Louise Michel

Voilà Louise Michel maintenant!



Louise Michel, une autre femme comme les autres…. ?



Louise Michel est née le 29 Mai 1830, dans la Haute-Marne, fille d'un châtelain et de sa servante, elle est élevée par ses grands-parents. Elle reçoit une solide éducation, qui va lui permettre d'obtenir son brevet d'institutrice. Refusant de prêter serment à l'empereur, elle ouvrira une école privée en 1853. Dès 1855, elle collabore à des journaux d'opposition, fréquente les réunions publiques et rencontre Théophile Ferré.
Ensemble, ils dirigent le comité de vigilance républicain du 18 ème arrondissement. Pendant la Commune, elle est garde au 61 ème bataillon et ambulancière.
Dans la nuit du 17 au 18 Mars, les troupes du général Vinoy reçoivent l'ordre de reprendre les canons des Parisiens. Le comité de Louise monte à l'assaut de la Butte Montmartre, et l'on voit femmes, enfants, gardes fédérés entourant les soldats et fraternisant dans une rencontre joyeuse et pacifique.

Le soir même, les généraux Lecomte et Clément Thomas, qui avaient en juin 1848, décimé les insurgés, sont fusillés rue des Rosiers. Louise et son ami Ferré pensent qu'il faut en finir maintenant avec Versailles. Ils veulent poursuivre et arrêter le gouvernement ainsi que Thiers.
Mais ils ne sont pas suivis. L'occasion est manquée bien que Thiers ait eu peu de troupes alors.
Louise Michel fait partie des plus révolutionnaires de ses camarades :(il ne faut pas oublier qu'elle se portât volontaire pour se rendre seule à Versailles afin de tuer Thiers).

Elle est faite prisonnière lors de l'écrasement de la Commune et en tant que femme, c'est du moins ce qui est donné comme argument à son procès, elle échappe à la condamnation à mort. Elle a vu mourir bon nombre de ses amis et réclame la mort à ses juges, mais elle sera déportée dans une enceinte fortifiée en Nouvelle-Calédonie.

Toujours fidèle à son idéal, elle s'emploie alors à l'instruction des Canaques et sera à leurs côtés dans leur révolte contre les colons : révolte brûlée dans les cendres puisque pour en finir avec cette insurrection, l'administration fait mettre le feu à la forêt où se cachent les insurgés.

Grande figure de la Commune on la surnomme " la Vierge rouge " ou " la pétroleuse " car, en fait, ses détracteurs, n'acceptent pas son célibat, il se dit même qu'elle préférerait les femmes…

En 1881, elle participe au congrès anarchiste de Londres.

En 1883, lors d'une manifestation contre le chômage à Paris, elle est à nouveau condamnée à 6 ans de prison. Là encore, elle utilise une nouvelle fois le tribunal comme d'une tribune politique.
" Mais pourquoi me défendrais-je ? Je vous l'ai déjà déclaré, je me refuse à le faire (…) Je sais bien que tout ce que je pourrai vous dire ne changera rien à votre sentence… "

Elle n'essaie pas de convaincre ses juges, elle les défie.

De 1890 à 1895, Louise est de nouveau à Londres où elle gère une école libertaire.

Rentrée en France, elle reprend ses tournées de propagande. C'est au cours de l'une d'elles, qu'elle mourra à 75 ans, le 10 janvier 1905 à Marseille.

Ses funérailles donnent lieu à une énorme manifestation et tous les ans jusqu'en 1916, un cortège se rendra sur sa tombe.

Louise laisse très peu d'écrits, simplement quelques poèmes et quelques pages de théorie.

Sa vie est un exemple de lutte sans compromission aucune…. Une vie de militante convaincue qui a toujours lutté contre les injustices sociales.

En 1946, la station de métro Vallier change de nom et prend celui de LOUISE MICHEL.
NB : les anarchistes d'aujourd'hui disent d'elle : " ni vierge, ni rouge mais une grande figure de l'anarchie, une femme qui dérange… "


Louise Michel est la première femme représentative d'un mouvement révolutionnaire…

En tout cas une femme qui mérite notre respect….indépendamment des idées politiques que chacun d'entre nous peut avoir aujourd'hui.

Mes sources :
Le net/le quid/ et diverses lectures dans mes archives personnelles.


2006



[

"Louise Michel" de Benoît Delépine et Gustave Kervern, en compétition lors du festival du film Grolandais à Quend n'a aucun lien avec la célèbre anarchiste du même nom,

mais ce film est subversif, donc dans son sillage.

"Louise Michel" c’est l’histoire d’un patron qui profite d’une nuit pour vider son usine et la délocaliser en un temps record.

la réponse des ouvrières licenciées est radicale : elles mettent en comun leurs indemnités afin de pouvoir engager un tueur à gage qui fera la peau de leur ancien employeur !!

on dirait une histoire de Pascale Fonteneau dont je vous recommande jour de gloire paru aux éditions du Masque.

intéressant en effet !

Louise MICHEL, cette militante féministe de haut vol, mérite bien une station de métro à son nom et bien d'autres distinctions encore ...
Elle me rappelle Olympe de GOUGES, aussi vaillante qu'elle, mais qui a payé sa témérité anti-machiste en montant à l'échafaud!
Bizarre que Louise ait réclamé à ses juges la peine de mort pour elle-même, afin d'être traitée comme ses compagnons masculins !
Là , elle a dérapé , non ?

C'est l'egalite des sexes mise en pratique !!

Je crois qu'il faut se rappeler l'exaltation qui enflammait les révolutionnaires. Une forme d'honneur spectaculaire, comme sur une scène de théâtre.

Indsel, ouvre, si tu veux, un fil sur Olympe de Gouges, c'est plus rapide à faire qu'une station de métro

À lire égalementl'excellent Georges et Louise de Michel Ragon. Plus d'info sur :

http://www.lire.fr/critique.asp/idC=39185/idR=213/idG=8

joce22 a écrit:

À lire également l'excellent Georges et Louise de Michel Ragon.

Adapté au cinéma, il passera le samedi 6 mars sur France 3 et à partir du 7 avril dans les salles.

Louise Michel la rebelle, un film de Solveig Anspach avec Sylvie Testud, Nathalie Boutefeu, … d’après un scénario original de Jacques Kirsner et Michel Ragon.

indsel a écrit:

Louise MICHEL, cette militante féministe de haut vol, mérite bien une station de métro à son nom et bien d'autres distinctions encore ...
Elle me rappelle Olympe de GOUGES, aussi vaillante qu'elle, mais qui a payé sa témérité anti-machiste en montant à l'échafaud!
Bizarre que Louise ait réclamé à ses juges la peine de mort pour elle-même, afin d'être traitée comme ses compagnons masculins !
Là , elle a dérapé , non ?

Les situations extrêmes créent des liens forts entre les gens unis dans un combat. Peut-être que sur le moment, elle a cru ne pas pouvoir continuer sans ses compagnons ?

rotko a écrit:

Adapté au cinéma, il passera le samedi 6 mars sur France 3 et à partir du 7 avril dans les salles.

Louise Michel la rebelle, un film de Solveig Anspach avec Sylvie Testud, Nathalie Boutefeu, … d’après un scénario original de Jacques Kirsner et Michel Ragon.

samedi 6 mars


Louise Michel (FRANCE 3) 20:35

de Solveig ANSPACH, avec Sylvie TESTUD / Louise Michel, Nathalie BOUTEFEU / Nathalie Lemel, Alexandre STEIGER / Charles Malato
Bernard BLANCAN / Henri Rochefort

Louise Michel est une femme révoltée, une communarde, qui a été condamnée pour avoir porté les armes contre les troupes de Bismarck puis celles de Versailles.

Après son incarcération dans la forteresse de Rochefort, elle est déportée en 1873, avec des milliers d'autres révolutionnaires, sur la lointaine Nouvelle-Calédonie.

j'avais prévu autre chose, mais je le regarderai sans doute.

Ah ! je me souvenais qu'il y avait un fil sur Louise Michel

https://grain-de-sel.1fr1.net/sciences-humaines-et-documents-f7/louise-michel-t4543.htm?highlight=louise+michel

j'enregistre Louise Michel, merci rotko!

Voilà, j'ai regardé Louise Michel en Calédonie
C'était bien, mais j'aurais aimé voir aussi la révolution qui l'a menée à cette condamnation

Spoiler:

C'est vrai que la voir en pleine action aurait été un plaisir.

Seulement voilà ! la Commune est laissée de côté pour plusieurs raisons : c'est un épisode très court, et la bourgeoisie de l'époque a eu tellement peur de cette initiative qu'elle se livra à de vrais massacres dont on a honte actuellement.

Un épisode mal compris par les intellectuels contemporains, sauf Vallès.

J'en retiens la belle conduite de Hugo, qui, en désaccord sur le fond, n'a eu de cesse de plaider pour les communards, après les avoir accueilllis en Belgique.

Ah ! Hugo a fière allure à côté des Flaubert, Barbey d'Aurevilly, George Sand, Zola, etc. et les communards exilés ont dû souffrir de l'image que ces écrivains renvoyaient d'eux.

Qu'avez-vous pensé de ce téléfilm, vous-a-t-il plu ?

J'avais bien aimé une biographie un peu romancée, donc un peu partisane, mais très bien documentée: "Louise Michel, la vierge rouge" par Xavière Gauthier.

Le parti pris du réalisateur m'a laissée très dubitative ... malgré la remarquable interprétation de Sylvie Testud, je regrette que Louise Michel ait été présentée telle une femme ennuyeuse, à la limite apathique qui, hors quelques sursauts rebelles, et quelques moments de lucidité, semblait hors de la vie ...

Sinon, Rotko ... Jules Vallès a fait bien plus que soutenir "La Commune", puisqu'il y a participé en tant que Membre ( chargé de la commission de l'enseignement) , en combattant avec les communards pendant la semaine sanglante ( entre autres lieux, il s'est battu à la mairie du XI ème arrondissement) et qu'il a été le directeur et le rédacteur en chef de"Le cri du peuple" , quotidien d'infos sur les événements durant le soulèvement, qui tirait à 120 000 exemplaires ... Vallès n'a eu la vie sauve que grâce à son exil à Londres, d'où il ne fit son retour en France que le lendemain de l'amnistie ...

Oui Constance, pour Jules Vallès

Des écrivains contre les Communards

« Vous n'avez endossé nos opinions (sous-entendu : républicaines) que pour nous tromper. Vous n’êtes que des émeutiers et des émeutiers dont le but principal est de piller et de saccager ». dit Catulle Mendès.

Mêmes réactions chez Zola qui, dans ses articles du Sémaphore de Marseille, ne parlera que de bestialité et de cauchemar.

Alphonse Daudet traitera les hommes de la Commune de piliers de brasserie, de pions ratés, de déclassés.

Le jeune Anatole France voit en eux tout simplement

Citation :

« un comité d'assassins, une bande de fripouillards, un gouvernement du crime et de la démence ».

toute cette page

Constance a écrit:

Le parti pris du réalisateur m'a laissée très dubitative ... malgré la remarquable interprétation de Sylvie Testud, je regrette que Louise Michel ait été présentée telle une femme ennuyeuse, à la limite apathique qui, hors quelques sursauts rebelles, et quelques moments de lucidité, semblait hors de la vie ...

ah bon ?
je n'ai pas tellement aimé Sylvie Testud dans le rôle : elle présente un physique de femme fragile qui ne correspond pas à l'idée que je me fais de Louise Michel (je ne demande pas qu'elle ait des épaules de déménageur).

rotko a écrit:

Oui Constance, pour Jules Vallès

Des écrivains contre les Communards

« Vous n'avez endossé nos opinions (sous-entendu : républicaines) que pour nous tromper. Vous n’êtes que des émeutiers et des émeutiers dont le but principal est de piller et de saccager ». dit Catulle Mendès.

Mêmes réactions chez Zola qui, dans ses articles du Sémaphore de Marseille, ne parlera que de bestialité et de cauchemar.

Alphonse Daudet traitera les hommes de la Commune de piliers de brasserie, de pions ratés, de déclassés.

Le jeune Anatole France voit en eux tout simplement

Citation :

« un comité d'assassins, une bande de fripouillards, un gouvernement du crime et de la démence ».

toute cette page

Zola a failli, c'est évident ... ... sur le fil qui est consacré à cet auteur, Harelde remarquait la manière surprenante dont il avait traité les communards dans "La Débâcle" ... je pense qu'il faisait allusion à l'obscène épisode où Maurice, l'ouvrier communard, félicite Jean, le bon paysan versaillais de l'avoir blessé à mort : "Tu as bien fait de m'abattre puisque j'étais l'ulcère collé à tes os" ... entendons, collés aux os de la France ...

Quant à Daudet, son attitude est beaucoup moins surprenante, puisqu'il était déjà notoirement réac ...

Voici un lien éclairant sur les relations très affectives entre Victor Hugo et Louise Michel :

http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.ac-noumea.nc/lettres/LVMHNC/images/lm10.jpg&imgrefurl=http://www.ac-noumea.nc/lettres/LVMHNC/LM.htm&usg=__7EOw_sIfq4XEDioe33IgBM9Kg90=&h=765&w=503&sz=102&hl=fr&start=38&itbs=1&tbnid=3XUoQa3lehcjxM:&tbnh=142&tbnw=93&prev=/images%3Fq%3Dlouise%2Bmichel%26start%3D20%26hl%3Dfr%26sa%3DN%26gbv%3D2%26ndsp%3D20%26tbs%3Disch:1


Sinon, suite à cette discussion, je me suis replongée avec plaisir dans"La Commune au jour le jour, Le cri du peuple" (Editions les yeux ouverts, 1968), qui regroupe tous les numéros de ce journal entre le 21 mars et le 23 mai 1871 (dans le numéro du 23 mai, le quotidien évoque l'arrestation du franc-mâçon Rochefort), des documents inédits prêtés par la bibliothèque Nationale, ainsi que les affiches placardées sur les murs durant La Commune; l'ensemble de ces documents étant postfacés de belle manière par Max Pol Fouchet ...

Etant en possession de ce trésor, grâce à un héritage affectif, j'ai eu la curiosité d'aller fouiner sur le Net, afin d'en connaître la valeur : 350 euros ! ... et ce, pour une réédition, alors que je détiens une édition originale ...

rotko a écrit:

Constance a écrit:

Le parti pris du réalisateur m'a laissée très dubitative ... malgré la remarquable interprétation de Sylvie Testud, je regrette que Louise Michel ait été présentée telle une femme ennuyeuse, à la limite apathique qui, hors quelques sursauts rebelles, et quelques moments de lucidité, semblait hors de la vie ...

ah bon ?
je n'ai pas tellement aimé Sylvie Testud dans le rôle : elle présente un physique de femme fragile qui ne correspond pas à l'idée que je me fais de Louise Michel (je ne demande pas qu'elle ait des épaules de déménageur).

Louise Michel était de frêle constitution ... cependant, n'oublions pas qu'elle avait également subi la famine de l'hiver 1870-1871, et que les déportés étaient sous-alimentés ...

Exact ! ça ne doit pas donner de rondeurs

Ca tombe bien que tu aies des "valeurs", je suis "dans la gêne" actuellement

les grain(e)s qui ont enregistré le téléfilm parleront de Louise Michel plus tard..
.
Le téléfilm m’a paru donner de Louise Michel une image crédible (1), hors de son contexte familier.

- Une femme hyperactive, avec la reconversion de ses intérêts vers la flore par exemple, et un souci écologique.

- Cette femme de convictions et de caractère devait faire face à des trahisons et à des jalousies, il fallait s’y attendre après l’échec de la Commune, quand disparaissent l’enthousiasme et la fièvre du mouvement...dur d'assumer un pareil échec et de si lourds chagrins !

Elle se faisait aussi une certaine idée de la femme, d’où des reproches possibles à des « dévergondées », ce qui explique l’impression d’isolement ressentie pendant le film.

Consciente des oppressions, elle ne pouvait que fraterniser avec les colonisés (le film parlait des Canaques mais aussi des Algériens) au nom d’un souci de justice que, peut-être, ses ami(e)s ne partageaient pas. Les préjugés sur l'infériorité des autres peuples devaient être largement partagés dans les classes populaires comme ailleurs ...

Avec son petit air vulnérable, Sylvie Testud, incarnait une femme horrifiée devant les pratiques barbares et atrocités de tous bords.

(1) On peut d’ailleurs faire confiance à Michel Ragon.

Ajoutons que les « déportés » politiques étaient envoyés en Algérie, en nouvelle Calédonie ou en Guyane. Les Anglais faisaient de même, et les envoyaient en Australie, comme le raconte Dickens pour Wilkins Micawber dans David Copperfield.