Richard Millet

C'est lui qui s'est mis pas mal d'auteurs à dos en écrivant le désenchantement de la litterature Gallimard où il éreinte pas mal de ses contemporains, tout en gardant ses douceurs pour Pierre Michon qui habite non loin de chez lui

les grains ont d'ailleurs donné leur sentiment sur ce désenchantement auquel des entretiens ont donné des visages.

Voici en attendant une notice assez complète qui parle de ses thèmes et de sa propre bibliographie

Cet entretien-ci de 2003 dans Parutions est consacré à Ma vie parmi les ombres, Gallimard, La Blanche et parle notamment de la Corrèze :

Citation :

Ma vie parmi les ombres est le sixième roman que j’écris sur la Haute Corrèze. Il y a eu d’abord La Gloire des Pythre, L’Amour des trois sœurs Piale, Lauve le Pur, plus deux autres romans plus petits, dont l’histoire se déroule pour une part en Corrèze.

Le récit que je suis actuellement : l'art du bref dans la collection le cabinet des lettres, chez Gallimard.

Dans l'art du bref, Richard Millet pratique une écriture à quatre niveaux : l'evocation d'un pauvre diable, Antoine Coudert, batard au pied bot qui fut photographe ambulant. Ce sont les souvenirs d'une vieille femme qui ressucitent aux oreilles du gamin Richard miller ce personnage méconnu.

Souvenirs d'enfance et evocation d'un autrefois qui semble bien lointain - le monde rural avec ses superstitions et ses exclusions cruelles, mais ausi commentaires sur la photographie en tant qu'art : éternel ou bref, c'est là la question !

Le paradoxe est que dans l'art du bref le style de Millet paraît peu adapté au propos d'un photographe qui refusait les poses académiques pour saisir les gens dans leur verité de tous les jours : les phrases sont longues, proustiennes, pour garder les différents niveaux d'une ecriture du souvenir aux resonances actuelles.

A la lecture, on est donc gêné par cette écriture à méandres. A l'audition, l'effet peut être tout autre, heureusement.

le livre comporte de beaux lavis de Philippe Ségéral, inspirés des photos d'antoine Coudert. J'aurais bien aimé voir celles-ci, meme si on sent bien le style de l'époque et du photographe, comme ci-dessous

Voici le début, Millet est un styliste, un musicien.

Citation :

« Un innocent ? Une sorte de fou ? N'en croyez rien, surtout, et n'allez pas imaginer que les simples soient ce qu'ils semblent », murmurait-elle en se penchant vers la vitre froide de novembre sur laquelle elle n’avait pas encore replié les persiennes qui la protègeraient de la nuit qui vient plus tôt que d’ordinaire à Siom, quand les nuages surgissent de l’Ouest comme l’armée de Pharaon et tombent sur les bois de douglas et d’épiceas, au-delà du lac et des collines qu’allaient bientôt lui dérober ces persiennes qui me faisaient songer à de hauts livres sacrés, lisibles seulement le soir, et qu’elle, la vieille dame, maniait avec la douceur un peu sèche des moniales, accompagnant son geste de mots qui m’aideraient à traverser ces heures inconnues.

On connaît Richard Millet pour son livre « le désenchantement de la littérature », ce qui pourrait le faire passer pour un censeur aigri; un ronchon en détestation de la modernité. Dans ce qu’il dit, notamment dans le magazine littéraire de décembre, on trouve pourtant des vérités ou sujets à examiner.

Voyons maintenant ce qu'il écrit, et ce n'est "pas mal"!!

Le cavalier Siomois, de Richard Millet, publié à la table ronde, se lit à bride abattue. Il ne tombe pourtant pas dans la facilité puisque le récit est à étages, et les phrases à rallonges. Mais rien n’est gratuit.

Ce sont de propos recueillis, et l’auteur s’efface devant la personne qui parle, sans doute une vieille femme qui évoque un épisode d’enfance écartelée : entre deux pays, le Djibouti du départ, et le département de la Creuse où elle aboutit après une retentissante dispute entre ses parents.

Pourquoi, on ne le saura pas, parce que les adultes originaires de la Creuse gardent pour eux leurs affaires de cœur, surtout devant une enfant. Voici donc celle-ci privée de père, et aux bons soins d’une mère qui voudrait bien tout oublier, pour recommencer sa vie, avec Monsieur Bernard par exemple.

L’enfant rêve donc du passé et dans la même phrase tombe dans la déception du présent. On connaît ses lectures par ses imaginations : comme le courrier du tsar, elle voudrait franchir le plateau de Millevaches pour rejoindre à dos de cheval son père arrivé depuis peu au Camp de la Courtine.

Ce qu’elle fit réellement importe peu, mais ce qu’elle a rêvé la tourmente encore, et nous aussi.

C'est sans surprise que je vois pierre assouline descendre Millet, tout en signalant au passage, mais avec condescendance, qu' il pourrait faire l'objet des mêmes griefs :

Citation :

Le principe même de ce livre est stupéfiant. Il s’agit en fait d’une interwiew (on dira “échange” ou encore “conversation” pour l’ennoblir) avec Delphine Descaves et Thierry Cecille. Le principe n’est pas détestable en soi - j'’y ai cédé naguère, avec enthousiasme, parce que mes interlocuteurs s’avéraient incapables d’écrire. (sic)

au passage, félicitons Assouline pour laisser afficher sur son blog, dans la publicité à droite, une reférence commerciale au livre” le portrait”…. signé Pierre Assouline !!

Impayable (le mot n'est peut-être pas approprié le concernant) ce Pierrot.

Ca me revient....

J'ai lu "la gloire du Pyrthe"de Millet

M'avait assez plu, mais les souvenirs d'enfance paumées et difficiles au milieu de la campagne de nulle part dans la France profonde faisaient florès à l'époque, et à force d'en lire, on se fatigue....

Même chose pour les pauvres immigrés cloîtrés dans des ghettos de maintenant, quoi :run:

Richard Millet est un auteur qui se place résolument à contre courant du petit monde littéraire français actuel, et moi qui ai du goût pour les iconoclastes et les imprécateurs,je tiens son Désenchantement de la littérature et L'opprobre en haute estime.Le sentiment de la langue,hommage à la langue française et à la syntaxe est éblouissant et ne peut que faire regretter que Millet ait abandonné l'enseignement, surtout à un moment où on aurait bien besoin de gens de cette qualité.

Evidemment,quand on entre dans l'univers romanesque de Millet,on ne peut s'empêcher de penser à Jouhandeau-la méchanceté en moins et la compassion en plus-mais sa description d'un monde rural qui n'existe plus et des vies cadenassées qui l'ont peuplé est stupéfiante et sa prose savante et chantournée accentue le mystère des âmes simples et tourmentées que l'auteur s'acharne à faire revivre.

Il faut lire Richard Millet.

La fiancée libanaise de Richard Millet chez Gallimard.

Un écrivain notoire et misanthrope se rend à Siom, en Limousin, d’où il est originaire, pour y
rencontrer une jeune Libanaise qui travaille à une thèse sur la place de la femme dans son oeuvre.

Citation :

Il irrite autant qu'il séduit

dit ouest France.

Avez-vous déjà lu un roman de Richard Millet? Ce professeur de français devenu écrivain et membre du comité de sélection chez Gallimard. Il centre ses romans sur la Corrèze comme "Dévorations". On retrouve comme chez Proust ou Balzac, une série de personnages dans chaque roman. Son roman le plus connu est "Le Goût des femmes laides". Comparé à Proust pour son style littéraire, il cherche à percer le secret et le mystère qui habite les identités individuelles et collectives.

Voici ma présentation de cet auteur

Un essai qui doit faire grincer des dents "Fatigue du sens" publié au mois de mai 2011. L'avez-vous lu? Je présente et j'analyse cet essai sur mon site

Nestor : si je comprends bien, tu proposes un faux dialogue afin de faire la publicité pour ton blog.

Je t'ai envoyé un mot pour t'indiquer où on parlait de Richard millet ; tu ne dis pas un mot des messages ci dessus ; en accord ou désaccord.

Je te propose donc d'examiner ce qu'on en dit, de donner ton sentiment, et d'indiquer ton blog dans ton profil. bonne soirée à toi, et en espérant un dialogue sur nos appétits littéraires réciproques.

Langue fantôme

Essai de Richard Millet

SUIVI D'ELOGE LITTERAIRE D'ANDERS BREIVIK présenté par l'éditeur.

Faut-il se lamenter sur le sort du roman français, quasiment absent de la scène internationale ? Pas si sûr quand on mesure à quel niveau d’abêtissement conduit le roman dit « international ». Ainsi Umberto Eco n’a-t-il pas hésité à « réécrire » Le Nom de la rose à l’intention des lobotomisés du Culturel : suppression des citations latines, passages amputés des descriptions, appauvrissement du vocabulaire. Un processus de vulgarisation où seul subsiste le scénario, en attendant le video game. Ce qu’on appelle encore « roman » est ainsi devenu le lieu même de la destruction de la langue et de la littérature.

La tiers-mondisation culturelle de la France le proclame de toutes parts. Et quand, à la mise à mort de la littérature, s’ajoute la négation de l’idée de nation, n’est-ce pas au néant qu’on donne droit de cité ? Ainsi, le massacre perpétré par Anders Breivik, en Norvège, loin de constituer l’acte d’un homme seul, encore moins celui d’un aliéné, renvoie les politiques et agents « culturels » au miroir d’une société qui, par-delà le scénario « multiculturaliste », a choisi de renoncer à toute communauté de destin, à ses racines vivantes, chrétiennes, donc littéraires.


Décidément Richard Millet fait polémique l'article incendiaire de jerôme Garcin

Je pense que Richard Millet est un vrai réactionnaire, un nostalgique de la perfection syntaxique et de la richesse du vocabulaire français que l'on ne retrouve plus dans les romans contemporains qui se vendent à la pelle à la FNAC et autres grandes enseignes. La deuxième partie de ce livre semble faire référence à la partie de sa vie où il a combattu aux côtés des phalanges chrétiennes au Liban.

Il a écrit un autre livre "la voix et l'ombre" sur la musique contemporaine, il fait référence notamment à l'opéra. http://liredeslivres44.com/2012/08/21/la-voix-et-lombre/

Bonne journée.

L' "Eloge littéraire d'Anders Breivik", le tueur norvégien, sème le désarroi dans le microcosme intellectuel français, titre l'Express, souvent adepte d'une terminologie droitière, voire plus.
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Pas seulement dans le petit cercle Gallimard, mais chez tous les citoyens et lecteurs, à mon avis !

l'article de l'Express

Richard Millet a remis jeudi 13 septembre au PDG de Gallimard sa démission du comité de lecture de la maison d'édition. L'écrivain a provoqué un scandale en rédigeant un Eloge littéraire d'Anders Breivik, un essai qui rend hommage au terroriste norvégien responsable de la tuerie d'Utoya. Richard Millet "n'est pas licencié" pour autant, et continuera de s'occuper au sein de la maison des auteurs dont il a la charge, mais il devra "prendre du champ" et ne siégera plus au comité de lecture, précise-t-on chez Gallimard.

L'information, révélée par le site Bibliobs, constitue une "décision symbolique forte, qui ne signifie pas nécessairement qu'il abandonne son travail d'éditeur, mais qui l'exclut désormais du cercle restreint dont les membres décident de ce qui peut ou non être publié par la maison", explique le site d'informations littéraires.

Lu sur Le Monde

Je n'ai pas de commentaires à faire sur lui, c'est juste pour relayer l'information.

merci Aglaé, je n'ai pas de commentaire à faire non plus.

j'ai connu un [b]jean-François Millet[b] non ! pas le peintre !
il était lui, c''est tout.

Un entretien digne, bien loin de l'acharnement des médias. Merci Elkabbach !