L'auteur et vous

Vous intéressez vous à l'auteur des livres que vous aimez ou que vous n'aimez pas lire.

Quel intérêt y trouvez-vous ? Avez-vous envie d'en savoir plus, de le voir, d'avoir une dédicace etc.

Le sondage n'est pas à la hauteur de ceux de Seuguh, mais j'y travaille

Pourquoi m'interesserais-je aux auteurs de livres que je n'ai pas aimés ? pour leur trouver des excuses ou pour me venger d'eux

D'une manière générale je lis peu de notices biographiques, et encore moins de biographies, mais c'est vrai que pour mes auteurs préférés, surtout s'ils sont étrangers, j'aime savoir comment ils ont pu vivre, quelles ont été leurs autres activités, leurs expériences.

Mais l'auteur à la mode qui distribue ses autographes ne m'interesse pas à priori. Parfois pourtant quand les circonstances s'y prêtent, peu de monde et des affinités, on peut avoir de vraies conversations. moments précieux !

J'aime bien quand les auteurs parlent de leurs lecteurs et de leurs séances de dédicaces : ainsi Bellec dans son recueil un bon dieu pour les ivrognes ou Claude pujade Renaud dans Au lecteur précoce.

De l'humour, de la moquerie, et une petite dose d'insolence dans la situation, pourquoi pas ?

Connaître les goûts litteraires et cinematographiques des auteurs, leurs peintres préférés, oui, voila qui m'interesse chez ceux que je lis avec plaisir, y compris les anecdotes de leurs rencontres avec le livre et la lecture.

Mabanckou racontant comment il volait des livres, c'est amusant - et instructif d'entrer en litterature par effraction et transgression !

D'autre part les premiers titres jouent souvent un rôle déterminant, non ? pour les lecteurs comme pour les auteurs. Certains nous initient et nous déniaisent

rotko a écrit:

Pourquoi m'interesserais-je aux auteurs de livres que je n'ai pas aimés ? pour leur trouver des excuses ou pour me venger d'eux

C'est une bonne question et je me la posais...

Alors peut-être pour se conforter dans son rejet ? peut-être pour savoir pourquoi on n'aime pas, l'auteur enfin sa personne y est-elle pour quelque chose ? Pour ne pas le louper au coin de la rue et lui dire notre façon de parler ? Pour être sur de ne pas passer à côté d'une personne intéressante ?
Pour savoir pourquoi on n'aime pas ?

Ah bien j'ai pas de réponse, je pense que cela a dû m'arriver, sur un auteur à succès dont je n'aimais pas les livres et j'ai cherché ailleurs (donc du côté de la personne) pour comprendre un engouement que je ne partageais pas.

rotko a écrit:

Connaître les goûts litteraires et cinematographiques des auteurs, leurs peintres préférés, oui, voila qui m'interesse chez ceux que je lis avec plaisir, y compris les anecdotes de leurs rencontres avec le livre et la lecture.

Je penche vers ça aussi et

Citation :

quelles ont été leurs autres activités, leurs expériences.

J'ai rajouté qques précisions sur le questionnaire.

J'ai répondu non, car je ne suis pas érotomane.

Je n'ai jamais lu de biographie d'auteur, même s'il est vrai que savoir deux-trois choses sur leur parcours de vie me semble intéressant, ne fût-ce que pour parfois mieux comprendre leur oeuvre.

Sinon, j'ai juste été une fois à une séance de dédicaces - un peu par hasard d'ailleurs, mais c'était un dessinateur/scénariste de B.D., Vink.

Je comprends le non, maintenant le vécu de certains m'intéressent pour comprendre, connaître mais je n'ai pas du tout envie de voir un auteur, si j'en avais l'occasion, j'en ai eu et je fuis, trop peur d'être déçue par rapport à l'oeuvre et trouver une personne que je n'aimerai pas. Assister à un débat oui, une rencontre plus personnelle... je n'y crois pas pour moi.

Ceci dit certaines biographies m'intéressent, c'est différent pour moi que la dédicace, souvent des biographies à une autre époque me permettent de voir le contexte.

Différente la dédicace d'un illustrateur (bd) et d'un écrivain, la première me plairait, la deuxième je m'en moque totalement.

Une chose me tient à coeur depuis plusieurs années ce sont les idées de l'auteur, je ne peux pas dissocier, si je découvre après des idées que je déteste alors l'oeuvre je la raye de ma mémoire, de mon coeur...

La curiosité peut jouer pour savoir comment fonctionnent certaines personnalités déroutantes.

On parlait de Barbey d'Aurevilly, et de Violette Leduc, les itineraires de vie ne sont pas calmes !Les projets se succèdent et s'annulent, les rapports affectifs ne sont pas non plus de tout repos !

Quant aux "idées" dont parle Utopie, la connaissance du contexte est indispensable et on voit des ecrivains comme Pram Ananta Toer mis en prison ou en residence surveillée par des gouvernements successifs et antagonistes.

Il arrive aussi que des oeuvres qui se voulaient partisanes se lisent enfin de compte sans donner au lecteur les idées de l'auteur. Qui songerait à exalter les chouans après avoir lu Balzac ou Barbey ?

Je crois qu'il faut faire des distinctions.
D'abord souhaiter connaître un auteur et vouloir une dédicace, cela n'a rien de comparable.
Il y a dans doute un côté "fétichiste" dans le désir d'avoir un livre dédicacé ! Ou l'espoir que, si l'auteur devient célèbre, sa signature vaudra un jour une fortune
Mais le "connaître"... Juste voir la tête qu'il a, à vrai dire, je m'en moque. Mais s'il s'agit de savoir qui il est, c'est différent. Et là, autre distinction, entre les auteurs morts et vivants, lointains ou contemporains. Je désire - et j'ai besoin de- avoir des précisions sur l'époque dans laquelle a vécu un romancier, sur la classe sociale à laquelle il appartenait, sur les épreuves qu'il a pu vivre. Je crois qu'il est difficile d'apprécier un écrivain sans "contextualiser" son oeuvre. Comment lire et comprendre Balzac, par exemple, sans rien savoir sur la Restauration ni sur ses opinions monarchiques et somme toute très réactionnaires ? Je ne pense pas du tout, comme le veut ou l'a voulu la mode structuraliste, qu'un texte se suffise à lui-même, hors de tout contexte.
En ce qui concerne les contemporains, si ce sont juste des "peoples" à la mode, je m'en fiche complètement ! D'ailleurs je ne les lis pas !
Mais pensez aussi qu'il est important pour les écrivains débutants de rencontrer leurs lecteurs, de discuter avec eux, de savoir comment ils perçoivent les livres. On écrit quand même pour être lu, et le lecteur est un interlocuteur indispensable !
Mais je ne sais pas si je suis ou pas "hors-sujet"

Hum, étant donné que la plupart des auteurs que j'aime sont morts, avoir envie de les rencontrer me semble épineux :o
Mais j'aime lire des bio les concernant, oui , j'aime beaucoup connaître leurs propres goûts littéraires, par exemple, ou leurs parcours, les critiques de la presse, etc.
Quant aux auteurs contemporains, j'ai déjà pu rencontrer Amélie Nothomb et même échanger quelques lettres.
Mais la plupart du temps, je préfère les observer de loin! (on dirait que je parle de bêtes en cages )

maïa a écrit:

je ne sais pas si je suis ou pas "hors-sujet"

tu es en plein dans la cible, et Marie-kiss-la-joue aussi.

J'ajouterai seulement qu'Amelie Nothomb est connue pour nouer des relations privilégiées avec ses lectrices, et qu'elle en tire une grande connaissance de "l'âme humaine et de ses expériences".

maïa a écrit:

je ne sais pas si je suis ou pas "hors-sujet"

Bien tu es en plein dans le mille et même c'est un peu là où je voulais en venir

Et sinon un hors sujet ne me dérange pas, imagine, tu marches tout seul sur ton pauvre chemin tout aride, solitaire, tu as soif et faim et quelqu'un te dit regarde là-bas le chemin est magnifique, évidemment il mène à une petite auberge ! Voilà c'est un peu ça pour moi les hors sujets

Utopie :

Citation :

tu marches tout seul sur ton pauvre chemin tout aride, solitaire, tu as soif et faim et quelqu'un te dit regarde là-bas le chemin est magnifique, évidemment il mène à une petite auberge ! Voilà c'est un peu ça pour moi les hors sujets

quelqu'un qui indique une auberge à qui a faim et soif lui rend service, surtout s'il lui paie le repas

J'ai oublié de préciser que le sondage c'est peu le sourire du fil et surtout qu'il est à choix multiple, vous pouvez cocher plusieurs cases... et oh miracle même le oui ET le non ...



ps : c'est un sondage pour les normands

Exactement rotko...
Tant qu'on reste dans uen relation auteur/lecteur, tout va bien, mais malheureusement certains voient les choses autrement...et là ça peut faire des dégâts...! Néanmoins je ne sais pas si ces relations sont privilégiées, elle entretient quand même pas mal de correspondances :!: (d'ailleurs j'ignore comment elle s'y retrouve )

maïa a écrit:

Je ne pense pas du tout, comme le veut ou l'a voulu la mode structuraliste, qu'un texte se suffise à lui-même, hors de tout contexte.

Moi, je pense que si , mais c'est comme pour beaucoup d'autres choses : plus on en sait (sur le contexte, les autres livres, etc.), mieux on goûte l'écrit et l'on comprend des allusions, qui, sans une meilleure connaissance, nous passeraient à côté. Pour reprendre l'exemple de Nothomb, je ne pense pas qu'il faille absolument savoir qu'elle est issue d'une vieille famille de notables politiques belges pour pouvoir lire un de ses livres. D'autre part, on comprendra mieux la part qu'elle met d'elle-même dans son oeuvre en ayant des connaissances biographiques.

Seuguh a écrit:

maïa a écrit:

Je ne pense pas du tout, comme le veut ou l'a voulu la mode structuraliste, qu'un texte se suffise à lui-même, hors de tout contexte.

Moi, je pense que si , mais c'est comme pour beaucoup d'autres choses : plus on en sait (sur le contexte, les autres livres, etc.), mieux on goûte l'écrit et l'on comprend des allusions, qui, sans une meilleure connaissance, nous passeraient à côté.

Moi, je ne comprends pas... en fait vous avez la même idée ?

Connaître le contexte pour mieux atteindre une oeuvre ?

Seuguh, en fait tu penses qu'une oeuvre se suffit à elle même mais qu'on passe à côté donc ... (quelque chose m'échappe)

En ce qui concerne Amélie Nothomb, je ne veux rien savoir d'elle

Mais ce n'est pas parce que le texte me suffirait

Utopie a écrit:

Seuguh a écrit:

maïa a écrit:

Je ne pense pas du tout, comme le veut ou l'a voulu la mode structuraliste, qu'un texte se suffise à lui-même, hors de tout contexte.

Moi, je pense que si , mais c'est comme pour beaucoup d'autres choses : plus on en sait (sur le contexte, les autres livres, etc.), mieux on goûte l'écrit et l'on comprend des allusions, qui, sans une meilleure connaissance, nous passeraient à côté.

Moi, je ne comprends pas... en fait vous avez la même idée ?

Connaître le contexte pour mieux atteindre une oeuvre ?

Seuguh, en fait tu penses qu'une oeuvre se suffit à elle même mais qu'on passe à côté donc ... (quelque chose m'échappe)

Non, disons pour clarifier ma pensée, que je pense qu'un texte peut - et dans mon idée des choses doit - se suffire à lui-même. Mais c'est comme en musique : le lecteur ou l'auditeur qui a les connaissances ad hoc trouvera plaisir à y lire, y entendre, une citation, un pastiche ou que sais-je encore. C'est l'idée des niveaux de lecture, qui peuvent d'ailleurs se puiser dans le vécu du lecteur lui-même, sans références exogènes.

Mais je trouve quand même qu'un texte doit se suffire à lui-même (j'ai d'ailleurs souvent en horreur les textes où les annotations d'exégètes sont foison, ça casse totalement le rythme de la lecture).

Et pour maïa : Amélie Nothomb adore le chocolat chaud !

Je constate que les auteurs eux-mêmes aiment faire le point sur ce qu'ils doivent aux autres, non pas à leurs "racines", terme trop immobile qui fait appel au terroir, mais à leurs origines, aux oeuvres qui les ont faconnés et influencés, à ceux qui les ont précédés et dont ils se sentent redevables.

deux exemples :

Le Clézio : Balaciner. C'est sans doute une commande, mais l'occasion pour Le Clezio de parler des cineastes qu'il aime. Prenons l'Africain, du même Le Clezio, sorte de quête de lui-même à travers les histoires de sa famille, et son enfance.

Vikram Seth, avec Deux vies, chez Albin Michel.

Ces deux auteurs joignent même dans ces ouvrages des photos, documents matériels qui expliquent leur "contexte", sans tomber dans un culte narcissique, faut-il le préciser.

Je ne suis pas du tout opposée à ce qu'écrit Seuguh, surtout si je me place dans une situation de simple lectrice. Je pourrais me délecter d'un poème de Baudelaire ou d'un roman de Flaubert sans même savoir à quelle époque appartient l'auteur.
Mais comme l'histoire des idées et l'histoire de la littérature (ou l'histoire littéraire) me passionnent, je trouve que pouvoir contextualiser permet de suivre l'évolution des genres, la manière dont l'art avance par soubresauts, rebellion, réaction, innovation... et sans doute de mieux entrer complètement dans l'oeuvre. Le roman du 19ème qui se veut réaliste, puis "naturaliste" est une manière fabuleuse de mieux comprendre l'histoire de ce siècle. Le second empire vu à travers les personnages de Zola, c'est quand même mieux qu'un bouquin d'histoire !
A propos des liens entre la vie, privée cette fois, de l'auteur et ce qu'il écrit : la critique littéraire jusqu'aux années 60 était sans doute trop focalisée sur les liens entre l'homme et l'oeuvre... Mais -travers bien de chez nous - après Barthes on est tombé dans l'excès inverse !

c'est interessant de voir que finalement, peu d'entre nous souhaitent rencontrer les auteurs. Moi, je dis un non catégorique. je refuse de les voir en "vrai". Je ne veux pas les humaniser, je préfère les laisser à l'état de papier, voire d'images, mais pas de chair, d'os et de sang. Même s'il arrive que la curiosité me titille au point de vouloir en savoir un peu plus (également pour m'aider à mieux appréhender les oeuvres comme vous le dites si bien), je ne veux pas risquer une rencontre.

Quand les auteurs parlent de leurs conceptions de la litterature, et de leurs démarches d'ecriture en confrontant leurs points de vue, en dialoguant avec le public dans un cadre agréable, voilà qui est bien tentant
....

je vais prendre mon vélo pour aller retrouver Alain Mabanckou, Jean Rouaud, Muriel Barbery et d'autres aux rencontres de la Ducherais à Campbon (44).

j'arrive u n peu en retard mais je suis prise par le jardin et les récoltes pfff plus une minute à moi (ceci est une parenthèse qui n'intéresse personne)
Et bien moi, j'adore rencontrer les auteurs que j'ai aimé lire et cela est malheureusement trop rare. Je veux justement à l'inverse de certains les soupeser, voir leur regard, leur sourire et souvent ça me conforte dans l'idée que je m'étais faite d'eux.
Bien sûr, plus dur pour les anciens auteurs qui ne sont plus de ce monde c'est évident !
Mais les contemporains ah oui !
et vous savez quoi?
même dîner ou boire un verre avec un (ou une) auteur que j'aime serait la cerise sur le gâteau!
un auteur que j'ai aimé lire ne peut pas être foncièrement mauvais !
cela dit je ne suis absolument pas fétichiste ni voyeuse ! simplement toujours curieuse de connaître mieux ce que j'aime, la preuve une dédicace je m'en moque un peu ...