Damien Saez

Damien Saez, qui occupe une place priviligiée dans ma "cédégraphie" ...

J'aime beaucoup "Jeunesse lève-toi".

Je commençais à désespérer ... merci Prince D'Aquitaine, enfin quelqu'un qui connaît Saez ...


Connais-tu "Solution" ?

Je ne connais pas beaucoup Saez, et ne m'y intéresse pas trop car je n'aime pas l'aspect "extrême-gauche" de ses chansons. Je suis un peu plus modéré Mais j'aime bien sa voix, qui colle à l'idée d'une génération perdue, sans avenir ni solution.

Je connais celle-ci sinon :

Certes, Saez est un chanteur rebelle qui exalte le désespoir d'une génération, mais il est également le poète des amours perdues et de l'espérance en leur renaissance ...

Un peu comme la plupart de ceux qui aiment Saez, j'ai accroché avec celle-ci :




Dans mon jeune temps (ça remonte ), elle me faisait un effet incroyable.

"Marie ou Marilyn", "Jeunesse lève-toi", "Putains, vous m'aurez plus", "Delphine et Hippolyte" (oui, oui, c'est bien une reprise du poème de Baudelaire, avec quelques modifications), "A ton nom", "Jours étranges",... Il y en a pas mal comme ça qui ont pu me plaire, malgré moi.

Et je dis malgré moi parce que décidément, quelque chose me dérange chez Saez. Indépendamment des qualités musicales qu'il aurait ou n'aurait pas, il a tellement "tout" du chanteur pour midinettes en mal d'amour, d'un brin de déprime, d'un homme qui oscille entre amoureux romantique (transit de préférence) et sombre (donc torturé, violent, érotique), sans oublier la touche de révolte contre un monde injuste et mal fait, que j'en viens à rejeter le fait d'apprécier certaines chansons. .

Je demeure donc partagée entre des moments où je vais me laisser aller à écouter un air ou deux au nom du passé, de certains moments de ma vie, et ceux où je me dis que j'ai passé l'âge.

Je reconnais des qualités à Saez, mais il me semble qu'il gagnerait, musicalement, à s'affranchir un peu de certains poncifs. Cela fortifierait ses chansons. Il les veut "à texte" et c'est très louable, d'autant plus que cela peut, sur le fond, être bien réussi, mais je pense qu'il pourrait faire mieux en tentant de renoncer à la masse des clichés qu'il convoque si souvent...

Navrée Constance, de ne pas partager ton enthousiasme... d'autant plus que je conçois parfaitement qu'il puisse beaucoup plaire.

Bon, moi, je n'aime pas du tout.

Un peu pour les mêmes raisons que Lîlâ, qui par contre me rebutent complètement..

En passant sur ce fil, je me suis dit que j'allais mettre de côté mes anciens à prioris et essayer d'écouter avec un oreille un peu "neuve".

Je ne crois pas avoir réussi à écouter un morceau en entier...

Finalement, je reste définitivement sur mes anciens avis.
Je pense que la musique de Damien Saez manque de maturité.
Il est rebelle, mais envers et contre tout, mélangeant tout ce qui peut tomber dans l'actualité au fil des rimes. L'inverse marchant aussi.
Et son attitude désespérée, je ne la trouve pas crédible, on dirait le désespoir d'un enfant trop gâté, qui s'enfonce tellement dans sa déprime qu'il ne voit plus ce qu'il y a autour. Rejetant tout, la vie y compris, en bloc.
Indépendamment de son manque d'espoir, de sa rébellion, ses propos manque de nuances et de cohérences.

J'avais dit à la copine qui m'avait fait écouter ça :"Saez, c'est son age mental non ?"
(j'était joueur à ce moment là !)

Donc, pour résumer vos interventions, Saez serait un "adulescent" border line qui poserait sa voix d'écorché vif sur des textes dont l'indigence le disputerait à l'immaturité, mais qu'il pimenterait fort judicieusement de slogans opportunistes ...

Bien, bien ... quoique ... peut-être ne faudrait-il pas que vous demeuriez sur ses premiers albums (La chanson "Je veux qu'on baise sur ma tombe" date de 2002) ...

Puisque vous semblez l'apprécier, à la demande générale, je vous propose "Yellow tricycle", extrait de son dernier album en anglais "A lovers prayer", sorti en mars de cette année ...

Je ne me base pour ma part pas sur ses premiers albums, puisque certaines des chansons que j'ai citées viennent de l'album Paris, Varsovie, L'Alhambra, datant de 2008.

Si l'on prend, par exemple "Putain, vous m'aurez plus", je trouve justement que l'on en revient à cette notion d'immaturité. Cette chanson m'évoque quelque peu l'adolescent qui vient de se faire plaquer et qui décrète que jamais plus il ne pourra aimer parce que ce sont toutes des méchantes (pour ne pas dire autre chose: restons correct ), sauf sa mère peut-être...

Quant aux chansons comme "Jeunesse, lève-toi", autrement dit les chansons militantes, j'ai envie de dire que c'est tout à son honneur de vouloir faire bouger les choses, de lutter pour un monde meilleur. Certaines phrases sont d'ailleurs tout à fait justes et judicieuses. Mais là encore, il y a dans tout cela un je-ne-sais-quoi de juvénile dans la façon de prôner la révolution totale et un changement de monde par l'utopie...

La limite est très étroite, il me semble, lorsque l'on parle d'amour, ou des problèmes sociaux, entre le texte qui va toucher juste et innover, et celui qui va sombrer dans le poncif. Ce sont des thèmes galvaudés et universels en même temps, ce qui rend très difficile leur traitement et leur reprise. Il n'y a qu'un pas entre le texte qui sera superbe et celui qui ne pourra être différencié de milliers d'autres.

Selon moi donc, Saez a du potentiel, mais a encore beaucoup à apprendre, notamment en terme de maturité...

Par contre, j'admets ne pas du tout connaître son dernier album, donc peut-être qu'il a déjà évolué depuis, et que je l'ignore.

Comme l'a écrit le très juvénile Géo Norge, qui se plaisait à dire qu'il était "d'une banalité rayonnante" : " Mes émanations sont essentiellement sentimentales. Je sais que c'est un mot dangereux aujourd'hui, mais c'est pour moi le terme clé de l'art"
Quant à refaire le monde à coups de poncifs, les politiques de tout bord en sont non seulement les maîtres incontestés, mais il semblerait que les électeurs ne s'en lassent pas, et ce, depuis des décennies ... tiens ! cela me rappelle un poème d'Armand Robin, intitulé "Tu n'iras pas voter" ...

Lîlâ a écrit:

Quant aux chansons comme "Jeunesse, lève-toi", autrement dit les chansons militantes, j'ai envie de dire que c'est tout à son honneur de vouloir faire bouger les choses, de lutter pour un monde meilleur. Certaines phrases sont d'ailleurs tout à fait justes et judicieuses. Mais là encore, il y a dans tout cela un je-ne-sais-quoi de juvénile dans la façon de prôner la révolution totale et un changement de monde par l'utopie...

Je m'insurge. (C'était inévitable, quand on s'en prend a tout ce qui touche les idées libertaires.) On associe souvent injustement le fait de vouloir "changer le monde" a une attitude juvénile. Peut-être est-ce justement sa la clé? Rester jeune avec un espoir de changer les choses. Gandhi était-il un juvénile? Proudhon? les méthodes diffèrent mais je crois que ceux qui voient les solutions anarchistes ou d'extreme-gauche comme utopistes, connaissent mal le mouvement. Tout est basé sur un système fiable et intelligent. Du coup comme le chantait si bien Léo Ferré, Ni Dieu ni maitre, devient moins utopique que d'espérer ne rien changer et tout de même continuer a vivre comme avant et de faire l'autruche en se disant que tout va bien et que de toute façon on ne peut rien y faire.

Je te laisse sur cette image:
http://www.sportium.fr/wp-content/uploads/2009/06/tiananmen-89.jpg

Pour faire plaisir à Constance, je remonte ce sujet

Saez vient en effet de sortir un album dont la pochette a ému l'opinion


Mais le mieux là-dedans, c'est que c'est un très bon album. D'habitude peu réceptif, je trouve que J'accuse mélange beaucoup d'influences, et parfois on croit entendre des échos de Noir Désir.
Les thèmes sont toujours les mêmes, mais Saez semble ne plus être l'ado révolté dont on parlait. Et c'est peut-être cette maturité qui donne une plus grande force à son album.

Je vous sais gré d'avoir réveillé ce fil votre altesse princière ...

Les chiennes de garde sont encore montées au créneau, sans avoir compris le concept de cette affiche ... pourtant, le titre "J'accuse" aurait dû éveiller leur attention ... ... Me reste à écouter ce nouvel album, dont je n'ai encore entendu qu'une chanson ...

Comme tu le dis, les chiennes sont parfois lâchées sans avoir réfléchi. Elles ne connaissent sans soute pas Zola

Je ne sais pas quelle chanson tu as écoutée, mais il y en a plusieurs qui méritent qu'on s'y intéresse, et notamment une qui s'intitule "Marguerite", que je trouve assez belle. Quant au côté militant, il est toujours présent, surtout dans "J'accuse" et "les Anarchitectures" (tout un programme ).

A la radio, je n'ai entendu que "J'accuse", mais lors de mon détour par You Tube, je viens d'écouter "Pilule" qui est un réel et triste constat de l'état de détresse psychologique de la plupart des français qui se gavent d'antidépresseurs, au point d'en être les champions de la consommation européenne ...

Saez,
surement l'un de mes artistes favoris !
Il tente de faire bouger les choses comme il peut, on s'en prend des claques dans la figure quand on se rend compte que finalement, ce qu'il décrit c'est nous, le gros troupeau de moutons.

Je sais pas si certain ont vu son apparition aux victoires de la musique... il y'en a pas mal d'ailleurs des interventions dans le genre, celle-lá date un peu..

La vidéo :



J'ai eu l'occasion de le voir en concert, si parcontre vous vous attendez à quelqu'un de sympathique et de vivant sur scène... c'est raté !
Après il était peut-être pas dans son bon jour... j'ai quand même apprécié ces quelques heures avec lui.

Grosse déception son concert de ce soir à Queven (Morbihan) a été annulé à la dernière minute (ou presque) sans date de report ...
C'était un cadeau d'anniversaire pour ma "petite" dernière (15 ans quand même !) qui est

Il te reste à lire l'article de Télérama qui retransmet un entretien avec des videos...

pour faire plaisir à Damien Saez et aux grains,

et aussi l'article du Monde d'hier

http://www.lemonde.fr/culture/article/2012/11/26/damien-saez-un-heros-tres-discret_1796009_3246.html

j'ai emprunté le CD Debbie de Damien Saez, tous les autres étaient sortis. je compte le proposer en écoute commune pour Décembre puisque plusieurs grains sont intéressés, et que d'autres seront contents - ou non, de le connaître.

pour écouter Debbie et d'autres albums, c'est par ici !

son nouvel album Miami, Les premières notes de la chanson, qui démarre sur un murmure disant
« cocaine cocaine », annoncent la couleur de la chanson : drogue, sexe, religion et fascisme.