Emil Nolde [peintre]

Décrété "artiste dégénéré" par les nazis en 1937, Nolde s'était vu interdire de peindre en 1940. Son atelier berlinois a été brûlé dans les bombardements en 1944. Sous le nazisme, Nolde a peint secrètement plus de 1.300 aquarelles.

Un musée lui est consacré à Berlin.

Exposition jusqu'au 7 septembre. au Musée de l'abbaye Sainte-Croix, rue de Verdun, Les Sables-d'Olonne.

Du mardi au dimanche, de 10 heures à 12 heures et de 14 h 30 à 18 h 30.

Citation :

Nolde a développé un style fondé sur le geste et l'éclat de la couleur.

L'extrême est son état habituel. Les danses ne peuvent être que sauvages, les mers que déchaînées, les passions que féroces, la nudité qu'indécente

le monde.

Emil Nolde (1867-1956)

Galeries nationales du Grand Palais
25 septembre 2008-19 janvier 2009



Une exposition organisée par la Réunion des musées nationaux et la Communauté d’agglomération de Montpellier / musée Fabre où elle sera présentée du 7 février au 24 mai 2009.

Je n'aime pas trop et pourtant les couleurs vibrent, il y a une intensité dans ces toiles... le coup de pinceau et les couleurs peut-être ...

un grand expressionniste qui revient en force !

Actes Sud édite sa correspondance :

Emil Nolde, Lettres 1894-1926
Édition établie par Max Sauerlandt.
Traduit de l’allemand par Olivier
Mannoni
Préface de Sylvain Amic
Éditions Actes Sud, 215 pages
A paraître début octobre 2008.

pas facile d'être un peintre expressionniste à cette époque :

Citation :

Ici à Berlin, c’est une misère. Les hommes
ont à peine l’envie de se pencher sur mon art, il leur est tellement inhabituel et incommode. Mais – je serre le poing dans la poche de mon pantalon, cela viendra un jour ; seulement voilà, quand ?

Emile Nolde 17 novembre 1907.

Oui, un univers saturé, torturé, criard, avec un trop plein de quelque chose d'indéfinissable qui fige le spectateur.
Assurément, on ne trouve pas la paix dans ce genre d'expo.
Un coup de poing chromatique en pleine face.

Certaines douceurs tout de même. Comme "Le couple sur la plage" de 1903. Deux silhouettes fusionnelles rappelant Munch. Le divin Munch...

Pour mémoire sur ce mouvement appelé : Die Brücke (Le pont)
La naissance de l'art moderne en Allemagne

Ce mouvement marque le début de l'art moderne en Allemagne. C'est l'équivalent allemand du fauvisme français, qui fut sa principale source d'inspiration, mais qui comporte une force expressionniste et sociale qui est caractéristique des angst ("angoisses") nordiques. Les artistes du Die Brücke étaient des personnes agitées, très sensibles, hantées par les obsessions politiques, religieuses, sexuelles ou morales. Les paysages et les nus dramatiques, les compositions mystiques et visionnaires, les scènes de campagnes, de rues, de cirque, des cafés-dansants et du demi-monde furent leurs principaux sujets. Leurs couleurs pures resplendissent d'une stridente amertume, entourées d'âpres et secs contours qui montrent les influences de l'art africain et des gravures primitives. Nous verrons les oeuvres des artistes Kirchner, Fritz Bleyl, Erich Heckel, Schmidt-Rottluff, Otto Muller, Emil Nolde et Max Pechstein. La couleur est utilisée essentiellement pour sa valeur émotive.

L'anguleux Kirchner m'a toujours vivement impressionnée. Il a bien mal fini, le pauvre.



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Et les masques grimaçants, ils datent de quand ?
Un parallèle avec Ensor s'impose.
(Encore un titan, celui-là !)

Arc a écrit:

Et les masques grimaçants, ils datent de quand ?
Un parallèle avec Ensor s'impose.
(Encore un titan, celui-là !)

Citation :

La fascination d'Emil Nolde pour les masques, comme celle de James Ensor, m'avait toujours fait songer à des images déformées, des cauchemars issus d'une imagination bousculée par l'expédition scientifique à laquelle il participa en Nouvelle-Guinée de 1913 à 1914.
La chasse aux têtes était bien encore une réalité ! Mais il n'en est rien, puisque ces tableaux datent de 1911.
Ce fut plus certainement sa fréquentation assidue du musée ethnographique de Berlin qui apporta une grande contribution dans sa recherche de nouvelles expressions plastiques.
En Nouvelle-Irlande, en 1914, ce fut des tableaux aux titres apaisés Soleil du Tropique, Floraison de crocus qu'il peignit, tant bien même demeurait-il un “extrémiste de la couleur”!

ma source

A lire sur le sujet « La Leçon d'allemand » de Siegfried Lenz.

Quatrième de couverture :
Observateur attentif aux lois morales et politiques, aux impératifs de la vie en société, Siegfried Lenz décrit avec sympathie le peintre expressionniste Max Ludwig Nansen, victime des lois nazies sur «l’art décadent, l’art dégénéré».

Je vais me le trouver...

PS : Une recherche hâtive sur la toile m'apprend que c'est précisément Nolde qui a inspiré l'auteur.

Ce soir j'ai vu sur Arte un beau film, Les couleurs d'Emil Nolde ,(Allemagne, 2006, 26mn)NDR, Réalisateur: Wilfried Hauke

Visite de la maison d'Emil Nolde, peintre expressionniste allemand, rangé par les nazis parmi les artistes "dégénérés".

Tourné dans sa maison et dans les paysages d'Allemagne du Nord ? dont les couleurs, la lumière et l'atmosphère ont fortement inspiré le peintre ?, le documentaire raconte le parcours peu banal d'Emil Nolde, à qui les nazis avaient défendu de peindre.

pour lui, la peinture était

Citation :

un acte instinctif et purement émotionnel.

flordeluna donne des précisions importantes sur Emile Nolde avec le fil litterature nordique.

Nolde a beaucoup voyagé, même si son point de départ - et de retour fut la mer du nord. Il professait une sorte de mysticime qui lui faisait voir des êtres vivants, humains même, dans les montagnes ou la vague, comme en témoignent ses tableaux.

j'ai été surpris d'apprendre qu'il avait adhéré au parti nazi, ce qui ne l'a pas empêché d'être regardé de travers pour ses peintures, puis brocardé comme tenant d'un art dégéneré.

L'étape suivante fut la destruction par le feu de ses tableaux.

L'expressionnisme est un courant qui a attiré des artistes à travers toute l'Europe, surtout au nord, mais qui est quand même centré sur l'Allemagne, malgré Munch, dont Le Cri reste l'image qui me vient à l'esprit quand on parle de l'expressionnisme.

Emil Nolde, bien qu'artiste reconnu dès les années 1940, est resté longtemps dans l'ombre.

Son cas est très particulier : revendiquant une identité allemande sur une terre disputée entre le Danemark et l'Allemagne, d'origine paysanne frisonne danoise pourtant, Nolde s'est retrouvé dans une situation de désaveu de part et d'autre. Il avait été jusqu'à masquer son patronyme de Hansen pour prendre le nom du village où il était né pour ne pas se trouver confondu avec la pléthore des Hansen danois.

Mais sa peinture ne plaisait pas aux Allemands qui lui ont interdit de peindre et, suprême injure, lui ont proposé de s'exiler au Danemark.

Son choix fait donc que le Danemark ne le considère pas comme un peintre danois, bien qu'il ait eu la nationalité danoise un temps, qu'il se soit marié avec une Danoise et qu'il ait offert un choix non négligeable de ses peintures au Musée d'Art de l'Etat (Statens Museum for Kunst) dès 1945.

Ce n'est pas sa brève affiliation d'un an au nazisme qui le desservait, mais le fait que les Danois avaient alors une assez forte aversion envers les Allemands depuis la défaite de Dybbol (voir fil littérature danoise).

Les huit tableaux que Nolde offrait au Danemark ont ainsi d'abord croupi dans les entrepôts, puis ont été "débarrassés" en prêts ailleurs, avant finalement d'obtenir droit de cité à être accrochés en permanence au musée du 48-50 Sølvgade à Copenhague.

Ces huit tableaux sont les suivants :
»Nadveren« (La Cène, 1909).
»Barn og stor fugl« (Enfant et grand oiseau, 1912).
»Smeden« (Le maréchal-ferrant, 1912).
»Frysende russere« (Russes transis de froid, 1914).
»Røvere på Bombüll« (Bandits à Bombüll, 1917).
»Vesterhavsklitter« (Dunes de la Mer du Nord, 1936).
Ce dernier tableau est typique de la région frisonne d'où Nolde vient;
les dunes et la mer sont un sujet de prédilection des
peintres jutlandais
»Legende« (1932 et 1939).
»Klematis og georginer« (Clématites et dahlias, 1940)

Vous avez bien de la chance de pouvoir aller les voir à Paris, cet hiver! Sinon, vous pourrez faire un tour à Copenhague pour vous rattraper...

exposition Emile Nolde à Montpellier, au musée fabre

Différents jeux sont proposés sur le site dont "Le jeu des sept familles" d'Emil Nolde.