Grain de sel - Forum littéraire et culturel
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 Neige

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MessageSujet: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 12:29

Pas de titre très original pour ce fil. Tant pis, c'est clair.

Neige Monet_11


La pie de Monet !
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 12:31

Emile Verhaeren : un peu, beaucoup, encore et toujours.

La neige

La neige tombe, indiscontinûment,
Comme une lente et longue et pauvre laine,
Parmi la morne et longue et pauvre plaine,
Froide d'amour, chaude de haine.

La neige tombe, infiniment,
Comme un moment -
Monotone - dans un moment ;
La neige choit, la neige tombe,
Monotone, sur les maisons
Et les granges et leurs cloisons ;
La neige tombe et tombe
Myriadaire, au cimetière, au creux des tombes.

Le tablier des mauvaises saisons,
Violemment, là-haut, est dénoué ;
Le tablier des maux est secoué
A coups de vent, sur les hameaux des horizons.

Le gel descend, au fond des os,
Et la misère, au fond des clos,
La neige et la misère, au fond des âmes ;
La neige lourde et diaphane,
Au fond des âtres froids et des âmes sans flamme,
Qui se fanent, dans les cabanes.

Aux carrefours des chemins tors,
Les villages sont seuls, comme la mort ;
Les grands arbres, cristallisés de gel,
Au long de leur cortège par la neige,
Entrecroisent leurs branchages de sel.

Les vieux moulins, où la mousse blanche s'agrège,
Apparaissent, comme des pièges,
Tout à coup droits, sur une butte ;
En bas, les toits et les auvents
Dans la bourrasque, à contre vent,
Depuis Novembre, luttent ;
Tandis qu'infiniment la neige lourde et pleine
Choit, par la morne et longue et pauvre plaine.

Ainsi s'en va la neige au loin,
En chaque sente, en chaque coin,
Toujours la neige et son suaire,
La neige pâle et inféconde,
En folles loques vagabondes,
Par à travers l'hiver illimité monde.
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 12:32

Lorsque s'épand sur notre seuil la neige fine

Lorsque s'épand sur notre seuil la neige fine
Au grain diamanté,
J'entends tes pas venir rôder et s'arrêter
Dans la chambre voisine.

Tu retires le clair et fragile miroir
Du bord de la fenêtre,
Et ton trousseau de clefs balle au long du tiroir
De l'armoire de hêtre.

J'écoute et te voici qui tisonnes le feu
Et réveilles les braises ;
Et qui ranges autour des murs silencieux
Le silence des chaises.

Tu enlèves de la corbeille aux pieds étroits
La fugace poussière,
Et ta bague se heurte et résonne aux parois
Frémissantes d'un verre.

Et je me sens heureux plus que jamais, ce soir,
De ta présence tendre,
Et de la sentir proche et de ne pas la voir,
Et de toujours l'entendre.

Verhaeren
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 12:37

je ne connaissais pas ce tableau, merci Moon.

Les impressionnistes se sont beaucoup interessés aux paysages neigeux, à cause de la lumière.

bon fil, je crois

voici un tableau qui me plaît beaucoup et sur lequel j'ai rêvé

Neige Monetn10
cliquez !


Monet, locomotive dans la neige.
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 12:43

La Petite fille aux allumettes d'Andersen

Il faisait effroyablement froid; il neigeait depuis le matin; il faisait déjà sombre; le soir approchait, le soir du dernier jour de l'année. Au milieu des rafales, par ce froid glacial, une pauvre petite fille marchait dans la rue: elle n'avait rien sur la tête, elle était pieds nus. Lorsqu'elle était sortie de chez elle le matin, elle avait eu de vieilles pantoufles beaucoup trop grandes pour elle. Aussi les perdit-elle lorsqu'elle eut à se sauver devant une file de voitures; les voitures passées, elle chercha après ses chaussures; un méchant gamin s'enfuyait emportant en riant l'une des pantoufles; l'autre avait été entièrement écrasée.
Voilà la malheureuse enfant n'ayant plus rien pour abriter ses pauvres petits petons. Dans son vieux tablier, elle portait des allumettes: elle en tenait à la main un paquet. Mais, ce jour, la veille du nouvel an, tout le monde était affairé; par cet affreux temps, personne ne s'arrêtait pour considérer l'air suppliant de la petite qui faisait pitié. La journée finissait, et elle n'avait pas encore vendu un seul paquet d'allumettes. Tremblante de froid et de faim, elle se traînait de rue en rue.
Des flocons de neige couvraient sa longue chevelure blonde. De toutes les fenêtres brillaient des lumières: de presque toutes les maisons sortait une délicieuse odeur, celle de l'oie, qu'on rôtissait pour le festin du soir: c'était la Saint-Sylvestre. Cela, oui, cela lui faisait arrêter ses pas errants.
Enfin, après avoir une dernière fois offert en vain son paquet d'allumettes, l'enfant aperçoit une encoignure entre deux maisons, dont l'une dépassait un peu l'autre. Harassée, elle s'y assied et s'y blottit, tirant à elle ses petits pieds: mais elle grelotte et frissonne encore plus qu'avant et cependant elle n'ose rentrer chez elle. Elle n'y rapporterait pas la plus petite monnaie, et son père la battrait.
L'enfant avait ses petites menottes toutes transies. «Si je prenais une allumette, se dit-elle, une seule pour réchauffer mes doigts? » C'est ce qu'elle fit. Quelle flamme merveilleuse c'était! Il sembla tout à coup à la petite fille qu'elle se trouvait devant un grand poêle en fonte, décoré d'ornements en cuivre. La petite allait étendre ses pieds pour les réchauffer, lorsque la petite flamme s'éteignit brusquement: le poêle disparut, et l'enfant restait là, tenant en main un petit morceau de bois à moitié brûlé.
Elle frotta une seconde allumette: la lueur se projetait sur la muraille qui devint transparente. Derrière, la table était mise: elle était couverte d'une belle nappe blanche, sur laquelle brillait une superbe vaisselle de porcelaine. Au milieu, s'étalait une magnifique oie rôtie, entourée de compote de pommes: et voilà que la bête se met en mouvement et, avec un couteau et une fourchette fixés dans sa poitrine, vient se présenter devant la pauvre petite. Et puis plus rien: la flamme s'éteint.
L'enfant prend une troisième allumette, et elle se voit transportée près d'un arbre de Noël, splendide. Sur ses branches vertes, brillaient mille bougies de couleurs: de tous côtés, pendait une foule de merveilles. La petite étendit la main pour saisir la moins belle: l'allumette s'éteint. L'arbre semble monter vers le ciel et ses bougies deviennent des étoiles: il y en a une qui se détache et qui redescend vers la terre, laissant une traînée de feu.
«Voilà quelqu'un qui va mourir » se dit la petite. Sa vieille grand-mère, le seul être qui l'avait aimée et chérie, et qui était morte il n'y avait pas longtemps, lui avait dit que lorsqu'on voit une étoile qui file, d'un autre côté une âme monte vers le paradis. Elle frotta encore une allumette: une grande clarté se répandit et, devant l'enfant, se tenait la vieille grand-mère.
- Grand-mère, s'écria la petite, grand-mère, emmène-moi. Oh! tu vas me quitter quand l'allumette sera éteinte: tu t'évanouiras comme le poêle si chaud, le superbe rôti d'oie, le splendide arbre de Noël. Reste, je te prie, ou emporte-moi.
Et l'enfant alluma une nouvelle allumette, et puis une autre, et enfin tout le paquet, pour voir la bonne grand-mère le plus longtemps possible. La grand-mère prit la petite dans ses bras et elle la porta bien haut, en un lieu où il n'y avait plus ni de froid, ni de faim, ni de chagrin: c'était devant le trône de Dieu.
Le lendemain matin, cependant, les passants trouvèrent dans l'encoignure le corps de la petite ; ses joues étaient rouges, elle semblait sourire ; elle était morte de froid, pendant la nuit qui avait apporté à tant d'autres des joies et des plaisirs. Elle tenait dans sa petite main, toute raidie, les restes brûlés d'un paquet d'allumettes.
- Quelle sottise ! dit un sans-cœur. Comment a-t-elle pu croire que cela la réchaufferait ? D'autres versèrent des larmes sur l'enfant; c'est qu'ils ne savaient pas toutes les belles choses qu'elle avait vues pendant la nuit du nouvel an, c'est qu'ils ignoraient que, si elle avait bien souffert, elle goûtait maintenant dans les bras de sa grand-mère la plus douce félicité.


Dernière édition par Moon le Mer 07 Jan 2009, 12:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 12:45

La blanche neige

Les anges les anges dans le ciel
L'un est vêtu en officier
L'un est vêtu en cuisinier
Et les autres chantent

Bel officier couleur du ciel
Le doux printemps longtemps après Noël
Te médaillera d'un beau soleil
D'un beau soleil

Le cuisinier plume les oies
Ah ! tombe neige
Tombe et que n'ai-je
Ma bien-aimée entre mes bras

Guillaume Apollinaire
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 12:47

Neige Munchn10


Allée dans un tourbillon de neige, Munch.
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 12:48

Nuit de neige

La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.

Maupassant
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 12:52

La neige convient aux histoires tragiques ou effrayantes pour Andersen ou Maupassant.

Un Conte de Noël de Maupassant

Le docteur Bonenfant cherchait dans sa mémoire, répétant à mi-voix : « Un souvenir de Noël ?... Un souvenir de Noël ?... »
Et tout à coup, il s'écria :
- Mais si, j'en ai un, et un bien étrange encore ; c'est une histoire fantastique. J'ai vu un miracle ! Oui, mesdames, un miracle, la nuit de Noël.
Cela vous étonne de m'entendre parler ainsi, moi qui ne crois guère à rien. Et pourtant j'ai vu un miracle ! Je l'ai vu, fis-je, vu, de mes propres yeux vu, ce qui s'appelle vu.
En ai-je été fort surpris ? non pas ; car si je ne crois point à vos croyances, je crois à la foi, et je sais qu'elle transporte les montagnes. Je pourrais citer bien des exemples ; mais je vous indignerais et je m'exposerais aussi à amoindrir l'effet de mon histoire.
Je vous avouerai d'abord que si je n'ai pas été fort convaincu et converti par ce que j'ai vu, j'ai été du moins fort ému, et je vais tâcher de vous dire la chose naïvement, comme si j'avais une crédulité d'Auvergnat.
J'étais alors médecin de campagne, habitant le bourg de Rolleville, en pleine Normandie.
L'hiver, cette année-là, fut terrible. Dès la fin de novembre, les neiges arrivèrent après une semaine de gelées. On voyait de loin les gros nuages venir du nord ; et la blanche descente des flocons commença.
En une nuit, toute la plaine fut ensevelie.
Les fermes, isolées dans leurs cours carrées, derrière leurs rideaux de grands arbres poudrés de frimas, semblaient s'endormir sous l'accumulation de cette mousse épaisse et légère.
Aucun bruit ne traversait plus la campagne immobile. Seuls les corbeaux, par bandes, décrivaient de longs festons dans le ciel, cherchant leur vie inutilement, s'abattant tous ensemble sur les champs livides et piquant la neige de leurs grands becs.
On n'entendait rien que le glissement vague et continu de cette poussière tombant toujours.
Cela dura huit jours pleins, puis l'avalanche s'arrêta. La terre avait sur le dos un manteau épais de cinq pieds.
Et, pendant trois semaines ensuite, un ciel clair, comme un cristal bleu le jour, et, la nuit, tout semé d'étoiles qu'on aurait crues de givre, tant le vaste espace était rigoureux, s'étendit sur la nappe unie, dure et luisante des neiges.
La plaine, les haies, les ormes des clôtures, tout semblait mort, tué par le froid. Ni hommes ni bêtes ne sortaient plus : seules les cheminées des chaumières en chemise blanche révélaient la vie cachée, par les minces filets de fumée qui montaient droit dans l'air glacial.
De temps en temps on entendait craquer les arbres, comme si leurs membres de bois se fussent brisés sous l'écorce ; et, parfois, une grosse branche se détachait et tombait, l'invincible gelée pétrifiant la sève et cassant les fibres.
Les habitations semées çà et là par les champs semblaient éloignées de cent lieues les unes des autres. On vivait comme on pouvait. Seul, j'essayais d'aller voir mes clients les plus proches, m'exposant sans cesse à rester enseveli dans quelque creux.
Je m'aperçus bientôt qu'une terreur mystérieuse planait sur le pays. Un tel fléau, pensait-on, n'était point naturel. On prétendit qu'on entendait des voix la nuit, des sifflements aigus, des cris qui passaient.
Ces cris et ces sifflements venaient sans aucun doute des oiseaux émigrants qui voyagent au crépuscule, et qui fuyaient en masse vers le sud. Mais allez donc faire entendre raison à des gens affolés. Une épouvante envahissait les esprits et on s'attendait à un événement extraordinaire.
La forge du père Vatinel était située au bout du hameau d'Épivent, sur la grande route, maintenant invisible et déserte. Or, comme les gens manquaient de pain, le forgeron résolut d'aller jusqu'au village. Il resta quelques heures à causer dans les six maisons qui forment le centre du pays, prit son pain et des nouvelles, et un peu de cette peur épandue sur la campagne.
Et il se mit en route avant la nuit.
Tout à coup, en longeant une haie, il crut voir un oeuf dans la neige ; oui, un oeuf déposé là, tout blanc comme le reste du monde. Il se pencha, c'était un oeuf en effet. D'où venait-il ? Quelle poule avait pu sortir du poulailler et venir pondre en cet endroit ? Le forgeron s'étonna, ne comprit pas ; mais il ramassa l'oeuf et le porta à sa femme.
« Tiens, la maîtresse, v'là un oeuf que j'ai trouvé sur la route ! »
La femme hocha la tête :
« Un oeuf sur la route ? Par ce temps-ci, t'es soûl, bien sûr ?
- Mais non, la maîtresse, même qu'il était au pied d'une haie, et encore chaud, pas gelé. Le v'là, j'me l'ai mis sur l'estomac pour qui n'refroidisse pas. Tu le mangeras pour ton dîner. »
L'oeuf fut glissé dans la marmite où mijotait la soupe, et le forgeron se mit à raconter ce qu'on disait par la contrée.
La femme écoutait toute pâle. « Pour sûr que j'ai entendu des sifflets l'autre nuit, même qu'ils semblaient v'nir de la cheminée. »
On se mit à table, on mangea la soupe d'abord, puis, pendant que le mari étendait du beurre sur son pain, la femme prit l'oeuf et l'examina d'un oeil méfiant.
« Si y avait quelque chose dans c't'oeuf ?
- Qué que tu veux qu'y ait ?
- J'sais ti, mé ?
- Allons, mange-le, et fais pas la bête. »
Elle ouvrit l'oeuf. Il était comme tous les oeufs, et bien frais.
Elle se mit à le manger en hésitant, le goûtant, le laissant, le reprenant. Le mari disait : « Eh bien ! qué goût qu'il a, c't'oeuf ? »
Elle ne répondit pas et elle acheva de l'avaler ; puis, soudain, elle planta sur son homme des yeux fixes, hagards, affolés, leva les bras, les tordit et, convulsée de la tête aux pieds, roula par terre, en poussant des cris horribles.
Toute la nuit elle se débattit en des spasmes épouvantables, secouée de tremblements effrayants, déformée par de hideuses convulsions. Le forgeron, impuissant à la tenir, fut obligé de la lier.
Et elle hurlait sans repos, d'une voix infatigable :
« J'l'ai dans l'corps ! J'l'ai dans l'corps ! »
Je fus appelé le lendemain. J'ordonnai tous les calmants connus sans obtenir le moindre résultat. Elle était folle.
Alors, avec une incroyable rapidité, malgré l'obstacle des hautes neiges, la nouvelle, une nouvelle étrange, courut de ferme en ferme : « La femme du forgeron qu'est possédée ! » Et on venait de partout, sans oser pénétrer dans la maison ; on écoutait de loin ses cris affreux poussés d'une voix si forte qu'on ne les aurait pas crus d'une créature humaine.
Le curé du village fut prévenu. C'était un vieux prêtre naïf. Il accourut en surplis comme pour administrer un mourant et il prononça, en étendant les mains, les formules d'exorcisme, pendant que quatre hommes maintenaient sur un lit la femme écumante et tordue.
Mais l'esprit ne fut point chassé.
Et la Noël arriva sans que le temps eût changé.
La veille au matin, le prêtre vint me trouver :
« J'ai envie, dit-il, de faire assister à l'office de cette nuit cette malheureuse. Peut-être Dieu fera-t-il un miracle en sa faveur, à l'heure même où il naquit d'une femme. »
Je répondis au curé :
« Je vous approuve absolument, monsieur l'abbé. Si elle a l'esprit frappé par la cérémonie (et rien n'est plus propice à l'émouvoir), elle peut être sauvée sans autre remède. »
Le vieux prêtre murmura :
« Vous n'êtes pas croyant, docteur, mais aidez-moi, n'est-ce pas ? Vous vous chargez de l'amener ? »
Et je lui promis mon aide.
Le soir vint, puis la nuit ; et la cloche de l'église se mit à sonner, jetant sa voix plaintive à travers l'espace morne, sur l'étendue blanche et glacée des neiges.
Des êtres noirs s'en venaient lentement, par groupes, dociles au cri d'airain du clocher. La pleine lune éclairait d'une lueur vive et blafarde tout l'horizon, rendait plus visible la pâle désolation des champs.
J'avais pris quatre hommes robustes et je me rendis à la forge.
La possédée hurlait toujours, attachée à sa couche. On la vêtit proprement malgré sa résistance éperdue, et on l'emporta.
Léglise était maintenant pleine de monde, illuminée et froide ; les chantres poussaient leurs notes monotones ; le serpent ronflait ; la petite sonnette de l'enfant de choeur tintait, réglant les mouvements des fidèles.
J'enfermai la femme et ses gardiens dans la cuisine du presbytère, et j'attendis le moment que je croyais favorable.
Je choisis l'instant qui suit la communion. Tous les paysans, hommes et femmes, avaient reçu leur Dieu pour fléchir sa rigueur. Un grand silence planait pendant que le prêtre achevait le mystère divin.
Sur mon ordre, la porte fut ouverte et les quatre aides apportèrent la folle.
Dès qu'elle aperçut les lumières, la foule à genoux, le choeur en feu et le tabernacle doré, elle se débattit d'une telle vigueur, qu'elle faillit nous échapper, et elle poussa des clameurs si aiguës qu'un frisson d'épouvante passa dans l'église ; toutes les têtes se relevèrent ; des gens s'enfuirent.
Elle n'avait plus la forme d'une femme, crispée et tordue en nos mains, le visage contourné, les yeux fous.
On la traîna jusqu'aux marches du choeur et puis on la tint fortement accroupie à terre.
Le prêtre s'était levé ; il attendait. Dès qu'il la vit arrêtée, il prit en ses mains l'ostensoir ceint de rayons d'or, avec l'hostie blanche au milieu, et, s'avançant de quelques pas, il l'éleva de ses deux bras tendus au-dessus de sa tête, le présentant aux regards effarés de la démoniaque. .
Elle hurlait touj ours, l'oeil fixé, tendu sur cet objet rayonnant.
Et le prêtre demeurait tellement immobile qu'on l'aurait pris pour une statue.
Et cela dura longtemps, longtemps.
La femme semblait saisie de peur, fascinée ; elle contemplait fixement l'ostensoir, secouée encore de tremblements terribles, mais passagers, et criant toujours, mais d'une voix moins déchirante.
Et cela dura encore longtemps.
On eût dit qu'elle ne pouvait plus baisser les yeux, qu'ils étaient rivés sur l'hostie ; elle ne faisait plus que gémir ; et son corps raidi s'amollissait, s'affaissait.
Toute la foule était prosternée, le front par terre.
La possédée maintenant baissait rapidement les paupières, puis les relevait aussitôt, comme impuissante à supporter la vue de son Dieu. Elle s'était tue. Et puis soudain, je m'aperçus que ses yeux demeuraient clos. Elle dormait du sommeil des somnambules, hypnotisée, pardon ! vaincue par la contemplation persistante de l'ostensoir aux rayons d'or, terrassée par le Christ victorieux.
On l'emporta, inerte, pendant que le prêtre remontait vers l'autel.
L'assistance, bouleversée, entonna le Te Deum d'action de grâces.
Et la femme du forgeron dormit quarante heures de suite, puis se réveilla sans aucun souvenir de la possession ni de la délivrance.
Voilà, mesdames, le miracle que j'ai vu.
Le docteur Bonenfant se tut, puis ajouta d'une voix contrariée : « Je n'ai pu refuser de l'attester par écrit. »
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 12:53

La neige à travers la brume

La neige à travers la brume
Tombe et tapisse sans bruit
Le chemin creux qui conduit
À l'église où l'on allume
Pour la messe de minuit.

Londres sombre flambe et fume :
Ô la chère qui s'y cuit
Et la boisson qui s'ensuit !
C'est Christmas et sa coutume
De minuit jusqu'à minuit.

Sur la plume et le bitume,
Paris bruit et jouit.
Ripaille et Plaisant Déduit
Sur le bitume et la plume
S'exaspèrent dès minuit.

Le malade en l'amertume
De l'hospice où le poursuit
Un espoir toujours détruit
S'épouvante et se consume
Dans le noir d'un long minuit...

La cloche au son clair d'enclume
Dans la tour fine qui luit,
Loin du péché qui nous nuit,
Nous appelle en grand costume
A la messe de minuit.

Verlaine
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 12:55

Après la neige étouffante, épaisse un poème qui insiste particulièrement sur la délicatesse du givre.

Paysage de neige

Au dedans, le silence et la paix sont profonds ;
De froides pesanteurs descendent des plafonds,
Et, miroirs blanchissants, des parois colossales
Cernent de marbre nu l'isolement des salles.
De loin en loin, et dans les dalles enchâssé,
Un bassin de porphyre au rebord verglacé
Courbe sa profondeur polie, où l'onde gèle ;
Le froid durcissement a poussé la margelle,
Et le porphyre en plus d un endroit est fendu ;
Un jet d'eau qui montait n'est point redescendu,
Roseau de diamant dont la cime évasée
Suspend une immobile ombelle de rosée.
Dans la vasque, pourtant, des fleurs, givre à demi,
Semblent les rêves frais du cristal endormi
Et sèment d'orbes blancs sa lucide surface,
Lotus de neige éclos sur un étang de glace,
Lys étranges, dans l'âme éveillant l'idéal
D'on ne sait quel printemps farouche et boréal.

Catulle MENDÈS (1841-1909)
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 13:12

Merci Moon ,je viens de passer un bon moment coeur!
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 13:19

De rien Berne !

Plus de neiges aux prés...

(Études latines, XI)

Plus de neiges aux prés. La Nymphe nue et belle
Danse sur le gazon humide et parfumé ;
Mais la mort est prochaine ; et, nous touchant de l'aile,
L'heure emporte ce jour aimé.

Un vent frais amollit l'air aigu de l'espace ;
L'été brûle ; et voici, de ses beaux fruits chargé,
L'Automne au front pourpré ; puis l'Hiver, et tout passe
Pour renaitre, et rien n'est changé.

Tout se répare et chante et fleurit sur la terre ;
Mais quand tu dormiras de l'éternel sommeil,
Ô fier patricien, tes vertus en poussière
Ne te rendront pas le soleil !

Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894)
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMer 07 Jan 2009, 13:45

Beau soir d'hiver

La neige - le pays en est tout recouvert -
Déroule, mer sans fin, sa nappe froide et vierge,
Et, du fond des remous, à l'horizon désert,
Par des vibrations d'azur tendre et d'or vert,
Dans l'éblouissement, la pleine lune émerge.

A l'Occident s'endort le radieux soleil,
Dans l'espace allumant les derniers feux qu'il darde
A travers les vapeurs de son divin sommeil,
Et la lune tressaille à son baiser vermeil
Et, la face rougie et ronde, le regarde.

Et la neige scintille, et sa blancheur de lis
Se teinte sous le flux enflammé qui l'arrose.
L'ombre de ses replis a des pâleurs d'iris,
Et, comme si neigeaient tous les avrils fleuris,
Sourit la plaine immense ineffablement rose.

Jules Breton 1883.
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyJeu 08 Jan 2009, 22:28

La neige

L a neige nous met en rêve
sur de vastes plaines,
sans traces ni couleur

Veille mon coeur,
la neige nous met en selle
sur des coursiers d'écume

Sonne l'enfance couronnée,
la neige nous sacre en haute-mer,
plein songe,
toutes voiles dehors

La neige nous met en magie,
blancheur étale,
plumes gonflées
où perce l'oeil rouge de cet oiseau.

Mon coeur;
trait de feu sous des palmes de gel
file le sang qui s'émerveille.

Anne Hébert (1916-2000)
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyVen 09 Jan 2009, 12:31

les paroles ne sont plus sur le net depuis quelque temps mais pas grave
allez écouter cela

tombe la neige
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptySam 10 Jan 2009, 08:32

Au bois de Boulogne, l'hiver,
La terre a son manteau de neige.
Mille Iris, qui tendent leur piège,
Y passent comme un vif éclair.

Toutes, sous le ciel gris et clair,
Nous chantent le même solfège ;
Au bois de Boulogne, l'hiver,
La terre a son manteau de neige.

Toutes les blancheurs de la chair
Y passent, radieux cortège ;
Les Antiopes de Corrège
S'habillent de martre et de vair
Au bois de Boulogne, l'hiver.

Théodore de Banville (1823-1891)
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptySam 10 Jan 2009, 10:27

marie chevalier a écrit:
les paroles ne sont plus sur le net depuis quelque temps mais pas grave

Tombe la neige
Tu ne viendras pas ce soir
Tombe la neige
Et mon coeur s'habille de noir
Ce soyeux cortége
Tout en larmes blanches
L'oiseau sur la branche
Pleure le sortilège

Tu ne viendras pas ce soir
Me crie mon désespoir
Mais tombe la neige
Impassible manège

Tombe la neige
Tu ne viendras pas ce soir
Tombe la neige
Tout est blanc de d?sespoir
Triste certitude
Le froid et l'absence
Cet odieux silence
Blanche solitude

Tu ne viendras pas ce soir
Me crie mon désespoir
Mais tombe la neige
Impassible manège

Avec une petite musique douce on peut la fredonner entre deux flocons.
.
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptySam 10 Jan 2009, 11:11

les neiges du kilimandjaro

Citation :
Elles te feront un blanc manteau
où tu pouras dormir, dormir, bientôt
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyDim 11 Jan 2009, 13:27

Neige 09-Lisiere-sous-la-neige-peinture-figurative-brigitte-pellerin

Lisière sous la neige, de Brigitte Pellerin. Une finlandaise sait forcément de quoi elle parle quand elle évoque la neige !
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyDim 11 Jan 2009, 15:21

Neige Monet_11


Monet, Scène de neige à Argenteuil
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyDim 11 Jan 2009, 15:22

Je ne l'avais pas encore posté ici.

La Neige

Elle est venue de plus loin que les routes,
Elle a touché le pré, l'ocre des fleurs,
De cette main qui écrit en fumée,
Elle a vaincu le temps par le silence.

Davantage de lumière ce soir
A cause de la neige.
On dirait que des feuilles brûlent, devant la porte,
Et il y a de l'eau dans le bois qu'on rentre.

Bonnefoy, "La Neige" extrait du recueil Ce qui fut sans lumière.
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMar 13 Jan 2009, 19:28

Merci Moon pour toutes ces jolies choses. Je ne connaissais pas ce tableau de Munch.
Quant à ces jolis textes ...Tu dois être heureuse d'avoir eu de la neige cette année à Paris, toi qui y aspirais tant.

Merci également à Plume et Lila.
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMar 13 Jan 2009, 19:53

Mais de rien Syl ! Ravie de voir que les grains apprécient ce fil !
En farfouillant sur le net j'ai trouvé ceci :

Edith Piaf
LES NEIGES DE FINLANDE
Paroles : Henri Contet, musique: Marguerite Monnot, 1958


Un rêve a fait le tour du monde
Sur les épaules d'un marin
Un rêve a fait le tour du monde
C'était le mien...
Mon rêve a fait de beaux voyages
Et m'en rapporte des cadeaux
Entre les mains de mes nuages
Il met le ciel de Bornéo

Tout ce qu'il dit devient merveilleux
Le monde est plein de bruits d'abeilles
Et je le crois !
Le méchant loup est un archange
Les ogres mangent des oranges
Et je le crois !
Les cendrillons filent la laine
Pour habiller Croque-Mitaine
Et je le crois !
Alors je dors sur des légendes
Et je peux voir de mon grenier
Tomber les neiges de Finlande
Sur les Noëls d'Aubervilliers...
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MessageSujet: Re: Neige   Neige EmptyMar 13 Jan 2009, 20:21

Par association d'idée j'ai pensé à une très belle chanson de Brel.

Jacques Brel
IL NEIGE SUR LIÈGE
1963

Il neige il neige sur Liège
Et la neige sur Liège pour neiger met des gants
Il neige il neige sur Liège
Croissant noir de la Meuse sur le front d'un clown blanc
Il est brisé le cri
Des heures et des oiseaux
Des enfants à cerceaux
Et du noir et du gris
Il neige il neige sur Liège
Que le fleuve traverse sans bruit

Il neige il neige sur Liège
Et tant tourne la neige entre le ciel et Liège
Qu'on ne sait plus s'il neige s'il neige sur Liège
Où si c'est Liège qui neige vers le ciel
Et la neige marie
Les amants débutants
Les amants promenant
Sur le carré blanchi
Il neige il neige sur Liège
Que le fleuve transporte sans bruit

Ce soir ce soir il neige sur mes rêves et sur Liège
Que le fleuve transperce sans bruit.
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