conseils d'écriture !

« Écoute je vais te donner trois trucs...

Chaque fois que tu éprouveras le besoin d'ajouter un adverbe après un verbe, dis-toi que tu n'as pas trouvé le verbe approprié. Méfie-toi des expressions courantes, elles sont toutes fausses. Tu dois être capable d'écrire un livre sans la moindre ponctuation, et il faut qu'il soit parfaitement intelligible pour ton lecteur, alors et seulement alors, tu ponctueras selon ta respiration et non selon les règles qu'on t'a apprises. Ta bêtise est telle que je te soupçonne d'appliquer toutes les règles. »

Jean Genet à Elias Sanbar, in dictionnaire amoureux de la Palestine (p.181), chez Plon.

Il n'a pas tort concernant le premier et le second conseil.
Pour le troisième, je suis sceptique...

Simon BRODSKY a écrit:

Pour le troisième, je suis sceptique...

A voir sur pièces :

"Ce que j'appelle oubli" de Laurent Mauvignier.

mile a écrit:

Aucun point pendant cinquante cinq pages. On commence par : " et ce que le procureur à dit, c'est qu'un homme ne doit pas mourir pour si peu" et on termine par : sa voix à lui qui continuera dans ta tête, à murmurer, à répéter toujours pas maintenant, pas maintenant, pas comme ça, pas maintenant -"

Mabanckou n'utilise pas beaucoup de ponctuation non plus, et ce n'est pas si mal.

Enlever la ponctuation préalable, pour la remettre à la fin, pourquoi pas! c'est un exercice de style comme un autre. Ça suppose déjà un auteur qui se relit attentivement, ce qui est un bon point!

Georges Perec avait écrit deux romans notoirement difficiles, le premier sans jamais utiliser le lettre e, le second en utilisant que le "e" comme voyelle donc sans "a, i, o, u, y"




Sinon, pour en revenir à la ponctuation, les Japonais en sont les chantres (ceux du 19ème et première moitié du 20ème en tout cas) et c'est parfois difficiles à lire pour les Occidentaux car trop haché... mais c'est un style que j'aime assez, faut juste un temps d'adaptation...

Après, pas de ponctuation en premier jet, je ne sais et ne pourrais me prononcer...

ah oui je connais ces deux romans de George Perec où il a supprime dans l'un le "e" muet , il y a aussi une chanson qui s'appelle " maman bobo" je pense c'etait le titre ou le chanteur a supprime le "e" de toute la parole.Je pense que ca marche avec l'etat d'ame du chanteur ou de l'ecrivain. peut-être il veut eliminer toutes les choses futiles dans sa vie.

Au contraire

il s'agissait pour Pérec d'adopter une contrainte très forte (la lettre E est la plus frequente dans la langue française) pour rendre palpable dans son effort d'écriture la disparition d'une élément essentiel, comme dans sa vie la perte d'une personne aimée.

De ce que je sais, la disparition du E dans le livre était une métaphore pour Perec de la disparition de ses parents: sans E = sans eux

Joli hommage.