Le Maître et ses disciples, ses suiveurs...

Chez GF dans le volume lettres portugaises + lettres d'une peruvienne, on trouve une chronologie des ouvrages de correspondance réelles ou fictives, des romans entièrement ou partiellement épistolaires,

parmi lesquels, au XIIe siecle, la correspondance d'Héloise et d'Abélard et en 1445 historia de duobus amantibus "roman partiellement épistolaire".

En fait , normalement un roman épistolaire devrait comprendre les lettres et les réponses ?

nulle réponse dans les lettres portugaises.

je fais ces remarques, sans contester quoi que ce soit

rotko a écrit:

- La musique me paraît un domaine à part où intervient l'histoire des interprétations : à écouter Beethoven par Leonard Bernstein, on devine le jazz à venir ...

A écouter Bach, on devine le jazz à venir.

Faut-il mélanger ? un interprète fait évoluer les choses, ne serait-ce que les tempi actuels en instruments, les prouesses vocales,etc. mais tout cela est pour servir une partition âgée.
Est-il certain que l'interprétation soit un intervenant ?
Les sons multiphoniques ont été recherchés en partie grâce au jazz. La technique pour jouer évolue grâce à l'interprétation mais n'influe pas sur l'oeuvre.
Sans tout mélanger, des compositeurs de concertos ont été voir tel ou tel virtuose pour s'assurer que leur oeuvre serait une première en terme de virtuosité. Aujourd'hui aussi mais dans ce cas-là, c'est toujours tenter de mettre la virtuosité au service de l'art.
Ce n'est pas pour autant que la pièce sera une pierre d'achoppement dans l'évolution de la composition à proprement parler, du style.

Citation :

Est-il certain que l'interprète soit un intervenant ?

j'ai vu que Boulez donnait une certaine autonomie à ses instrumentistes.

Non, mal vu.
Au chef d'une part et à l'instrument d'autre part.
Il ne veut pas le hasard de la liberté.

Parfois le hasard n'est hasard et les réponses naissent au fil des jours, au souffle des nuits...

Citation :

J'aime l'idée d'un savoir transmis de maître à élève.

J'aime l'idée qu'en marge des "maîtres institutionnels" que sont les parents et enseignants, d'autres maîtres soient là pour défricher les chemins de la vie et aider à y avancer. Un professeur d'aïkido côtoyé sur un tatami, un philosophe rencontré dans un essai ou sur les bancs d'un amphithéâtre, un menuisier aux mains d'or prêt à offrir son expérience...

J'aime l'idée d'un maitre considérant comme une chance et un honneur d'avoir un élève à faire grandir. Une chance et un honneur d'assister aux progrès de cet élève. Une chance et un honneur de participer à son envol en lui offrant des ailes. Des ailes qui porteront l'élève bien plus haut que le maître n'ira jamais.

J'aime cette idée, j'y vois une des clefs d'un équilibre fondé sur la transmission, le respect et l'évolution.

[...]

J'aime cette idée, même si croiser un maître est une chance rare et même s'il existe bien d'autres manières de prendre son envol.


Pierre Bottero
Octobre 2009