Mikhaïl Boulgakov [Russie]

Bonjour,
le livre de boulgakov m'ayant le plus plu est sans hésitation coeur de chien. C'est vrai que l'humour de Boulgakov est sans pareil!

Je viens de finir "La garde blanche" qui m'a beaucoup plu. Le style est effectivement surprenant et "confus" mais ce style colle tellement bien à la situation décrite et à la confusion qui régnait à Kiev qu'il m'a finalement semblé couler de source (après un premier temps où je me suis sentie perdue).
A côté de ça, l'humour de Boulgakov est un régal !

Je n'ai encore jamais lu cet auteur et ne peux donc donner mon avis à son sujet. Cependant, je serais bien tenté(e) de lire son oeuvre intitulée "Le maître et Marguerite", seulement je ne sais pas encore si elle vaut l'écho qu'on lui en fait. Serait-il possible que quelqu'un me donne un avis "approfondi" sur ce livre ?

J'ai bien lu les posts précédents concernant cette lecture maiiiis ça ne m'aide toujours pas à me décider. J'ai toujours cette tendance à montrer de la réticence à l'égard des auteurs Russes.

Je ne suis pas assez calée en littérature russe Goldmund pour te présenter une analyse approfondie du Maître et Marguerite, mais je tente avec plaisir de te donner le goût de le lire.

Certes, te dire que c'est une lecture ardue n'est pas le meilleur ou du moins le premier argument à présenter, c'est pourtant indéniable.

Ce qui me pousse à te répondre c'est ta réticence à entrer dans la littérature russe (pourrais-tu expliciter ?)
J'ai commencé par ce livre, cette littérature que je pensais austère et proche des réalités, s'est avérée poétique et remplie de fantastique, d'humour et d'imaginaire.
Je pourrai comparer ce livre à une valse, passent devant nos yeux des personnages plus fantasques les uns que les autres, ils tournoient, courent, tentent de retrouver leur chemin : une furieuse sarabande.

Je suis d'accord avec Ice lorsqu'il parle de différents niveaux de lecture, état des lieux d'un pays asservi.
Mais si on ne veut y voir que du fantastique libre à soi, c'est d'ailleurs par ce biais là que nombres d'auteurs russes tentaient d'échapper à la censure.
Suivre Woland, sa troupe et leurs exactions à travers Moscou, suivre Marguerite et se laisser emporter.

En fait je me suis faite emporter dès les premières pages et n'ai donc aucun mérite ; la rencontre dans le parc, si incongrue, si inattendue.
C'est un livre qui a vécu avec moi autant dans que hors des temps de lecture, c'était quelque chose de rare.

Je n'ai malheureusement trouvé aucun livre pouvant m'expliquer cette œuvre dans son aspect littéraire et historique mais je ne désespère pas.

Bref Goldmund, il est parfois difficile de transmettre le plaisir que l'on a pu prendre à une lecture.
Les auteurs russes offrent une grande diversité de style, de thèmes et de manière de les aborder, laisse toi tenter à l'ouvrir, à lire les premières pages...
Tiens nous au courant.

J'ai eu la chance de découvrir Boulgakov il y a près de 10 ans. Et ce par le biais d'un recueil de romans aux éditions Robert Laffont.

Ce recueil donne un aperçu des divers thèmes abordés dans son oeuvre, le théâtre, ses liens avec la politique de l'époque, la vie en russie au début du siècle,...
Le Maître et Marguerite est évidemment une oeuvre majeure. Onirique, déjanté, profond, dérangeant...
Sa biographie de Molière m'avait beaucoup plu elle aussi. Romancée évidemment, assez drôle et bien documentée. Un éclairage que je n'avais pas encore eu sur la vie et l'oeuvre de l'ami Jean-Baptiste.
Je vais m'y replonger pour la peine!

Personnellement, il m'aura fallu une cinquantaine de pages pour commencer à apprécier "Le Maître et Marguerite".

Je dois avouer que j'ai "tenu" uniquement pour faire plaisir à mon épouse qui voulait absolument que je le lise pour en discuter par après.

Et bien une fois que j'ai bien accroché à l'histoire, je n'ai absolument pas regretté d'avoir tenu bon!!

Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov, chef d'oeuvre de la littérature russe du XXème siècle - ce qui n'interdit pas de formuler quelques réserves - démarre d'une intrigue simple pour développer un projet ambitieux à l'aide d'une architecture vertigineuse.

A la fin d'une journée printanière, le diable débarque à Moscou qu'il met à feu et à sang en bouleversant toutes les certitudes d'une société matérialiste athée qui, avec l'arrogance scientiste, pense pouvoir maîtriser le monde et permettre l'avènement d'un homme nouveau en faisant table rase du passé.
Faisant fi des arguments rationalistes qui sous-tendent la folie stalinienne, Boulgakov recourt au fantastique pour en éclairer le non-sens. Il rend manifeste le surnaturel, montre le pouvoir de l'imaginaire sur le réel et affirme, par diable interposé, sa croyance en Dieu, sa foi en l'immortalité de l'âme et en la dimension sacrée de la littérature.

C'est un roman diabolique placé sous le signe de la réversibilité du bien et du mal qui recourt au fantastique en s'inscrivant dans la tradition russe. C'est un livre à double tonalité servi par deux styles différents : un comique virulent, ironique, jubilatoire et terrifiant, à la fantaisie exubérante, mais aussi une gravité émouvante, douloureuse ou apaisée, soutenue par de belles images poétiques et oniriques.

Roman dénonciateur - et parfois vindicatif- Le Maître et Marguerite m'apparaît également comme le livre testamentaire et initiatique d'un auteur désireux de témoigner qu'il existe "en ce bas monde" un amour "véritable", désintéressé et fidèle, et surtout une vraie littérature dont "les manuscrits ne brulent pas"et à laquelle il se réfère abondamment.
Et, si Boulgakov espère la fin de ses tourments terrestres et se préoccupe de sa rédemption, il semble vouloir aussi sortir les "hommes ordinaires" de leur "hypnose collective" en leur montrant qu'ils ne sont pas tout à fait abandonnés.

La relecture de ce roman à la richesse inépuisable, après une douzaine d'année, m'a enthousiasmée et il me semble que j'y ai vu bien plus de choses. Je l'ai ressenti comme très musical et ai souvent entendu à sa lecture des airs d'opéras.
J'ai fait ainsi un rapprochement entre certains extraits du Maître et Marguerite et des airs de La damnation de Faust de Berlioz qu'ils m'avaient fait entendre ! ( Vous pouvez lire , voir et entendre ces extraits du livre et de l'opéra à la fin de la critique publiée sur mon blog, si cela vous intéresse.)

http://l-or-des-livres-blog-de-critique-litteraire.over-blog.com/article-le-maitre-et-marguerite-de-mikhail-boulgakov-53508553.html

trois versions disponibles du maître et marguerite

chez Folio 730 P traduction francoise Flamant

580 p. chez Pocket

643 p. version présentée par Sergueï Ermolinski, ami de Boulgakov, traduction Claude Ligny, en Pavillons poche.

Le Maître et Marguerite, roman mis en scène par Simon McBurney ouvre le Festival d'Avignon,

Il entraîne le spectateur dans un maelström où s'entremêlent de façon inextricable les époques et les styles qui vont du tragique au burlesque, de la passion au fantastique.

En savoir plus !

Une amie m'a prêté Le Maitre et Marguerite, que je viens de finir.

Je n'ai pas été déçu, quel écrivain fantastique et fantasque ! Les personnages sont géniaux, le Diable et sa suite sont affreux, et pourtant on en vient à les trouver superbes et profonds ! Le Maitre et Marguerite sont unis par un amour exceptionnel, et on se réjouit à chaque page de l'humour mêlé au tragique que Boulgakov manie avec art !

Endiablade ou comment des jumeaux causèrent la mort d'un chef de bureau.

112 p.

"Dans la jeune Union soviétique des années 1920, Korotkov, modeste chef de bureau au Premier Dépôt central de matériel pour allumettes, est renvoyé du jour au lendemain. Révolté par cette injustice, il découvre peu à peu qu,il vit dans un monde peuplé de cauchemars dont seule la folie lui permettra de s'échapper".