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| | Sabine Sicaud | |
| | Auteur | Message |
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plume pilier
Nombre de messages : 117 Localisation : nord Date d'inscription : 10/10/2007
| Sujet: Sabine Sicaud Lun 28 Jan 2008, 07:36 | |
| " Parce que tu as froid ce soir, ne nie pas le soleil" Ainsi s'exprimait Sabine Sicaud quelques semaines avant de disparaître. Née en 1913, elle meurt en 1938, ce qui nous dit la briéveté de sa vie et de son oeuvre poétique Elle a écrit des poèmes bouleversants sur sa maladie et sa souffrance mais aussi sur son amour de la vie avec une justesse de ton et beaucoup de sincérité et de fraîcheur. Elle est remarquée à l'âge de onze ans et elle symbolise une nouvelle vision poétique pour les poètes de son époque. A 10 ans ses poèmes avait déjà une telle maîtrise que certains poètes de son époque, dont Anna de Noailles, et deux écrivains reconnus : Marcel Prévost et Jean Richepin pensèrent à une supercherie à la reception de quelques uns de ses textes, destinés à un concours de poésie national. Marcel prévost, intrigué; l'invita avec sa mère dans sa propriété et au cours d'une promenade il lui demanda de lui dédier un poème. Celui qu'elle écrivit dépassait les autres , il avait affaire non pas à une petite fille extrément douée mais à un poète déjà majeur avec une maturité poétique surprenante, malgré son jeune âge. "On l'appellait la petite elfe et elle en avait la fragilité" une petite elfe au destin tragique Aucune de ses oeuvres n'est publiée et elle n'apparaît dans aucune des anthologies les plus importantes Seul un professeur d'une université de Californie a permis , en recueillant les témoignages de la famille de faire revivre cette merveilleuse poétesse . Ne me parle pas d'absence, toi qui ne sais pas.
Mets seulement ta joue contre la mienne.
As tu seulement interrogé la porte qui doit s'ouvrir pour le retour
et desespéré...?
As tu jamais, au petit jour, songé qu'on pourrait
ne plus jamais se revoir peut-être et imaginé?
Serre moi plus fort.
Nos deux ombres séparées que deviendraient elles ?
Pour en savoir plus et lire d'autres poèmes:
http://pagesperso-orange.fr/chemin/sabine-sicaud.htm
Le rêve inachevé (Sabine Sicaud) Par Odile Ayral-Clause Les dossiers d'Aquitaine
Dernière édition par le Lun 28 Jan 2008, 12:06, édité 2 fois | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Sabine Sicaud Lun 28 Jan 2008, 08:53 | |
| Merci Plume d'ouvrir les volets sur cette jeune poétesse au tragique destin. - Citation :
- Le chemin creux
Le vieux chemin creusé d'ornières ? Il a trop plu. Le vieux chemin de la Carrière, Celui du vieux moulin qui ne moud plus, Le chemin du Seigneur qui n'a plus de château, Le chemin du Bourreau, Le chemin de la malle-poste, Et ceux qui les croisaient, tous les chemins herbus, Tous les chemins pleins d'eau, Tous les chemins perdus... Entre les ronces hautes, Les prunelliers, la douce-amère, les bryones, Le vert était celui des grottes et le jaune Celui de la mélancolie. Même le gel craquant sous le pas des brebis Y devient triste avant la nuit tombée. Les chemins creux, la pluie, Le givre gris, Le dernier scarabée...
Prenons la route neuve Qui sur un pont solide et neuf passe le fleuve. D'autres poèmes sur le site ci-dessus. | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: amadak por le poème de SabineSicaud Mar 29 Jan 2008, 10:13 | |
| très beau poème´´etrange pour sa jeunesse et émouvant merci amadak | |
| | | dp. pilier
Nombre de messages : 327 Date d'inscription : 05/08/2011
| Sujet: Re: Sabine Sicaud Lun 03 Sep 2012, 19:34 | |
| Douleur, je vous déteste
L'Honneur de souffrir ANNA DE NOAILLES.
Douleur, je vous déteste ! Ah ! que je vous déteste ! Souffrance, je vous hais, je vous crains, j'ai l'horreur De votre guet sournois, de ce frisson qui reste Derrière vous, dans la chair, dans le coeur...
Derrière vous, parfois vous précédant, J'ai senti cette chose inexprimable, affreuse : Une bête invisible aux minuscules dents Qui vient comme la taupe et fouille et mord et creuse Dans la belle santé confiante - pendant Que l'air est bleu, le soleil calme, l'eau si fraîche !
Ah ! " l'Honneur de souffrir " ?... Souffrance aux lèvres sèches, Souffrance laide, quoi qu'on dise, quel que soit Votre déguisement - Souffrance Foudroyante ou tenace ou les deux à la fois -
Moi je vous vois comme un péché, comme une offense A l'allègre douceur de vivre, d'être sain Parmi des fruits luisants, des feuilles vertes, Des jardins faisant signe aux fenêtres ouvertes...
De gais canards courent vers les bassins, Des pigeons nagent sur la ville, fous d'espace. Nager, courir, lutter avec le vent qui passe, N'est-ce donc pas mon droit puisque la vie est là Si simple en apparence... en apparence !
Faut-il être ces corps vaincus, ces esprits las, Parce qu'on vous rencontre un jour, Souffrance, Ou croire à cet Honneur de vous appartenir Et dire qu'il est grand, peut-être, de souffrir ?
Grand ? Qui donc en est sûr et que m'importe ! Que m'importe le nom du mal, grand ou petit, Si je n'ai plus en moi, candide et forte, La Joie au clair visage ? Il s'est menti, Il se ment à lui-même, le poète Qui, pour vous ennoblir, vous chante... Je vous hais.
Vous êtes lâche, injuste, criminelle, prête Aux pires trahisons ! Je sais Que vous serez mon ennemie infatigable Désormais... Désormais, puisqu'il ne se peut pas Que le plus tendre parc embaumé de lilas, Le plus secret chemin d'herbe folle ou de sable, Permettent de vous fuir ou de vous oublier !
Chère ignorance en petit tablier, Ignorance aux pieds nus, aux bras nus, tête nue A travers les saisons, ignorance ingénue Dont le rire tintait si haut. Mon Ignorance, Celle d'Avant, quand vous m'étiez une inconnue, Qu'en a-t-on fait, qu'en faites-vous, vieille Souffrance ?
Vous pardonner cela qui me change le monde ? Je vous hais trop ! Je vous hais trop d'avoir tué Cette petite fille blonde Que je vois comme au fond d'un miroir embué... Une Autre est là, pâle, si différente !
Je ne peux pas, je ne veux pas m'habituer A vous savoir entre nous deux, toujours présente, Sinistre Carabosse à qui les jeunes fées Opposent vainement des Pouvoirs secourables !
Il était une fois... Il était une fois - pauvres voix étouffées ! Qui les ranimera, qui me rendra la voix De cette Source, fée entre toutes les fées, Où tous les maux sont guérissables ?
in Les Poèmes de Sabine Sicaud, Paris, Stock, 1958 | |
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| | | | Sabine Sicaud | |
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