Amélie Nothomb : « Les combustibles » Albin Michel.( théâtre)
A l’extérieur, une guerre dont on ne sait rien, sinon qu’elle amène privation et repli sur soi. A l’intérieur, c’est un huis clos entre le professeur et son étudiant thésard. Ce dernier s’étonne de voir son maître lire en privé les livres mêmes pour lesquels en public il professait le plus grand mépris. La jeune compagne de l’étudiant vient interrompre le duo intellectuel et réclame que, pour combattre le froid, on brûle tous ces livres inutiles sur les étagères du professeur.
La situation est sans grande surprise, et on connaît les avatars du trio. Le dialogue est répétitif, et le froid sert d’alibi à l’égoïsme et à un débat sur l’utilité de la culture dans les situations d’urgence. Pourquoi faire intervenir des auteurs inconnus dont on vante les mérites, ou dont on dénonce les insuffisances ? Comment croire à ce débat où on ne connaît personne ?
Le lecteur reste donc sur sa faim ; Il se rappelle dans « Si c’est un homme » de Primo Lévi, l’épisode où, dans un camp de concentration, un prisonnier récite à un jeune détenu un passage de la « divine comédie ». Ce signe de l’existence de la beauté et de la valeur humaine dans un monde différent, ô combien ! de l’univers concentrationnaire, nous en apprend plus sur l’utilité de la culture que la petite pièce d’Amélie Nothomb …