Simone de Beauvoir

Je crois, Moon, que tu liras ce livre avec bonheur et intérêt jusqu’au bout. As-tu lu celui qui le précède : Les mémoires d’une jeune fille rangée ? Il a véritablement marqué une époque mais il va bien au-delà, à mon avis.
J’ai beaucoup aimé les œuvres de S. De Beauvoir qu’à une période de ma vie j’ai enchaîné les uns après les autres. Je me rappelle avoir été frappée par une impression de facilité dans l’écriture, par sa justesse et sa précision toutes les fois qu’elle décrit quelqu’un ou quelque chose. J’ai souvent été frappée, comme toi Moon, de constater que ce qu’elle écrivait rencontrait un écho très personnel en moi, les mêmes interrogations, les mêmes doutes, sans doute parce que finalement elle aborde des thèmes universels : l’amour, la liberté, la solitude, la mort, le désir que nous avons de mener notre vie comme nous l’entendons. Pourtant mes réponses n'étaient pas forcément les siennes, tant s'en faut !
Il m’est arrivé de relire plusieurs de ses livres et, chaque fois, j’y remarque des aspects qui ne m’étaient pas encore apparus. Non, ce qu’elle a écrit ne se démode pas, parfois même je crois que cela prend une résonance étonnament moderne.

et que dire de" la femme rompue," trois histoires de femmes malheureuses, par leur propre fautes, sans se rendre compte qu'elles arriveraient à la débacle de leur vie. Et j'ai un autre ,incroyable une sorte de science-fiction avant la lettre :
"Tous les hommes sont mortels" Elle rencontre un homme qui dit être né au XIIIème siècle, certains le prennent pour un fou, et ce n'est pas le cas, il raconte son histoire depuis cette époque, en Italie ou ilest un illusre personnage, un jour en 1848 ,il s'est endormi dans un bois et y est resté soixante ans, puis trente ans dans un asile, il avait bu très jeune une boisson qui l'avait rendu immortel. Il conserve sa jeunesse et beauté, la protagoniste croit tout ce qu'il dit et l'aime, mais le problème à lui est de pouivoir mourir puisque sauf lui, tous les hommes sont mortels.

un très bon livre, je devrai le relire, je l'ai en français et en espagnol, les deux versions excellentes , mais 520 pages, je le laisse pour plus tard.

Elle rencontre un homme qui dit être né au XIIIème siècle, certains le prennent pour un fou, et ce n'est pas le cas, il raconte son histoire depuis cette époque, en Italie ou il est un illusre personnage, un jour en 1848 ,il s'est endormi dans un bois et y est resté soixante ans, puis trente ans dans un asile, il avait bu très jeune une boisson qui l'avait rendu immortel. Il conserve sa jeunesse et beauté, la protagoniste croit tout ce qu'il dit et l'aime,

mais c'est l'histoire du comte de Saint-Germain ! un charlatan dont parle Casanova dans ses Mémoires, et qui a trouvé des successeurs ensuite

Alors Simone de Beauvoir s'est inspiré de cette histoire? n'importe elle a écrit un beau livre, surtout pour les ignorants , comme moi, qui ne connaissent pas "les mémoires de Casanova"

Memoires d'une jeune fille rangée..

J'ai ouvert depuis peu ce livre délaissé depuis des années, une vieille édition jaunie, dont les pages n'étaient pas coupées...j'ai eu envie de l'ouvrir après avoir écouté cet été quelques bonnes émissions sur Sartre et Beauvoir.. mon jugement est maintenant plus nuancé sur ses déviances ...enfin... ce que je considère comme des déviances! Sa relation au père notamment..enfin, on le sait, on porte tous notre enfance....

Avec cet ouvrage, Irène Frain déboulonne complètement le mythe ''Simone de Beauvoir''. A travers une étude de ses lettres et carnets, Frain montre que la féministe a, durant son parcours amoureux avec l'américain Nelson Algren, souvent mis de côté ses grands principes, et nous la voilà présentée en une femme commune qui ne rechigne pas à passer la serpillère, à concocter des plats à son cher et tendre en attendant son retour.

Des photos et des docs d'archives viennent illustrer le texte.

Intéressant sans doute

voudrais-tu faire une copie de ce post sur le sujet des biographies ?

Tiens, c'est curieux, puisque beaucoup au contraire la mettent sur le devant de la scène, comme une femme à qui Sartre et d'autres auraient injustement fait de l'ombre.

J'ecoute ce qu'on dit sur elle, ne la connaissant pas.

Oui, Nat, sans problème, mais ce n'est pas une biographie à proprement parler, un simple retour sur un passage de savie: sa folle histoire d'amour avec Algren (une bio partielle alors).

Oui, on entend beaucoup de choses, parmi elles, que Sartre a pris ses distances avec Camus non pas pour des divergences de fond intellectuelles, mais à cause de Beauvoir. Celle-ci ne se serait pas remise d'avoir été rejetée par l'auteur de La Peste, qui n'aurait pas cédé à ses nombreuses avances. Elle l'aurait en outre taxé de ''macho'' sans discontinuer et un malaise aurait dès lors régné à chacune de leur rencontre.

A noter, j'utilise bien le conditionnel passé: difficile de savoir si c'est vrai ou faux (et cela a peu d'intérêts).

Je la connais vaguement pour avoir lu Le deuxième Sexe. Le 1er tome est assez indigeste avec de nombreuses comparaisons entre l'organisme de différents animaux femelles et celui de la femme. Elle y dresse aussi des portraits très négatifs de plusieurs écrivains, dont Montherlant pour son oeuvre Les jeunes filles, oeuvre que j'ai lue et où le second degré n'a pas été pris en compte par Beauvoir dans sa critique.

Dans le tome 2, elle présente l'amour comme le moyen le plus sûr de renoncer à sa liberté: c'est alors un principe de mauvaise foi qui serait sous-jacent aux motivations féminines (et un principe de toute puissance et domination, pour les motivations masculines). C'est là que la lecture de Frain pourrait être intéressante, pour relever d'éventuelles contradictions.

J'ai été d'accord avec certains points (plusieurs même!), mais globalement je n'ai pu me rallier à l'ensemble des thèses exposées: j'en suis arrivée à la conclusion que je ne suis pas ''féministe''

Le tout serait de savoir si elle a annoncé une vision "feministe" ou si elle l'incarne encore actuellement...