Christian Boltanski

« Monumenta » accueille pour la première fois un artiste français. Christian Boltanski succède à Richard Serra et Anselm Kiefer.

boltanski

Citation :

Le Grand Palais est un endroit compliqué, baroque, étrange. Il est donc nécessaire de faire un collage avec le lieu. J'ai conçu l'objet « Monumenta » comme un spectacle, comme la partition musicale d'un opéra déjà écrit qui pourra se rejouer différemment dans un autre lieu. [...]
L'important est que le visiteur se situe dans l'œuvre et non devant, qu'il ne puisse pas avoir de préférence pour une pièce comme dans une galerie de tableaux. C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité qu'il soit pris dans un univers froid - il n'y aura pas de chauffage -, bruyant et inconfortable, qu'il soit plongé au-delà du visuel dans une atmosphère de mise à mort relativement violente bien qu'il n'y ait aucune image de violence.

Pour mieux connaître christian boltanski,"dont l'oeuvre (installations, photos, vidéos, cinéma, écriture), hantée par l'ombre de la Shoah, ne cesse de revenir aux thèmes de la mémoire, de la mort, de l'inconscient, de l'enfance"

http://plus7.arte.tv/fr/1697660,CmC=3003902.html

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voir les installations depuis quelque 20 ans de Christian Boltanski

avec ce lien

Christian Boltanski est un artiste que j'aime beaucoup et dont les installations ont toujours su me toucher profondément. Je l'ai découvert en cours de culture artistique il y a plusieurs années et j'avais même fait un petit travail sur lui dans sa présentation touchante et choquante à la fois de quelques-unes de ses installations qui s'attachaient au souvenir des déportés mais je ne me souviens plus bien. je cherche des liens et je vous les met.

Parmi les plus frappantes, on trouve donc ces empilement de boîtes qui représente chacune la vie d'une personne: ça me fait penser à cette phrase dans Amélie Poulain qui dit à peu prés: aprés tant d'années tout ce qu'il nous reste de notre enfance ca tient dans une petite boîte en métal rouillé...


Celle-ci est très frappante dans la simplicité de montrer les camps de déportés par un symbole simple mais qui renvoie à une réalité dure:


Et celle-ci est l'une de mes préférées:


Ca se passe de commentaire je crois.

La video-visite de l'exposition, merci à l'Express !

Merci pour cette vidéo Rotko!!

et un diaporama offert par le Temps.

cliquer sur "Le ciel indifférent de Christian Boltanski".

Très impressionnante, l'exposition au mac/val de vitry.

Au départ on reste sceptique devant de grands cubes noirs au milieu desquels on circule, tout en interrogeant des silhouettes,

puis, le parcours terminé de l'interieur, on a du haut d'un escalier, une vue extérieure d'ensemble sur un monde dans les ténèbres, avec cependant une zone de batteries d'ampoules colorées ;

On comprend alors que Boltanski interroge la mort et le souvenir.

les plaques photographiques murales noires seraient les photos des oubliés.

Dans un autre endroit du Mac/Val, des photographies de regards.

La vie possible de Christian Boltanski
par Christian Boltanski, Catherine Grenier, au Seuil.


Ces sont des entretiens, où Christian Boltanski raconte sa vie comme son oeuvre. Il dévoile son enfance marquée par deux peurs : celle d'être juif, et la peur de l'école.

Pendant la guerre, le père de Boltanski, craignant la déportation, était resté caché dans la maison et sa présence était gardée secrète, même pour des membres de sa famille !

Christian Boltanski représente la France à la 54e Biennale de Venise


- Dans cette œuvre, Chance, on voit apparaître des visages de nourrissons, choisis de manière aléatoire dans une bande qui en compte plusieurs centaines. On songe au quart d'heure de célébrité qu'Andy Warhol promettait à tous, mais Boltanski y ajoute un certain sérieux…

- Exactement ! Cet arrêt sur image consacré à un bébé correspond à ce que Warhol prédisait de notre société. Mais ici la connotation est plus grave : la chance ne détermine pas la célébrité pendant un quart d'heure, mais – de manière métaphorique – la vie entière. L'idée pop de Warhol se trouve ainsi reportée dans l'univers minimaliste et sentimental de Boltanski. « Est-ce la dernière fois ? » demandent les chaises qu'il a placées dans le jardin…

Entretien sur Evene.

Boltanski, chance

600 photos d'avis de naissance de bébés polonais tournent sur un rouleau. Toutes les quinze minutes, un ordinateur fige un cliché, comme à la roulette. Un peu plus loin, les chiffres de deux compteurs affichent le nombre de morts et de nouveau-nés chaque seconde.

Et dans la dernière salle de ce casino, rien ne va plus. Des photos de Suisses morts, trouvées dans la rubrique nécrologique d'un journal, sont mélangées aux clichés de bébés polonais. Découpées en trois parties, les images défilent. Le visiteur les arrête avec un bouton

Citation :

Ce qui me plaît chez les bébés, en dehors du fait qu'ils soient très laids, et les bébés polonais peut-être encore plus laids que tous les autres, c’est que rien n’est encore écrit pour eux. Ce sont vraiment des pages blanches.

Le travail est sur le hasard, ça s'appelle "Chance". Il y a un grand rouleau qui se ballade extrêmement vite dans l'espace, et puis 600 photos de bébés qui tournent très très vite... Un ordinateur aléatoire arrête de temps en temps le rouleau sur une image qui s’affiche en grand, comme à la roulette. Cette image est filmée et mise sur un moniteur. Un bébé est choisi comme ça, tous les quarts d'heure. Nul ne sait si c'est pour le bien ou pour le mal, mais il est choisi.

Citation :

Des suisses morts, j'en ai un tel stock ! De même que les bébés ça vient d'un journal Dans la notice "nécrologie", au lieu de mettre simplement le nom de quelqu'un, on publie aussi sa photo. Pour Venise j'ai utilisé de très vieux suisses morts, parce que j'avais pas mal de suisses morts jeunes...

Citation :

En fait toute notre vie n'est que hasard et même ce que nous sommes n'est que hasard.

suite de l'entretien chez les innrocks