Reflets d'Abîme

Voici, premier texte livré ici, pour Dame Ysandre.

Une Nouvelle Aube

Laisse mourir la nuit
Froide et cynique
Eteins ton cerveau
A l'aube, nous nous enfuirons

J'étends mes pensées
Jusqu'aux tiennes, perdu et apeuré
Nous avons tous deux payé nos dettes
A présent, reste ici...

Juste des souvenirs
Pour gâter nos espoirs
Mais je suppose que c'est assez
Pendant que je nous vois si loin des rêves

Seuls et prostrés
Comme des poèmes va[flubuluh ! je remets les point sur les "i" !]ns
Dans la folie de nos désirs,
Attendons une nouvelle aube.

des poèmes vains plutôt que vans ?

il y a de l'espoir dans la nouvelle aube, et tu as tout prévu, en gros ? ("nous nous enfuirons").

merci jeune Octopus, j'aime ton poème. Oui nous nous enfuirons vers des mondes oubliés. Merci de m'avoir suivie , n'hésite pas a mettre tes poèmes ici, je pense que Rotko et les autres les aimerons. Tu as 20 ans et tu es plein de talent, quand à ton vocabulaire.... montre le leur.
Ta dame Ysandre

Rocko, tu es vilain, il n'a fait aucune faute d'ortho a part celle de vain ! quand tu liras les autres, tu seras étonné. Notre amitié est pure, j'ai tant d'année de plus que lui .....

ce n'était que pure interrogation de ma part, et en aucun cas un grief.
Bon d'accord, je suis un vilain ! quelle sera ma punition, une fois que j'aurai présenté des excuses ?

heu... je dois réfléchir... j'ai du mal a etre méchante, surtout quand je me suis trouvé un ami.

Merci, batraciens et mortadelles (car elle avait un sale ami, sauf un musicien, quand Mozart est là) !

Ceci devient ce qui n'est plus, à l'heure des contemplations orageuses.

La brume du soir dansait une lente farandole autour de rayons de lune, célestes projectiles félant les nuages. Les lourds vaisseaux aqueux, quant à eux, maintenaient leur blocus bleu marine au-dessus de la ville endormie, refermant de temps à autre les brèches , en ouvrant d'autres ailleurs. La bataille feutrée faisait rage, dans une lenteur hypnotique, dans un mouvement continu. Les rayons tombant sur la ville dans un bombardement aléatoire et silencieux, le serpent brumeux rampant autour du matériel et de l'éthéré , le mur ruiné des cieux se réparant en aveugle comme s'il était vivant ... mais sans succés.

Il observait. Unique témoin devenu complice par l'essence même de ce titre, il ressentait une attirance emplie de respect comme celle que l'on voue le plus souvent aux civilisations perdues, dont on s'imagine les merveilles tout en sachant qu'on ne les comprendra jamais. Ainsi, il contemplait la scéne, attristé et admiratif. Qu'aurait-il donné pour être de ce monde ?

Sa capuche frissonna au passage d'un vent farceur qui avait décidé de s'éloigner du combat. Elle était de la couleur d'un ciel illuminé par une pleine lune, sur lequel d'ailleurs, on aurait brodé des motifs sibyllins à l'aide des rayons astraux le traversant.

Emu, il tendit la main, comme on le fait lorsque l'on tente vainement de s'agripper au souvenir d'une chose ayant existé, mais qui avait depuis cessé d'être. Sa main gantelée s'était muée en poing, sans un bruit, agile héritiére de l'aérien passant passé. Le gantelet, forgé d'un métal argenté teinté de bleu, était composé de multitudes de petites piéces metalliques, qui semblaient emboitées. Aucun angle ne se faisait voir et l'on aurait cru que quelqu'un avait posé sur cette main des courbes métalliques, ou des plaques, arrondies et polies spécialement pour ses contours et laissées là, figées pour l'éternité.

Cette main, ne semblait pas pour autant être un vulgaire tas de ferrailles, et de loin, on l'eut dit parfaitement lisse, recouverte d'une peau d'argent. Le bras retomba et vint déranger une lourde cape très simple et traînant sur le sol, qu'il portait. Celle-ci l'entourait entièrement, droite, lui donnant l'allure lorsqu'il ne bougeait pas son visage caché sous sa capuche, d'une sorte de statue, gargouille humanoïde s'étant perdue dans la nuit en haut d'une falaise recouverte d'herbe et surplombant la ville , en lisière d'une mer d'épineux, dans laquelle le vent espiègle créait des vagues irréguliéres.

Le sifflement du vent troubla de nouveau la nuit, l'herbe s'agita, sauf en deux endroits, traces d'une présence qui n'était plus.

Desespérance, Octopus ! mais beau

Citation :

Les lourds vaisseaux aqueux, quant à eux, maintenaient leur blocus bleu marine au-dessus de la ville endormie, refermant de temps à autre les brèches , en ouvrant d'autres ailleurs. La bataille feutrée faisait rage, dans une lenteur hypnotique, dans un mouvement continu.

c'est de la SF ? le froid paralyse mes neurones

ah ! Octopus, là, ce n'est pas l'autre forum où l'on se congratule mutuellement, c'est du sérieux et tu ne peux que t'améliorer.

Je m'écoute. Comment dire ? J'y suis allé, à la cuisine ! Eh bien voir si j'y étais ! Eh bah non. C'était fâcheux : j'étais bien embêté . Alors maintenant, je m'écoute !

Comme c'est beau de se voir en raconter, en apporter des tas, des tonnes , construire, beaucoup, avec plein de belles tours en carton. Et puis se rendre compte de l'abjecte connerie que l'on s'est injecté par intracrânienne . Ce n'est que du carton...
Je l'y fous, je l'y fous pas mon coup de pied ? Mais déjà, on ne sait plus ce que ça veut dire, tout ce tas à taper. Alors on a peur, peur de casser quelque chose qui valait le coup.
J'ai passé mon temps à penser mes relations comme des tours en carton, dans une cuisine où j'étais seul.
Comment savoir ? ‘Saurai pas !
Mais tout de même : je m'interroge, comment je suis là bas, au loin ? Et puis c'est trop con, je vais quand même pas passer ma vie sans me connaître !

Oh peut-être que je dramatise, il y a des choses, dans ces cartons. Des tours que je reconnais ça et là. Des villas, des ergastules aussi. Beaucoup de celles-ci !
Est-ce que ce que j'ai fait me fige, de votre côté ? Est-ce que je suis déjà trop loin de cette foutue pièce –chez vous– pour que je puisse m'y trouver ? C'est que moi, le cristallisé, ça fini par m'angoisser.
J'erre depuis maintenant... oh, au moins tout le temps que les fenêtres sont restées sans carreaux !
J'y comprend rien, j'ai cru que je comprenais : je comprendrai toujours ! Mais, c'est moi ça ? Et puis, je suis vraiment aussi méchant ? Vraiment moins important qu' Untel ? Mais qui a dit que j'étais moins important d'ailleurs ? Et pourquoi je fais le guignol dans une posture grotesque ? Et là je prend toute la place !
Au final, j'ai fini par être trop seul, j'ai fini par trouver le temps long. Je vous les présente, ils sont tous différents : me voici, ça c'est moi, puis le gros au fond c'est « je » , celui-ci c'est moi-même et tout devant c'est nous. Oui, je sais, nous est un peu bizarre en fait. Oui, les autres aussi.

Que voulez-vous, on fait ce qu'on peut avec le carton qu'on a !

Des âmes !
Froides, sales, ésotériques !
Des spectres disparates
D'une nuit satanique,
Perdurent et claquent
Dans les matins décolorés
De l'existence même.

Des âmes !
Endolories de raisons hasardées !
De tâches, de blasphèmes,
Désemplies d'amitiés.

Ces âmes
N'évoluent guère
Ne se temporisent jamais
N'avancent qu'en reculant
Rien dans le néant fier
Clouées au pilori du temps,
Etonnées, sans sentiments,
Erronnées, obligeamment

Désarme !
Corruption venteuse,
Hérésie mentale,
Vertigineuse descente,
Herculéenne philosophie,
Indomptable spéculation,
"Sphénisque" des membres,
Adoration d'une autre futilité !

Des âmes !
En charpie
En chantier
Enchantées
Echarpées
Echappées
En chantant,
En chutant...

Nos âmes !
Vulnérables !
Hétérogènes !

Des âmes...

Un beau texte avec du ton et du rythme.
J'aimerais que tu donnes un aperçu de tes intentions.

Oh mais il en a encore des bien mieux !!!!! le jeune Octopus.

Tu vois qu'on te réponds jeune Octopus et que ça sera constructif. Tu sais bien que moi je ne suis pas apte a critiquer, mais Rotko sait, lui.

ta Dame Ysandre

C'est Borges qui souhaitait que les auteurs commentent brièvement leurs poésies. Je pense que c'est un bonne idée : on ressent le texte, mmais on a parfois le besoin d'être guidé, surtout qu'on passe souvent d'un texte à l'autre sur le forum..

Citation :

il en a encore des bien mieux !!!!! le jeune Octopus

Eh bien ! Octopus, tu es apprécié

Tu as raison Rotko, d'autant plus que mon jeune Octopus est parfois obscur, il m'est arrivé de lui demander des explications.

D'un autre côté, j'ai écrit en vieux français, ce n'est pas clair je crois, pour beaucoup. la prochaine fois, j'ajouterai un lexique.

Il y a un moment où il faut savoir arracher les oeillères qu'on s'est plaqué sur les yeux : j'y suis ! Voilà que je suis tombé de la passerelle des jours. Il y a là une sorte de sifflement, assourdissant, toujours le même, qui me vrille les tympans. J'égare mon être hors du temps, dans la froide immensité d'un espace inconnu, où même les étoiles sont éteintes. Oh ! le vide ! De spirale en spirale, je disperse ce qu'il me reste, çà et là flottent mes pensées, vagabondes, ternes, mourantes au-dessus de vagues chimères.
Incrédule, je rassemble des morceaux de moi-même à grands renforts de prières et d'injonctions. Je suis tellement en retard pour l'aurore... Ma conscience s'étiole, disparaît, disparate, court se perdre dans un gouffre dont on ne sait que trop la profondeur : néantissime.
Sentir fondre contours, formes, chairs, halos en toute impunité, sentir la raison du coeur (que la folie n'ignore pas) s'effacer... Hop ! Ballayées les frontières ! Hop ! Interdits d'existence !

Le vide n'est rien qu'un puit sans fond que vient combler une âme lourde et désemparée. J'y ai perdu la mienne. Et vous ?

Jeune Octopus, de dernier texte est très beau, mais quelle desespérance !
tu vois, tu recommences à écrire !

Octopus a écrit:

Incrédule, je rassemble des morceaux de moi-même à grands renforts de prières et d'injonctions. Je suis tellement en retard pour l'aurore...

Ce passage m'a particulièrement touché. Peut-être est-ce à cause de mon état d'esprit ce soir mais en tout cas cela a frappé juste...

Le vide n'est rien qu'un puits sans fond que vient combler une âme lourde et désemparée. J'y ai perdu la mienne. Et vous ?"[quote]

Jeune Octopus, je crois bien que moi aussi.

Dame Ysandre

Cette nuit.

Nous avons contemplé l'ineffable splendeur du non-sens de notre vie, déballée tripes à l'air devant nos yeux aussi noirs que le gouffre où plongent nos espoirs boulimiques ; nous y avons distingué les traces et les sillons laissés par d'ineptes réflexions. Le temps n'a plus d'emprise que dans la continuité obligatoire des heures et des jours, il est la seule force coercitive contre laquelle on ne peut vraiment rien, quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse. Tout le reste est superflu.

Nous avons jeté, sans même esquisser un geste pour le rattraper, un ultime regard sur l'onde parfaitement lisse, comme un miroir, mais sans reflet, de nos existences, et puis... Et puis quoi ? Le vide absolu ! Chute libre, au ralenti, désordonnée, terrifiante, vertigineuse ! Fermons les yeux : le choc ne viendra pas. Le choc ne vient jamais, tout ce que nous savons à présent, nous le savions aussi bien avant : des heures, des jours, des années d'un stupide travail de vérification. Reste la panique, sempiternelle panique ! Intemporelle panique. Panique face à l'amour, face à la haine, au désespoir, à la solitude, à la vie, à la mort... A la mort... Mourir n'importe où, n'importe quand excepté au moment où l'on meure pour de bon. A quoi bon ? Nous mourrons tous à petit feu. Nous mourrons tous bien assez tôt, et pourtant trop tard à la fois.

Peut-être que mourir n'est ni une fin, ni une étape. Peut-être est-ce simplement "mourir", par essence même. Sans rien de plus, de moins. Peut-être est-ce vivre ? Peut-être sommes-nous déjà tous morts...

Bonjour jeune Octopus, en pleine désespérance ?
Il y a pourtant des feux de loin en loin, des étoiles, des printemps fugitifs et porteurs de fruits futurs... mais tu as raison, "sommes nous tous morts ?"

Il y a quelque chose d'absolu, voire d'irremediable dans ce qu'écrit Octopus. J'espère que ce n'est pas définitif et sans recours ?

Non Rotko, je ne crois pas. Ce que je ressens c'est son mal être parfois et cette vision étonnamment claire du monde qui l'entoure et ne le satisfait point. Son vocabulaire m'époustoufle, il a 20 ans !