Agatha Christie

J'ai lu Le crime de l'Orient Express à 12 ans et j'avais vraiment adoré. En plus j'avais une édition avec un plan du train, et j'avais rempli le plan avec les heures, les alibis etc. Une vraie dingue

Je crois que - même si certains "intellos" de ma connaissance (pas des grains ! ) font la fine bouche - c'est l'auteur(e) que j'ai le plus relue
D'une fois sur l'autre j'oublie qui est le coupable et je retrouve le même délicieux plaisir à plonger dans cette Angleterre surannée où l'on se lamente parce que les domestiques ne sont plus ce qu'ils étaient, où la tasse de thé est le remède à tous les maux. Mais pour réac qu'elle soit, notre Agatha a pourtant un oeil féroce sur la classe sociale à laquelle elle appartient et se délecte à la peinture de monstres tout à fait dignes du plus noir des polars d'aujourd'hui !
Je crois bien que j'ai tout lu. Et pour tout dire, depuis le début mars je viens de m'en relire une bonne quinzaine
Remède souverain pour période de repos forcé ou de grande fatigue

De la vraie détente et un plaisir toujours renouvelé... Un des meilleurs pour moi, La Maison Biscornue :
Les trois générations de la famille Leonides, des Anglais d'origine grecque, vivent ensemble dans une grande demeure biscornue, sous le patriarcat d'Aristide. Millionnaire âgé ayant émigré de Smyrne vers l'Angleterre des années auparavant, il vit désormais retiré, nous indique le roman, avec sa seconde femme Brenda, d'une cinquantaine d'années sa cadette. Après que le vieil homme soit retrouvé sans vie, empoisonné à l'aide de son médicament contre le glaucome, sa petite-fille Sophia fait part à son fiancé Charles Hayward de sa décision de ne pas consentir à l'épouser tant que le meurtrier n'aura pas été appréhendé. Désespéré de ne pouvoir obtenir sa main, il commence sa propre enquête.

Agatha Christie tout simplement l'un des plus grands auteur policier si ce n'est le plus grand.
Elle est génial ses livres sont effectivement un plaisir toujours renouvelés, on s'y laisse prendre a chaque fois même si l'on voit les ficelles je serais bien incapable de dire qui est le coupable dans un roman d'Agatha Christie que je n'ai pas lu et de toute façon même si je l'ai déjà lu je serais capable encore et encore tellement j'aime ses histoires, son humour et son style (que je ne connais pas en anglais mais je pense que l'on a quand même de bonne traduction).

Orson Welles a écrit:

Agatha Christie tout simplement l'un des plus grands auteur policier si ce n'est le plus grand.
Elle est génial ses livres sont effectivement un plaisir toujours renouvelés, on s'y laisse prendre a chaque fois même si l'on voit les ficelles je serais bien incapable de dire qui est le coupable dans un roman d'Agatha Christie que je n'ai pas lu et de toute façon même si je l'ai déjà lu je serais capable encore et encore tellement j'aime ses histoires, son humour et son style (que je ne connais pas en anglais mais je pense que l'on a quand même de bonne traduction).

+ 1.
Et ce n'est pas pour rien que de nombreux universitaires ont écrit des thèses sur ses innovations littéraires, sa façon de narrer. Même Roland Barthes, dans Le degré zéro de l'écriture, lui rend un hommage appuyé. Elle est bien plus qu'un simple auteur de polar.

Anne a écrit:

Même Roland Barthes, dans Le degré zéro de l'écriture, lui rend un hommage appuyé. Elle est bien plus qu'un simple auteur de polar.

Voilà qui m'intéresse, mais je ne retrouve pas, pour l'instant mon exemplaire.
je sais toutefois que Barthes fait intervenir un début de James bond, une entrevue avec le directeur des services secrets ou un coup de fil déclencheur de l'histoire. Ce qui ne signifie pas que Barthes était un admirateur de Ian Fleming et de son 007 !

Il pousse la coquetterie à utiliser un début banal à souhait pour tirer ensuite des conclusions subtiles sur les incipit. Une astuce de magicien en quelque sorte

rotko a écrit:

Voilà qui m'intéresse, mais je ne retrouve pas, pour l'instant mon exemplaire.

C'est dans le "chapitre" consacré à l'écriture du Roman (avec un R majuscule, oui), au début du livre.
Au milieu du chapitre, lorsqu'il traite de la fonction ambigüe du passé simple, puis sur l'utilisation de la 3ème personne du singulier comme convention d'écriture du roman policier : l'assassin est nécessairement derrière le "il". Barthes démontre le génie d'Agatha Christie d'avoir fait, dans un de ses romans (qu'il ne cite pas, d'ailleurs), le "je" l'assassin...

(spoilers: il s'agit du meurtre de Roger Ackroyd, ouvrage qui a fait l'objet de plusieurs livres, thèses, études, en raison justement de cette invention je/il.)

ah, parfait, merci ! il me tarde de retrouver mon bouquin. c'est vrai que le meurtre de Roger Ackroyd pose le problème de l'énonciation comme disent les avertis, à savoir qui parle et à qui.

Il y a deux romans où A. Christie joue sur le « je », le célèbre Meurtre de Roger Ackroyd mais aussi un moins connu, que je ne cite plus pour ne pas gâcher le plaisir

Tu annonces franco de port ce qu'on devrait decouvrir, mais pour lepremier titre, c'est connu et pour le second, merci de nous l'indiquer, car il n'a pas l'air connu.

tu pratiques beaucoup les énigmes d'agathe Christie ?

kiralylany a écrit:

Il y a deux romans où A. Christie joue sur le [***] assassin, le célèbre Meurtre de Roger Ackroyd mais aussi le moins connu « la Nuit qui ne finit pas ».

Dommage de révéler ces détails.
C'est le clou des deux livres.

Modifié le message en fonction, j'espère n'avoir gâché la lecture de personne entre temps...
Et oui, je pratique beaucoup les énigmes christiennes, j'en ai même fait un site dont une page a été citée dans ce forum, quelques contributions plus haut...

j'ai supprimé le mot révélateur, mais le titre du deuxième ouvrage, tu peux le remettre sans problème.

Félicitations pour ton site, tu peux l'indiquer sur ce fil et nous espérons que tu nous replongeras dans Agatha Christie (je l'ai délaissée pour le roman noir, plus épicé).

Je n'ai que deux livres d'Agatha Christie : Les dix petits nègres et Le crime de l'Orient-Express( mais c'était il y a très longtemps).

Je suis d'accord pour l'histoire du bavardage de Poirot avant de résoudre l'enquête. J'ajouterais que dans Les dix petits nègres, les fils sont assez gros puisque chaque personnage est soupconné l'un après l'autre par le juge qui tente de résoudre l'enquête. Or on va bien se douter que la dernière personne soupconnée est en fait la coupable...Seul le motif des meurtres m'était resté inconnu jusqu'au bout.

claclacla a écrit:

Je n'ai que deux livres d'Agatha Christie : Les dix petits nègres et Le crime de l'Orient-Express( mais c'était il y a très longtemps).

Je suis d'accord pour l'histoire du bavardage de Poirot avant de résoudre l'enquête. J'ajouterais que dans Les dix petits nègres, les fils sont assez gros puisque chaque personnage est soupconné l'un après l'autre par le juge qui tente de résoudre l'enquête. Or on va bien se douter que la dernière personne soupconnée est en fait la coupable...Seul le motif des meurtres m'était resté inconnu jusqu'au bout.

Je le redis encore : les dix petits nègres sont bien loin de caracoler avec les sommets de la grande dame de Torquay. Il faut lire la Plume empoisonnée, N ou M, le cheval pâle...

Je veux bien te croire, pourtant il reste l'un des plus connus. Quant à N. ou M. je l'ai lu peu de temps après les Dix petits nègres et il ne m'a laissé aucun, mais alors aucun souvenir. Je me rappelle juste du titre...Etait-il donc si bien que cela ???

claclacla a écrit:

Je veux bien te croire, pourtant il reste l'un des plus connus. Quant à N. ou M. je l'ai lu peu de temps après les Dix petits nègres et il ne m'a laissé aucun, mais alors aucun souvenir. Je me rappelle juste du titre...Etait-il donc si bien que cela ???

C'est l'un de mes préféré avec la Plume empoisonnée.

Ben écoute. Je vais relire N.ouM et lire la plume enpoisonnée lol. En espérant que le coupable soit moins évident que dans les Dix petits nègres ou dans certains MH Clark!

claclacla a écrit:

Ben écoute. Je vais relire N.ouM et lire la plume enpoisonnée lol. En espérant que le coupable soit moins évident que dans les Dix petits nègres ou dans certains MH Clark!

A force de lire Agatha (j'ai lu plus de 50 de ses romans), le coupable suit finalement un cheminement assez identique d'un livre à l'autre, si bien qu'on finit par l'identifier assez vite. Je dirai que c'est fatal : pas évident d'écrire autant de romans policiers en faisant du neuf à chaque fois. Certains romans sortent néanmoins du lot : ceux que je t'ai indiqué et l'Hôtel Bertram, Hercule Poirot quitte la Scène, La Mort dans les Nuages, le très célèbre Crime de l'Orient-Express, Le Train de 16 h 50, Le Vallon, Les Sept Cadrans, Les Vacances d'Hercule Poirot, L'Homme au Complet marron, Meurtre en Mésopotamie, Mort sur le Nil, Rendez-vous à Bagdad ou Un Meurtre sera commis le…

Harelde78 a écrit:

claclacla a écrit:

Ben écoute. Je vais relire N.ouM et lire la plume enpoisonnée lol. En espérant que le coupable soit moins évident que dans les Dix petits nègres ou dans certains MH Clark!

A force de lire Agatha (j'ai lu plus de 50 de ses romans), le coupable suit finalement un cheminement assez identique d'un livre à l'autre, si bien qu'on finit par l'identifier assez vite. Je dirai que c'est fatal : pas évident d'écrire autant de romans policiers en faisant du neuf à chaque fois. Certains romans sortent néanmoins du lot : ceux que je t'ai indiqué et l'Hôtel Bertram, Hercule Poirot quitte la Scène, La Mort dans les Nuages, le très célèbre Crime de l'Orient-Express, Le Train de 16 h 50, Le Vallon, Les Sept Cadrans, Les Vacances d'Hercule Poirot, L'Homme au Complet marron, Meurtre en Mésopotamie, Mort sur le Nil, Rendez-vous à Bagdad ou Un Meurtre sera commis le…

Ah non mais là j'ai à faire à un spécialiste...

Pour me mettre dans l'esprit des Fêtes, je commence The Adventure of the Christmas Pudding d'Agatha Christie (une nouvelle) et Hercule Poirot's Christmas. Un extrait de l'avant-propos de l'auteur à la nouvelle :

Après le décès de mon père, ma mère et moi passions la Noël chez mon beau-frère, dans le Nord de l'Angleterre. Et quel Noël c'était ! Abney Hall offrait tout ce qu'un enfant peut désirer : un jardin, un ruisseau avec une chute d'eau et un petit pont sur l'allée mais surtout, des repas gargantuesques. J'étais une enfant maigrichonne mais de santé robuste et perpétuellement affamée. Mes cousins et moi faisions des concours pour déterminer qui mangerait le plus, le jour de Noël ! Nous avalions le velouté aux huîtres et le turbot sans grande conviction, mais nous prenions deux fois de la dinde rôtie et du bœuf, sans parler du Plum-Pudding, des truffes et des tartelettes ; plus les chocolats que nous mangions l'après-midi. Et nous n'étions jamais malades ! Ah ! Quel plaisir d'avoir 11 ans et de pouvoir s'empiffrer.

Le jour de Noël était rempli de choses exceptionnelles, dès le réveil : nous avions la permission de prendre notre petit-déjeuner au lit, puis nous pouvions entrer dans l'église du village pour entendre le chœur répéter les cantiques, puis il y avait le déjeuner, la distribution des cadeaux, les guirlandes, les bougies et le soir, enfin, l'illumination du sapin de Noël.

Ce récit, je l'ai écrit en mémoire de celle qui nous accueillait si somptueusement et je vois maintenant la somme de travail, d'imagination, de goût et d'amour que devait représenter l'organisation de ces journées merveilleuses, que je n'ai pas oubliées même à mon âge avancé.

Agatha Christie, Foreword to “The Adventure of the Christmas Pudding”, 1932. Ma traduction.

Des nouvelles de ciconstance donc, rares sont les posts sur Agatha christie qui renvoient à sa vie personnelle. Sauf peut-être avec mort sur le Nil

rotko a écrit:

Sauf peut-être avec Mort sur le Nil

Oui, Agatha a eu une vie intéressante en dehors de l'écriture ; elle a étudié à Paris dans sa jeunesse, a séjourné souvent en Égypte et en Irak, elle a même participé à des fouilles archéologiques de la ville d'Ur (son mari Max Mallowan était archéologue et elle l'a accompagné chaque saison de fouilles pendant 30 ans), etc. Il y a trois Death on the Nile : une nouvelle avec Parker Pyne, un roman avec Poirot et une pièce de théâtre (Murder on the Nile, où Poirot n'apparaît pas).

J'ai lu pour la première fois ce week-end Dix petits nègres.

Pas une ligne de trop et le suspens perdure jusqu'à la dernière ligne.

Un petit bijou d'un peu plus de deux cents pages (en poche).

Je recommande vraiment ce qui est peut-être le meilleur livre de l'auteure.