Aimé Césaire, Une saison au Congo

Aimé Césaire, Une saison au Congo, Points Seuil.
L'indépendance confisquée.

Lumumba, poète visionnaire et chef politique charismatique, prend em mains la destinée du Congo sur la voie de l' indépendance. Toutefois de multiples écueils jalonnent le parcours du leader africain.

Moins connue et moins estimée que "la tragédie du roi Christophe", "une saison au Congo" demeure un grand moment de théâtre : dans une langue tour à tour lyrique et vitupérante s'esquisse et avorte un projet politique mis à mal par les forces du colonialisme et les tares fatales aux régimes africains.

Les intérêts financiers belges, peu soucieux de se séparer des richesses minières du Katanga, recrutent des mercenaires, organisent la sécession et manipulent les populations - avec la bénédiction de l'Eglise locale.
Les organismes internationaux - l'ONU, prétendent à une neutralité qui dessert la démocratie naissante. Sur le terrain, intrigues, ambitions personnelles et rivalités ethniques permettent au traître Mokkutu de s'emparer du pouvoir.

La diversité des personnages et des situations, les fulgurances du langage et les richesses de l'intrigue impliquent le lecteur (et à plus forte raison, le spectateur) dans le drame.

La pièce déborde ainsi un contexte historique ponctuel pour ouvrir, à la manière du théâtre de Brecht, un champ de réflexion sur les péripéties et les enjeux des démocraties naissantes.

Pour mieux connaître Aimé Césaire

Lire les entretiens d’Aimé Césaire : « Nègre je suis, nègre je resterai » in Françoise Vergès Albin Michel, 2005

« Aimé Césaire, rencontre avec un Nègre fondamental, » entretiens avec Patrice Louis, Arlea.

Aimé Césaire « ma poésie est née de mon action » in lemonde du vendredi 17 mars 2006 spécial salon du livre p.14

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-751265,0.html

Rencontre avec Aimé Césaire aussi dans le dernier numéro de Télérama (n° 2931 du 18 au 24 mars 2006).

Extraits du journal lemonde special salon du livre 17 mars 2006

Normalien, agrégé, Césaire publie Cahier d'un retour au pays natal en 1939. En 1941, il fonde avec sa femme Suzanne et des camarades (René Ménil, Aristide Maugé) la revue Tropiques ; plus tard, Présence africaine. André Breton préface Les Armes miraculeuses en 1944. Après un séjour en Haïti, 1945 le voit entrer en politique. 1950 : Discours sur le colonialisme.
En 1958, il fonde le Parti progressiste martiniquais pour consacrer sa rupture avec le Parti communiste. Parallèlement, il publie ses poèmes (Soleil cou coupé), son théâtre (La Tragédie du roi Christophe), ses discours. Une seule règle : "Pousser d'une telle raideur le grand cri nègre, que les assises du monde en seront ébranlées."

Patrick Chamoiseau rend hommage à Aimé Cesaire dans ce beau livre qu'est TEXACO

voir https://grain-de-sel.1fr1.net/viewtopic.forum?t=361

J'ai assisté hier soir (à Collioure) à un spectacle baptisé "soirée avec Aimé Césaire et Saint John Perse" les textes étaient lus par Marie Christine Barrault et elle était superbement accompagnée par un duo harpe/flûte. (Claire Sala à la flûte et Martine Flaissier à la harpe)
Parmi les textes il devait y avoir une saison au Congo c'était superbe ! Quels artistes !