Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...
Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots.
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: To be or not to be behaviouriste. Jeu 30 Déc 2010, 20:20
Cà mérite en effet réflexion,
et Badinter le disait bien : l'homme n'est plus necessaire.
Quant à Françoise Héritier, elle pense que cette faculté d'engendrer, specifique et exclusive de la femme, serait un grief plus ou moins conscient des hommes.
On a parlé de Françoise Héritier à propos de la violence, mais cette professeur au collège de France est une autorité en matière de genre ("gender" en anglais), du couple et de la séparation des sexes.
Ernst pilier
Nombre de messages : 256 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/04/2010
Sujet: Re: To be or not to be behaviouriste. Ven 31 Déc 2010, 09:08
J'ai raté le message de Moon, mais je voudrais juste dire que, à ma connaissance (de non-spécialiste) le behaviourisme, au sens très large que doit avoir ce terme, est bien, il me semble, ce que j'en ai dit et appris de mes profs, à savoir une technique de classification (qui ne s'interdit pas certaines interprétations chez de nombreux chercheurs qu'on peut certes contester), et qu'il n'a pas en ce sens la stupidité de nier des processus mentaux complexes derrière le système "stimulus- réponse" ou "comportement" : il "ne veut pas le savoir" car ce n'est pas scientifique, ce qui est bien différent. En fait, il valide les différences et spécificités des groupements qu'il opère. En ce sens, Pavlov n'est pas du tout le fondateur du behaviourisme, il s'y oppose même, car lui avait une théorie, et c'est que l'être vivant, chien ou humain, est entièrement malléable et conditionnable par son milieu, environnement, condition sociale, et n'a nulle spécificité personnelle psychologique : c'est du marxisme "pur et dur". Quant à Chomsky, marxiste probable (??) (je ne le lui reproche pas, il pense comme il veut) il n'a rien à "prouver" en sciences humaines et ne saurait le faire. Les sciences humaines ne sont que des tentatives de science, fort heureusement peut-être, et même les sciences exactes ne sont guère objectivement parlant que des projections mentales de la créature humaine. Le monde n'est qu'une "représentation", disait Schopenhauer. Et Auguste Comte : "Pas d'astronomie pour une espèce aveugle".
Les opinions de Schopenhauer, ce vieux célibataire archi-coincé, sur les femmes sont évidemment risibles , et Fontelle fait bien de les rappeler ! ouais, heureusement qu'elles nous aiment, nous les mecs !
Bonne Année à tous !
Moon Animation
Nombre de messages : 8306 Age : 34 Localisation : Seattle Date d'inscription : 16/12/2006
Sujet: Re: To be or not to be behaviouriste. Ven 31 Déc 2010, 10:16
Ernst a écrit:
J'ai raté le message de Moon, mais je voudrais juste dire que, à ma connaissance (de non-spécialiste) le behaviourisme, au sens très large que doit avoir ce terme, est bien, il me semble, ce que j'en ai dit et appris de mes profs, à savoir une technique de classification (qui ne s'interdit pas certaines interprétations chez de nombreux chercheurs qu'on peut certes contester), et qu'il n'a pas en ce sens la stupidité de nier des processus mentaux complexes derrière le système "stimulus- réponse" ou "comportement" : il "ne veut pas le savoir" car ce n'est pas scientifique, ce qui est bien différent.
Citation :
Loosely speaking, behaviorism is an attitude. Strictly speaking, behaviorism is a doctrine. (Standford encyclopedia of philosophy)
Je crois que cela explique pas mal de choses.
Cependant le behaviorisme affirme bel et bien que les différents comportements trouvent leur origine dans les stimuli externes et non dans les processus mentaux. Ce n'est pas une négation de leur existence (je rectifie ce que j'ai dit un peu vite plus haut), c'est une négation de leur influence.
Citation :
Behavior can be described and explained without making ultimate reference to mental events or to internal psychological processes. The sources of behavior are external (in the environment), not internal (in the mind, in the head). (ibid.)
Bon, je ne suis pas du tout une spécialiste, j'ai commencé mes études en science cognitives en début d'année et le behaviorisme a servi simplement de tremplin à l'introduction de certaines idées. J'en ai peut-être une une vision extrêmement schématique.
Ernst pilier
Nombre de messages : 256 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/04/2010
Sujet: Re: To be or not to be behaviouriste. Sam 01 Jan 2011, 11:51
Moon a écrit:
Citation :
Loosely speaking, behaviorism is an attitude. Strictly speaking, behaviorism is a doctrine. (Standford encyclopedia of philosophy)
Je crois que cela explique pas mal de choses.
Bon, je ne suis pas du tout une spécialiste, j'ai commencé mes études en science cognitives en début d'année et le behaviorisme a servi simplement de tremplin à l'introduction de certaines idées. J'en ai peut-être une vision extrêmement schématique.
Au contraire, Moon, voilà qui affine un peu les choses ! pas plus spécialiste, même moins que toi peut-être, je choisis bien sûr "Loosely speaking" , et je m'opposerais tout à fait, comme sans doute HonorédB, à considérer que l'explication des comportements est extérieure aux êtres. Affirmation étonnante, qui en effet rejoindrait Pavlov, et qui ne correspond pas aux cours que j'ai reçus par un prof que je trouvais excellent, sur Paul Watzlawick, Edward Hall et quelques autres, sûrement pas alors des behavioristes "stricts". Watzlawick ("Faites vous-même votre malheur") est à l'origine de toute une littérature actuelle qui, au lieu de proposer aux gens les moyens d'être plus performant, plus brillant, plus sociabilisé, meilleur parent, etc. en leur décrivant des NORMES idéales de surhomme ou de surfemme auxquelles ils se comparent mentalement et n'en tirent que découragement ("moi je n'y arriverai jamais!"), au lieu de cela donc, leur propose un modèle de nul intégral en toute chose : Comment perdre tous vos amis, Comment rater sa vie, etc. Premièrement personne ne peut être aussi totalement catastrophique que le modèle décrit, et en refermant le livre pour revenir à son miroir, on est rassuré et non découragé ; deuxièmement le rire est irrésistible devant les techniques déployées pour obtenir un résultat aussi louf ; troisièmement on reconnaîtra au passage certaines gaffes pointées du doigt et qu'on peut éviter ; sans que pour autant on ne vous force à coller à un modèle "compétitif". On me rétorquera peut-être que cela revient au même. Je ne crois pas, moi je pense que c'est réellement utile.
fontelle pilier
Nombre de messages : 2068 Age : 77 Localisation : Anjou Date d'inscription : 15/06/2006
Sujet: Re: To be or not to be behaviouriste. Sam 01 Jan 2011, 20:49
C'est sûr qu'il vaut mieux, toujours, se comparer à celui qui est au dessous, qu'à celui au dessus
On en tire toujours un sentiment d'auto satisfaction qui n'est pas désagréable
Ernst pilier
Nombre de messages : 256 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/04/2010
Sujet: Re: To be or not to be behaviouriste. Lun 10 Jan 2011, 21:52
Je ne trouve pas vain de faire connaître ici de véritables chercheurs, absolument pas idéologues, et très injustement ignorés semble t-il. Behavioristes ou comportementalistes, peu importe l'étiquette, je le répète, ils observent, classent nos comportements et se gardent d'en déduire des hypothèses sur les tropismes profonds qui les induisent. Edward W. Hall a décrit ce qu'il a appelé "la sphère de contact". Il s'agit d'une bulle virtuelle qui environne chacun, à peu près à cinquante centimètres de la surface corporelle. En principe les seuls êtres autorisés à entrer dans cette sphère intime le sont pour des raisons affectives (ce seul point suffit à démontrer que Hall ne nie en aucune façon l'intériorité psychique des sujets) ; mais nous avons une réaction hostile systémique envers toute personne inconnue, non "autorisée", qui franchit cette limite, et plus encore si la sphère est rompue au point que nous soyons touché. On peut extrapoler que cela tient à un instinct territorial animal, lié évidemment à celui de la conservation. Ainsi la poignée de main serait tout simplement un test rituel de vérification de la tangente exacte entre deux sphères de contact ; la courbette asiatique mutuelle oblige à une distance un peu supérieure, sinon BONG ; au Nord la sphère peut se trouver trop large, ne permettant qu'un salut en agitant un peu la main ; au Sud et au Maghreb, on entoure presque l'autre, en lui parlant de tout près ; ce qui crée de bien stupides incompréhensions et irritations entre peuples du Nord et du Sud. Plus amusant encore, dans le métro, que se passe t-il ? tout le monde ne subit-il pas la cruelle, insupportable invasion de sa sphère de contact ? (il y a d'ailleurs des gens qui pour cela refusent obstinément de prendre le métro). Mais, nous dit Hall, observez leur regard : il ne "voit rien", ne regarde rien. Alors qu'un ventru me presse les reins, que je suis serré sur cette jeune femme au point de deviner l'épaisseur de son slip, et que j'entends aussi bien que lui les BOUM-TCHAK des écouteurs du djeun' appuyé à mon épaule, je fais semblant de ne rien en savoir , et eux ne me voient absolument pas. Tout le monde regarde dans des directions vagues et lointaines. Car si nous nous regardions, dit Hall, nous serions contraints de nous "apercevoir" du bris de notre sphère de contact, donc de réagir agressivement. Mais je dois m'arrêter là, parce que des gens viennent encore de nous écraser les uns sur les autres dans notre suint en forçant l'entrée du wagon, le ventru me menace de renvois de repas dans le cou, et bien que je ne voie personne (je le jure!) je devine même la couleur du slip de ma voisine...
Albert pilier
Nombre de messages : 2302 Localisation : île de france Date d'inscription : 22/06/2010
Sujet: Re: To be or not to be behaviouriste. Mar 11 Jan 2011, 04:36
L'origine de l'intérêt de Ernst pour le behaviorisme se trouve dans la chute!! Où vont se nicher les raisons des recherches intellectuelles tout de même! Ah libido, quand tu nous tiens!
Pour être un peu plus sérieux, l'analyse des comportements a son intérêt, et l'école de Palo Alto qui est une tendance plus intéressante de ces écoles là, de même que l'analyse transactionnelle, ont eu des apports intéressants. Là où ça coince, ce sont toutes les dérives des théories comportementalistes, qui font de l'aide psychologique un dressage. Comme pour toute systématisation, il faut savoir raison garder.
cleo pilier
Nombre de messages : 3890 Age : 40 Localisation : chez Jeanne........ Date d'inscription : 28/03/2009
Sujet: Re: To be or not to be behaviouriste. Mar 11 Jan 2011, 05:37
Bon promis, je lirai tout le fil mais sur les conseils d'Albert, je n'ai lu que le passage sur metro. Je penserai à toi quand je serai dans un train bondé!
fontelle pilier
Nombre de messages : 2068 Age : 77 Localisation : Anjou Date d'inscription : 15/06/2006
Sujet: Re: To be or not to be behaviouriste. Mar 11 Jan 2011, 18:15
Citation :
On peut extrapoler que cela tient à un instinct territorial animal, lié évidemment à celui de la conservation.
Tout à fait exact. Ne pas oublier que l'homme a encore et toujours des "cerveaux "anciens et animaux, du moins évolué (reptilien) au plus (encéphale) et que ceux ci prennent de temps en temps les commandes.....
Ernst pilier
Nombre de messages : 256 Localisation : Paris Date d'inscription : 06/04/2010
Sujet: Re: To be or not to be behaviouriste. Mer 12 Jan 2011, 14:23
cleo a écrit:
Je penserai à toi quand je serai dans un train bondé!
Mais volontiers, Cléo ! j'ai 19 ans de plus que toi, certes, mais on prendra le métro ensemble, et sur ma ligne je te garantis que nos sphères de contact respectives seront vite pulvérisées. Et s'en apercevoir ne mène pas forcément à l'agressivité^ , cela dépend énormément du facteur libido, voui...
Tout à fait d'accord, Albert, sur l'"aide" dès qu'elle devient dressage, et les limites sont subtiles ; mais c'est valable pour toute pression psychologique ou sociologique, n'est-il pas ? l'humour est une des meilleures distanciations / prises de conscience, je crois. Nous sommes déterminés, mais en prendre conscience est le moyen de gagner de l'autonomie, selon Spinoza. Quant à "raison garder"... tu penches pour Descartes, là, mais comme dit Fontelle, on est tellement reptiliens quelque part ...
HonorédB pilier
Nombre de messages : 183 Date d'inscription : 02/12/2010
Sujet: Re: To be or not to be behaviouriste. Mer 12 Jan 2011, 20:32
Le temps d'un message, éloignons-nous momentanément du behaviorisme et intéressons-nous à la Gestalttheorie qui, en la personne de Asch, nous a proposé une expérience sociologico-psychologique des plus intéressante: