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 Thomas Mann [Allemagne]

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MessageSujet: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyMer 22 Oct 2008, 22:04

Thomas Mann [Allemagne] Thomhf3.th
clic !


Et bien je suis assez surpris de ne pas trouver ce grand ecrivain Allemand parmi les auteurs de notre pantheon...que pensez vous de l'integrer ?... Que pensez vous de certaines de ces oeuvres ?... On commence par où ?...Mort à Venise ?... La montagne magique ?... Certains le considerent aussi comme un precurseur des ecrivains militants pour les droits homosexuels... Son soutien a la position belliqueuse du 2eme reich des Hohenzolern a quelque peu terni sa reputation posterieure de pacifiste... Mais bon il faut se placer dans le contexte de l'époque...et puis c'est bien les vainqueurs qui ont ecrit l'histoire... Qui parlerait de la farouche volonté de la droite francaise revancharde de poincare au pouvoir d'exacerber les tensions afin de faire eclater une guerre contre l'empire allemand ?... Je m'égare je crois ?... En tous cas Visconti a fait une adaptation magistrale de Mort à venise......et l'Adagio de la symphonie numero 5 de Mahler sera toujours la à chaque fois que je lirai du Mann... ciao
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyJeu 23 Oct 2008, 05:08

On t'attendait pour thomas Mann. Vas-y, lance le fil. Je crois que Moon suivra sur la Montagne magique. Elle avait mentionné au moins l'intention de le lire.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyJeu 23 Oct 2008, 20:53

Et bien thomas mann est un ecrivain Allemand né en 1875 au sein d'une famille patricienne commercante de la ville de Lubeck dans le nord du pays... Il est metisse sur les bords puisque sa mere est germano bresilienne... Il commence a ecrire des textes dès le lycee. Son premier roman est sûrement le plus important de sa carière... Les Buddenbrooks. Le thème est l'histoire d'une gamille de commercants de lubeck tout au long du 19 eme siecle... Il s'inspire d'ailleurs un peu de l'experience des siens pour ecrire ce livre... Cette publication connait un succes immediat et le lance ainsi sur la scene litteraire du moment... suit Mort a Venise en 1912, mais son oeuvre majeure paraitra en 1924...LA MONTAGNE MAGIQUE. Cette oeuvre marque un tourant dans ses ecrits et sa pensee... Il se rapproche des idees liberales ce qui lui vaut sa destitution de la nationalite Allemande en 1936 a cause de son oppasition au regime Nazi... Il s'installe d'ailleurs en suisse depuis 1933... Il ne cessera jamais de combattre le Nazisme... Il part aux USA en 1938......le suicide de Zweig l'affecte profondement... Il parle meme de desertion et de traitrise de sa part. Il est meurt en 1955 à Zurich... Il a été nobelisé en 1929... Je vous attends pour le reste... J'ai adoré MORT A VENISE... le plus beau passage est celui de la mort du compositeur sur la plage...et j'ai été très impressionné par ses allusions mythologiques... la quasi guerre que se livre tout au long du recit entre Diyonisos et Apollon...entre l'empire des sens et l'implacable primauté de la raison.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyMer 05 Nov 2008, 20:36

J'ai également apprécié Mort à Venise.

Mais c'était pendant mon adolescence et j'avais un petit peu été dérouté par l'histoire de cet homme fasciné par ce jeune garçon polonais. Un côté malsain mêlé à de l'énigmatique.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyLun 22 Déc 2008, 23:24

J'étais persuadée d'avoir lancé le fil. J'ai passé quelques cours d'allemand l'année dernière à parler de Thomas Mann. J'ai eu l'occasion de lire Mort à Venise et de voir l'adaptation.

Thomas Mann [Allemagne] La_mor10

J'ai bien aimé le livre, notamment à cause de la psychologie des personnages extrêmement fouillée. Les rapports entre les personnages sont fascinants. Néanmoins, je n'ai accroché ni au style de l'auteur, il faudra que je regarde pourquoi, ni à l'histoire en elle-même (sans doute le côté glacé et malsain). Les quelques extraits que j'ai étudié de Tonio Kröger m'ont cependant donné envie de le lire.

En ce qui concerne l'adaptation il y a de très belles scènes (les vues de Venise, les rues de la ville, les regards échangés). L'obsession et les tourments du personnage principal sont parfaitement rendus. Mais je me suis tout de même ennuyé une bonne partie du temps. Visconti ou pas ! Chef d'oeuvre reconnu ou non !

J'ai lu quelques nouvelles de Thomas Mann dont il faudra que je vous parle.


Dernière édition par Moon le Sam 28 Mar 2009, 14:15, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyMer 24 Déc 2008, 09:16

Je crois que T.Mann est l'un de mes écrivains préférés...Comme Moon, j'ai lu quelques unes de ses nouvelles (La mort à Venise, Déception, Paillasse, Tristan, Tobias Mindernickel, entre autres) et même en traduction, je trouve que le texte est très fort, enfin parfois j'ai à peine l'impression de lire une traduction...
Les histoires sont simples mais Thomas Mann a une façon de traiter l'être humain que je trouve très touchante...
Parmi ses romans je n'ai lu que La montagne magique, que j'ai beaucoup aimé, malgré la complexité de ce qu'il dépeint.
Petit résumé ?

Hans Castorp, jeune homme de vingt-quatre ans, se rend à Davos Dorf, dans les Alpes suisses, pour faire une visite à son cousin, Joachim, qui vit depuis quelques mois dans le sanatorium du village à cause de problèmes pulmonaires. Il ne prévoit, à l'arrivée, de n'y rester qu'une semaine ou deux, mais va bientôt devoir se se rendre compte que ce lieu exercer une réelle emprise sur lui : il est fasciné par la morne répétition des jours, par les habitudes des "habitants"; le sanatorium est un endroit clôs, où rien de ce qui concerne la vie "d'en bas" ne parvient. Le temps est suspendu, il n'a pas le même déroulement que dans la plaine; une semaine, un mois ne sont rien, et les gens ne s'en préoccupent d'ailleurs pas. De même, tout sentiment, principalement le sentiment amoureux, semble banni (il est d'ailleurs considéré comme une perversion). Les médecins ne s'intéressent aux patients que selon leur constitution anatomique,qui est jugé enviable, intéressante ou non.

Ainsi, Hans Castorp va suivre un chemin qui parait être une sorte d'apprentissage, mais tellement dense, retardé, qu'on ne pourrait être aussi catégorique à son sujet. Bien sûr, il va faire des rencontres marquantes, comme celle avec Settembrini, qui se définit comme un humaniste, et qui va, d'une certaine manière, former l'esprit du jeune homme, ou encore les quelques entrevues avec Mme Chauchat, que Castorp, semble t-il, aime, mais à qui il n'a pratiquement jamais pu parler.

Les questions abordées touchent au patriotisme, nationalisme, infériorité/supériorité de certaines "races", et annoncent à bien des égards les conflits qui vont déchirer le monde dans très peu de temps...
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyMar 06 Jan 2009, 22:04

Je n'ai lu qu'un seul livre de Thomas Mann: Tonio Kröger.
C'est plutôt un bon souvenir. Certain passages sont même très intéressants (notamment, je trouve, le passage où il discute avec son amie peintre pour ceux qui l'auraient lu).

En deux mots c'est l'histoire d'un jeune garçon ,de son enfance jusqu'à son âge d'homme, fasciné par les gens qui ne se posent pas de questions, qui se contente de vivre.

Il a été écrit à 28 ans par Mann et comporte parait-il des éléments autobiographiques.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyJeu 12 Mar 2009, 15:17

J'ai fini la saga Les Buddenbrook, sous-titré Le déclin d'une famille, un roman de Thomas Mann paru en 1901. La grandeur et la décadence d'une famille de riches négociants dans l'Allemagne de la fin du XIXè siècle. J'avais lu La Montagne Magique et Mort à Venise et ça me conforte dans mon opinion de Mann: j'adoooooore les histoires de familles en déliquescence dans un monde rongé par l'amertume et la décadence... Pas vous ? C'est pour ça que Visconti aime tant Mann, ils parlent des mêmes chose. Il s'est d'ailleurs inspiré des Buddenbrook pour écrire le scénario des Damnés, son chef-d'oeuvre pour moi.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyVen 26 Juin 2009, 12:48

J'achève petit à petit la lecture du Docteur Faustus, publié en 1947.

Je suis encore une fois épatée par Thomas Mann, par sa capacité à créer des oeuvres sommes qui peuvent se lire et se relire en y trouvant toujours un élément nouveau. Le destin d'Adrian Leverkühn, musicien génial qui a pactisé avec le Diable, se mêle aux évènements historiques du temps de la narration (la première guerre mondiale ainsi que la montée du nazisme), racontée par un ami du protagoniste...
Le personnage de Leverkühn a été directement inspiré à T.Mann par Schönberg, l'inventeur de la musique sérielle.
Les références musicales sont multiples, ce qui fait que parfois, on s'y perd un peu, et c'est dommage car je pense que je passe à côté de beaucoup d'allusions culturelles. Je crois tout de même préférer La montagne magique, très dense mais très touchant, car contrairement à Hans Castorp, Adrian Leverkühn n'est pas attachant du tout. Mais à chaque fois, les "oeuvres sommes" de Thomas Mann mêlent fiction et réalité historique, permettant ainsi d'inépuisables lectures...
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyVen 12 Fév 2010, 14:37

Je termine à mon tour La Mort à Venise, livre qui m'a permis de découvrir Thomas Mann que je n'avais encore jamais lu.
Livre qui m'a beaucoup impressionné. Bien que d'un style très narratif, je le trouve extrêmement vivant. L'écrivain qui manqua son départ à cause d'une malle opportunément égarée, décrit brillamment son attirance pour le jeune adolescent polonais. Malsain ? Peut-être oui. On pourrait y voir une once de pédophilie si cet amour ne restait pas simplement contemplative, ou pour mieux dire admirative. Mais jamais l'écrivain ne franchit le pas interdit. Plus par une certaine lâcheté que par déontologie...

La jeunesse finit par s'envoler alors que notre héros, acculé par le départ imminent de son éphèbe nordique, meurt sur le sable.
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MessageSujet: thomas Mann Mort à venise   Thomas Mann [Allemagne] EmptyDim 18 Juil 2010, 19:48

Thomas Mann
Évoluer, c’est céder à la fatalité
»
Ecrivain allemand, né en 1875, décédé en Suisse 1955. Prix Nobel 1929
A l’arrivée du Nazisme il quitte son pays et ne retourne, jamais plus en Allemagne Son œuvre littéraire très remarquable dont plusieurs titres ont trouvés une place dans l’histoire du cinéma, comme celui-ci :
« La mort à Venise »
^la suite le commentaire
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MessageSujet: La mort à Venise   Thomas Mann [Allemagne] EmptyDim 18 Juil 2010, 19:54

––––––
La mort à Venise
Dans ce court roman ou nouvelle Thomas Mann nous décrit l’histoire de Gustav von Aschenbach, un éminent écrivain près de la cinquantaine, gratifié d’un titre de noblesse, qui entreprend, pour ses vacances un voyage à Venise.

Il arrive en bateau, et la vue des palais, des temples, se présente à ses yeux, comme la plus invraisemblable des villes.
Il savourait ce paysage hallucinant malgré l’épais brouillard qui le masquait, sans se douter que la ville était en déclin.


Ce voyage va nous décrire,, que tout être humain, même le plus comblé de sagesse, de culture et de discipline, n’est pas hors de danger de tomber du jour au lendemain, dans l’abîme.

Ce voyage à Venise va déclencher un drame et détruire en peu de jours, une vie normale, réglée où rien d’inquiétant n’était à signaler.

Sous le superbe fond crépusculaire de la ville, il rencontre Tadzio, l’éphèbe polonais, et s’extasie devant sa beauté sans pareil,et pour qui il sent battre son coeur .
Cette beauté évoquait en lui,les statues grecques de la plus noble époque.

Cela change sa vision du monde, ses idées passent à second plan,
déplacées par les sensations et les sentiments. Il ressent que la vie n’est plus seulement, raison, paix et discipline, mais aussi folie et chaos.

Venise est sous l’effet du funeste Sirocco, qui mêlé aux odeurs malfaisantes du canal, le rendent malade.
On lui conseille de partir, comme le font de plus en plus de touristes, la voix s’étant répandue que le choléra s’était propagé dans la région et beaucoup de personnes ont été frappées par la maladie.
Lui , il est sujet à des accès de dépressions, de faiblesse, il ne peut quitter Tzadiou, jusqu ‘à ce qu’il tombe, foudroyé¨le voyant partir.

Un amour inavouable, désespéré, fait seulement de regards et brisé par la mort.

C’est à regret que j’ai refermé ce livre, dont la prose poétique m’a subjuguée.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyLun 19 Juil 2010, 05:32

la mort à Venise

je n'en suis qu'au début, mais déjà impressionné par la rigueur de la construction : les présages abondent, anticipant l'histoire puisque dès le début on voit un cimetière (avant le départ pour Venise), que la gondole devient une image de la mort elle-même, et que des figures menaçantes ou grimaçantes viennent sous les yeux d'Aschenbach : l'inconnu rencontré, ou le "faux-jeune" et vrai vieillard qui se mêle aux jeunes de Pola sur le bateau.

Thomas Mann joue habilement des contrastes : entre Tadzio beau et disponible, et ses soeurs, mal habillées, et pour tout dire coincées. Tadzio relève du génie grec, de l'Eros, ses soeurs polonaises, du Nord conformiste.

Les malaises d'Aschenbach viennent aussi de la cohabitation d'une Venise délétère, aux odeurs nauséabondes, aux spectacles répugnants, avec le plaisir qu'il ressent à voir la Beauté et le Charme dans la personne de ce jeune homme, très aimé de ceux qui l'approchent.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyMar 20 Juil 2010, 15:35


Je partage l'impression très agréable d'Amadak à la lecture de ce livre. On peut y voir de nombreux symboles. Jusqu'à sa rencontre avec Tadzio, Aschenbach, écrivain connu et apprécié, n'avait produit que des oeuvres gentillettes et édifiantes.

Il lui faut une expérience personnelle pour trouver une fièvre créatrice, et s'apercevoir que la beauté n'est pas si univoque : comme Tadzio, elle est ambiguë, attirée par le vice. Venise est une ville menteuse, qui parle de sirocco pour cacher le choléra, et cette atmosphère malsaine permet aux appétits refoulés de voir le jour et de se déclarer par des conduites furtives.

A cet égard, il serait intéressant de voir les différentes appellations d'Aschenbach : tantôt "le voyageur" ou le "contemplateur", il devient "le pauvre détraqué" etc.

Quant à Tadzio, il semble un condensé de tous les arts : la musique, la sculpture des marbres grecs, l'incarnation d'Éros, la source d'inspiration...

Citation :
« Pour nous rendre visible l’immatériel, le dieu Amour se plaît à employer la forme et la couleur de l’adolescence, qu’il pare, pour en faire un instrument du souvenir, de tout le rayonnement de la beauté, et il nous arrive ainsi, en la regardant de nous enflammer d’un douloureux espoir. »

J'ai aimé l'univers grotesque sous-jacent dans ce livre (comme dans Au-dessous du volcan de Malcolm Lowry), tant dans les spectacles vus par Aschenbach avant d'arriver à Venise, que dans ses propres rêves, lubriques et fantastiques.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyJeu 22 Juil 2010, 12:04

rotko a écrit:

Quant à Tadzio, il semble un condensé de tous les arts : la musique, la sculpture des marbres grecs, l'incarnation d'Éros, la source d'inspiration...
Peut-être justement un écho à la tentative de Wagner, à la fin du XIXème, pour créer une oeuvre d'art totale, qui mélangerait toutes les disciplines...Par conséquent, Tardzio incarnerait ce chef-d'oeure qu'Aschenbach ne pourrait jamais atteindre (j'extrapole peut-être hein Laughing mais bon comme c'était ma période de mémoire, je suis influencée on va dire )...

J'aime beaucoup le symbole que représentent les villes (Venise, Bruges...) à la fin du XIXème, qui sont souvent choisies pour marquer la décadence et la fin de siècle; on peut s'y rendre pour se ressourcer, mais elle finissent toujours par détruire petit à petit...

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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyMar 17 Aoû 2010, 08:34

La Montagne magique.

J’ai abordé la Montagne magique après avoir été émerveillé par la Mort à Venise. Malgré les mille et quelques pages, je l’ai abordé sereinement et dois avouer avoir immédiatement été absorbé par l’atmosphère si particulière de ce livre. Joachim attend son cousin Hans à la gare (son cousin par alliance). Ce dernier vient lui rendre visite au sanatorium de Davos (le Berghof) où il est soigné depuis déjà 5 mois. Hans se propose de rester trois semaines, séjour qu’il juge d’une longueur confortable. Mais bien vite il se rend compte que le temps, chez ceux « d’en haut » n’est pas perçu de la même manière que dans « la plaine ». Il ne s’écoule ni plus vite, ni plus lentement, mais ne semble plus rythmer la vie des pensionnaires. Joachim prévient son cousin : la plus petite unité de temps en vigueur au sanatorium est le mois. Le mois, car c’est ce délai qui sépare deux visites médicales de contrôles, deux bilans de santé. La durée de la visite de Hans doit donc être inférieure à cette première graduation : autant dire que son séjour n’aura même pas le temps de devenir une anecdote pour les malades. D’ailleurs, personne ne lui prête vraiment attention. Il paraît transparent.
Mais, rapidement, Hans Castorp se sent fragilisé. Il a chaud malgré la fraicheur de l’altitude, il tousse. Son mal empire au fil des jours, à tel point que peu de temps avant son départ, il demande à être reçu en consultation. Là, le verdict tombe : tuberculose. De simple visiteur, le voici promu résident. Dès lors, l’attitude à son égard change : les médecins le voit, le traite non plus de haut mais en ami, il s’intègre à la petite communauté oisive.

Oisive !
C’est pour moi l’adjectif qui qualifie le mieux la vie « en haut ». Les pensionnaires ne font rien. Ils mangent (5 services haut de gamme chaque jour), ils se reposent, dorment et, pour le mieux portant, errent autours de l’établissement. Parfois ils meurent aussi. Mais toujours avec une grande discrétion pour ne jamais perturber la vie et le moral des troupes. Au fil des semaines, des mois et des examens médicaux, je n’ai pu m’empêcher de voir le sanatorium comme une assemblée de riches désœuvrés peu pressés de retourner à la vie active, « en bas ». Joachim, militaire de carrière, fait exception. Il semble le seul à mettre tout en œuvre pour guérir le plus rapidement possible et partir honorer son uniforme. Pour lui, le temps passe lentement, il s’impatiente, s’énerve et fomente des projets d’évasion. Hans, au contraire, se trouve très bien. Il nous confie à plusieurs reprises que travailler le fatigue et l’ennuie. Il fait tout pour convaincre son cousin de rester, de se montrer patient. Quitter le Berghof avant sa complète guérison serait en effet une grave erreur. Une erreur qui l’obligerait à prendre une décision : emboiter le pas de Joachim et s’arracher à cette torpeur indolente qui annihile toute volonté de réagir ou demeurer sur place, hors du temps sous couvert de la cure nécessaire à son rétablissement. Et prendre une décision, Hans Castorp n’aime visiblement pas cela !
Je n’ai pu également m’empêcher de voir les deux médecins, Bérens et son assistant Krokovski, comme une association de malfaiteurs, gourous d’une secte très lucrative soucieuse de garder des pensionnaires solvables payant une fortune un confort parfois rudimentaire (le chauffage central n’est mis en route que par temps de neige).

Envoutant. Mais j’ai trouvé ce livre longuet sur la fin. Les sempiternelles polémiques qui éclataient régulièrement entre l’italien Settembrini et le jésuite Naphta finissaient par m’horripiler. J’ai d’ailleurs sauté de nombreux paragraphes durant les 200 dernières pages. Un peu longuet : mais n’était-ce pas voulu par Thomas Mann qui a fait de ce livre un essai sur le temps qui passe et les différentes manières de le percevoir ?

Citation :
Un jeune homme, Hans Castorp, se rend de Hambourg, sa ville natale, à Davos, en Suisse, pour passer trois semaines auprès de son cousin en traitement dans un sanatorium. Pris dans l'engrenage étrange de la vie des "gens de là-haut" et subissant l'atmosphère envoûtante du sanatorium, Hans y séjournera sept ans, jusqu'au jour où la Grande Guerre, l'exorcisant, va le précipiter sur les champs de bataille.
La quatrième de couverture est à la fois un juste résumé et un raccourci des plus rapides. Juste, car, au final, il ne se passe presque rien : ce n’est qu’une litanie de repas, de repos, de soins et de discussions sans fin. Mais un raccourci, car il est pour moi impossible de résumer ce livre dont la langueur nous gagne progressivement.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyMar 17 Aoû 2010, 11:28

jude a écrit:
J'ai fini la saga Les Buddenbrook, sous-titré Le déclin d'une famille, un roman de Thomas Mann paru en 1901. La grandeur et la décadence d'une famille de riches négociants dans l'Allemagne de la fin du XIXè siècle.

Il y a longtemps que ce livre est dans ma PAL : faudrait peut-être que j'envisage de l'attaquer .... un jour Happy
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MessageSujet: pour harede 78   Thomas Mann [Allemagne] EmptyMer 18 Aoû 2010, 20:58

Bravo, Harelde ,ton résumé nous en dit tout, très bien raconté et au moins pour moi, plus besoin de le lire; J'ai lu un autre de Erich María Remarque, dont l'histoire se passe aussi dans un Sanatorium, j'ai oublié le titre, mais il était plus court et à mon avis plus intéressant, passionnant. qui a abouti au cinéma. je vais le chercher parmi ses oeuvres.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyMer 18 Aoû 2010, 21:24

Voilà un fil très intéressant que je découvre, avec excellents commentaires d'Amadak, de Rotko, de Marie Kiss la joue, etc.
Je n'ai pas lu beaucoup de Thomas Mann, juste La Montagne Magique, Tonio Kröger, La Mort à Venise, vu aussi le film de Visconti, hélas en DVD sur ma TV assez rachitique, en salle ce doit être superbe ! car il ne faut pas oublier la somptueuse musique de Gustav Mahler, si parfaitement adaptée à ce film qu'on jurerait que Visconti la lui avait commandée pour l'illustrer Happy ...
Je trouve un peu dommage, Harelde, que tu n'aies guère été sensible (ce n'est pas un reproche, on est comme on est) au vrai noyau de La Montagne..., à l'âpre lutte - sûrement ultime sens à leur vie - que se livrent Settembrini (à peu près "la gauche") et Naphta ("à peu près "la droite") pour captiver la jeune âme de Hans Castorp, car il s'agit avant toute chose d'un "Bildungsroman", un des meilleurs du genre ; en fait, c'est le troisième larron qui l'emportera, l'excentrique (dans tous les sens du mot) Mynheer Pepperkorn, ami de Mme Chauchat (la Beauté, la Grâce, peut-être dans tous les sens du mot). Sa philosophie est très proche du Zen japonais et représente probablement la conclusion de Mann. Lequel réussit une fin troublante, "ouverte", très originale pour l'époque (1924, je crois).
C'est pourquoi je crois quand même, cher Amadak, que malgré ce que tu en sais déjà, il te manque un peu le principal et que c'est la peine de le lire lire ... mais c'est vrai que c'est long col
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyJeu 19 Aoû 2010, 07:10

Oui, j'ai bien remarqué cette lutte entre Settembrini et Naphta, tous deux fort désireux de formater le jeune esprit malléable de Hans Castorp. Mais j'avoue que beaucoup de leurs discussions me sont passées au dessus de la tête. Il me manquait souvent le savoir nécessaire pour bien les comprendre. Elles devenaient, dès lors, ennuyeuses.
Quant au 3e larron, Mynheer Pepperkorn, Settembrini le qualifie d'idiot et se révolte de l'emprise que cet homme sur son protégé. Et je ne suis pas loin de tomber d'accord avec lui. Le hollandais se montre la plupart du temps incapable de terminer une phrase ou d'exprimer clairement une idée. Et s'il n'était pas arrivé au bras de Mme Chauchat, Hans ne l'aurait peut-être pas remarqué.
Je vois comme une descente aux enfers pour Hans Castorp tout au long de ce livre. Au début, c'est un homme alerte qui arrive en visiteur au Berghof. Il est actif, part en balade, discute intelligemment avec Settembrini qu'il se prend à admirer. Puis, au fil des pages, il se laisse aller. Il devient indolent, s'isole, se détache de l'italien pour le hollandais, puis finit par s'abrutir dans des jeux de cartes pour simplement passer le temps.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyJeu 19 Aoû 2010, 15:58

Amadak a écrit:
Bravo, Harelde ,ton résumé nous en dit tout, très bien raconté et au moins pour moi, plus besoin de le lire; J'ai lu un autre de Erich María Remarque, dont l'histoire se passe aussi dans un Sanatorium, j'ai oublié le titre, mais il était plus court et à mon avis plus intéressant, passionnant. qui a abouti au cinéma. je vais le chercher parmi ses oeuvres.


Comment peux-tu dire que son résumé dit tout alors que tu n'as même pas lu le livre ? De même comment peux-tu dire qu'il y a des livres plus intéressants qui se passent dans le même type de lieux ? On ne base pas un avis sur des "on-dit" mais sur ses propres connaissances.

Sinon je rejoins l'avis d'Ernst.

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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyJeu 19 Aoû 2010, 21:38

Harelde a écrit:
Le hollandais se montre la plupart du temps incapable de terminer une phrase ou d'exprimer clairement une idée.

Ah mais le Zen ne consiste justement pas à construire des phrases bien complètes ou à exprimer clairement des idées !

Mais sinon je trouve ton point de vue intéressant, sur la lente déréliction de Castorp. S'il était de l'âge d'Aschenbach, il finirait comme lui. Par ailleurs Rotko a finement remarqué qu'Aschenbach trouve des forces créatrices à Venise, dans l'univers "pervers", vénéneux et maladif où il entre, et va choper le choléra. Sans avoir lu "Docteur Faustus", le sujet m'est connu : dans le but d'acquérir du génie, un musicien s'arrange pour attraper la syphilis... et ça marche ! N'oublions pas le grand succès dans les années 20 en Allemagne d'une curieuse théorie, celle de M. Moebius (pas celui du ruban à une seule face, un autre Happy ) : ce herr doktor pensait constater statistiquement que les gens doués d'un grand talent, voire de génie, étaient presque toujours des "malades", des êtres torturés par des souffrances physiques ou morales, ou par des déséquilibres. Ce qui intéressait au plus haut point Thomas Mann. Et ce qui était violemment combattu par Hitler et les nazis, qui professaient l'exact contraire. Ainsi, sans l'être réellement, Mann jouait beaucoup avec l'homosexualité limite pédophile, comme dans une série TV que j'ai vue, adaptant "Les confessions du chevalier d'industrie Félix Krull". Il a eu 3 ou 4 enfants, dont un fils homo et une fille lesbienne, ce qui ne le chagrinait en aucune façon.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyVen 20 Aoû 2010, 07:32

Ernst a écrit:
Ah mais le Zen ne consiste justement pas à construire des phrases bien complètes ou à exprimer clairement des idées !
Ne peut-on être zen et parvenir néanmoins à s'exprimer clairement ?
J'ai du mal à faire le lien entre les deux.
Embarassed

Ernst a écrit:
Mais sinon je trouve ton point de vue intéressant, sur la lente déréliction de Castorp. S'il était de l'âge d'Aschenbach, il finirait comme lui.
Oui, je fais effectivement le parallèle entre les deux personnages. Ils sont forts, sûrs d'eux au début de l'histoire mais déclinent vite et tout au long du récit. Castorp est néanmoins "sauvé" par la guerre qui le contraint à enfin réagir.

Ernst a écrit:
N'oublions pas le grand succès dans les années 20 en Allemagne d'une curieuse théorie, celle de M. Moebius (pas celui du ruban à une seule face, un autre Happy ) : ce herr doktor pensait constater statistiquement que les gens doués d'un grand talent, voire de génie, étaient presque toujours des "malades", des êtres torturés par des souffrances physiques ou morales, ou par des déséquilibres. Ce qui intéressait au plus haut point Thomas Mann.
Sont-ils géniaux parce que malades, ou malades parce que géniaux ?
Je choisis évidemment la seconde solution. Et il y a des exemples actuels : bon nombre d'artistes (parmi les meilleurs) donnent tant et tant par passion qu'ils s'épuisent et meurent jeunes.

Ernst a écrit:
Ainsi, sans l'être réellement, Mann jouait beaucoup avec l'homosexualité limite pédophile
Ce que j'ai fortement ressenti dans la Mort à Venise. Dans la Montagne magique, le thème revient également : Hans Castorp et sa dévotion pour Pribislav Hippe.
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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptySam 21 Aoû 2010, 20:44

Harelde a écrit:



Ernst a écrit:
N'oublions pas le grand succès dans les années 20 en Allemagne d'une curieuse théorie, celle de M. Moebius (pas celui du ruban à une seule face, un autre Happy ) : ce herr doktor pensait constater statistiquement que les gens doués d'un grand talent, voire de génie, étaient presque toujours des "malades", des êtres torturés par des souffrances physiques ou morales, ou par des déséquilibres. Ce qui intéressait au plus haut point Thomas Mann.
Sont-ils géniaux parce que malades, ou malades parce que géniaux ?
Je choisis évidemment la seconde solution. Et il y a des exemples actuels : bon nombre d'artistes (parmi les meilleurs) donnent tant et tant par passion qu'ils s'épuisent et meurent jeunes.



Pourquoi "évidemment" ? il y a bien des génies atteints de graves handicaps (l'astrophysicien Hawkins, par exemple) ou de disgrâces diverses (Jean-Paul Sartre) dont la cause ne peut être attribuée à leur génie. Par contre, si l'on cherche une cause possible au génie...
Sur ces problèmes du rapport "corps"-"esprit", la tendance actuelle est de conclure au "feed-back" (à l'interaction pour ceux qui n'aiment pas l'anglo-saxon, mais cela me paraît un terme bien moins judicieux), d'autant que ni la Matière ni l'Esprit n'ont d'essence propre.
La série TV "Felix Krull" est passée sur Arte, mais il y a longtemps (années 95 / 2000 je crois).

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MessageSujet: Re: Thomas Mann [Allemagne]   Thomas Mann [Allemagne] EmptyLun 23 Aoû 2010, 08:41

Ernst a écrit:
Pourquoi "évidemment" ? il y a bien des génies atteints de graves handicaps (l'astrophysicien Hawkins, par exemple) ou de disgrâces diverses (Jean-Paul Sartre) dont la cause ne peut être attribuée à leur génie. Par contre, si l'on cherche une cause possible au génie...
Sur ces problèmes du rapport "corps"-"esprit", la tendance actuelle est de conclure au "feed-back" (à l'interaction pour ceux qui n'aiment pas l'anglo-saxon, mais cela me paraît un terme bien moins judicieux), d'autant que ni la Matière ni l'Esprit n'ont d'essence propre.
La série TV "Felix Krull" est passée sur Arte, mais il y a longtemps (années 95 / 2000 je crois).

Pourquoi "évidemment" ?
Parce que, comme tu le dis-toi même, leur génie n'a rien de commun avec leur handicap. C'est n'est qu'une réunion due à une coïncidence. Par contre, leur génie peut être responsable de leur dégradation physique tant ces artistes donnent d'eux-mêmes. Des gens "normaux" ralentiraient le rythme : pas eux ! Leur passion est dévorante.
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