Marguerite Duras II

J'ai fini par lire La Douleur cette année et... comme Marie le disait si bien :

Citation :

J'ai été époustouflée! J'ai bu ce livre comme on boit un truc amer dont on veut se débarrasser de l'aigreur vite fait!
Quel cri! Quelle douleur, quelle puissante émotion ! je n'en reviens pas.
Je crois qu'après ce livre, les autres de Marguerite Duras, vont me paraître fades, c'est ma crainte. Mais en attendant j'ai passé un moment de très grande émotion avec ces récits. Phrases courtes, tranchantes bref! Voilà! j'en reste très surprise: les mots claquent, les phrases ne se croisent pas, ne se délient pas. Chacune est un cri et nous transperce.
Voilà, merci Madame Duras.

Je ne sais pas si je m'en suis tout à fait remise. Et je ne conseillerais qu'une chose, c'est de lire L'espèce humaine de Robert Antelme en prélude. C'est dur, ca arrache les tripes tout ça, mais l'éclairage offert la période est tout simplement monumental.

Je ne sais pas si cela me réconciliera avec Marguerite Duras, je ne suis pas sûre d'avoir envie de lire autre chose d'elle... pour l'instant en tout cas.

En 1957, René Clément. avec Anthony Perkins et Silvana Mangano, adapte un barrage contre le pacifique une production d’origine Américaine et Italienne.



le Cambodgien Rithy Panh assure la nouvelle réalisation du film



réalisation : Rithy Panh
scénario : Michel Fessler et Rithy Panh d’après l’œuvre de Marguerite Duras parue aux Editions Gallimard
casting : Isabelle Huppert, Gaspard Ulliel, Astrid Bergès-Frisbey, Randal Douc et Duong Vanthon

on verra avec plaisir le film.
Cliquez sur rithy panh récompensé pour son adaptation du roman de Duras..

l'Amante anglaise

est jouée actuellement au théâtre de la Madeleine à Paris.

Le Monde explique :

Citation :

Au commencement, il y a l'histoire d'amélie rabilloux. En 1949, cette femme a tué son mari, puis elle l'a découpé en morceaux, qu'elle a déposés dans divers endroits de Savigny-sur-Orge (Essonnne), où elle habitait. Amélie Rabilloux a avoué dès qu'elle a été arrêtée. au cours de son procès,[...] elle n'est pas arrivée à dire pourquoi elle avait dépecé le cadavre.

Cet article a mis Marguerite duras sur la piste de L'Amante anglaise. elle a d'abord écrit un roman du même nom, (paru en 1967), puis une pièce, le théâtre de L'Amante anglaise

tout l'article.

Citation :

Marguerite Duras retient le meurtre inexpliqué par son auteure, qu'elle appelle Claire Lannes. Cette femme n'a pas tué son mari, mais sa cousine sourde et muette, Marie-Tthérèse Bousquet, qui vivait chez elle.

De cette cousine, seul le corps dépecé a été retrouvé, le long de rails de chemin de fer. Claire Lannes refuse de dire ce qu'elle a fait de la tête. Elle est interrogée par un homme qui n'est ni un magistrat, ni un psychanalyste, ni un avocat. Quelqu'un qui voudrait savoir. Marguerite duras sans doute. ou chacun d'entre nous.

je ne retrouve pas le billet d'Amadak, déçue d'avoir acheté ce livre.

Je n'ai ni lu le livre ni vu la pièce.

Je me dis quand même (pur préjugé sans doute) que Marguerite Duras avait parfois de curieuses obsessions pour les faits divers - qu'elle arrangeait à sa sauce.

L’Amante Anglaise.
Un court roman , qui m’a déçue. Inspiré sur un fait divers, comme bien d’autres auteurs l’on fait ; Je me souviens de Flaubert et Madame Bovary´
Camus et « Le malentendu », mais là il y avait une histoire qui séduisait le lecteur, tandis que ce livre n’arrive pas à intéresser dès le début. D’abord le titre trompeur ; « L’amante anglaise », on s’attend à un récit d’amour. Non, il s’agit d’une plante que la protagoniste cultive dans son jardin et elle prononce mal, c’est « la menthe anglaise ». Un coup de génie qui n’a rien a voir avec le roman.
Histoire d’un crime, sans raison et sans réponse. On ne comprend pas la motivation ni le sens. L’auteur n’explique rien et j’avoue avec pudeur que je ne l’ai pas fini, Qui suis-je pour critiquer Marguerite Duras, dont j’avais lu de très bons livres, « l’Amant », l’amant de la Chine, « barrage contre le Pacifique » et vu de bons films. J’ai peut-être tort, d’autres lecteurs seront d’un autre avis, mais pour moi le livre est décevant
Moi j’attendais un livre meilleur de Marguerite Duras.

une série de rediffusions DURAS sur france culture

émission du lundi 3 août 2009
Avec Duras (1/5). L’Amante

Citation :

09:06 > AVEC DURAS / Archives
L'Amante (Archives) 1/5

le site

J'ai beaucoup apprécié le style de Marguerite Duras que je ne saurais décrire.
Un tout petit livre est remarquable dans la façon où il traite de la difficulté de communication entre un homme et une femme.
"La maladie de la mort" que j'avais lu en Editions de Minuit.
C'est l'homme qui porte la mort, une absence de verbe ou d'écoute de l'autre.
A travers ce texte on entend un écho de l'enseignement d'un Krishnamurti mais avec un certain désespoir quant à l'aptitude du mâle à entendre...Il a du mal à entendre, pire à s'émouvoir.

D'une façon plus optimiste pour contrebalancer cette lecture, il y a l'essai d'Elisabeth Badinter "XY" qui laisse une place possible au sexe masculin, il est vrai fort nouvelle pour lui...

[b]

Vietnam Song, par Gaetane et Emeline Belliot, chez Atlantica.

Leur amour des livres de Duras les a poussées à retrouver ses traces, 90 ans après. Les voilà donc parties au Vietnam, munies de l’amant, de l’amant de la chine du Nord, d’Eden cinéma et de barrage contre le Pacifique, l’une écrivant ses impressions, l’autre croquant les silhouettes et restituant couleurs et atmosphères.

Elles ont fait des expositions et réalisé un carnet de voyage, Vietnam Song qui allie le plaisir littéraire et celui du voyage. Récompensé à juste titre à la biennale du carnet de voyage de Clermont-Ferrand.

Les illustrations résultent d’un travail graphique fait de plusieurs strates : sur un support, photo ou croquis, s’ajoutent des dessins et des couleurs, de même qu’ à la lecture du livre s’additionnent les impressions du lecteur, et qu’au récit de la Duras se surimposent les couches du temps et leurs découvertes.

J’ai assisté à leur causerie : sympathiques, talentueuses et complémentaires, elles transmettent leur plaisir du texte et des images. Bravo !

Je n'ai pour l'instant lu que la première des cinq parties de Hiroshima mon amour. J'aime beaucoup l'écriture de Duras dans cette oeuvre, elle est très poétique, mais vraiment je ne vois pas comment ça a pu donner un film. Ca doit être ennuyeux à mourir... Et vu ce qu'a dit Marie, ça semble le confirmer lol

Citation :

Elle

... Je te rencontre.
Je me souviens de toi.
Qui es-tu ?
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
Comment me serais-je doutée que cette ville était faite à la taille de l'amour ?
Comment me serais-je doutée que tu étais fait à la taille de mon corps même ?
Tu me plais. Quel évènement. Tu me plais.
Quelle lenteur tout à coup.
Quelle douceur.
Tu ne peux pas savoir.
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
Tu me tues.
Tu me fais du bien.
J'ai le temps.
Je t'en prie.
Dévore-moi.
Déforme-moi jusqu'à la laideur.
Pourquoi pas ?
Pourquoi pas toi dans cette ville et dans cette nuit pareille aux autres au point de s'y méprendre ?
Je t'en prie...

Conclusion : j'aime !
Je le recommande à ceux qui veulent découvrir Duras, d'autant plus que c'est très court.
Par contre, le film, je m'en passerai.

Resnais est un génie absolu en revanche je ne peux pas supporter Duras, je trouve ça creux, prétentieux et insupportable
Et c'est bien a cause de son texte que je n'arrive pas à voir Hiroshima mon amour, et pourtant le début du film avec les images d'hiroshima est un immense moment de cinéma.

non me tapez pas s'il vous plait

Salut a tous !

Je suis en plein milieu d'Emily M., je trouve cet ouvrage assez fascinant.

Elle arrive a photographier l'instant dans son immensite, elle brode derriere le sentiment, et puis ca metaphore un max, tout le temps, de facon assez geniale je trouve. J'aime sa facon d'observer.

Belle reflexion sur l'amour, sur l'ecriture, sur le temps aussi. Je le finirai certainement cette nuit ou demain. Je pense que je le relirai de temps en temps, c'est un livre à tiroirs, il y a au moins deux niveaux de lecture, et bien souvent le mystere de ses phrases, l'incomprehension, le questionnement qu'elles provoquent en nous est passionnant.

Bref, ca me plait bien, en plus j'aime bien cette édition, Les éditions de minuit, ecrit en gros, pages agreables au toucher, couverture sobre, ca rocks, quoi !

Et puis, c'est court, hihi, ca me fait moins peur ^^

En tous cas je me retrouve bien dans cet univers jusque-la, j'en suis assez satisfait. J'aime bien son style. Sa purete.

See you soon !

PS : concernant Hiroshima mon amour, je n'ai vu que le film dont je me souviens assez mal, la classe avait evidemment détesté, mais ces gens-là etaient des cretins, alors j'ai certainement moins deteste qu'eux...effectivement, je pense me procurer le bouquin, les premieres lignes sont vraiment alléchantes.

Belle chronique, merci Drella. Comme toi je suis sensible au confort de lecture, y compris en la force des récits courts qui ne diluent pas l'impression dans le temps. A chaque oeuvre son mode de lecture, si on tarde sur une histoire qui doit être avalée d'un trait - ou à grandes gorgées, on passe à côté.

J'ai dû faire partie des crétins désarçonnés par Hiroshima mon amour. Sans une préparation minimale, le texte déroute, et je me souviens d'une agrégée qui en sortant répétait à loisir: "mais pourquoi Nevers, pourquoi Nevers ?"

Faudra que je revoie aussi le film d'Alain Resnais , ou que je le relise (chez Folio), pour répondre à sa question (sans doute une fausse question )

moi aussi j'ai vu le film et rien compris, tandis que que l'Amant, livre et film m'ont fascinée.

Gilles Philippe, qui supervise laparution de Duras dans la Pleiade, parle de l'auteur.

Citation :

Tout Duras dans la Pléiade, c’est dire que tout Duras est intéressant, ce qui ne veut pas dire que tout Duras est de qualité. Cela signifie qu’elle fait partie de nos mémoires.

Citation :

Son écriture évolue en parallèle aux écritures de sa génération en France. Elle n’est pas une créatrice de formes ou elle est co-créatrice; elle participe à une évolution globale. Mais au début son rôle est limité, à l’image de sa place dans le champ littéraire. Vers la fin, son statut bascule et, du coup, c’est elle qui va donner les impulsions.

Elle est lue par tous; beaucoup de jeunes romanciers se réclament d’elle. Des choses qu’on va trouver ensuite massivement – un certain travail de la phrase, ou même la narration à la deuxième personne – sont là, non pas parce qu’elle les a créées, mais parce qu’elle leur a donné une impulsion très forte.

l'article du temps.