Olivier LARRONDE

Olivier Larronde, né le 2 août 1927 à La Ciotat (13), décédé le 31 octobre 1965 à Paris (75), est enterré ainsi que son ami Jean-Pierre Lacloche dans une tombe contiguë à celle de Stephane Mallarmé au cimetière de Samoreau (77). Issu, principalement du côté maternel, d'une famille d'originaux ( son grand-père, Fernand Fourcine, créa à Bièvres un phalanstère afin d'accueillir "tous les idéalistes en quête d'Absolu" ; sa mère se livrait à de dangereuses expériences alchimiques, recevait tous types de gourous, etc...) il sera ami de Jean Cocteau, Jean Marais, Jean Genet, puis coqueluche du tout-Paris littéraire des années 50/60. Atteint d'épilepsie, qu'il soignera à grandes doses d'opium puis d'alcool, il mourra à son domicile à l'âge de 38 ans. Ses recueils "Les Barricades Mystérieuses", "Rien voilà l'ordre" - anagramme d'Olivier Larronde - ont été publiés respectivement en 1946 et 1959. "L'Arbre à lettres" et "L'ivraie en ordre" sont posthumes (66-2002). Ses oeuvres poétiques complètes ont été imprimées en 2002 - Le Promeneur.


Rose et mon droit

Vos froideurs froissées, héritière
Des rosées, volent une et une.
Aussi le nid du noir sans lune :
Mes toutes-puissantes paupières.

Horizon libéral assiège
Moi : ce trou noir debout, colonne
Où l'ombre pensive empoisonne
Un coeur sans main, sans bras d'acier.

Archet-né sonnons plein silence !
Je crache au baiser d'air du temps
Il bruit - flèche-moi - sans parler.

Fais le jeu d'un biceps géant
Ma droiture !
Pour Qui te lance
Sans yeux dehors
ni au-dedans.


Le pas - pas


Le bruit du pas-de-bruit d'un pas
Qu'a-t-il à ne nous dire pas
Qu'en toi le peu de bruit des pas
Fait la rigole d'un trépas

Réfléchissons là que poissons
Pas dans l'eau d'un bonheur sans rex
Quand le talon des ultrasons
Veut bien circonscrire un inflex

Les deux fois pas de bruit des pas
Met de trop ton chat qui pénètre
Par la fenêtre du non-être

Jusqu'à ne peut-être pas naître
Dans le pas-toi de mon patois
Où l'image n'a mis qu'un toit.


Orbite


Autant qu'on trouve un soir en quelque part
S'y retrouvant, s'y tard qu'on s'y retrouve
Point quelque part pour en faire l'apart
De nonobstance entre des yeux de louve.
Sont-ce du vôtre ou du feu qui s'amène
Le pur vertige à deux côtés des cartes
Un soir des soirs gardant les mêmes mitres
Autant que peu dans ma ronde s'y prenne !
Pour ostensoir d'animales odeurs
Rien réfléchies sous leurs fins de lumière
Baignons-en les, l'une et l'autre servile.
Là restons-en à fixer deux aisances
Pris pour leur point d'Amours inaccessibles
S'en finissant dans tout ce qui commence.

Bien intéressante cette découverte.

J'ai découvert Olivier Larronde par le cinéma de Jacques Baratier.
Le cinéaste a fait un film, en hommage à Larronde, intitulé, justement, Rien voilà l'ordre.
Et dans Le désordre, un film beaucoup plus vieux, les années 50, on voit Larronde lire l'un de ses textes.
Je ne me suis pas encore plongé dans la lecture de ses livres, je ne sais même pas s'ils sont trouvables (Le promeneur, je vais aller voir ça), mais j'ai hâte.

krazov a écrit:

J'ai découvert Olivier Larronde par le cinéma de Jacques Baratier.
Le cinéaste a fait un film, en hommage à Larronde, intitulé, justement, Rien voilà l'ordre.
Et dans Le désordre, un film beaucoup plus vieux, les années 50, on voit Larronde lire l'un de ses textes.
Je ne me suis pas encore plongé dans la lecture de ses livres, je ne sais même pas s'ils sont trouvables (Le promeneur, je vais aller voir ça), mais j'ai hâte.

Ah oui ! sympa ! Je ne connais pas ces films. Par contre, je dispose des "Oeuvres poétiques complètes" et de "L'ivraie en ordre" publiées chez "Le Promeneur". Autrement, on trouve les livres sur Abebooks, etc... parfois assez chers (en EO).

Merci,
je vais chercher ça !

De nuit Madame Untel lit Jean
Au grand dépit d'un mari vierge
C'est le motif secret du cierge
Qu'il consacre aux vieux indigents.

*

Que n'as-tu deux yeux comme de douces pierres
Ma pauvre bitte inanimée :
Rien n'empêcherait, ni les prudes paupières
De venir à toi l'oeil aimé.