

Une de mes préférées

j'aime beaucoup également cette chanson sur le tango de Guy Marchand

En tant que grosse feignasse, j'aime bien aussi "le tango corse".

Quant à Munoz, il a fait dernièrement l'introduction du recueil
"Paroles de sans papiers".

Voilà...

Citation :

Tango recrée l’histoire d’une ville et d’une musique à travers la saga de deux familles, aux deux bouts de l’échelle sociale, une intrigue sans faille, des personnages attachants et hauts en couleur pour une œuvre littéraire forte où le fantastique revendique la force vitale de l’amour et de la danse. Un cocktail explosif d’amours, de luttes, de joies et de trahisons, et une danse dangereuse et sensuelle qui les réunit en une étreinte.

Tango Editions Métailié
Traduit de l’espagnol par Jean Marie Saint Lu

A re-feuilleter l'album, j'admire les vignettes en noir et blanc, c'est somptueux, ces contrastes.

Sampayo présente la Buenos Aires de Gardel : une ville cosmopolite de migrants, pauvre avec ses conventillo (habitations collectives), ses chamailleries et concerts de couteaux, où la prison et le bordel ont bien leurs places, où règnent une ambiance portuaire et une agitation syndicale.

Gardel a chanté cette ville, celle de l'hippodrome et des endroits frivoles, la portena, ville nocturne, les faubourgs du desespoir
avec une pègre abondante qui va des détrousseurs, aux arnaqueurs, aux voyantes et aux proxénètes, et qui parlent le lunfardo, le sabir local.

Au départ, le tango est uniquement instrumental, mais Gardel le chante avec en 1917 Mi Noche triste.

Il sait rendre le monde de la nuit, la bande d'amis, l'atmosphère et les odeurs des cafés.

Il avait la tristesse du "laissé pour compte", et comme le dit Onetti,

Citation :

"cette sorte de tristesse qui sort du dedans, qui surgit d'un problème intérieur, bien qu'on ne sache jamais d'où surgit ce problème intérieur."

Gardel, c'est aussi cette image "sourire et gomina, le chapeau bien planté sur la tête, et la cigarette au coin des lêvres".