David Foenkinos

Comment bien se rappeler à l'attention du public ?



Qui se souvient de David Foenkinos ? , chez Gallimard

L'auteur du potentiel érotique de ma femme a connu un certain succès avec en cas de bonheur un roman d'amour.

je ne le connais pas, mais si vous avez des renseignements ou des impressions, donnez-les !

Ses autres romans :

« Inversion de l'idiotie : de l'influence de deux Polonais », Gallimard, 2001.
« Entre les oreilles », Gallimard, 2002.
« Les cœurs autonomes », Grasset, 2006.

David Foenkinos, le potentiel érotique de ma femme, Gallimard

On parle en bien d’en cas de bonheur. J’ai lu avec plaisir le potentiel, parce que David Foenkinos l’avait, selon toute vraisemblance, écrit dans l’euphorie.

Il présente une belle palette de collectionneurs , depuis celui de la boite de fromage jusqu’au dingue de cheveux de femme. Ce dernier, pour se faciliter la tâche, s’est mis  « de mèche avec le coiffeur » (sic).

On le voit, David Foenkinos donne dans l’humour, à tel point qu’au bout de la première partie, je me suis demandé s’il n’allait pas, à l’instar des amateurs de bons mots, devenir fatigant.

Je le préfère quand il est sobre :

Citation :

« Dans le civil, le Suédois était pharmacien dans une pharmacie en Suède »,

Car il lui arrive de forcer la dose :

Citation :

« Une pulsion basse la démangea, pulsion irrépressible comme au temps des tragédies de Racine. Elle se précipita sur lui, Phèdre des paupiettes, et c’est en voulant attraper à nouveau les testicules d’Hector que sa main heurta une surface dure. En prévision de cette soirée, et par une appréhension somme toute justifiée, Hector avait protégé son entrejambe d’une coquille de footballeur. Laurence cria, et aussitôt, tout le monde débarqua en cuisine. On fonça aux urgences, et le diagnostic fut sans appel : Laurence avait l’auriculaire foulé ».

On ne peut nier à Foenkinos le sens du rebondissement inattendu et du gag .

En montrant les humains adonnés à des occupations dérisoires et mythomanes de leurs propres exploits, il pourrait devenir profond.

Citation :

« Il demeurait persuadé que sa vie ne valait rien aux yeux des autres.
Aux yeux des autres.
Hector reprit mentalement cette expression. Tout lui paraissait d’une grande simplicité. Toute sa vie, lui aussi, en accumulant les objets les plus absurdes, avait voulu paraître important en se construisant une identité matérielle. Élevé par une moustache (1) et une soupe (2), ses repères avaient produit du vent. »

(1) et (2) La « moustache »,  fierté de son père et « la soupe », de sa mère.

On trouve donc dans le potentiel une manière du Pérec des choses, en plus caustique, et l’ironie ravageuse du Flaubert de Bouvard et Pécuchet.

L’immeuble vaut donc d’être visité, mais Foenkinos, soucieux surtout de divertir, habite à l’étage du dessous.

Qui se souvient de David Foenkinos ?

Quatrième de couverture

« Je ne sais pas si certains d'entre vous se souviennent de moi. Il y a quelques années, j'ai publié Le potentiel érotique de ma femme. Ce roman, traduit dans de nombreuses langues, avait obtenu un réel succès. J'étais alors dans la promesse. Pourquoi les choses ont-elles si mal tourné ? Depuis ce succès qui s'efface des mémoires, j'ai publié quatre autres romans et tous sont passés inaperçus. J'ai tenté d'analyser les raisons de mes échecs, mais il est impossible de comprendre pourquoi l'on devient invisible. Serais-je devenu médiocre ? Suis-je trop allé chez le coiffeur ? Pourtant, je dois absolument m'accrocher : bientôt, une fabuleuse idée de roman va surgir en moi. Bientôt, je serai à nouveau propulsé parmi les auteurs vivants. Enfin, on va se souvenir de moi. »

Le narrateur se présente donc comme étant David Foenkinos pour qui tout va mal :

Citation :

Je n’avais plus aucune idée : chaque matin, mon imagination se réveillait ménopausée.

Citation :

Mon manque d’inspiration, je le vivais aussi avec ma femme : nous n’avions plus rien à nous dire.

Citation :

Vient un soir où même les souvenirs sont périmés. Je dois être déprimé, pour tenir de tels propos ; Il y a un signe qui ne trompe pas : le matin, je me fais des bouillies. Mâcher m’ennuie terriblement en ce moment.

dans le train du retour de son voyage annuel en Suisse, l’auteur-narrateur a enfin « une grande idée de roman », qu’il perd ensuite…. il fera tout pour la retrouver….

C’est le premier livre de David Foenkinos que je lis et je ne connaissais pas l’auteur….
J’ai donc lu sans a priori, un peu sceptique malgré tout (il faut dire qu’après la lecture de Modiano, la marche est haute)

et j’ai été surprise en bien, la lecture est facile, fluide et rapide.
J’ai découvert des situations loufoques, des phrases, des mots qui m’ont fait passée du sourire à la gravité, de l’émotion à la réflexion, de la tendresse à l’amour. Parfois déconcertée mais sans lassitude.

L’auteur effleure les sujets avec un humour poétique et presque mélancolique.

la relation amoureuse est traitée avec justesse et une grande sensibilité.

Un bon point pour David Foenkinos

Malgré son prétendu manque d'inspiration, il a réussi à te faire rire ?

rotko a écrit:

Malgré son prétendu manque d'inspiration, il a réussi à te faire rire ?

il m'a semblé que ce n'était pas le but principal ...
j'ai trouvé beaucoup de poésie dans ce livre et une tendresse à laquelle je ne m'attendais pas.

Excuses, Mona, je n'avais pas lu ton deuxième post quand j'ai posé la question (nos posts se sont croisés) et je pensais, à tort, que le livre était drôle. Donc un bon point pour Foenkinos qui enrichit sa palette...

Suis en train de lire " La délicatesse ", intéressant. Je vous tiendrai au courant.

A propos de " La délicatesse " :

Il en est des livres comme des gens. On passe à côté, on les ignore, les méprise, les juge à leur apparence, les rejette, les prend à la légère, et malgrè toutes ces défauts de notre part le sort nous met face à nous même un instant et nous pousse à redéfinir nos sentiments. " La délicatesse " a connu ce sort.

Jamais je n'aurais attaché la moindre importance à ce livre dans des circonstances normales. Et puis le voilà poser sur une table, je lis la quatrième et suis intéressé, hapé. Je ne connais rien de cet auteur et puis vais me renseigner sur wiki. Tiens il fait du jazz, il est fan de " Belle du seigneur " et puis le sujet de La Délicatesse m'interpelle.

Je plonge dedans, au sens propre, puisque j'ai lu le premier chapitre à la piscine. Et puis me laisse guider par les mots. C'est poétique, cela pousse à l'interrogation, il y a de jolies formules, c'est maîtrisé. La dernière phrase " Nathalie ouvre les yeux ", Hexagone aussi grâce à ce livre.

Il ne s'agit pas d'un chef d'oeuvre, mais d'un joli petit livre qui parsème comme un petit caillou mon chemin de lecteur.

Hexagone a écrit:

Il ne s'agit pas d'un chef d'oeuvre, mais d'un joli petit livre qui parsème comme un petit caillou mon chemin de lecteur.

Tout à fait d'accord avec toi.
une "douceur poétique" qui fait du bien
sans prétention.

Je viens de terminer la lecture de LA DELICATESSE et reste un peu sur ma faim...

L'auteur a plein de jolies tournures et de belles formules, ça commence très bien, j'ai aussi été happée par l'extrait en quatrième de couverture.
La description d'un deuil, cette histoire de deux itinéraires qui se croisent, la livraison de bouquet ratée et...

... et puis ça finit par d'interminables histoires de bureau, les ragots, les jalousies et un chassé-croisé "m'aime-t-elle / oui mais moi je l'aime / en aime-t-elle un autre / que fait-elle avec un type comme ça etc........................

Dommage

Ce livre ne m'avait pas passionnée non plus. J'en avais commencé un autre de lui et l'avais laissé tomber (j'ai oublié le titre). Par contre, je trouve que cet auteur passe très bien à la radio ! A chaque fois que j'ai l'occasion d'écouter une émission à laquelle il est invité, je le trouve vraiment très sympathique et il arrive presque à me donner envie de lire ses nouveaux titres

Partout on trouve des éloges de Foenkinos.

Une bibliothécaire m'avait donné en primeur la delicatesse que je n'ai pas eu le temps de lire,

A l'occasion de la parution des souvenirs chez Gallimard, l'Express :

A 36 ans, l'écrivain au romantisme fantasque boucle 2011 avec un roman, Les Souvenirs, et un film, adapté de son best-seller, La Délicatesse. Ne manque plus que la consécration d'un grand prix...

l'article et un extrait.

Les souvenirs , je le note.

Comme je te le disais je l'ai reçu comme toi en cadeau, je pourrais donc donner mon avis sur Les souvenirs, premier roman de cet auteur que je ne connaissais absolument pas. D'abord je finis mon Pratchett et m'attaque aux lectures communes

C'est un très joli livre , j'espère que tu prendras autant de plaisir que moi à sa lecture ^^

La délicatesse

Réalisé par David Foenkinos, Stéphane Foenkinos,

Avec Audrey Tautou, François Damiens, Bruno Todeschini, Mélanie Bernier,


Nathalie est une jeune veuve dont les sept années d'heureux mariage ont été brisé par un accident de voiture. Employée dans une grande entreprise, elle traverse ce deuil très douloureux quand un jour, au bureau, elle embrasse impulsivement son collègue Markus. Pour elle, ce n'est rien d'autre qu'un acte gratuit. Mais pour lui, discret et mal dans sa peau, doté d'un physique peu agréable, c'est la révolution.

Je suppose que les dialogues du roman sont aussi au 2e degré dans ce cache cache sentimental entre une ingénue et un timide maladroit. Le film repose essentiellement sur ces deux protagonistes, surtout Tautou qu'on peut aimer pour son charme ou ne pas apprécier dans un côté trop fleur bleue que l'humour ravive, ou une attitude guindée : quand elle marche ses bras restent immobiles. Les hommes se livrent à des stratégies de bouffons, les répliques sont d'une banalité voulue. Le film se laisse voir.

On a eu droit à des oeillades, des sourires, des fossettes, des aperçus de la nuque, un regard sur une mèche juste derrière l'oreille gauche

tu entends quoi Rotko par dialogues au 2nd degré (dans un roman)?
j'ai lu ce livre la semaine dernière et même si j'ai aimé sans être transcendé, je ne vois pas ce que tu veux dire.

je pense qu'il ya de l'humour dans les remarques plates qu'échangent les protagonistes. Au premier degré ce serait banal, avec la complicité de l'auteur/lecteur on s'amuse de cette situation.

Ainsi que le timide vienne parler avec sa chef du dossier 104 n'a rien que de très ordinaire, mais qu'il répète le même prétexte pour la revoir après avoir échangé des baisers avec elle, nous fait sourire de son manque d'imagination.

Nestor a écrit:

je pense qu'il ya de l'humour dans les remarques plates qu'échangent les protagonistes. Au premier degré ce serait banal, avec la complicité de l'auteur/lecteur on s'amuse de cette situation.

tu as complètement raison, le côté banal et presque bidon de l'histoire devient bien plus intéressante grâce à la façon dont l'auteur réussit à nous garder avec lui. sur un thème qui à la base n'est pas des plus novateur, sa façon de le réciter rend ce livre attirant.
je comprends mieux ton "2nd degré".

Citation :

dossier 104

c'est le 114.

Les souvenirs

Je rejoins l'avis de Quetschup, c'est un roman d'une grande tendresse qui questionne au delà de l'apparente simplicité de l'histoire. Les liens qui se tissent ou se dénouent par le jeu du hasard et de la simple vie quotidienne, des relations inter-générationnelles ou comment voit on nos anciens et qu'elles sont les possibilités de vivre dignement qu'on leur donne. La maison de retraite, la quête des souvenirs et de ce qu'ils ont construit en nous dont nous ne prenons pas toujours conscience. Un roman du hasard avec des mots tendres et des expressions raffinées et / ou amusantes, le roman de la Vie, des espoirs, des déchirures et des sourires, des moments de grande complicité entre grand-mère et petit fils, des problèmes de dialogue entre père et fils et tous les liens familiaux , amoureux ou amicaux. En définitive un roman comme une vie ordinaire ce qui le rend très attachant d'autant plus que Foenkinos a un grand talent narratif. le sens de la poésie et d'un humour délilcat.

Je pense que je lirai La délicatesse en 2012.

Je vais réiterer également cet auteur après cette lecture très plaisante , et mon choix se porte sur "Qui se souvient de David Foenkinos?"
Un roman plus léger et scrutant moins les profondeurs pour connaitre les différentes variantes de son univers.

Natalia a écrit:

Je pense que je lirai La délicatesse en 2012.

le roman est sans doute plus amusant que le film. Par moments j'en avais assez des dialogues plats et d'un personnage masculin mal dégourdi

t'avais raison, c'est le dossier 114

Je n'ai pas du tout envie de voir le film ce qui m'intéresse c'est de retrouver l'écriture de Foenkinos et justement sa délicatesse
Audrey Tautou m'énerve