Pierre Sylvain, Julien Letrouvé colporteur

Les éditions verdier présentent sur cette page l'auteur, Pierre Sylvain et donnent un large extrait de son roman.Julien Letrouvé colporteur.



vous pouvez l'écouter ici en podcast.

A la suite d'une veillée, séance de lecture publique, l"enfant voit sa voction : il sera colporteur de livres. Mais en ces années 1791-1792, il se retrouve en pleine guerre, notamment à Valmy.

le matricule des anges :

Citation :

Dans une langue somptueuse, Pierre Silvain porte la littérature à la lisière de la bataille de Valmy. Et transforme un analphabète en personnage rimbaldien.

Le magazine littéraire :

Citation :

Pierre Silvain écrit depuis près de cinquante ans. Son nouveau livre, Julien Letrouvé, colporteur, est une manière de chef-d’œuvre. Mais pourquoi n’a-t-on pas lu Pierre Silvain plutôt ?

chez Verdier.

Ce livre est une chronique, elle parle de l’amour des livres, et des récits qu’ils transmettent.

Julien dont le nom même indique la provenance, ou plutôt l’origine incertaine, vit heureux autour des fileuses dans une pièce secrète où elles aiment à se raconter et écouter des histoires. Paradis de l’enfance qu’il doit quitter à la puberté.

L’amour des livres perdus le pousse alors à devenir colporteur, portant avec une sangle de cuir, la précieuse boite des livres bleus qu’il promène à travers la campagne.

L’intérêt pour le personnage pousse l’auteur à devenir conteur : on entend les aventures de Julien, mais aussi d’autres histoires comme celles qui furent racontées et écoutées dans les chaumières : l’époque s’y prête, en 1792, avec une révolution bien enclenchée, qu’on sent passer à la vitesse supérieure.

Pierre Sylvain, Julien Letrouvé, colporteur.

On tend l’oreille pour écouter les secrets, le livre en renferme plusieurs, et les sensations perçues par ce voyageur insolite dans une époque troublée, au point de pénétrer ses rêveries, voire ses fantasmes intimes :

Citation :

Ce ne fut pas la vue de la clairière qu’il garda derrière ses paupières closes […]

Des personnages entraient dans [son] champ de vision, […] . Tous, hommes et femmes, portaient un vêtement noir, manteau ou redingote, par quoi semblait se signaler leur appartenance à une confrérie, à une société secrète […] Aucune des voix ne se distinguait des autres, bien qu’elle prononçât les mots, les phrases d’un livre différent.

Si toutes se ressemblaient par la même inlassable psalmodie qui montait des bouches et se perdait avec le nuage blanc des haleines à travers l’air gelé, c’était parce qu’elles ne s’adressaient pour le charmer ou le troubler, tirer de lui des pleurs ou de la joie, à personne d’autre qu’au liseur retranché dans sa lecture, comme si lui seul existait[…].

Les voix, les liseurs se retirèrent dans les ténèbres. Julien Letrouvé rouvrit les yeux.

Inutile de dire, après cet extrait, que la langue est soignée, l’écriture travaillée, et parfaite.

Pris par le récit, on voudrait aller plus vite : l’écriture retient notre impétuosité, contient notre impatience, pour montrer que le raconteur d’histoire tient le lecteur dans ses filets - captif volontaire et heureux comme Fabrice Del Dongo dans sa prison.

Un très beau livre.

L’auteur n’en est pas à son coup d’essai, et on trouve à son nom vingt à vingt cinq titres, romans et essais, chez différents éditeurs.

Dans ce récit dédié à Lionel Bourg, autre écrivain de chez Verdier, à la langue impeccable.

Il y a complicité de fait entre le conteur et le lecteur :

Julien Letrouvé ne sait pas toujours qui il rencontre sur son itinéraire, mais des indices mettent le lecteur sur la voie, àl'insu du protagoniste.

Le conteur parle parfois par-dessus la tête de son acteur, avec des références qui ne sont pas d'époque :

il mentionne Fabrice del Dongo, voire un amour de Swann.
Un petit astérique au mot squat* sert de clin d'oeil : on parle des réalités de 1792 avec un terme que Letrouvé et ses contemporains ignoraient.

Petites malices de lecture

Livre totalement illisible pour moi : des phrases tellement longues, qu'arrivée au bout, je ne sais plus ce qui a été écrit au début ; des syntaxes très particulières et difficilement compréhensibles :

Citation :

(je ne mets pas le début de cette phrase qui commence 9 lignes plus haut) :

"....eut-il le sentiment de voir surgir des ténèbres d'incompréhension qui la lui avaient cachée la face insoupçonnée d'un jeune homme à la volonté duquel il se prit, sidéré, à répondre d'un secouement de tête, en signe d'approbation."

J'ai relu plusieurs fois plusieurs pages, pensant que la fatigue m'empêchait de me concentrer ; mais non, je bute vraiment sur la compréhension des lignes écrites. Je ne pourrais que suggérer à l'auteur d'utiliser les ";", à défaut de phrases plus courtes pour rendre sa prose abordable.

katie a écrit:

"....eut-il le sentiment de voir surgir des ténèbres d'incompréhension qui la lui avaient cachée la face insoupçonnée d'un jeune homme à la volonté duquel il se prit, sidéré, à répondre d'un secouement de tête, en signe d'approbation."

L'usage des PNEI (pronoms non explicitement identifiés ) est mortel !

j'ai trouvé ce défaut chez benotman sans savoir si l'auteur ou l'editeur en étaient responsables, car il y avait d'autres "coquilles".

un passage du roman où les phrases ne sont pas trop longues :

Citation :

Julien Letrouvé avait approché sa boîte, il en retira le couvercle doublé d’un drap fin couleur de sable, comme celui qui en tapissait le fond.
Il dit résolument à M. Garnier que ceux des livres qu’il tenait à emporter étaient, sans qu’il y eût d’ordre de préférence dans son énumération, L’Histoire de Fortunatus, Mélusine, La Patience de Grisélidis, Gracieuse et Tersinet, La Complainte du Juif errant ainsi que Till l’Espiègle et La Princesse de Clérac, par Monseigneur de Dalbour.
Il prendrait aussi La Farce de Maître Pathelin, La Jalousie du Barbouillé et la petite brochure où il y avait l’éloge funèbre du bedeau picard Michel Morin qui fut si grand carillonneur en son temps.
Après une hésitation, il ajouta très vite qu’il avait choisi, enfin, La Forêt des merveilles. En énonçant ce dernier titre, il désigna un livre à l’écart, comme délaissé à un bout de la table.
M. Garnier eut une expression de vif étonnement et finit par dire qu’il n’y avait pas d’ouvrage de ce nom parmi ses publications, non plus à sa connaissance que dans celles de ses confrères de cette ville ou d’ailleurs.

Cliquer sur la présentation de pierre sylvain et de son roman Julien Letrouvé.

De nombreuses critiques suivent cette présentation (Livres Hebdo, le nouvel observateur, la quinzaine littéraire etc...)

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Attendons d'autres avis.

On se rejoint bientôt sur Qiu Xialong