critiques négatives

En général on marche sur des oeufs :

Peur de heurter qui a aimé le livre, du tact aussi envers l'auteur tenté parfois par des voies nouvelles, difficulté à émettre des réserves, voire plus, sans faire un procès d'intention, toujours désagréable, à l'auteur - et à ses lecteurs.

Pourtant le lecteur se sent parfois floué par un livre mal travaillé, qui a recours à de grosses ficelles, ou à des "facilités". Ou nettement insincère, voire destructeur de valeurs auxquelles on tient. On en ferait une "affaire personnelle" !

Alors en général on compose : certains auteurs deviennent têtes de turc, livrés gratuitement au déchainement général, où il s'agit moins d'argumenter que de prendre l'air supérieur du Juge de la Cour Suprême, pour trancher dans le vif.

Ce serait pourtant une bonne occasion de réfléchir sur l'origine de nos dégoûts, peut-être un puritanisme refoulé, des aigreurs d'écrivain raté, ou le désir de faire des mots cruels à destination d'autrui...

Proposer une réflexion sur ce sujet me paraît très intéressant, rotko. Je suis souvent frappée par ce que tu appelles le" déchaînement" contre certains livres ou certains auteurs, comme je peux l'être d'ailleurs par des éloges dithyrambiques ! Dans les deux cas, seuls comptent les arguments avancés car les jugements préremptoires n'apportent rien. D'un autre côté, constater que ce qu'on n'a pas ou peu aimé a plu à d'autres fait, si j'ose dire, rebondir sa propre pensée, d'où l'importance de Grain de sel* et autres clubs de lecture ! Nous avons également été plusieurs à remarquer qu'un livre peut être lu au mauvais moment (lecteur trop jeune ou fatigué ou déprimé...) et que revenir à lui plus tard peut parfois donner lieu à des découvertes inattendues.

Je crois que le système littéraire (artistique dans tous les domaines) livré en pâture au système marchand fausse bon nombre de données et qu'il est impossible de désenchevêtrer l'engouement des critiques pour une oeuvre moyenne, de celles des oeuvres qui sortent du commun. Les sensibilités des lecteurs sont aussi importantes que l'état de l'auteur quand il a écrit tel ouvrage. Certains très bons auteurs ne sont pas toujours au mieux de leur forme. Certains très connus font l'objet d'un engouement propulsé par des intérêts financiers. L'art perd beaucoup de son coeur, à cause de l'argent. Il faut vendre à tout prix. De nombreux anonymes à plume délicieuse ne verront jamais le jour parce qu'ils ne se vendraient pas.

Je ne sais pas si je suis dans le sujet que tu souhaitais évoquer, Rotko, mais c'est ce qu'il m'inspire.

les critiques peuvent être nocives quand ceux qui les apportent sont "orientés". Certains "critiques" sont des écrivains refoulés, ou carrément mauvais. Nous pouvons nous en apercevoir en lisant ce qu'ils écrivent : amertume, poncifes, déchainement sur un auteur. Ce n'est quère crédible, diantre !!!!!

Je ne crois pas que ce soit aussi simple que ce que tu décris, Ysandre. C'est leur métier.

Les critiques sont-ils des journalistes spécialisés dans la critique, comme d'autres dans les faits divers ?
Le système de la critique est-il en lien avec les maisons d'édition ? Si oui, cela expliquerait beaucoup de choses.

j'étais journaliste-pigiste, j'ai connu de près, des choses qui ne me plaisaient pas. Même si je n'étais pas concernée personnellement.

Tu dois savoir mieux que moi, alors : les critiques sont-ils en relation avec les maisons d'édition ?

Elsada a écrit:

Tu dois savoir mieux que moi, alors : les critiques sont-ils en relation avec les maisons d'édition ?

Pas toujours mais je crois que certains le sont et que des intérêts divers, éloignés de la littérature, entrent en ligne de compte.
Mais sans parler des critiques littéraires dont c'est le métier, je crois que le problème soulevé par rotko est intéressant du point de vue du lecteur lambda, c'est-à-dire nous tous. Il est naturel de "juger" un livre qu'on a lu mais encore faut-il le faire en faisant preuve d' honnêteté intellectuelle et, j'ai envie de dire "avec humilité", en cherchant à argumenter et en confrontant son point de vue à d'autres peut-être très différents mais tout aussi respectables.

Merci pour la précision, Nycirle nicyrle

Oups ! Je pensais que Rotko parlait de la critique littéraire officielle.
Pour les autres, lecteur lambda, il est parfois difficile de dire pourquoi on a adoré ou détesté. La sensibilité ne s'explique pas. Un même thème peut être écrit de différentes manières et toucher le lecteur à divers degrés selon le style, la fluidité de l'écriture, les images employées, etc. Je reviens du fil consacré à George Sand : certains ont trouvé féériques des œuvres qui m'ont laissée indifférente, voire déçue. Certains arguments peuvent être énoncés, pas tous quand il s'agit de la sensibilité personnelle. Cela de mon point de vue.
L'an dernier, j'ai lu un livre (dont je ne me souviens ni du titre, ni de l'auteur... ). L'écriture était belle, mais je n'ai pas tilté et n'ai pas aimé le roman. C'est peut-être pour ça que j'ai oublié ses références. Autour de moi, il a fait l'objet d'autant d'éloges que de critiques négatives. C'est très subjectif globalement.

Comment veux-tu qu'une critique soit objective ?

C'est ce que j'essaye de dire. Elle l'est pour soi-même, en rapport avec les comparaisons qu'ont peut faire par rapport aux références personnelles.

J'ai rien compris

Je veux dire que la critique d'un livre n'est objective que pour soi-même, puisqu'elle s'appuie sur les références littéraires et la sensibilité individuelles. Aux yeux des autres elle n'est que subjective : leurs références et leur sensibilité n'est pas la même.

Admettons

Tu n'as pas l'air convaincu. Comment expliquer alors par exemple la polémique entre les pour et les contre, autour de La part de l'autre, de Eric-Emmanuel Schmitt ?

Je ne peux pas te renseigner là-dessus, je ne lis pas ce monsieur De plus les polémiques ne m'intéressent guère

La polémique pour la polémique n'est pas intéressante. La diversité des avis sur une même œuvre est par contre intéressante. Un livre (ou une personnalité) à la fois détesté et adoré ne laisse pas indifférent. Il m'arrive de me procurer des livres ayant fait l'objet de polémiques, pour tenter de comprendre pourquoi les avis sont si partagés.

la critique ne peut jamais être "objective", il y a toujours une part de soit. Et la part commerciale, la part politique, la part des "copains" toutes les parts qui font qu'ils ne sont pas aussi objectifs que nous,les lecteurs lambdas.

Ysandre a écrit:

la critique ne peut jamais être "objective", il y a toujours une part de soit. Et la part commerciale, la part politique, la part des "copains" toutes les parts qui font qu'ils ne sont pas aussi objectifs que nous,les lecteurs lambdas.

Nous ne sommes pas plus objectifs, car nous faisons avec nos émotions et notre sensibilité personnelle.

D'où ma préférence à lire des ouvrages conseillés par mon entourage plutôt que ceux chroniqués par les plumitifs !

Je m'appuie sur quelques amis, ceux dont les goûts littéraires s'accordent aux miens.

J'évite de m'appuyer sur mes amis, moi, c'est mauvais pour leurs lombaires, mais je leur fait confiance en matière de livres...


Ou pas !

"suivant sa sensibilité..." oui
suivant ce qu'en pensent des gens de son entourage, en qui nous faisons confiance... oui !
même si la sensibilité n'est pas identique, mais, confiance parce qu'ils savent éplucher, ont beaucoup lu, et ont la capacité de décortiquer la partie qui ne nous est pas accessible par manque d'études. Et ça ! c'est important. Il faut faire preuve d'humilité parfois.

Pareil, je ne fais pas confiance aux critiques littéraires des professionnels. Je préfère me faire mon propre avis, demander à des proches ou regarder sur le forum..........mais chacun à sa propre sensibilité, attente donc l'avis qui compte c'est le mien en fin de compte. Je m'en fiche des critiques des autres donc.


J'ai detesté certains films comme Amélie Poulain, Paris je t'aime...........pourtant canonisés....

Entièrement d'accord, Amélie Poulain c'est vraiment mauvais...