Jean Giono, Le Bout de la route
mise en scène François Rancillac, avec Éric Challier, Charlotte Duran, Jean-Pierre Laurent etc.
Par une nuit d’hiver, en pleine montagne, ça toque à la porte ! Entre, sans qu’on l’y invite, un grand gaillard au sourire fêlé et à la parole douce, tout étonné lui-même d’être parmi des humains. « Est-ce ici le bout de la route ? », il demande, ainsi qu’un peu de repos pour la nuit, et de l’ouvrage pour demain.
Rosine, la patronne, le dévisage en silence : la faucheuse lui a ravi coup sur coup son mari et son aînée.
Depuis, sa belle-mère vit cloîtrée dans le noir de sa chambre, piaulant sa douleur toute la sainte journée. Sa cadette, Mina, est bien fiancée à l’Albert, qui est brave berger, mais sera-t-il de taille pour tenir la ferme ? Alors, contre toute attente, la rêche Rosine accueille l’étranger, et lui promet du labeur jusqu’à plus soif. Voilà comment Jean fit halte parmi les vivants…
Les dispositifs scéniques sont impressionnants d'ingeniosité : de lourdes cloisons (c'est l'impression qu'elles donnent) évoluent à chaque changement de plateau, laissant naître de nouvelles ouvertures. Seraient-ce des possibilités de s'ouvrir aux autres pour Jean, le fugitif endeuillé qui veut reprendre vie ?
Pour le reste, je ne suis pas entré dans cette pièce que j'ai trouvée bavarde, avec une langue archaïsante, supposée paysanne, et des comparaisons rurales à foison. Si tel est le lyrisme, au moins doit-on y croire.
Bref, le bout de la route est devenu pour moi qu'il est long le chemin !
Pour un avis positif, voyez les trois coups.