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| | Victoria Ocampo - [Argentine] | |
| | Auteur | Message |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Victoria Ocampo - [Argentine] Lun 21 Déc 2009, 06:59 | |
| Victoria Ocampo Aguirre, née à Buenos Aires le 7 avril 1890 et morte le 27 janvier 1979, femme de lettres et une éditrice argentine - Citation :
- liée d'amitié avec de nombreux intellectuels, tels Rabindranath Tagore (1861-1941), Jules Supervielle (1884-1960), Jorge Luis Borges (1899-1986), Hermann von Keyserling (1880-1946). Elle rencontre Pierre Drieu La Rochelle (1893-1945) à Paris en 1929 et, avec lui, visite Paris, Londres et Berlin.
En 1931, Victoria repart pour l'Argentine où elle fonde la revue "SUR" qui publie Borges, Henri Michaux, André Malraux et Martin Heidegger, mais pas Drieu : « Tu es Pierre et sur cette pierre je ne bâtirai pas mon église ». Ils restent néanmoins de grands amis. Il figure néanmoins dans le n° 1 de Sur(été 1931) et le n° 192/194 (octobre-décembre 1950). dixit wilkipedia Sa correspondance avec Drieu la Rochelle paraît aux éditions Bartillat. LETTRES D'UN AMOUR DÉFUNT. CORRESPONDANCE 1929-1944 de Pierre Drieu La Rochelle et Victoria Ocampo. Edition établie par Julien Hervier. Bartillat/Sur | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: victoria Ocampo lettres "d'eau et de feu" Lun 21 Déc 2009, 21:19 | |
| lettres "d'eau et de Feu" "Victoria Ocampo a probablement trop admiré les artistes qu'elle a rencontrés et fait connaître en Argentine. Au point que l'idée que l'on se fait d'elle, en France, est désormais faussée par ses amitiés amoureuses. Jusqu'ici, cette francophile, qui, dans sa revue Sur, publia tant de génies européens, a eu relativement peu de chance avec l'édition française. Quelques plaquettes, dont une, admirable et au titre énigmatique (338171. T. E., Gallimard, 1947), sur Lawrence d'Arabie, et le récit de sa passion clandestine pour Julian Martinez, Le Rameau de Salzbourg (Bartillat, 2008). Mais l'écrivain reste à découvrir. En revanche et par bonheur, l'acuité de son intelligence et la profondeur d'une culture cosmopolite sans erreur ni lacune sont évidentes à chaque ligne de ses lettres, si intimes soient-elles. Née le 7 avril 1890 dans une riche famille de propriétaires terriens, aînée de six filles, dont la dernière, Silvina, allait devenir un immense poète et une nouvelliste très inspirée, Victoria Ocampo profita de voyages familiaux précoces en France pour acquérir avec notre pays une familiarité élective. La littérature argentine aurait été autre sans son éclatante personnalité. Sa beauté et son tempérament passionnel suscitaient des engouements auxquels elle répondait. "L'homme a été ma patrie", écrivit-elle un jour, non sans ironie. Son indépendance d'esprit et son éloignement géographique ne favorisèrent pas la durée charnelle des liens. Mais, jusqu'à sa mort (en 1979), elle se plaignit de sa "mémoire sans pitié" quand l'oubli aurait été plus doux. Sa liaison avec l'auteur du Feu follet fut soudaine et éphémère, mais en rien anodine. Elle n'eut pas la profondeur de sa relation avec Roger Caillois (rencontré dix ans plus tard), mais, probablement, n'en fut pas moins troublante. Victoria fait la connaissance de Drieu en 1929, lors d'un dîner chez une amie commune, Isabel Dato. En 1944, Victoria écrira à Caillois, évoquant cette rencontre alors lointaine : "Le Français blond à l'oeil bleu disait des choses spirituelles avec un air faussement détaché et une bouche d'enfant maussade. (...) Il parlait poliment avec abondance et ça ne m'intéressait pas." "Nous serons de grands amis" Entre 1929 et 1944, toutefois, bien des événements s'étaient produits. Et surtout, Victoria avait pu assister au dévoiement d'une personnalité qui a pris des positions politiques absolument contraires aux siennes. Elle qui tenta d'arracher aux nazis l'écrivain franco-roumain persécuté Benjamin Fondane en voulant le convaincre de revenir à Buenos Aires, découvrait, impuissante et consternée, que Drieu cédait à la fascination pour le fascisme et pour le nazisme. Le 6 mars 1945, Drieu se tuait. Elle demeura, cependant, fidèle au souvenir de cette passion pénible. Et même dans les pires moments, peu avant le suicide de Drieu, elle écrivait (toujours à Caillois) : "On est profondément injuste avec lui quand on parle de lui comme d'un être sans valeur et se pliant à des choses ignobles. Ce n'est pas vrai, même quand ça a l'air d'être vrai." Victoria se persuade qu'elle a été pour Drieu "une terre ferme". Autant dire que Drieu était alors un naufragé. - Spoiler:
Les lettres de Drieu étaient insolentes, souvent cyniques, provocantes, mais non dépourvues d'affection : "Si tu veux, nous serons de grands amis, l'amour dans l'amitié ça me réussit toujours mieux que l'amitié dans l'amour." Résumé de l'inéluctable évolution d'un homme qui se savait meilleur ami qu'amant et affichait son goût pour les prostituées. Ce que Victoria appelait, drôlement et amèrement, "le régime dissocié" : "Ne jamais mêler les deux : l'estomac travaillerait trop. Par conséquent, mal."
Au début, elle proteste imperceptiblement, mais se ravise, refusant "le robinet des larmes". "Ce papier est trop mince pour supporter une pluie salée." Face à elle, Drieu se dénigre comme amant et comme écrivain ("Je suis le chien de l'Ecriture"). Il évacue entre eux tout désir et s'en estime délivré. Il hasarde des formules triviales qu'elle ne commente pas. Quand il imagine une pièce sur elle, il la voit en "abbesse d'un grand couvent plein de science au XVIe siècle". Ils se revirent à Paris et à Buenos Aires, où elle l'invita en 1932. Il s'intéressa alors à une jeune soeur de Victoria, Angelica. Ils se vouvoient désormais. Puis se retutoient, se vouvoient encore. Ils ne savent pas quelle est la nature de leur lien, auquel aucun ne renonce. Ils ne partagent plus rien quand la guerre a éclaté et que leurs choix fondamentaux divergent. Pourtant, voyant, en 1940, un petit garçon blond qui taquine sa soeur sur la plage de Mar del Plata, ce qui lui arrache des larmes de nostalgie, Victoria écrit à Drieu : "Cela m'a donné grande envie de te voir bien que tu sois si porc avec moi que je devrais être dégoûtée à jamais de ta personne. Le fait est que je n'y parviens pas."
Elle décidera d'être fidèle à cet amour inavouable. "N'est-ce pas plus beau et plus grand que tu sois si vivant dans ce coeur inusable ?" Elle se souviendra du "tapis bleu d'Isabelle" sur lequel Drieu marchait, en février 1929, quand ils se virent pour la première fois. "Pourquoi est-ce qu'on doute de l'éternité alors qu'on ne peut pas se délivrer d'elle ?", se demande-t-elle en constatant la persistance d'une tendresse qui bafoue la condamnation politique et même les reproches amoureux----------------------------------------------------------------------------- LETTRES D'UN AMOUR DÉFUNT. CORRESPONDANCE 1929-1944 de Pierre Drieu La Rochelle et Victoria Ocampo. Edition établie par Julien Hervier. Bartillat/Sur, 256 p., 25 €. René de Ceccatty Article paru dans l'édition du 04.12.09 | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Victoria Ocampo - [Argentine] Mar 22 Déc 2009, 06:17 | |
| Ses liens avec Drieu La Rochelle intriguent.
Personne ne parle de Drieu la Rochelle, que certains préfèrent à Céline, selon mes sources.
Il fait figure d'oublié en raison de ses engagements politiques.
Adhérent dès1936, au Parti Populaire Français de Jacques Doriot, il écrivait dans L'Émancipation Nationale, organe de presse du parti, et dans La Gerbe , journal collaborationniste d'Alphonse de Châteaubriant.
En 1943, il collabore à l'hebdomadaire Révolution Nationale de Lucien Combelle. favorable aux ideaux du IIIe Reich. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Victoria Ocampo - [Argentine] Mar 22 Déc 2009, 12:33 | |
| En cherchant des informations sur silvia baron Supervielle (Supervielle était le cousin germain de sa grand mère), j'ai trouvé un site interessant sur les ecrivains argentins traduits en français
c'est ici
il faut cliquer sur les noms et voir les résultats en bas de page. | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: victoria Ocampo Mar 22 Déc 2009, 14:09 | |
| J'ajoute quelques mots sur l'histoire Les lettres inédites de Drieu La Rochelle dans l’autobiographie de Victoria. Un témoignage passionnant de leur liaison qui avait commencé à Paris en 1929 et avait continué en Argentine, liaison d’amour controversé, par le penchant et l’adhésion au fascisme de Drieu. Lui ,il disait qu’elle était pour lui « la terre ferme » et Victoria ne croyait pas qu’il ait été vraiment méchant. L’écrivain blond au regard bleu, elle l’a aimé jusqu’à son suicide en 1945 et même après, C’est ce que dévoile cette intéressante autobiographie d’une femme qui a fait beaucoup pour la culture de son pays. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Victoria Ocampo - [Argentine] Lun 28 Déc 2009, 15:51 | |
| Dans chez Borges, alberto Manguel parle de Silvina Ocampo, dont-il, Borges et Bioy Casarès (son époux), ne partageaient pas toujours la noirceur des textes. Ils préféraient le comique au fantastique lugubre.
Avec eux, la soeur de Victoria Ocampo, avait publié une anthologie de la littérature fantastique en 1940
elle a aussi écrit un roman policier paru chez Bourgois, Ceux qui aiment, haïssent . Poèmes d’amour désespéré chez Corti | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Silvina Ocampo Lun 28 Déc 2009, 21:01 | |
| excellent l'article de Chez Corti, signé par Silvia Baron Supervielle, journaliste et traductrice très connue en Argentine
Les deux soeurs Ocampo ont fait honneur à la culture Argentine | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Victoria Ocampo - [Argentine] Lun 17 Mai 2010, 05:22 | |
| Villa Ocampo : la mythique demeure argentine est une imposante maison bâtie en 1891, qui domine le Rio de la Plata à 25 km de Buenos Aires fréquentée par Borges, Tagore, Stravinsky ou Camus ; elle accueille désormais les merveilles de la Fondation Sur :
300 livres précieux, des meubles et des photos signées Gisèle Freund et Man Ray.
Sur , la revue phare a été un pont entre l'Amérique latine et l'Europe depuis son lancement en 1931. Des écrivains comme Octavio Paz ou Mario Vargas Llosa ont dit avec quelle anxiété ils attendaient chaque numéro. Ils y trouvaient Borges et bien d'autres, mais aussi le meilleur de ce qui se publiait ailleurs, souvent traduit pour la première fois.
Victoria Ocampo est à l'origine de bien d'images de Gisèle Freund : lors d'une visite chez son amie Virginia Woolf, elle se présente avec la photographe, qui peut ainsi faire un portrait devenu célèbre.
Pour sauver Freund, d'origine juive, de l'occupation nazi, Victoria, issue de l'aristocratie anticléricale et humaniste argentine, la fait venir à Buenos Aires où elle photographie, entre autres, Adolfo Bioy Casares.
On y trouve une bibliothèque de plus de 11.000 volumes. Parmi lesquels, un exemplaire de "l'Etranger" dédicacé à Victoria. Albert Camus n'a presque pas quitté cette maison pendant son séjour, en août 1949, les conférences sur "la liberté d'expression" qu'il comptait donner sous Peron ayant été censurées. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Victoria Ocampo - [Argentine] Ven 04 Fév 2011, 07:22 | |
| le prix Sévigné a été attribué à l'édition établie par Julien Hervier et parue chez Bartillat en octobre des Lettres d’un amour défunt Correspondance 1929-1944 entre Pierre Drieu la Rochelle et Victoria Ocampo. | |
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