La Grèce antiqueAnne-Marie Buttin -
Les belles lettresUn livre synthétique intéressant, pour avoir quelques repères historiques.
Le passage sur la religion m’a interpellée. Voici un résumé.
L’auteur explique à quel point la religion Grecque (disons, le panthéon Grec) ne ressemble nullement aux grands monothéismes postérieurs en ce qu’il n’y a pas de livre sacré, pas de doctrine, pas de dogme ou de théocratie.
Les prêtres sont simplement les garants du bon déroulement des rites. Rites qui forment le ciment social. Il n’y a donc pas de portée morale dans les exploits des Dieux (essentiellement rapportés (inventés ?) par Homère et Hésiode). Ils ont d’ailleurs des comportements et des vices bien humains. On peut parler d'une religion "sociale". Pas de séparation spirituel / temporel.
Toutefois, il existe des temples, qui là encore, ont une fonction qui nous échappe un peu. Ils conservent les statues des dieux/déesses mais ne sont pas des lieux de prières ou de réunion. Ces statues sont considérées comme l’incarnation des dieux (le dieu est
présent, là) et également, comme réserve monétaire.
L’impie chez les Grecs n’est pas celui qui « ne croit pas ». C’est celui qui ne respecte pas les rites, ce qui est grave car il remet en question l’ordre social (grave = passible de mort).
Quant aux vraies convictions religieuses de ce temps, difficile de s’en faire une idée.
Il y avait des sceptiques (sans doute discrets) et paradoxalement, l’homme Grec ressent Dieu partout dans son environnement (son fameux Zeus) et tout est imbibé d’une aura supranaturelle.
Les mythes formaient le socle de ces croyances. La nature serait un livre à décrypter et les mythes une forêt de symboles à déchiffrer.
Restent les cultes à mystère.
Là, le livre n’est pas très bon, je dois dire.
Dans ces cultes (
Eleusis étant le plus célèbre), on fait subir à un myste un certain parcours initiatique qui a pour but de lui démontrer
l’immortalité de son âme (voilà au moins un vrai dogme) et de lui faire vivre d’autres états de conscience. Par définition secrets.
On n’en sait pas plus. A part que l’initié meurt à lui-même, pour devenir cet autre qui sait/sent et voit ce qui se passe et se passera dans l’au-delà.
Ces cultes sont parfois suspects aux yeux des autorités car ils leur échappent. A ne pas confondre donc avec les rites collectifs et parfaitement institutionnalisés.
Enfin, la divination.
Tout y est prétexte, même «
entendre des paroles prononcées par hasard ». Cela s’appelle la
clédomancie.
Donc, ayez l’ouïe fine quand vous marchez dans la rue, une parole que le vent rapporte à vos oreilles peut concerner votre avenir…
Certains pratiques sont très connues : étude du vol des oiseaux, de leurs cris, des fèves, etc…
Bref, en un mot, l’homme Grec vit de fête en fête (avec hélas beaucoup de sacrifices d’animaux) et oscille entre une religion anthropomorphique et donc très proche de sa quotidienneté et le sacré, demeure de l’âme impérissable.
Ajoutons que grâce à ces
dieux-hommes, la Grèce a pu développer des théories artistiques fantastiques, avec pour base le corps humain et son harmonie (canon de
Polyclète par exemple :
Celui-ci repose sur un ensemble de rapports numériques entre les différentes parties du corps : le torse et les jambes ont la même hauteur, c'est-à-dire trois fois la hauteur de la tête ; le bassin et les cuisses mesurent respectivement les deux tiers du torse et des jambes ).