Mohammed Dib [Algérie]

Mais si ! je ne dis pas grand chose pour l'instant, je suis parfaitement d'accord avec toi.

Pourquoi pas dire ton avis pour l'instant? je vais continuer à poster sur ce fil en tout cas.

ok, comme tu veux.

ok,j'ai fini hier le roman.

Je crois que l'auteur met sous nos yeux l'Algerie qui souffre de la colonisation et de la corruption.On va voir Omar et ses amis grandissant dans les volets qui succedent à la Grande maison.
c'etait plaisir d'echanger avec toi rotko.

le plaisir n'est pas fini, car j'ai le livre à terminer. Ce soir, peut-être.

la grande maison Points Seuil.

1/2

Un récit qui montre la société de Tlemcem, juste avant la guerre, mais la 2e guerre mondiale, et non celle d'indépendance de l'Algérie comme je l'avais cru.

A cet égard, Mohammed Dib surprend son lecteur : j'attendais un livre réaliste, voire triste, il ne tombe pas dans le misérabilisme, il a cependant une unité sous le signe du pain qui manque et dela miche fraîche à la fin du livre.

Idem la grand mère, on s'attend au pire, mais elle reprend du poil de la bête.

Le récit met en scène des personnages en détresse, ils gardent cependant une certaine fierté comme "la petite cousine".

Ainsi, la mère, vue de l'exterieur nous paraît d'abord antipathique, mais on comprend petit à petit ses soucis et chagrins, même si elle n'est pas idéalisée, pas plus que les voisines, qui vivent de commérages et d'espionnage.

Le vrai personnage est bien entendu Omar, ce qui explique certains épisodes laissés dans l'ombre : un mariage projeté, une contrebande tentée, la générosité inexplicable d'un cousin. Manifestement, beaucoup de manigances passent au dessus de la tête du garçonnet.

Je lui voyais trois solutions : la révolte et l'action politique, comme Hamid, la soumission et la résignation, comme beaucoup de femmes, ou la délinquance, sur le modèle de la contrebande envisagée.

la grande maison Points Seuil.

2/2

On verrra que tout est remis en cause par la sirène hurlante, celle qui cause de l'effroi à toute la population et bouscule tous les projets.

On transformerait facilement ce récit en spectacle : entre les scènes, un narrateur viendrait dire en quoi le temps passe, en quoi les choses évoluent, ce qui est le rôle des textes intercalaires en italiques. Brecht aime bien ces mentions qui s'adressent directement au spectateur et introduisent des tableaux.

Au final, j'ai bien aimé ce titre qui ne tombe pas dans les pistes attendues du roman réaliste, qui propose des scènes vivantes et variées avec des personnages bien campés sans être trop convenus.

Il faudrait savoir quand il a été écrit, ce qui permettrait de le situer par rapport à la nuit sauvage, certainement postérieur.

merci à Ginchiyo de m'avoir appâté par son premier billet.

oui mais la guerre d'Algerie c'est apres la seconde guerre mondiale, en effet je pense que c'est une consequence.

Qui a dit que l'histoire se passe avant la guerre d'independance! pas moi

c'est tres bien ce que tu ecris, et surtout la transformation du recit en spectacle.

je lirai ton avis attentivement plus tard , je dois aller maintenant.

Merci.

rotko a écrit:

Au final, j'ai bien aimé ce titre qui ne tombe pas dans les pistes attendues du roman réaliste, qui propose des scènes vivantes et variées avec des personnages bien campés sans être trop convenus.

le titre est simple c'est comme il s'agit d'un roman pour les enfants et ca rejoint bien l'age du heros du roman,un gamin qui a à peu pres dix ans et surtout une Algerie qui vient de murir et decouvrir sa propre identite, enfin je pense.

A plusieurs reprises, la grande maison et Dar-Sbitar ("Dar-Sbitar tenait tout du bourg") sont comparés à une prison, mais c'est toute l'Algérie qui donne ce même ressenti. On s'attendrait à une révolte contre la France, ainsi que le laisse entendre la manifestation des paysans.

C'est moi qui pensais aux mouvements d'indépendance. Par un coup du sort, L'Algérie hérite d'une guerre non prévue, par le biais de l'Etat colonial, et on voit aussi comment Hitler tente d'exploiter à son profit le ressentiment populaire contre le colonisateur.

PS. j'ai employé "ce titre" au sens de cette oeuvre, pour éviter la répétition du mot livre.

oops,bien sur le mot "titre" designe "livre", ou etait ma tete?!

C'est vrai que "Dar-Sbitar" reflete l'esprit de toute l'Algerie.Le cas de Omar et sa mere n'est pas un cas particulier mais on trouve que toute la famille de cette maison ont les memes problemes par exemple quand Omar a entre dans la chambre de "Zahra"(je ne me souviens pas du nom exacte) sa famille etait plongee dans la misere tout comme la famille de Omar.Je pense que Dib ne decrit pas l'histoire d'une famille algerienne particuliere mais il decrit plutot l'Algerie durant cette periode de l'Histoire.

moi aussi j'ai cru que Dib raconte l'esprit des gens avant la guerre d'independance et pas avant la deuxieme guerre mondiale. j'ai cru que apres tout cela ca doit etre la revolution mais j'avais tort. Mais cela n'empeche pas qu'il expose les mefaits de la colonisation.

le roman est publie en 1952 et l'histoire se deroule dans l'Algerie de 1939.

rotko a écrit:

Ainsi, la mère, vue de l'exterieur nous paraît d'abord antipathique, mais on comprend petit à petit ses soucis et chagrins, même si elle n'est pas idéalisée, pas plus que les voisines, qui vivent de commérages et d'espionnage.

oui tout ces reactions en effet sont à cause de la misere comme la scene ou elle lance le couteau envers son enfant.

Mohammed Dib séjourne à nouveau en France alors que paraît aux Éditions du Seuil La Grande Maison, premier volet de sa trilogie Algérie, inspirée par sa ville natale, qui décrit l'atmosphère de l'Algérie rurale. Dans une “écriture de constat”, “réaliste”, il y témoigne tel un “écrivain public”, à partir de faits authentiques, de la misère des villes et des campagnes, des grèves des ouvriers agricoles, des revendications nationalistes naissantes.

La presse coloniale critique le roman, ainsi que des membres du Parti communiste algérien qui auraient souhaité y rencontrer un “héros positif”, Aragon le défend. Les deux autres volets de la trilogie, L'Incendie et Le Métier à tisser, paraissent en 1954, l'année même du déclenchement de la guerre de libération, et en 1957. Durant cette période Mohammed Dib est, jusqu'en 1959, employé dans la correspondance et la comptabilité commerciale.

Une amie de Madame Dib (qui a actuellement 83 ans) m'a conseillé Si Diable veut, roman, Albin Michel, 1998. L'écriture accessible de Mohammed dib s'est complexifiée après la grande maison.

La grande maison ne va pas etre le dernier roman que je lis pour cet auteur.

c'est quoi la source?

ma source est Wikipedia pour la grande maison et le conseil pour si diable veut me vient de Mme Belamri. 240 p. Albin Michel

Desolee parce que le message est long, j'ai essaye de mettre le lien mais ca n'a pas marche .

En tout les cas c'est un extrait tire d'un livre qui parle de la vie et de l'oeuvre de cet auteur ,c'est ecrit par Naget Khadda je pense, vous allez trouve tout ce qui concerne Dib et de meme des critiques sur ses oeuvres.

j'ai decouvert ce livre alors je vous le transmets

tu fais bien, Ginchiyo. J'ai du mal à te reconnaître sous cet avatar.

Je me suis posé la question : "la grande maison " était-elle une façon de désigner l'Algérie ? si tu as des lueurs la-dessus, je suis preneur.

mais oui la trilogie s'intitule Algerie, j'ai pas compris

j'adore le seigneur des anneaux.