renaud Pennelle

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49 p. EP Editions

Au Népal, à 8 000 mètres, sur le plus haut sommet du monde, la moindre erreur se paye de sa vie.
Une expédition dans laquelle un père et un fils s’affrontent. L’occasion d’oublier tous les clichés sur la montagne et de plonger dans un univers de dangers où les nouvelles technologies et le bon sens humain sont indispensables. Une BD exceptionnelle qui a eu pour conseiller le plus grand spécialiste français de l’Everest : Serge Koenig.

Quelques renseignements, de la bouche même de Renaud Pennelle.

Au sortir d’une école de graphisme, il travaille dans des agences de communication et de publicité. Sagakmatha est sa première bande dessinée, il explique qu’un scénario détaillé, planche par planche, lui est soumis, et qu'il organise sa page, dessinant des ébauches à grands traits, puis ajoutant les couleurs avec Photoshop.

L’éditeur insiste sur la clarté du récit, il doit convenir à tout public ; ne conserver que l'essentiel : grande economie de mots et de traits.

Les influences qu’il revendique : celle de Gibrat et de et Taniguchi, notamment pour les couleurs.


Il amasse une documentation importante et se lance dans la création avec Patrick Weber, tous deux échangent via Internet et ne rencontrent qu'une fois le travail achevé.

Renaud Pennelle choisit lui-même ses couleurs, elles lui servent à parachever l'impression donnée par le dessin. Il veut des visages authentiques, non stereotypés, et que la couleur serve le trait.

Un an de travail, que l'auteur explique avec naturel et pédagogie. Une rencontre interessante donc, et qui donne envie de mieux le connaître.

On parlera plus en détails de ces deux BD

Vénus Noire


«  je dédie cet album à toutes les victimes des préjugés et de l’avidité » écrit Renaud Pennelle.

Comme chacun le sait, la Vénus Noire repose sur l’histoire de Saartjie Baartman,( environs de 1789- 1815), surnommée la « Vénus hottentote », amenée en Europe pour y être exhibée comme un monstre de foire, victime de ses « employeurs, mais aussi de la science, et en particulier de Cuvier, qui donna un sceau d’authenticité à des considérations fumeuses sur l’inégalité des races.

Cet album est plus complet par que le film d’Abdellatif Kechiche qui omit certaines scènes de son scénario au tournage.

La chronologie, bien établie, est scrupuleusement respectée, ainsi que l’engouement pour cette « distraction » qui donna lieu à des complaintes populaires.

Cette pauvre Vénus fut donc l’objet d’une exploitation dont le scénario comme le dessin montrent les différentes « chaînes » : tromperie, violences, alcoolisme etc.

Il faut resituer le contexte sans tout mettre sur le dos de l’époque : « l’institution africaine » porta l’affaire en justice, ce qui montre bien que dans toutes ces affaires de racisme comme d’antisémitisme, existaient des citoyens éclairés capables de se soustraire aux idéologies dominantes, trop souvent présentées comme déculpabilisantes. Excuses faciles !

Renaud Pennelle affectionne les traits aigus, qui conviennent bien ici pour montrer ici l'avidité exacerbée , les crises de fureur ou de souffrance ...

Citation :

la « Vénus hottentote », amenée en Europe pour y être exhibée comme un monstre de foire, victime de ses « employeurs, mais aussi de la science, et en particulier de Cuvier, qui donna un sceau d’authenticité à des considérations fumeuses sur l’inégalité des races.

Le triste de l'histoire est en effet de voir des savants donner une apparence de vérité à des délires taillés sur mesure pour renforcer les préjugés

49 p. EP Editions

Au Népal, à 8 000 mètres, sur le plus haut sommet du monde, la moindre erreur se paye de sa vie.
Une expédition dans laquelle un père et un fils s’affrontent. L’occasion d’oublier tous les clichés sur la montagne et de plonger dans un univers de dangers où les nouvelles technologies et le bon sens humain sont indispensables. Une BD exceptionnelle qui a eu pour conseiller le plus grand spécialiste français de l’Everest : Serge Koenig.

Un album qui me plaît beaucoup. Belles couleurs bleues, vignettes qui sur la fin sont de vrais paysages, sans sacrifier à l'exotisme ou à la dramatisation. C'est beau, sobre, avec un graphisme séduisant. Les visages sont marqués, fruit de l'expérience vécue ou style du dessinateur ? Lui, repond que c'est son style.

Par ailleurs, ses qualités de documentation sautent aux yeux, du travail sérieux. Bravo !

Sagarmatha

c'est le nom du plus haut sommet de l'himalaya, chomolangma pour les thibétains, Sagarmatha pour les Népalais, Everest pour les Européens, du nom d'un geographe qui n'a jamais vu ce sommet !!

L'intrigue est ingénieuse : un fils un peu glandeur, braqué contre son père qui l'"a abandonné" à la naissance, entreprend avec ce dernier l'escalade du sommet. Aventure exigeante, qui demande une préparation, et aventure intérieure, pour trouver sa voie, voire résoudre des difficultés psychologiques dans les contacts avec autrui.

Ce jeune homme n'est pas facile à vivre, voire antipathique, mais il s'améliore en chemin. C'est au contact des autres, dans une activité commune, qu'on apprend à mieux se connaître et à changer d'attitude. A "mûrir" , disent les adultes

"Exhibit B" Par Brett Bailey
 
Festival d'Avignon, église des Célestins > 23 juillet 2013.
 
Sarah Bartman, née en Afrique noire en 1789, morte en Europe blanche en 1815. Importée comme une corne d’éléphant ou un tigre, elle avait été exposée comme un « étrange spécimen de la nature » en Angleterre puis à Paris dans des théâtres et dans des bals.

A sa mort son corps fut disséqué par Georges Cuvier qui y nota des données « simiesques ». Ses restes étaient encore visibles dans un musée parisien au début des années 70. Une femme noire d’aujourd’hui « représente » Sarah et lui prête ses yeux pour regarder le visiteur, majoritairement blanc, forcément voyeur à force d’avoir été volontairement non voyant pendant des siècles.
 
Une exposition forcément troublante voire éprouvante pour tout descendant de nations colonisatrices en terres d’Afrique, on peut voir une « offrande ». Soit un panier de mains coupées en latex, porté par une femme noire en chair et os qui nous regarde. La légende explique que dans ce coin de l’Afrique de l’Ouest toute personne qui ne remplissait pas son quota de caoutchouc avait droit à une mort par balle, et pour l’usage de chaque cartouche il fallait un reçu : la main droite coupée de l’esclave. Date 1895-1908. Lieu : Congo belge. Propriétaire des plantations (et de tout le pays) : le roi des Belges, Léopold II, qui ne mit jamais les pieds en Afrique.
 
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