les bons sujets de philo 2009

Firenze a écrit:

Invention : Vous allez assister à la représentation d'une pièce que vous connaissez. Les lumières s'éteignent progressivement. Vous découvrez alors l'espace scénique. Faites part de vos réactions, de cette expérience des premiers instants du spectacle.
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Si comme Le narrateur dans la représentation de phèdre avec la Berma, vous avez plus d'admiration pour les belles dames dans leur loge (ou la petite voisine qui vous fait du pied), et peu d'interêt pour une pièce à laquelle vous ne comprenez rien et que vous trouvez mal jouée, cette expérience, même bien racontée, vous donnera-t-elle la moyenne ?

J'imagine que la phrase "Vous découvrez l'espace scénique." induit que non.
L'écriture d'invention a toujours très mal porté son nom.
Quoique ce sujet-ci soit plus proche de l'imaginaire et de la sensibilité de l'élève que les habituels sujets d'argumentation qui ne sont que des petites dissertations masquées...

tu as raison firenze

Citation :

Dans le vocabulaire théâtral, le côté cour est le côté droit de la scène, vu de la salle, par opposition au côté jardin. Ces deux termes permettent au metteur en scène et aux comédiens de communiquer plus facilement que s'ils parlaient des côtés "gauche" et "droit", qui varient selon l'orientation du locuteur. Les machinistes situés à la cour sont appelés « couriers », et ceux du jardin « jardiniers ».

Connais-tu le brigadier ?

Je trouve le sujet d'invention pour les S & ES très compliqué...pour ne pas dire tordu!

Marie kiss la joue a écrit:

Je trouve le sujet d'invention pour les S & ES très compliqué...pour ne pas dire tordu!

Ah!! Pourquoi ça? N'est-ce pas ce que demande Musset à ses lecteurs avec son Théâtre dans un fauteuil? Scène imaginaire, donc fantasme subjectif d'une représentation. Cela pour montrer que toute interprétation est subjective.

Je ne connais pas le brigadier, non ?

Enfin pour l'invention, ça reste assez aléatoire comme notation, selon que le professeur estime qu'écrire sans faute d'orthographe exige un 20 ou qu'un autre n'y voit qu'une condition tacite dans l'épreuve de français (en gros).

Firenze a écrit:

Je ne connais pas le brigadier, non ?

Au theâtre les trois coups sont frappés avec un bâton appelé brigadier

Ah oui, les trois coups, mais le terme de brigadier n'était pas ancré

Citation :

Pas d'accord. Un plan thématique est souvent beaucoup plus intéressant. Un exemple : en XVIIe s., sur le jansénisme dans la tragédie racinienne, beaucoup ont fait un plan dialectique et n'ont pas dépassé 14; j'ai fait un plan thématique et obtenu 19. Un correcteur est souvent plus intéressé par un plan thématique qui démontre une vraie affirmation de l'étudiant plutôt qu'un plan dialectique qui montre qu'on peut trouver des arguments et des contre-arguments.

Ce n'est pas parce que tu as eu toi, une bonne note en plan thématique que c'est le seul qui tienne la route. Je ne dis pas que ton sujet ne se prêtait pas au thématisme, mais c'est loin d'être le cas pour tous les sujets. Il faut savoir qu'à l'université, je parle en lettres modernes puisque c'est ce que je connais, le plan thématique est à bannir absolument. Et un plan thématique à l'agrégation, et non dialectique, ça vaut une note proche de zéro...
La vérité naît souvent des paradoxes et des contradictions.

Plus que de l'épreuve et du niveau d'études, ça dépend du sujet...

Personnellement, j'ai pris la dissertation, lundi, et c'est la première fois que j'ai fait un plan thématique, parce que c'était le plus évident, le plus naturel, le plus malin aussi...

Bulma a écrit:

Il faut savoir qu'à l'université, je parle en lettres modernes puisque c'est ce que je connais, le plan thématique est à bannir absolument.

Je suis à la fac et mon prof est correcteur du CAPES et de l'agreg Donc comme je le disais, ça dépend du prof, mais le plan thématique m'a valu 16 l'année dernière en XIXe, 17 cette année en XVIe et 19 en XVIIe. Donc le plan thématique ne doit pas être si banni que cela.

Les profs sont quand même beaucoup plus tolérants pour la licence que pour l'agreg, c'est sans comparaison. Ce n'est pas parce que le prof en question tolère le plan thématique en deuxième année qu'il fait de même pour l'agreg. C'est même peu probable. Il change évidemment sa notation et ses exigences selon le niveau.
En tout cas, je connais quelqu'un qui a l'agrégation et à qui on a de nombreuses fois déconseillé de faire uniquement du thématisme.
Bien sûr, comme tu le dis, ça peut fort bien dépendre du prof, mais je reste persuadée que le plan dialectique remporte beaucoup plus de suffrages. (c'est d'ailleurs le plan le plus fréquent dans les corrigés des divers examens, capes, agreg, bac...)

Le mieux serait que brievement vous donniez un exemple très succinct (mention des titres des trois parties) de plan dialectique et de plan thematique pour que chacun voie la demarche.

En gros, le plan dialectique se fonde sur l'argumentation I)Oui/II)mais on peut nuancer l'idée + III) élargissement par rapport au sujet initial, donc réflexion plus personnelle.

Quant au plan thématique, il s'agit de trouver des angles d'attaque précis concernant le sujet...C'est certainement un plan beaucoup plus personnel.

rotko a écrit:

Le mieux serait que brievement vous donniez un exemple très succinct (mention des titres des trois parties) de plan dialectique et de plan thematique pour que chacun voie la demarche.

D'accord. Mon exam de XVIe s. portait sur la poésie bucolique dans la seconde moitié du XVIe s. : "La poésie bucolique doit autant à la ville qu'à la campagne".

Je n'ai donc pas fait oui/mais/sinon... (plan dialectique) mais ce plan-ci (thématique):

I Image de la campagne et déformation idéalisée

II La ville comme lieu d'apprentissage culturel et cercles littéraires

III La poésie bucolique comme illustration sociale, politique, et volonté de gloire

Sans avoir d'autorité en la matière, j'ai des réticences sur le plan dit dialectique, sauf dans l'examen de theories, comportant l'exposé, des critiques de la thèse exposée, et une proposition de résolution des difficultés (ou l'établissement d' une nouvelle problématique) en 3e partie. Ce qui ne me paraît pas relever immédiatement de la dissert litteraire, mais plus de l'exposé de philo ou d'histoire par exemple.

Par contre un plan personnel dans un concours où precisément il est bon d'être original et non d'osciller entre des positions...

l'être et le neant propose des analyses concrètes parfaitement lisibles et interessantes sur le sujet de la mauvaise foi ou de la jalousie par exemple.

Je ne pense pas que le plan dialectique soit contraire à l'originalité : on n'admet pas artificiellement un autre point de vue, c'est une véritable progression de la pensée, et souvent, il est vrai, les sujets sont mieux explorés ainsi. Mais il ne faut pas caricaturer le plan thématique : je pense qu'on peut aussi, en le choisissant, traiter les limites d'une théorie ou d'un sujet - d'une manière plus tacite ou moins primordiale que dans le plan dialectique, mais quand même.

Le plan dialectique ne me paraît pas du tout moins personnel, ce n'est parce qu'on contre la citation qu'on verse dans l'impersonnel.
Le plus important de toute façon est de réfléchir au sujet pour en déduire le plan le plus efficace.
Les énoncés sont tous différents et le sujet de Prince d'Aquitaine ne porte pas de contradiction, il semble vouloir imposer une démonstration plutôt qu'une contradiction. Le plan thématique est alors judicieux. Je ne veux pas dire qu'il ne vaut rien, mais que les sujets portant une contradiction à dépasser sont plus fréquents dans les études que les sujets énonciatifs, affirmatifs, le plan dialectique est alors naturellement plus utilisé puisqu'il permet de résoudre véritablement une contradiction.
Je peux moi aussi donner le sujet de ma dissertation du second semestre en littérature française qui m'a valu 18 :
Dans quelle mesure L'Histoire comique de Francion, de Charles Sorel, peut apparaître comme un roman d'apprentissage ?. Souvent, le libellé du sujet donne une indication du plan à suivre : s'il est mentionné "discutez", il faudra faire un plan dialectique, le correcteur s'attend à l'énonciation d'une contradiction, dans le sujet de Prince d'Aquitaine, il n'y a pas de consigne, juste un énoncé, ce qui peut permettre le plan thématique. Ici, "dans quelle mesure" suggère bien la création de nuances. Voici donc mon plan :
I/ L'HCF : un roman d'apprentissage
II/ Mais un roman dans lequel la notion d'apprentissage est pervertie et détournée
III/ L'HCF : témoignage d'un apprentissage infini et sans cesse en évolution (dépassement, sans perdre de vue le sujet).

Et puis contrairement aux idée reçues, le plan dialectique n'est pas plus utile en philo qu'en lettres. Il est vraiment conseillé en lettres et très utilisé.