Le point d'orgue Le Tom Sharpe du hot !
Voilà, en gros, comment on pourrait qualifier l’auteur de cette histoire délirante, loufoque, pornographique et originale.
Le héros est un jeune homme ordinaire, intérimaire de 35 ans, et doté d’un pouvoir surnaturel : il peut arrêter le temps. Thématique usée, sur laquelle notre écrivain s’amuse pourtant à surfer. Il a décidé de faire de son héros un obsédé sexuel, non point pathologique ou pervers, mais simplement voyeur invétéré et coquin.
Ce dernier met à profit son don pour observer les femmes, et les déshabiller en leur fournissant divers objets divertissants pour les moments intimes. Les belles sont figées en pleine action pendant que monsieur se rince l’œil et se soulage, puis elles reprennent leur vie normalement, sans se douter qu’une parenthèse atemporelle a révélé leurs avantages et leurs extases.
Ce roman ne serait rien sans l’humour des situations et les réflexions sur le pouvoir des fantasmes et les excès du fétichisme. Egalement sur l’écriture.
Ainsi, nous croisons une brave dame d’âge mûr mais qui s’ennuie. Ses sex toys ne la comblent plus, alors elle en branche un sur sa tondeuse à gazon (sans mauvais jeu de mots) et découvre l’acmé du plaisir à un rythme endiablé et mouvementé en tondant son jardin. Le tout sous le regard ahuri et envieux du livreur d’UPS, qui lui propose d’intensifier encore l’expérience en branchant l’amical appendice sur son camion de livraison. S’ensuit une fantastique course pleine de cahots et de joie pour la dame. Hilarant.
Bien sûr, Baker ne pouvait pas se contenter de cela. Il y a un questionnement, au-delà de notre animalité corporelle, sur les besoins de l’homme. Car les femmes sont ici des proies passives, qui ne participent pas aux scènes érotiques, ne cèdent pas, ne consentent pas. Elles subissent, sans le savoir, les pulsions d’un érotomane.
Mais est-ce satisfaisant pour un homme ?
Réponse au dernier chapitre.
J’ajoute que le style est touffu, dense et plein de fantaisie.
Un bon moment.