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Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Mar 05 Fév 2013, 06:13
Après le remake, les suites, le prequel ou les remontages, voici qu'arrivent un making of fictionnel, avec Anthony Hopkins dans le rôle d'Hitchock, et une série télé.
l'article de Slate.
soussou pilier
Nombre de messages : 14224 Date d'inscription : 25/02/2007
Sujet: intervieuw avec Anthony Hopkins Mer 06 Fév 2013, 15:59
Un entretien avec Anthony Hopkins sur Alfred..
je mets l'article en spoiler vu sa longueur(.source Le soir)
Spoiler:
-ce un défi dur à relever que de s’attaquer à Hitchcock ?
Je le pense. Parce que tout le monde le connaît. Au début, je n’étais d’ailleurs pas convaincu à l’idée de m’y attaquer, pour cette raison. J’ai changé d’avis. Et j’ai regardé tous les « Alfred Hitchcock présente », à la télévision. J’ai essayé de capter la voix. Mais aussi son obsession du contrôle, pratiquement mathématique. Il savait toujours tout ce qui se tramait sur son plateau. C’était aussi un homme très courageux, quand on veut bien se souvenir qu’il a investi son propre argent pour Psychose. Cela alors qu’il se sentait au bout du rouleau, et qu’on le disait en perte de vitesse. Or, à l’arrivée, c’est un chef-d’œuvre.
Vous avez été au cinéma, avant Hitchcock, Nixon ou Picasso. Y a-t-il un plaisir particulier à incarner des personnalités publiques qui ont existé ?
Hitchcock est mon préféré. Le plus dur, aussi, tant il est connu. Rendez-vous compte, Hitchcock entrait tous les samedis dans notre salon, avec le petit écran, et ses célèbres « good evening ». Il a fait partie de notre subconscient.
Comment expliquer sa fascination pour le crime ?
C’était la dimension psychologique qui l’intéressait. Nous sommes ici à parler autour d’une table, convaincus chacun que nous allons survivre à ce jour. Or, on ne sait jamais. Hitchcock savait cela : tout va bien, tout semble solide… mais qui sait ? Sur un simple claquement de doigts. Et voilà ce qui rend la vie si effrayante et glorieuse. Il y a un magnifique poème de TS Elliot, où il dit ceci : « Ma grandeur, j’en ai vu le moment vaciller, Mais j’ai vu l’éternel Laquais tenir mon pardessus et ricaner » Nous sommes de bons petits animaux, gesticulant avec toute notre généreuse insouciance… mais la mort est tapie, dans l’ombre, qui fait des croche-pieds au moment où on s’y attend le moins. Un de mes bons amis vient de mourir il y a trois semaines, comme ça. Coup de théâtre. C’est la vie. Et j’en ai toujours été extrêmement conscient, moi qui viens d’avoir 75 ans.
Le film rappelle l’importance dans la vie et la carrière de sir Alfred de son épouse, Alma !
Alma était l’instigatrice et le vrai pouvoir, dans la vie d’Hitchcock. Ils se sont rencontrés longtemps avant, dans les années 20 en Grande-Bretagne, puis ils ont voyagé ensemble, vers l’Allemagne ou la France. Alma fut sa monteuse, sa conseillère, mais resta toujours dans l’ombre, parce qu’elle avait compris, selon moi, que c’était un homme profondément narcissique. Qui adorait être une célébrité. Comme tous les gens brillants, il était égoïste, impatient. Alors que sa femme devait être tolérante, à l’écoute, compréhensive. Hitchcock était aussi un grand romantique. Avec sans doute un côté très féminin en lui… je parle de son âme, pas de sa sexualité. Les femmes extraordinaires qu’il a mises en avant, Grace Kelly, Kim Novak représentaient des sortes de projections inaccessibles de son romantisme.
Le film suggère que Hitchcock, avant d’attaquer « Psychose », était abîmé et en plein doute. C’est votre sentiment ?
Fenêtre sur cour est sorti en 1954, alors que j’étais un jeune garçon. Et j’étais un fan d’Hitchcock. Puis j’ai vu L’homme qui en savait trop, Sueurs froides. Il s’est peu à peu ennuyé, à croiser le fer avec des stars, comme Cary Grant, dans de grosses productions. Il n’était physiquement pas en bonne santé. Il mangeait trop, buvait trop, fumait trop. Et puis, à l’époque, les critiques ont massacré Sueurs froides, son film le plus romantique, qui est aussi mon préféré. Avec James Stewart éperdu d’amour pour Kim Novak. Et Hitchcock se projetant dans la souffrance de Stewart. Toutes ces raisons l’ont amené vers la crise qui l’a conduit à la genèse de Psychose. Or, Psychose est peut-être sa première confrontation avec la mort. Avec sa propre mort. Avec l’horreur, pure et simple. L’horreur de sa propre vie. Pour moi, Hitchcock a toujours cherché à avoir le contrôle. A un intervieweur qui lui demandait un jour ce qui lui faisait peur, il eut cette réponse : « la police ». Nous n’avons aucun pouvoir, pensait-il. Nous nous réveillons le matin en nous persuadant que nous avons la situation sous contrôle. Or, tout peut arriver. Janet Leigh entre dans un motel dans Psychose et sa vie bascule. Cary Grant, dans La mort aux trousses, est subitement
kidnappé. James Stewart, assis avec sa jambe cassée dans Fenêtre sur cour, entend hurler en face de chez lui et c’est le début des ennuis. Le même Stewart suit dans Sueurs froides une femme dont il tombe amoureux, et voilà la vie qui bascule. La terreur de l’incertitude et de l’impuissance hante les films de Hitchcock.
Vous souvenez-vous du jour où vous avez vu « Psychose » ?
Oui. J’étais à Manchester, c’était un dimanche très sombre et pluvieux de 1960, je crois. Je me souviens encore du chemin de retour, vers chez moi, après le film. La peur qui était encore en moi, intacte ! Avec l’impression que Norman Bates allait surgir…
Avez-vous découvert quelque chose sur Hitchcock que vous ne saviez pas ?
J’apprécie plus profondément encore son talent de réalisateur. La scène de la douche, dans Psychose, vous ne voyez pas une goutte de sang. C’est la musique qui suggère l’action. Il savait mieux que quiconque quels étaient les abysses d’angoisse qui veillaient en chacun de nous. C’était un grand psychologue, de ce point de vue, une sorte de Freud artistique. Quant à sa personnalité, oui, je connais mieux son pragmatisme : arrêtons de discuter, allons à l’essentiel, action ! On évoque souvent sa prétendue distance.
Etait-il froid ? Il parlait peu. Il donnait peu d’instructions à ses acteurs. A un acteur qui lui demandait un jour ce qu’il devait faire, il aurait dit : « donnez-moi votre contrat. Regardez, il est écrit que vous êtes un acteur, c’est signé. Alors, faites ce que vous avez à faire. »
Que serait Hitchcock aujourd’hui, s’il était en âge de travailler ?
Le cinéma est devenu un immense conglomérat de pouvoir. Je me suis retrouvé sur des plateaux où vous aviez neuf producteurs présents, tous pendus au téléphone. Il serait désespéré, je crois.
Maya pilier
Nombre de messages : 4596 Age : 71 Localisation : Thrace Date d'inscription : 16/07/2009
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Mer 06 Fév 2013, 18:36
Merci, Mariane, j'ai lu avec beaucoup d'interet.
Qui a vu le film?
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Mer 06 Fév 2013, 19:32
J'ai vu la présentation, on dirait une comédie, poura utant qu'on puisse augurer d'un film parsa bande annonce, mais pour comprendre Hitchcock, et l'apprécier, je préfère le livre de truffaut.
Hitchcock/Truffaut : édition définitive ; avec la collaboration de Helen Scott par Truffaut , François 1993 Gallimard
mahiwan pilier
Nombre de messages : 1135 Age : 76 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 01/03/2011
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Jeu 07 Fév 2013, 15:12
Lors de mon récent déplacement en Bretagne , en longeant la côte par Dinard , j'ai eu la surprise de découvrir cette statue à la mémoire d'Hitchcock
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Jeu 07 Fév 2013, 15:22
bravo pour cette trouvaille !
Maya pilier
Nombre de messages : 4596 Age : 71 Localisation : Thrace Date d'inscription : 16/07/2009
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Ven 08 Fév 2013, 11:35
Oui, belle trouvaille!
Sinon, Hitchcock repose a LOS ANGELES au cimetière Forest lawn memorial - park hollywood hills. Une pierre tombale peu lisible:
soussou pilier
Nombre de messages : 14224 Date d'inscription : 25/02/2007
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Jeu 21 Fév 2013, 20:31
Hitchcock hante les créateurs à Milan.
la femme Gucci se transforme en oiseau de nuit avec de somptueuses robes en satin incrustées de pierres et brodées de plumes multicolores.
Marie kiss la joue Animation
Nombre de messages : 2576 Age : 36 Localisation : Rennes/Paris Date d'inscription : 03/04/2007
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Ven 22 Fév 2013, 10:34
Il faut voir Passion de Brian de Palma : on a l'impression de se retrouver dans un Hitchkok "2.0"
mazel pilier
Nombre de messages : 1421 Age : 72 Localisation : Carrières sous Poissy Date d'inscription : 19/01/2007
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Lun 22 Juil 2013, 18:39
pour les fans :
Sans les ostinatos d’Hermann, La Mort aux Trousses de Cary Grant serait bien moins pressante ; sans ses cordes suraigües, le couteau ne pénètrerait pas le corps de Janeit Leigh avec la même violence…
France-culture : Continent musiques : Aujourd’hui, première séquence, Hitchcock/Herrmann
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
Sujet: Re: Alfred Hitchcock Mar 14 Jan 2014, 06:37
RESTAURATION D’UN DOCUMENTAIRE D’ALFRED HITCHCOCK SUR LES CAMPS NAZIS
En 1945, Alfred Hitchcock, alors réalisateur à Hollywood, est engagé en Grande-Bretagne pour superviser le montage d’un film consacré à la libération des camps nazis, composé d’images filmées sur les lieux par les opérateurs de prise de vue de l’armée. Celle-ci produit et désire que le film soit montré en Allemagne.
La politique de réconciliation change ses projets : le film n’est pas rendu public, et se trouve déposé à l’Imperial War Museum de Londres. Découvert et partiellement exhibé en 1984, il fait aujourd’hui l’objet d’une restauration par le musée. Il sera projeté en 2015, à l’occasion de la commémoration de la libération des camps.