Kerascoët et Vehlmann: Jolies Ténèbres

Les aventures de petits personnages dans le cadavre d'une fillette.

Personnellement, j'ai été véritablement déroutée par cette bande dessinée. On s'attend à un petit monde merveilleux et tout mignon et on en ressort bien secoué.
Je suis probablement trop sensible pour apprécier pleinement cette histoire, malgré tout elle est d'une originalité remarquable.
C'est une b.d qu'on n'oublie pas de sitôt!

ben oui, d'apparence tout est bien joli (dessins, couleurs) et reposant (cadrages).

Prête pour la lecture commune de février, Jolies ténèbres reposent sur mon fauteuil en cuir

Je devrais l'avoir pour ce vendredi, c'est cool !

III Bande dessinée de Fevrier 2012

Kerascoët et Vehlmann : Jolies Ténèbres, chez Dupuis.

Avec jolies ténèbres je pense à une parenté avec Henry Darger


Un univers de jeu, une cruauté inconsciente dans un décor de végétation luxuriante qui prend pour les adultes une autre dimension.

J'ai bien apprécié jolies ténèbres, même si tout ne m'a pas été immédiatement compréhensible.

L'album démarre comme une comédie mondaine, celle du soupirant qui vient tenter sa chance au domicile de la belle. On se croirait dans une page dessinée humoristique du figaro magazine, là où se retrouvent les BCBG et les bonnes manières, "un peu" caricaturés.

Les personnages sont à peine esquissés, c'est leur style et leur langage qui donnent de la saveur à cette introduction, qui, à la suite d'un évènement loufoque et inexpliqué, bascule dans une autre dimension - c'est le cas de le dire !

Ce petit billet pour introduire le sujet

Je l'ai commencée, déroutée mais fascinée par le graphisme et cette histoire que je ne comprends pas encore. Je crois qu'il me faudra une autre lecture

je ne sais pas s'il y a une explication rationnelle à tout ce qui se produit.

le langage des adultes repris par les enfants ne manque pas de saveur : "Ne faisons pas attendre ces pauvres gens" résonne, pendant la distribution des aliments, d'une compassion bien bourgeoise...

on a droit aussi à des dialogues d'un égoïsme très interessé.

Les fonds de pages changent de couleurs, et le bleu profond dela nuit prend une connotation inqquiétante, avec des présences suspectes, propices à engendre des cauchemars. A d'autres moments, ce sont des couleurs chaudes, rouge/orange.

Cet album fait intervenir des insectes dévoreurs et des adultes destructeurs. L'innocence des enfants les fait côtoyer l'horrible, sans y prêter attention (ce corps de fillette étendue dans l'herbe, avec les cahiers éparpillés signifie un drame fcilement reconnu).

Innocence toute relative d'ailleurs, puisqu'abondent les mutilations d'insectes, par exemple, dans des dessins ludiques et joyeux.

D'autres dessins traitent des plaisirs de la décomposition, avec les fantasmes de la nourriture, de la digestion avancée...

Parmi les couleurs, j'oubliais le vert végétal qui a parfois des allures d'enfer vert, pas rassurant.

Je l'ai fini et j'ai rien pigé bon y a tout de même une chose qui m'intrigue : la fillette morte et la gamine qui se la joue Wendy et les garçons perdus portent le même prénom Aurore. A tort sans doute je me suis mis en tête qu'il y a une relation

J'ai adoré le graphisme détaillé des animaux et ce corps qui occupe beaucoup d'espace mais ne prend pas le pied sur l'histoire. C'est cruel, titillant. C'est vrai pour les couleurs, elles évoluent en fonction des personnages.

Je crois que je vais la relire je la ferai lire à mon compagnon peut-être qu'il captera mieux que moi ...je suis peut-être trop terre à terre

J'ai échafaudé une théorie ( loufoque ) Je n'en dis rien pour le moment, j'ai hâte d'avoir l'avis de Feral

A mon avis s'interroger sur la changement de dimension des personnages et du décor, est inutile, c'est une convention du genre, non expliquée, à accepter telle quelle, comme dans beaucoup d'histoires où les gens rapetissent.

j'attends l'avis de Feral et je vous dis ce que j'ai echafaudé

je voudrais pas avoir l'air d'insister mais au début de l'histoire elle prend le goûter avec Hector, les dessins sont naifs. Puis ça se met à dégouliner et lorsqu'Aurore réapparaît c'est en sortant par ce que j'ai vu être la narine d'Aurore comme si c'était le rêve de petite fille

me fais-je bien comprendre ? j'aime bien comprendre

envoie un Mp à Feral, on l'attend avec des fleurs et des gateaux (faut pas lésiner).

Qu'importe la cause du "rapetissement" ! s'en soucie-t-on dans les voyages de gulliver, dans l'homme qui rétrécit ? c'est l'occasion de voir le monde sous un autre oeil, comme ces microbes qui vivent en nous.

On change d'échelle, c'est un artifice de narration aussi légitime que de voir à notre niveau. Qui ne voudraitpas voir ce qu'un chat pense de notre société et de nos agissements ? de sa joie à pister la souris, de sa colère à chercher la vilaine tique ? c'est son monde, y pénétrer est tentant...

j'ai bien aimé les clins d'oeil comme pour Peau d'âne par exemple
quel microcosme cruel et sanglant , heureusement il y a de l'humour

je ne sais pas où trouver le mail de Vehlmann

Chose promise, chose due...j'avais eu plaisir à lire Jolies ténèbres, mais j'avoue que je n'y avais pas cherché de lecture à plusieurs niveaux.
Cela dit tu as sûrement raison Natalia.
J'avais aimé le contraste conte de fée/robes de princesse/et lieu pour le moins insolite, pas cruel mais décalé. Une façon de se poser la question, qu'est-ce qu'un univers et pour qui ?