Milan Kundera

Excuse-moi de poser des questions sottes :

on dirait qu'il tient des chroniques sur notre époque ? ou y a -t-il une histoire, une intrigue par exemple sentimentale ou un récit de vie ?

rotko a écrit:

Excuse-moi de poser des questions sottes :

on dirait qu'il tient des chroniques sur notre époque ? ou y a -t-il une histoire, une intrigue par exemple sentimentale ou un récit de vie ?

Ce n'est point sot comme question et c'est un roman assez spécial.
Il y a certes des personnages , mais ce n'est pas une histoire au vrai sens du terme.
Ce sont des situations différentes au fil des chapitres.Parfois , on a l'impression qu'il saute du coq à l'âne , mais ce n'est pas le cas , car chaque situation est utile pour que l'auteur puisse faire passer ses messages au lecteur.
L'auteur se situe en observateur (il est aussi un personnage du roman) et regarde les autres interagir pendant un colloque d'entomologistes .

J'ai terminé "La valse aux adieux " de Kundera.

4è de couverture:

Dans une ville d'eaux au charme suranné, huit personnages s'étreignent au gré d'une valse qui va s'accélérant : une jolie infirmière ; un gynécologue fantaisiste ; un richard américain (à la fois saint et don Juan) ; un trompettiste célèbre ; un ancien détenu, victime des purges et sur le point de quitter son pays... Un " songe d'une nuit d'été ". Un " vaudeville noir ". Les questions les plus graves y sont posées avec une blasphématoire légèreté qui nous fait comprendre que le monde moderne nous a privés même du droit au tragique.


Mon impression:

Un autre excellent Kundera qui ne m'a pas déçue.
Les thèmes de la procréation et de la relation homme/femme y sont traités avec beaucoup de dérision, mais ce n'est qu'une façade car les messages derrière cette apparente légèreté sont forts.
L'auteur est "impitoyable" avec ses personnages et met à nu les pires faiblesses de chacun en faisant clairement ressortir l'inconstance de l'être humain.
Je recommande vivement ce livre! Un vrai plaisir ! et se lit très facilement.

Que fait Milan ? Un nouveau livre est-il prévu ?

j'ai longtemps entendu parler de Kundera, et je me suis décidé, la semaine dernière à découvrir cet auteur. J'avais vu le film "l'insoutenable légèreté de l'être", que j'avais beaucoup aimé.

j'ai lu, donc, l'identité. J'ai bien aimé, c'est largement teinté de philosophie, la réflexion est profonde, mais j'ai été un peu déçu par le style, que je pensais plus soutenu. C'est bien écrit, mais il n'y a pas de quoi s'en relever la nuit, d'autant plus que j'ai été gêné par une gestion des temps assez anarchique (mélange de présent et de passé simple, qui, à mon avis, ne se justifie pas).

En résumé, un bon livre, qui apporte une réflexion intéressante, mais ce roman ne sera pas inoubliable.

faut que je me décide à le lire celui là

je traverse une monomanie sur kundera en ce moment.
je ne sais plus comment l'idée de le lire m'est venue. peu importe, je ne regrette rien.

c'est une production incroyable. une gigantesque toile d'araignée de thèmes philosophiques, de situations. une oeuvre circulaire en fin de compte, des thèmes à variations - pour reprendre son expression.
ces personnages ont une manière si étrange d'exister. c'est fascinant. dans une certaine mesure, ça me rappelle la densité des personnages de Dostoïevski.
cette oeuvre est d'une personnalité incroyable. vous me direz : c'est le cas de toutes les grandes. d'accord. alors c'est une grande oeuvre, tout simplement.

j'ai particulièrement aimé la plaisanterie. pour le thème qu'il développe en profondeur dans ce livre, pour Lucie, pour l'amitié de ludvik et jaroslav et pour l'éclair de paix qu'il y a dans l'ultime scène musicale. tout ça, sans espoir intempestif. lucide, le type.

Bandini a écrit:

je traverse une monomanie sur kundera en ce moment..

Voilà de quoi l'alimenter ! Une rencontre de Milan Kundera Gallimard.

Il y parle de francis Bacon et de ses portraits torturés, de ses admirations litteraires, beckett et Anatole France, entre autres, et de quelques héros comme Don Quichotte, Panurge, Joseph K, le soldat Chveïk.

rabiblio a écrit:

rotko a écrit:

Excuse-moi de poser des questions sottes :

on dirait qu'il tient des chroniques sur notre époque ? ou y a -t-il une histoire, une intrigue par exemple sentimentale ou un récit de vie ?

Ce n'est point sot comme question et c'est un roman assez spécial.
Il y a certes des personnages , mais ce n'est pas une histoire au vrai sens du terme.
Ce sont des situations différentes au fil des chapitres.Parfois , on a l'impression qu'il saute du coq à l'âne , mais ce n'est pas le cas , car chaque situation est utile pour que l'auteur puisse faire passer ses messages au lecteur.
L'auteur se situe en observateur (il est aussi un personnage du roman) et regarde les autres interagir pendant un colloque d'entomologistes .

C'est dans ce livre qu'il a écrit "le degré de lenteur est directement proportionnel à l'intensité de la mémoire, et le degré de la vitesse est directement proportionnel à l'intensité de l'oubli"

J'ai profité des vacances pour lire L'insoutenable légèreté de l'être. Cette lecture était prévue depuis longtemps, et attendue avec impatience, mais je voulais me donner le temps de le lire convenablement et de pouvoir m'y consacrer.

Je n'ai pas été déçue. J'ai rarement lu un livre d'une telle intelligence, dans le domaine purement littéraire. L'auteur y confronte avec brio, par le prisme des personnages et ce qu'ils vivent, des réflexions que j'ai trouvées particulièrement intéressantes, ce soit sur le plan psychologique, philosophique, historique, ou encore littéraire. Cette oeuvre est d'une immense richesse, elle ouvre la porte à une réflexion sur soi de façon originale et impitoyable.

Par ailleurs, j'ai apprécié l'originalité du traitement, cette façon de ne pas livrer un roman classique, où l'on suit des personnages sur une durée X. La narration est coupée de multiples réflexions, soutenues par des références variées, tissées entre elles par la trame du texte. Si cela n'en fait pas un livre facile à lire, ni même à appréhender, cela en fait à mon sens un livre vraiment passionnant et enrichissant.

Il y a plusieurs passages que j'ai repérés, mais je ne puis les fournir ici, ayant rapidement prêté mon exemplaire pour le faire lire !

Plus tard donc...

Bonjour,

Je viens de lire "jacques et son maître". (le titre exact m'échappe )

C'est passionnant ! la mise en place d'histoires qui s'entrechoquent, le ton ironique avec lequel l'auteur joue entre le "destin et la fatalité des individus", le sentiment de déja vécu, les variations sur le thème de l' existence, me laisse à la fois un sourire aux lèvres(oui, on se marre) et un sentiment de désespoir(oui, mais que foutons nous sur cette terre, si tout est écrit d'avance...)

b7 a écrit:

Je viens de lire "jacques et son maître". (le titre exact m'échappe )

chez Folio.

Oui !! c'est celui ci

Vincimil a écrit:

Je possède une belle édition NRF de L'insoutenable légèreté de l'être. Je l'ai acheté et lu il y a déjà 10 ans. Il ne m'avait pas impressionné. Peut-être devrais-je le lire avec mon esprit d'aujourd'hui. En tous cas je l'ai repris en mains, et il me tente. Je ne savais pas qu'il y avait des fans de Kundera aussi accroc (Nam ). Je vais sans doute le relire pour voir ce qu'il peut y avoir de si extraordinaire...

tu as raison, moi aussi je l'ai lu mais je n'y a pas trouvé autant de chose.. et surtout quand il fait de la philosophie, il échoue vraiment..

mais c'est pas si mal quand meme... lisez lisez...

Il entre dans la Pléiade.

La Pléiade rassemble aujourd’hui son recueil de nouvelles «Risibles Amours», , les grands romans qu’il publie entre 1967 et 2003, et puis ses essais. Ce qui frappe dans cette édition, c’est l’esprit d’équipe de la formation tout entière. La cohérence de la vision, et puis les obsessions: multiplication des points de vue (comme dans «la Plaisanterie»).

Mélange des genres (Kundera n’écrit pas de romans politiques, mais des romans d’amour où l’on parle politique). Préférence marquée pour les figures féminines (les inoubliables Tereza et Sabina de l’«Insoutenable Légèreté»).

Œuvre, par Milan Kundera, édition de François Ricard, la Pléiade,
Gallimard, 1504 p. et 1328 p.,

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J'ai découvert Kundera la semaine dernière, et lu son roman L'insoutenable légèreté de l'être à ce moment-là.
Ce roman m'avait toujours fascinée mais je ne savais pas de quoi il en retournait et, sans vraiment le vouloir ni même le savoir, va t-on dire, je l'ai acheté. Disons que ce fut là pour moi une grande nouveauté car d'habitude, je sais toujours parfaitement ce que je vais acheter, mes projets et priorités de lecture sont tranchés et tracés d'avance.

Dépaysée, je l'ai été. Par son style d'écriture, dépouillé comme l'écrivait une Graine plus haut, par le contexte politique, géographique et temporel, celui du Printemps de Prague en 68 et de l'invasion du pays par les chars russes. Par le traitement (sensible et profond, comme l'écrivait toujours la même Graine) qu'il fait de ses personnages, la façon dont ils racontent leurs expériences, leurs visions du monde et d'eux-mêmes...
Je n'avais encore jamais lu un tel roman.

J'ai beaucoup aimé, et j'ai bien envie de lire d'autres de ses œuvres.

Dans L'insoutenable légèreté..., Kundera développe des idées qui me plaisent beaucoup, qui sont en accord avec les miennes, et les siennes m'ont aidée justement à creuser mes propres réflexions. C'est cela que j'aime chez un auteur.
Notamment, la notion développée dans le roman de l'idylle, les cauchemars de Tereza, la métaphore du camp de concentration chez Tereza ou Sabina, je ne sais plus laquelle des deux...

Bref, une bonne et saine lecture !

Essai sur l'oeuvre romanesque de Milan Kundera

Résumé :
Les personnages mis en scène dans L’Immortalité sont Agnès et Laura, deux sœurs, et Paul, le mari d’Agnès qui épousera Laura après la mort de sa sœur. Avant l’accident de voiture qui provoquera la mort d’Agnès, celle-ci va petit à petit se détacher du monde, comme si elle voulait céder la place à quelqu’un d’autre.
Ce roman est une critique de la civilisation européenne occidentale, Kundera proteste contre la tendance du monde contemporain de rendre toute chose superficielle, légère et facilement digérable.
Extraits :
« Nous n’apprenons jamais pourquoi et en quoi nous agaçons les autres, en quoi nous leur sommes sympathiques, en quoi nous leur paraissons ridicules; notre propre image est pour nous le plus grand mystère. »
***
« La honte n’a pas pour fondement une faute que nous aurions commise, mais l’humiliation que nous éprouvons à être ce que nous sommes sans l’avoir choisi, et la sensation insupportable que cette humiliation est visible de partout. »
***
« Tout un chacun trouve agaçant qu’on raconte sa vie selon une autre interprétation que la sienne propre. »
***
« Votre vie sera toujours construite avec les mêmes matériaux, les mêmes briques, les mêmes problèmes et ce que vous pourriez prendre d’abord pour une « vie nouvelle » apparaîtra bientôt comme une simple variation du déjà vécu. »


Ce roman est un jeu subtil et léger entre notre perception intime de ce que nous sommes, ici et maintenant, dans le temps, et cette part de nous-mêmes que voient et retiennent les autres, nos actes et leurs conséquences, qui s'affranchit au moins en partie de cette instantanéité. Un halo flotte alors autour de nous (notre image ?), halo qui devient peu à peu plus réel pour les autres que ce que nous croyons être et se fige. Nous devenons ce geste d'adieu fortuit, cette phrase incongrue prononcée un jour ; et notre relation avec cet autre nous-même, que souvent nous ignorons ou voulons ignorer, peut devenir bien difficile ...

Il pose aussi une autre question aussi dérangeante que la première : là où nous voyons souvent notre moi capable d'une pensée, d'un mouvement, d'un acte que nous croyons original, d'autres auront entendu cette pensée cent fois, vu ce mouvement ailleurs et verront dans nos précieux actes non l'expression de ce moi qui nous est si cher, mais l'expression de notre essence que nous partageons avec les autres hommes. Acte qui fréquente peut-être l'immortalité par sa grandeur ou sa beauté, mais pas parce qu'il est issu de notre génie propre, mais simplement de nos gènes partagés. Dur ... Alors, il ne nous reste qu'à jouer avec ce monde qui ne nous comprend plus, ne nous valorise pas. Insouciance et légèreté ...

Tout cela (et bien plus) est dit avec la merveilleuse facilité de MK.

Un très beau livre. 

Donne envie de le lire. Mais oui, dur miroir - à la lecture de ton beau résumé.

je n'ai rien lude cet auteur, dommage. Les résumés donnent envie de le lire.
Il a été proposé pour le prix Nobel ou je me trompe?

Oui AMADAK mais il ne l'a jamais reçu.

Par contre, il a eu le grand prix de l'Académie Française pour l'ensemble de son oeuvre  

pour Sapho: Alice Munro serai-t-elle plus importante dans les milieux littéraire?
Je n'ai pas encore lu rien de l'un ni de l'autre,mais ils ont un genre tout à fait différent.

Hélas  AMADAK, je ne connais ALICE MUNRO que de nom. Je n'ai lu aucun livre d'elle   

Par contre KUNDERA, c'est un pur régal   Si tu souhaites lire l'un de ses livres, je te proposerais de commencer par : L'INSOUTENABLE LEGERETE DE L'ETRE

Bon week-end