La diversité est une chance pour la France

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Matthieu Grimpret, jeune catho de droite, science potard et prof d'histoire, est tombé un jour en pâmoison devant la "France black-beur", en prenant pour la première fois la ligne de bus 351 (Nation-Roissy). Dans cet essai - au titre racoleur et pas très sérieux "Traîté à l'usage de mes potes de droite qui ont du mal à kiffer la France de Diam's" - , l'auteur nous parle de cette "nouvelle France" qui l'a séduit, en prenant comme fil conducteur les paroles de la chanson de la rappeuse Diam's : "Ma France à moi". D'ailleurs en analysant l'ensemble des chansons de la boulette, Grimpret va découvrir une Diam's religieuse et conservatrice - comme lui. Ce petit essai, bourré de références (de penseurs de droite comme de gauche), de réalisme et riche en analyse, donne un regard jeune et nouveau d'une droite - qui n'est ni bornée, ni raciste, ni aveugle, ni intolérante - sur la France multiculturelle d'aujourd'hui. Je suis laïque et attachée aux valeurs de la République, je n'ai pas la même opinion que l'auteur concernant le rôle et la place de la religion dans la société française, je suis loin de partager toutes les positions de Grimpret mais j'ai trouvé cet essai très intéressant et pertinent sur plusieurs points. Une chose est sûre, c'est que je suis d'accord avec la conclusion de Grimpret: "La diversité est une chance pour la France. La France est une chance pour la diversité."
Je le recommande.

Bienvenue à toi Nadine M-ra.o

C'est l'occasion de te souhaiter la bienvenue et de mettre la chanson de Diam's sur le fil de la chanson qui fait scandale.

Ma france à moi est certainement déjà sur GDS*. Mais où ?

La couverture de grimpret date un peu.

Je ne connais pas ce livre, mais ce que tu en dis paraît intéressant.

Bienvenue à toi nadine mais j'y pense m r a o on pourrait te confondre avec nadine morano ? Me trompè-je ?ou est ce une illusion ?

On peut penser tout ce qu'on veut et même canuler de temps en temps

Sur le sujet de la diversité culturelle et du métissage, il y a beaucoup à dire - et à apprendre, car les slogans de coupe du monde, "black blanc beur" font illusion aux seuls naïfs.

D'ailleurs, qui pourrait prendre au sérieux des fans de foot dont les slogans varient suivant les "buts" et les circonstances, avec les provocations et les débilités que l'on sait.

Il faudra en finir avec cette notion exclusive de l'hexagone qu'on a critiquée dans le fil francophonie.

Elle n'est pas specifique à une seule orientation politique, mais bien relayée dans les "hautes sphères" du moment.

Nadine M_ra_o a écrit:

l'auteur nous parle de cette "nouvelle France" qui l'a séduit, en prenant comme fil conducteur les paroles de la chanson de la rappeuse Diam's : "Ma France à moi". D'ailleurs en analysant l'ensemble des chansons de la boulette, Grimpret va découvrir une Diam's religieuse et conservatrice - comme lui.

J'ai lu, du même auteur, Dieu est dans l'isoloir. C'est interessant, mais ça a tendance à renforcer l'anticléricalisme primaire des lecteurs comme moi. http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article-1768-%22Dieu-est-dans-l%92isoloir%22-par-Matthieu-Grimpret.html

Citation :

"La diversité est une chance pour la France. La France est une chance pour la diversité."

La diversité des religions, le multi confessionnel, le joli choeur des croyants de tous bords qui "luttent contre la chute des valeurs morales", une chance pour la France ? à mon avis, non.

rotko a écrit:

Sur le sujet de la diversité culturelle et du métissage, il y a beaucoup à dire - et à apprendre, car les slogans de coupe du monde, "black blanc beur" font illusion aux seuls naïfs.

D'ailleurs, qui pourrait prendre au sérieux des fans de foot dont les slogans varient suivant les "buts" et les circonstances, avec les provocations et les débilités que l'on sait.

I.

Deux remarques:
Quand l'équipe de France gagne la coupe du monde de football, on s'exclame, ému : c'est la France black blanc beur qui gagne. (mode symbole "on")
Toutes les fois où l'équipe de France perd, alors, c'est la France black blanc beur qui perd ?

Sur le mot même de métissage:
Croisement entre individus appartenant à des races différente (TLF)
D'accord avec Rotko: il y aurait beaucoup à dire, et à réfléchir aussi.

J'aimerais bien que repassent les enregistrements de "double Je", de Pivot. Dans chacune des émissions, il invitait un artiste appartenant à deux cultures.

Est-ce qu'il y a un fil sur ce sujet ? Auteur contemporain représentatif : Zadie Smith, avec son très beau "Sourires de loup"

Tu as carte blanche pour ouvrir le fil, Sphynx, tu le sais bien, ainsi que pour parler de Zadie Smith que je ne connais pas.

Sphynx a écrit:

La diversité des religions, le multi confessionnel, le joli choeur des croyants de tous bords qui "luttent contre la chute des valeurs morales", une chance pour la France ? à mon avis, non.

Les croyants sont loin d'avoir tous les mêmes positions.
Des laïques defendent aussi certaines "valeurs morales".
Tout n'est pas si simple....

A moins que tu résumes "Dieu est dans l'isoloir", que je n'ai pas lu.
J'ai ptet rien compris, mais ce ne serait pas la première fois...

Bien sûr qu'il y a des valeurs morales laïques, et les religions n'ont pas le monopole de la pensée et de la moralité !

La loi de 1905 est une loi de compromis qui a éteint au moins pour une longue periode les difficiles rapports de la société civile avec la religion catholique, tout en lâchant du lest sur l'entretien des leiux de culte. Là dessus j'ai entendu un exposé lumineux de René Remond peu de temps avant sa mort.

On ne parle pas ici, à mon sens de diversité multi-confessionnelle où chacun additionnerait ses interdits et prescriptions au tronc commun, comme dans Candide , mais d'un espace public sur lequel les religions n'empiètraient pas.

Ce qui s'est construit par une longue évolution.

Monique Rannou: oui, je parlais de ce livre, et du grand dada des prêcheurs qui fulminent contre la dépravation des moeurs.
Qu'il y ait de la morale sans religion, évidemment. La Sécurité Sociale, la retraite, sont basées sur la solidarité, et la solidarité ce n'est pas la charité.
Il y a des hommes de foi aussi qui ont oeuvré pour la justice en ce bas-monde. Je pense à Saint-Vincent de Paul, à une partie du clergé d'Amérique du Sud, etc.
Pour en revenir à cet auteur "chrétien de droite", et résumer ma pensée en quelque chose de pas très littéraire, je dirais que toutes les religions prétendent défendre les pauvres, mais qu'à chaque fois que les pauvres sont en passe de relever la tête, comme par hasard, elles se retrouvent du côté de ceux qui tiennent le bâton.
L'église catholique, dans ses hautes sphères comme dans ses associations familiales, est plutôt contente de voir que l'Islam arrive à faire re-pénétrer du religieux là où elle a échoué depuis longtemps.

J'aime le jambon.

Françoise a écrit:

Bienvenue à toi nadine mais j'y pense m r a o on pourrait te confondre avec nadine morano ? Me trompè-je ?ou est ce une illusion ?

Comment as-tu deviné? En fait, Nadine Morano est mon idole. Je vénère sa connerie, ses phrases chocs et ses côtés réac et nauséabond.

Sphynx a écrit:

La diversité des religions, le multi confessionnel, le joli choeur des croyants de tous bords qui "luttent contre la chute des valeurs morales", une chance pour la France ? à mon avis, non.

Dans l'essai de Grimpret que j'ai présenté plus haut, l'auteur parle surtout de diversité culturelle. Mais je connais sa thèse sur le communautarisme, sa position quant à la place que doit avoir la religion dans la société (je compte lire Dieu est dans l'isoloir prochainement), et en tant que laïque invétérée, je désapprouve ses points de vue à ce sujet.
D'ailleurs concernant les discriminations positives, je crois que Grimpret préconise surtout la mise en place de discriminations positives fondées sur des critères ethniques ou religieux, ce que je critique vivement. En revanche, les discriminations positives fondées sur des critères socio-économiques sont certainement bienvenues (Patrick Weil a peut être réussi à me convaincre).

J'ai perdu à deux reprises mon message, j'ai donc fait plus succinct, j'en avais ras le bol...

voici le Dieu est dans l'isoloir dont vous parlez :


L'auteur,
fondateur en l'an 2000 du premier portail catholique français, ChristiCity.com,
qui a écrit La Révolution de Dieu : jeune, catholique et heureux de l'être (Anne Carrière, 2000)

s'interroge sur l'appartenance religieuse, l'identité confessionnelle qui sont actuellement sur le devant de la scène :

Citation :

chaque religion se veut porteuse de revendications, sur la famille, le cadre de vie, le lien social, la culture, l'éducation... Et sur la politique. Quel est le nouveau poids des religions dans l'arène publique ?

Il apporte bien sûr ses propres réponses.

Je ne peux que conseiller l'exposition 1931, les étrangers au temps de l'exposition coloniale, et je renvoie à l'article du monde parce que j'ai vu trop vite une exposition très riche.


Vous y trouverez les cartes de répartition des populations de différentes origines, les pourcentages aux différentes époques., et pas seulement en 1931.

Ce qui frappe surtout, les documents eux-mêmes, les fameux papiers écrits à la main pour entrer en france.

On voit aussi les différentes politiques et attitudes face à l'immigration, et ce recul est instructif.

Photos de manifestations, itineraires personnels, images du départ, l'aspect humain, et non plus seulement chiffré, n'a pas été oublié. Au contraire.

A noter des publicités odieuses, comme celle de l'eau de Javel pour blanchir un enfant noir.


"1931, les étrangers au temps de l'Exposition coloniale." Jusqu'au 7 septembre. Cité nationale de l'histoire de l'immigration, 293, avenue Daumesnil, Paris-12e

un aperçu de l'exposition et le calendrier des conférences de juin, et du cycle de films sur deux thématiques

: « Jean Renoir, cinéaste des années 1930 » et « Les cinéastes étrangers en France »

- La bandera, Julien Duvivier (France, 1935, NB, 100 min)
Vendredi 4 juillet - sous réserve
Avec : Jean Gabin, Annabella, Robert Le Vigan, Pierre Renoir
- Toni, Jean Renoir (France – 1934 –NB), © Gaumont
Samedi 5 juillet
Avec Charles Blavette, Jenny Hélia, Celia Montlavan. Toni est considéré comme le premier film de fiction abordant la question de l’immigration.
- L’âge d’or, Luis Buñuel, (France – 1930 – NB - 67 min), © Centre Georges Pompidou
Dimanche 6 juillet - sous réserve
Avec : Gaston Modot, Lya lys, Lionel Salem, Pierre Prévert
- Mauvaise graine, Billy Wilder, (France – 1934 – NB - 70 min) © Lobster Films
Dimanche 6 juillet
Avec : Danielle Darrieux, Pierre Mingand, Raymond Galle, Gaby Heritier
Le premier film du célèbre réalisateur de "Certains l'aiment chaud".
Les films sont projetés dans l'auditorium du Palais.

rotko a écrit:

A noter des publicités odieuses, comme celle de l'eau de Javel pour blanchir un enfant noir.

Mais qui les percevait comme odieuses à cette époque ? Les enfants lisaient les albums de Benjamin Rabier, créateur de La Vache qui rit.
Dans Le fond du sac, il y a une histoire dont le titre est Civilisation

Je cite d'après Michel Tournier, Vertes lectures, Pour saluer Gédéon le petit Canard.

Accrochez vous, âmes sensibles s'abstenir.

Les deux personnages en scène sont un Nègre en costume de clown et un Blanc botté et coiffé d'un casque colonial. " je vais te civiliser", dit le Blanc. D'abord, tu vas cirer mes bottes, ensuite tu vas me porter sur ton dos. Puis tu vas chasser les mouches pendant que je mange. Enfin, tu vas recevoir cinquante coups de bâton." Et il s'en va en fumant son cigare et en laissant le malheureux Nègre saignant et loqueteux. Publié en 1921, alors que la mission civilisatrice de la France ne faisait de doute pour personne....

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Il ya dans l'exposition actuellement porte dorée des affiches de l'époque dénonçant ces hypocrisies officielles. Tout lemonde n'était pas abusé et les surrealistes, tres actifs dans la denonciation.

pour le blanchiment, jim thompson dans vaurien raconte une histoire semblable qu'il fit essayer à de jeunes noirs.

La Condition noire de Pap Ndiaye - éd. Calmann-Lévy

En france on parle beaucoup plus des noirs americains que des noirs français, c'est déjà ce que disait L.G Damas

Pap Ndiaye :

Citation :

"Etre noir n'est ni une essence ni une culture, mais le produit d'un rapport social: il y a des Noirs parce qu'on les considère comme tels."

tout un article dans rue 89

Citation :

Cela fait maintenant de longues années que je souhaite présenter une série de textes courts qui seraient des instantanés, des tranches de vie puisées dans ce que personne n'ose encore appeler la France noire.

Il y a des Noirs en France. La littérature de ce pays n'en parle pas vraiment, alors que les montrer c'est les rapprocher des autres. Je crois que nous en avons besoin, surtout en ce moment.

Léonora Miano Afropean Soul et autres nouvelles, à paraître le 5 juin 2008 aux éditions Flammarion.

Je me demande si ça ne me vexerait pas, si j'étais un écrivain français, de me retrouver dans un fil "écrivains de la France noire".

Si on est anglais classé dans les écrivains anglais, ok. Si on a 20 ans, on sera classé dans "les jeunes écrivains anglais contemporains", ok.

Pour les écrivains noirs américains, certains s'inscrivent dans des courants, dans des écoles, donc ils ont une spécificité littéraire. On la voit, on la lit.

Qu'est-ce qu'ils ont en commun de spécial dans leur écriture, les écrivains français noirs ?

En relisant, je me rends compte que j'ai répondu à côté de la plaque, mais dans le même esprit, je n'aime pas les mots de "France noire". Je cite Gaston Kelman (je suis noir et je n'aime pas le manioc) :

Pourquoi la communauté noire est-elle moins visible que la communauté musulmane ou la communauté juive par exemple ?
Gaston Kelman Parce que le Noir n'a pas encore trouvé sa place. Parce qu'il n'a pas encore su la conquérir, parce qu'il croit qu'on va la lui servir. Parce que, pour les personnes qui ont encore des mentalités coloniales, le Noir est un grand enfant et l'on n'en parle pas. Aujourd'hui, la jeunesse noire est la plus dynamique de France, en football, ils sont les meilleurs, dans la musique, dans la mode (Dia collection, Koné) ils font mieux que tous les autres. Dans le journalisme, ils animent des tonnes de magazines et de sites internet. Même dans les études universitaires, ils sont au top. Et nous les adultes, nous les présentons comme des ratés. Quand on leur a ouvert des espaces (musique, sport) : ils ont été les meilleurs, quand on leur a fermé les portes (journalisme) : ils ont créé. A nous, les adultes, de les rassurer et nous les traitons comme des casseurs quand c'est une infime minorité qui casse. Et nous, les parents africains, nous leur disons qu'ils ne sont pas chez eux. Comment voulez-vous qu'ils y comprennent quelque chose ! Alors, je leur dis, les enfants, vous êtes bons et je suis avec vous pour vous aider à sortir des angoisses négroportées.

Le reste de l'interview ici : http://www.linternaute.com/sortir/auteurs/gaston-kelman/gaston-kelman.shtml

Sphynx a écrit:

Je me demande si ça ne me vexerait pas, si j'étais un écrivain français, de me retrouver dans un fil "écrivains de la France noire".

Si on est anglais classé dans les écrivains anglais, ok. Si on a 20 ans, on sera classé dans "les jeunes écrivains anglais contemporains", ok.

je revois pointer un problème de classement des auteurs sur GDS* : on a opté pour l'origine (afrique) et non pour la langue (ecrivain francophone), avec quelques irrégularités d'ailleurs, pour des raisons pratiques, et non pour des critères culturels.

Ceci dit, le fait d'être noir, est-il une "qualité essentielle"(la formule prend de la vigueur!) ? ou une identité revendiquée ?

Il y a beaucoup à dire. Je renvoie au fil Leonora MIANO qui aborde le thème, mais elle n'est pas la première soliste.

J'ai mis une partie de l'entretien en"spoiler" pour éviter la tartine indigeste.

je n'ai pas lu"je suis noir et je n'aime pas le manioc"

C'est là dessus que je bute: "Il y a des Noirs en France. La littérature de ce pays n'en parle pas vraiment"

On dit "la littérature" comme on dit "les médias" "la classe politique" "le pouvoir".

"la littérature" serait raciste ?