Jack Kerouac

Oui, j'ai testé sur google, je n'ai trouvé qu'une seule peinture : "Old Angel Midnigth". Ci-contre.
Ma prof m'a parlé d'une sorte de spasme ou de tic qu'il avait quand il prenait des drogues et qui se traduisait sur ses toiles par un "gribouillis" très très très intéressant.
J'aimerais bien voir ça !
voilà.

ps : J'ai commencé à lire Sur la route et comme Jude, j'ai abandonné, mais je n'ai pas réessayé, il faut que je prenne le temps. Les Clochards Célestes, est très bien, pour un commencement, ça devrait aller.
Comme Les Anges Vagabonds ou Le Vagabond Solitaire.
Plus simple, qui peut t'en apprendre sur sa jeunesse,Maggie Cassidy.

J'ai lu 3 livres de Kerouac. J'ai commencé par Satori à Paris, puis Big Sur et Sur la route.

Dans l'ensemble, j'aime bien. Mais je trouve que c'est un peu toujours la même chose ... Sur la route est parfois long par moment.
Le nombre de pages n'est pas une chose qui me guide dans ma lecture, mais là, je pense que 100 pages en moins n'aurait pas été de refus.

Ca y est j'ai terminé "les clochards célestes"

Déstabilisant comme roman, mais j'ai beaucoup aimé sa remise en question en permanence et ses errances. Ses hauts et ses bas face à la perfection qu'il essaie d'atteindre.
Cela dit, je n'en ferais pas mon livre de chevet car le thème ne m'a pas emballée bien qu'il décrive très bien ses étâts d'âme et son envie de beauté et de perfection.

Je suis quand même contente de l'avoir lu car au moins cela m'a permis de connaître cet écrivain.

Ma participation au chapitre: KEROUAC:
J'ai tout lu de lui, mais "Sur la route" surnage au-dessus du lot, du fait que c'était une amie intime qui m'avait prêté le bouquin avant de mourir une dizaine d'années plus tard d'un cancer des os. Son exemplaire de "Sur la route" trainait encore dans la boîte à gants de ma bagnole quand j'ai eu un accident fatal (une mémorable Golf noire m'a lâchement plafonné avant de prendre la fuite) et j'ai dû braver toutes sortes de barricades avant de pouvoir, dès ma sortie de l'hôpital, retrouver la trace de la carcasse défoncée de mon véhicule dans une casse de banlieue où, pillée jusqu'aux moindres bons de réduction des stations d'essence, la boîte à gants pendait comme une mâchoire arrachée, son unique et dernier contenu étant ce bouquin déjà boursoufflé par la pluie, "Sur la route" avec le prénom d'une fille sur la première page, qui n'intéressait sans doute personne, en tout cas pas les pillards, ni les chiens dressés pour monter la garde autour de ces gigantesque casses où les épaves de milliers de vies terminent leur course...

J'ai beaucoup lu Kérouac, dans un style proche de Céline...
Je l'ai suivi "Sur la route", "Les anges vagabonds" dans leurs trains, "Satori à Paris"sur les traces de sa famille française, "Big Sur", mais j'ai surtout apprécié :"Les clochards célestes".

Surtout le passage où il passe un ou deux mois, isolé, dans une tour de guet, pour la prévention des incendies.
Il y a là un thème d'ermitage qui est très bien mis en valeur.

Avec aussi cette toute-puissance de la pensée, influencée par un mélange boudhisme et peut-être substances diverses: quand il se voit courir dans une pente caillouteuse: rêverie extatique...

Voilà, je ne sais pas si mon souvenir est fidèle à la lettre mais l'impression demeure bien des années après...

Sur la route

1/3

Citation :

« Les seuls gens qui existent pour moi sont les déments, ceux qui ont la démence de vivre, la démence de discourir, la démence d’être sauvés, qui veulent jouir de tout dans un seul instant, ceux qui ne savent pas bailler ni sortir un lieu commun mais qui brûlent, pareils aux fabuleux feux jaunes des chandelles romaines explosent comme des poêles à frire à travers les étoiles et, au milieu, on voit éclater le bleu du pétard central et chacun fait : « Aaaah ! »

Est-ce pour les retrouver que part l’auteur ? Il semble subjugué par des portraits de copains brossés par Dan Moriarty, mais on croirait volontiers que la rupture sentimentale évoquée dès les premières lignes entre en ligne de compte.

Il va donc parcourir l’Ouest américain, « à la dure » dirait jack London, plus proche d’un trimardeur que d’un « clochard céleste ».

Aucune quête spirituelle, mais le souci de trouver des filles et de l’alcool, le goût des rencontres insolites et des amitiés urbaines, plutôt que de vivre de grands paysages, à moins de les comparer à ceux du cinéma.

Sur la route

2/3

A vrai dire, les cow-boys mythiques sont rares.

Citation :

«　- Nom de Dieu, dit Slim, c’est la Semaine du Grand Ouest　». Des foules de bourgeois, de gras bourgeois avec bottes et chapeaux de cow-boys, accompagnés de leur pesantes épouses attifées en vachères, se bousculaient et braillaient sur les trottoirs de bois du Vieux Cheyenne […] la fête battait son plein. On tirait à blanc. Les saloons dégorgeaient sur les trottoirs. J’étais ébahi et en même temps je sentais que c’était ridicule : à ma première virée dans l’Ouest, j’avais le spectacle de la comédie stupide à laquelle on s’abaisse pour entretenir sa fière tradition.　»

On pourrait voir assez souvent l’échec et la désillusion, les retours imprévus à la case départ, n’était que le rêve mène les hommes, même s’adaptant aux pires emplois et situations.. Kerouac privilégie les moments idylliques, la griserie des bons soirs qu'il préfère aux petits matins brumeux.

Sur la route

3/3

Heureusement il y a des moments de grâce :

Citation :

«On fonça à travers une autre ville carrefour, on doubla une autre file de types efflanqués en blue-jeans assemblés dans la lumière pâle comme des mites dans le désert et on plongea de nouveau dans d’énorme ténèbres ; les étoiles au-dessus de nos têtes étaient nettes et scintillantes, du fait de la raréfaction croissante de l’air à mesure que nous gravissions le haut plateau occidental, qui s’élève d’un pied par mille, à ce qu’ils disent, et nul arbre nulle part ne dissimule les étoiles proches de l’horizon.

A un moment je vis une vache maussade à tête blanche au milieu des sauges qui bordaient la route où nous volions C’était comme de rouler dans un train ; exactement aussi régulier et aussi direct.　»

Le lecteur, lui, est sur un tapis roulant, il voit défiler les personnages d’un film turbulent - parfois grotesque, il suit sans effort ni inconfort le routard halluciné, un peu miteux dans ses amours avec Terry la Mexicaine : drôles d’auto-stoppeurs, et les automobilistes

Citation :

«　se paient la fiole d’une fille réduite à une triste situation en compagnie d’un homme assoiffé d’amour　».

Le texte complet, non expurgé, paraît en traduction française :

Sur la route, par Jack Kerouac
Rouleau original traduit de l'anglais par Josée Kamoun chez Gallimard,

Citation :

Magnifiquement retraduit par Josée Kamoun , le rouleau original réserve encore bien des surprises. On s'apercevra en effet, en relisant Kerouac sous cette lumière plus crue, que toutes les allusions scabreuses, discutables, douteuses, que la société américaine n'était pas prête à admettre à l'époque, avaient disparu de la version falsifiée.

Un exemple ? Neal, au début du livre, couche avec Louanne. Jack va les retrouver dans leur chambre, et les surprend à un moment inopportun. Kerouac écrit, dans le rouleau : «Neal nous ouvre en calcif. Louanne saute du lit, vite fait. Il faut croire qu'il était en train de baiser avec elle : il passait sa vie à ça. » Dans la version première manière, on pouvait lire : «Dean vint nous ouvrir en caleçons. Marylou sortait du lit. » On a compris que la publication, soixante ans après, du manuscrit proprement dit va faire de gros dégâts dans l'histoire de la littérature américaine.

le compte rendu de bibliobs

L'atelier litteraire sur france culture diffusait dimanche une emission fort interessante sur Kerouac et la nouvelle traduction sur la route.

On y parle de son sens du rythme, de l'interêt litteraire, de ses intentions initiales, de ses rapports avec autrui et de lamise à mal des mythes de l'amerique etc...

y participent Josée Kamoun, traductrice de Sur la Route de Jack Kerouac, Bernard Comment, préfacier de Coupable de tout de Herbert Huncke et les critiques littéraires Claro et David Ruffel.

écouter l'emission en différé

YES !

J'ai vu aussi pour la version "rouleau original". N'ayant jamais lu "Sur la route" dans sa version "toilettée", je vais me faire un plaisir - j'espère - de découvrir l'original, dont la trad en français est parait-il excellente.

Je viens ENFIN de finir les 4 préfaces du Rouleau...

La première à lire est presque un martyre, à l'exemple de celui que Kerouac lui-même a du subir, en attendant qu'un éditeur décide enfin de le publier.
C'est 60 pages truffées de détails sur la composition d'abord, et les méandres de l'édition ensuite, et franchement, c'est chiant.
Long comme une route de désert australien.

Le préfacier y aborde les carnets, les notes, les proto-écrits, préparations en tout genre de Kerouac pour le roman.
On découvre aussi la longue attente de Kerouac avant de "vraiment démarrer" son roman, ses hésitations, ses changements...
Et puis PAN ! LE voilà électrisé, il passe son rouleau dans la machine et il boucle le tout en moins de trois semaines. SANS benzédrine.

Bon, c'est un essai pour les fans, les férus de détails, mais que le préfacier aurait pu raccourcir.

Quant aux trois autres préfaces, c'est déjà plus intéressant.
Si la première préface abordait les détails de la création du roman d'une manière trop fastidieuse, les autres abordent le lien avec le contexte historique de l'Amérique, la guerre froide, la contre-culture, la quête du père de Kerouac..., ses conflits identitaires, ses relations avec Ginsberg et Burroughs, leur quête d'authenticité...
C'est toujours pointilleux, tatillon, proche d'une préface quoi, ça pourrait paraître quelque peu décalé par rapport au "coulé" du style de Kerouac, mais ça vaut QUAND MÊME le coup de les lire, ces foutues préfaces. Seule celle qui aborde la théorie littéraire contemporaine m'a un peu saoulé.

Enfin, tous s'accordent pour dire que le Rouleau n'est pas la version plus "authentique" du roman ; la version publiée de 1957, les visions de Cody, et le Rouleau constituent, tous les trois, selon les experts, une espèce de dialogue, dans lequel chacun des trois vient éclairer les deux autres.
Néanmoins, le Rouleau n'en demeure pas moins le texte original, tapé en 20 jours par Kerouac, complètement euphorique.

Je démarre enfin le roman ce soir, à ma fenêtre, dans le vent.
GO !

Citation :

Néanmoins, le Rouleau n'en demeure pas moins le texte original, tapé en 20 jours par Kerouac, complètement euphorique

Merci Faraday pour toutes ces utiles précisions.
L'idée d'une "dictée au kilomètre" de sur la route serait à nuancer vu que Kerouac avait déjà rempli soigneusement des carnets, sorte d'ébauches d'écriture, et qu'il avait, disaient les participants à l'emission l'atelier, une mémoire phénomènale.

Bonne lecture, je t'envie.

Citation :

Merci Faraday pour toutes ces utiles précisions.
L'idée d'une "dictée au kilomètre" de sur la route serait à nuancer vu que Kerouac avait déjà rempli soigneusement des carnets, sorte d'ébauches d'écriture, et qu'il avait, disaient les participants à l'emission l'atelier, une mémoire phénomènale.

De nada !
Oui, à nuancer, Rotko, c'est sûr. Une bonne mémoire concernant un paquet de détails anecdotiques, oui.
Bon, sinon j'ai commencé hier soir, et c'est vraiment surprenant. pour l'instant, j'ai rien d'autre à en dire. J'en reparlerai une fois fini.

Dr Sax, écrit à la suite de Sur la route. Un livre difficile à lire, bien qu'agréable car mystique. Je le conseille à la lecture, mais pas pour découvrir Kerouac, son oeuvre pourrait paraitre indigeste au débutant.

Un film tiré du livre mythique de Kerouac sortira à la fin de l'année. http://fr.wikipedia.org/wiki/Sur_la_route_(film)

En attendant, faut que je me dégotte la traduction française de la version non expurgée.

Intéressant ! tiens-nous au courant, j'en suis resté au même point depuis les derniers posts sur ce fil, ;

l'émission radio que j'avais entendue m'avait très interessé par les ouvertures critiques qu'elle ouvrait.

J'ai raté l'émission et je crois que le podcast n'est plus disponible.

Egalement une adaptation de Big Sur avec Jean-Marc Barr.

Douglas Majnun a écrit:

Egalement une adaptation de Big Sur avec Jean-Marc Barr.

Le tournage vient de se terminer. La sortie sur écran est prévue début 2012.

S'il vivait encore, Kerouac aurait eu 90 ans en mars 2012...

Alain a écrit:

En attendant, faut que je me dégotte la traduction française de la version non expurgée.

Ben voilà, je n'ai même pas eu à chercher. Le livre m'attendait sagement en tête de rayon dans la bibliothèque de ma commune. Pas moyen de le rater. Je l'attaque dès demain, non pas sur la route... mais dans le train.

On the road... J'ai beaucoup et facilement aimé.

Je sais que ça ne plaît pas à tout le monde, mais j'aimerais débattre d'un argument que j'entends parfois : comme s'il fallait adhérer à la culture beatnik pour aimer ou comprendre ce livre. Il me semble que le narrateur se détache dans une certaine mesure des autres personnes, qui eux sont extrêmes et à la dérive. Le narrateur est écrivain. Oui, il fréquente ces personnes, il les suit dans certaines de leurs folies, mais on sent dans sa plume, et même dans ses aventures personnelles, qu'il est l'écrivain qui ne se contente pas de vivre la vie beatnik, mais nous offre avant tout un regard sur elle.

Cela m'a rappelé des expériences personnelles. J'ai beaucoup voyagé (Europe centrale surtout), le jour, la nuit, sans toujours avoir une place où dormir ; j'ai rencontré du monde fou et bizarre, et parfois je n'ai rencontré personne, juste des paysages étranges. Ce n'est pas au mode de vie beatnik que je me suis identifiée dans ce livre, c'est au regard que pose l'auteur sur ce qu'il décrit et raconte.

L'adaptation à l'écran du roman de Jack Kerouac.

Publié en 1957, "Sur la route" (On The Road) est certainement le plus connu des romans de Jack Kerouac. Il fut l'un des romans fondateurs de ce que Kerouac nomma lui même la "beat generation". Ce roman raconte les aventures de l'auteur (nommé Sal Paradise) de manière quasi autobiographique et d'un compagnon de route, Neal Cassady (nommé Dean Moriarty). On y croise également les écrivains célèbres du mouvement littéraire, Allen Ginsberg (Carlo Marx) et William Burroughs (Old Bull Lee).

la bande annonce