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| | Andrée Chedid | |
| | Auteur | Message |
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rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Andrée Chedid Mer 06 Sep 2006, 08:58 | |
| C'est le moment de parler d' Andrée Chedid qui a souvent évoqué le Liban de ses origines dans ses ecrits. Ecrivain de l'espoir, elle est poète, romanciere, nouvelliste -'Le Corps et le Temps', et dramaturge 'Bérénice d'Egypte'.
Pour mieux connaître cet ecrivain francophone lire ce passage. | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: Andrée Chedid Sam 09 Sep 2006, 13:51 | |
| Le sixième jour d'Andrée Chedid est un très beau livre dont Youssef Chahine a fait un très beau film. Encore un film qui m'a amenée à la lecture, et l'autre jour en vous lisant sur Kundera, j'ai repensé à "L'insoutenable légèreté de l'être" film de Philip Kaufman. Je marche à l'envers non ? c'est incroyable tous ces films qui m'ont amenée aux livres ... Une adresse pour l'écouter dire ses poèmes IciUn autre article Là~~~~~~~~~~~~Un poème qui nous ramène au fil Tout le monde devrait écrireJe m'écrisJ'interprète une page de vie J'en use comme plaque de cuivre J'ai la grène de plaisirs Je la crible d'années Je la saisis en verte saison Je la racle de nuit d'hiver Je la ronge en creux d'angoisses Je m'y taille espace libre Je l'attaque en matière noire Je progresse d'épreuves en épreuves Je la creuse en vaines morsures Je la burine d'émotions Je l'entame Pour nier le temps Je m'écris pour durer Andrée Chedid | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Andrée Chedid Mer 21 Mar 2007, 05:27 | |
| Andrée Chedid , la femme en rouge, J'ai lu. La nouvelle titre est très émouvante. Le chauffeur voit monter à bord de son autocar bringuebalant une femme « à la robe écarlate, aux cheveux flamboyants ». - Citation :
- Son décolleté plongeant découvrait la naissance des seins, fermes et volumineux Au bout d’une chaînette en or, une croix incrustée de rubis balayait, au moindre mouvement, au moindre soubresaut du car, sa gorge laiteuse.
Qui aurait pu croire qu’un chagrin terrible la rongeait et allait la terrasser ? Onze nouvelles d'une écriture sobre, d'une narration concise, et pleines de compréhension. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Andrée Chedid Mer 21 Mar 2007, 10:39 | |
| une longue patience, in la femme en rouge - Citation :
- Hadj Hosman avait fait à plusieurs reprises le saint pèlerinage à la Mecque, ses vertus étaient reconnues. Depuis des années il errait a travers les campagnes, mendiant sa nourriture, prodiguant ses bénédictions.
D'accord, mais est-il autorisé à dire n'importe quoi et à s'entêter quand la population lui demande un peu plus de réflexion ? Le titre, comme le récit, montrent un désir de liberté face aux donneurs de leçons d'inspiration religieuse. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Andrée Chedid Mer 21 Mar 2007, 12:35 | |
| Elle a ecrit des chansons pour son petit fils ! Matthieu Chedid. C'est sympa de chanter des chansons de sa grand mère - ou d'écrire des chansons pour son petit fils. Je vous donne le texte :
J'ai les méninges nomades J'ai le miroir maussade Tantôt mobile Tantôt tranquille Je moissonne sans bousculade
Je dis Aime Et je le sème Sur ma planète Je dis M Comme un emblème La haine je la jette Je dis AIME, AIME, AIME
Du Sphinx dans mon rimeur Paris au fil du cœur Du Nil dans mes veines Dans mes artères coule la Seine La suite est ici et l'interprète est est visible en video . je ne fais pas de commentaires. | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: Andrée Chedid Mer 21 Mar 2007, 12:51 | |
| J'ai de bons souvenirs d'Andrée Chédid lors de lectures de poésies. Une très belle histoire : Le Sixième Jour de Andrée Chedid On fait sa vie. II faut vouloir sa vie. La volonté d'aimer, de vivre est un arbre naturel... " Pour Hassan, enfant beau et vigoureux il y a peu, aujourd'hui ratatiné comme un pruneau sec et bleu, la vie est un combat depuis que le choléra a posé sur lui son masque cruel.
Dans cette course contre la mort, Saddika est là, grand-mère attentive, qui fait un barrage. Contre ceux qui l'épient, qui se méfient, qui veulent lui prendre l'enfant par peur de la contagion. Mais la vieille le sait. S'ils l'emportent, elle ne le reverra jamais. Alors il faut tenir. Jusqu'au sixième jour ! Le sixième jour, ou bien on meurt, ou bien on ressuscite.. * * * Youssef Chahine en a tiré un très beau film ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Andrée Chedid Jeu 12 Avr 2007, 16:33 | |
| Andrée Chedid, la maison sans racines, Librio Liban meurtri. - Citation :
- « Jusqu’à aujourd’hui, dans ce pays, il y a quatorze possibilités d’être croyant, monothéiste et fils d’Abraham ! N’est-ce pas trop compliqué ? »
Juillet 1975 : Sybil, la jeune Américaine, rejoint à Beyrouth sa grand-mère Kalya, et celle-ci se rappelle sa propre rencontre avec Nouza, sa grand-mère en 1932. Ces deux évocations se succèdent dans l’esprit de Kalya en une dramatique matinée d’août 1975 où le sang sera versé. Andrée Chedid sait raconter les scènes familiales comme les scènes de rues, au temps où pouvaient se rejoindre sur cette étroite bande de terre des parents vivant à Paris, au Caire, ou à New York. Ce sont les petites filles - Kalya en 1932 et Sybil en 1975, qui découvrent émerveillées la terre des origines. Nous lisons donc avec plaisir les différentes étapes de leurs découvertes, non sans un pincement au cœur, car on sent bien qu’en dépit des bonnes intentions, la situation va se détériorer : - Citation :
- « Un anneau maléfique encercla peu à peu la ville. Les murs se couvraient de graffitis on parlait d’autre meurtres, d’autre enlèvements Des armes de tous calibres firent leur apparition. »
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| | | amel habitué(e)
Nombre de messages : 11 Date d'inscription : 10/02/2008
| Sujet: Re: Andrée Chedid Ven 29 Fév 2008, 12:44 | |
| je viens de finir Le message de cette auteure et c'est un livre magnifique, une belle histoire d'amour, très émouvant
résumé : Dans un pays en guerre, une jeune femme, Marie, est blessée par une balle. Malgré la douleur, elle ne pense qu'à une chose : rejoindre Steph de l'autre côté de la ville. Son message : lui redire son amour et dissiper les malentendus d'une crise qui les a séparés. A mesure qu'elle avance, des personnages l'aident et mélangent leur destin au sien. | |
| | | Seb pilier
Nombre de messages : 950 Date d'inscription : 26/02/2008
| Sujet: Re: Andrée Chedid Ven 29 Fév 2008, 13:51 | |
| Juste pour signaler que Le sixième jour d'Andrée Chedid a fait l'objet d'une adaptation cinématographique par le grand cinéaste égyptien Youssef Chahine (celui du Destin), avec dans le rôle principal.. Dalida. Dans ce flamboyant mélodrame, celle-ci y interprétait magnifiquement le rôle de Saddiqa, une femme d'âge mûr prise entre les ravages de l'âge, sa vie conjugale ratée avec un homme devenu depuis paraplégique, les méfaits de l'épidémie de choléra frappant son fils, et l'amour que lui porte un jeune homme fantasque.
Sebhome | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Andrée Chedid Sam 01 Mar 2008, 13:29 | |
| - Sebhome a écrit:
- Juste pour signaler que Le sixième jour d'Andrée Chedid a fait l'objet d'une adaptation cinématographique par le grand cinéaste égyptien Youssef Chahine (celui du Destin), avec dans le rôle principal.. Dalida.
Chahine ? présent sur GDS*. | |
| | | soussou pilier
Nombre de messages : 14224 Date d'inscription : 25/02/2007
| Sujet: Re: Andrée Chedid Dim 28 Mar 2010, 14:43 | |
| Saisir
Recueillir le grain des heures Eteindre l’étincelle Ravir un paysage Absorber l’hiver avec le rire Dissoudre les nœuds du chagrin S’imprégner d’un visage Moissonner à voix basse Flamber pour un mot tendre Embrasser la ville et ses reflux Ecouter l’océan en toutes choses Entendre les sierras du silence Transcrire la mémoire des miséricordieux Relire un poème qui avive Saisir chaque maillon d’amitié . | |
| | | Lily habitué(e)
Nombre de messages : 11 Localisation : Dans ma tête Date d'inscription : 05/09/2010
| Sujet: Re: Andrée Chedid Dim 05 Sep 2010, 19:46 | |
| Il y a des matins
Il y a des matins en ruine Où les mots trébuchent Où les clefs se dérobent Où le chagrin voudrait s’afficher
Des jours Où l’on se suspendrait Au cou du premier passant Pour le pain d’une parole Pour le son d’un baiser
Des soirs Où le cœur s’ensable Où l’espoir se verrouille Face aux barrières d’un regard
Des nuits Où le rêve bute Contre les murailles de l’ombre
Des heures Où les terrasses Sont toutes Hors de portée.
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| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Andrée Chedid Mar 19 Oct 2010, 09:59 | |
| J'ai terminé récemment Les quatre morts de Jean de Dieu d'Andrée Chedid, publié récemment. A la première lecture, ce roman m’a déconcertée : j’éprouvais la curieuse impression de tantôt reconnaître l’auteur que je connaissais depuis longtemps, tantôt ne pas la retouver du tout. Pour moi, ses œuvres sont toutes poétiques, y compris ses romans et je trouvais chez elle une qualité d’écriture qui, pour être simple, n’en était pas moins d’une grande subtilité. Or, en lisant ce roman, je l’ai d’abord trouvé inégal sur le plan de l’écriture justement, comme si certains passages avaient été moins travaillés que d’autres. Mais, en même temps, j’étais happée par l’histoire, par le personnage principal, Jean, par sa femme Isabelita, et aussi par une philosophie de la vie qui était bien celle d’Andrée Chedid. En outre, la fin du roman se situe au Cap Cerbère et je n’ai pas reconnu un lieu que j'ai pourtant souvent arpenté ! Cela m’a perturbée ! J’ai donc voulu relire ce livre, assez court au demeurant, d’autant qu’entretemps, je m’étais informée, intriguée par le fait qu’Andrée Chedid n’avait publié aucun roman depuis 10 ans et me rappelant aussi son grand âge (90 ans). J’ai ainsi appris que depuis plusieurs années, elle souffre de la maladie d’Alzheimer et que ce livre est son dernier ouvrage au sens strict, comme l’a expliqué son éditeur. Le manuscrit lui aurait été apporté par le mari de l’écrivain.
En exergue, une citation de Chrétien de Troyes : « Li cors s’an vet, il cuers séjorne. » (Le corps s’en va, le cœur séjourne) Ensuite, 10 chapitres avec des titres précis comme : L’ultime mort de Jean de Dieu / La première mort de Jean / Les filles, le fils, les gendres ; ou plus mystérieux, voire poétiques : Du plomb au bois en passant par le poème / La falaise de Jean…
Le roman déroule le destin du personnage central, Juan de Dios, élevé dans la foi catholique de la vieille Espagne ; il ne tarde pas à vouloir échapper au conservatisme religieux et aux pesanteurs familiales ; pourtant, il est brièvement tenté par la prêtrise mais, grâce à une rencontre décisive avec le jeune fils d’un ébéniste surnommé José le Bolchevique, il se laisse entraîner dans les milieux anarchistes. La perte de la foi est donc sa première mort. La dictature franquiste contraint Jean à l’exil en France : il va se marier, avoir des enfants, rencontrer une foule de gens jusqu’à ce que survienne sa seconde mort avec « l’enterrement du communisme ». Viendra plus tard la 3e quand il sera rattrapé par « La Salope », la maladie d’Alzheimer. Chaque « mort » est en fait une étape qui donne une nouvelle orientation à la vie de Jean, l’obligeant à faire son deuil de ce qui a précédé.
C’est le portrait d’un enfant du XXe siècle qui est brossé dans ce roman. Les événements, très anecdotiques, comptent moins que les considérations et réflexions des uns et des autres et surtout de Jean de Dieu et de son épouse Isabelita sur la vie, l’amour, la vieillesse, la poésie, l’importance de l’Autre, autrement dit, tous les thèmes récurrents dans l’œuvre d’A. Chédid. On pourrait dire aussi que c’est un roman d’amour puisque, dans une sorte de crescendo qui atteint son paroxysme dans les dernières pages, la relation profonde entre Jean et Isabelita sous-tend le récit. Je ne raconterai pas la fin, très belle, pour ne pas altérer le plaisir de la découverte mais bien sûr elle explique la 4e et dernière mort du héros.
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Andrée Chedid Lun 07 Fév 2011, 16:13 | |
| Cet instant
Avec mon sang aux mille oiseaux J'ai marché tout au long de la terre J'ai ri de l'argile J'ai renié le temps J'ai su parler à l'étranger
Avec mon sang couleur de jour J'ai dit oui à la mort et à son innocence J'ai refusé la nuit. Andrée Chedid (20 mars 1920 - 6 fevrier 2011) voir aussi ce fil pour les récits. | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Andrée Chedid Lun 07 Fév 2011, 21:45 | |
| Un poème qui m'émeut particulièrement :
Brève invitée (à ma fille)
Ma lande mon enfant ma bruyère Ma réelle mon flocon mon genêt, Je te regarde demain t'emporte Où je ne saurais aller.
Ma bleue mon avril ma filante Ma vie s'éloigne à reculons, A toi les oiseaux et la lampe A toi les torches et le vent.
Mon cygne mon amande ma vermeille A toi l'impossible que j'aimais A toi la vie, sel et soleil, A toi brève invitée.
Seul, le visage 1960 | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Andrée Chedid Mar 08 Fév 2011, 06:26 | |
| France Culture lui consacrera son antenne à partir de lundi et jusqu'à samedi, avec la rediffusion de plusieurs entretiens et en donnant la parole à ses amis.
Issue d'une famille chrétienne libanaise immigrée en Egypte dans les années 1860, Andrée Chedid s'était installée à Paris en 1946.
Licenciée de lettres de l'université américaine du Caire, élevée dans trois langues, l'arabe, l'anglais et le français, elle écrit très jeune de la poésie et publie ses premiers textes en anglais, avant de choisir le français.
Elle a reçu le Goncourt de la nouvelle en 1979, pour « Le Corps et le temps ». Deux de ses romans ont été adaptés au cinéma : « Le Sixième Jour » (1960) et « L'Autre » (1969).
Poète du "Double pays", titre d'un de ses recueils, Andrée Chedid concevait son art comme l'expression à la fois d'une vie intérieure et d'un rapport au monde.
Dès 1952, avec "Le Sommeil délivré", elle choisit de s'exprimer aussi à travers le roman. Inspirée de son Orient natal, son oeuvre romanesque campe des drames individuels et collectifs, pour dire sa foi en l'homme, de "La Cité fertile" en 1972 à "L'Enfant multiple" (1989), "Le Message" (2000) ou "Les quatre morts de Jean de Dieu", publié en 2000.
erreur : oui 2010 "Les quatre morts de Jean de Dieu". | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Andrée Chedid Mar 08 Fév 2011, 08:40 | |
| La publication de Les quatre morts de Jean de Dieu date de l'été 2010 : c'est son dernier livre. | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Andrée Chedid Mer 09 Fév 2011, 15:17 | |
| Touchée par "la maudite", Andrée Chédid s'en est allée et, comme beaucoup d'autres, j'en suis très triste mais ses poèmes et ses romans continueront longtemps d'habiter ma mémoire. Je pense aussi à son mari, le grand amour de sa vie, qui doit se trouver aujourd'hui immensément seul malgré enfants, petit-enfants et amis... | |
| | | mimi54 pilier
Nombre de messages : 550 Age : 55 Localisation : nancy Date d'inscription : 11/03/2010
| Sujet: Re: Andrée Chedid Dim 08 Mai 2011, 16:27 | |
| Le message - Citation :
- En été, dans un pays en guerre, une jeune femme est blessée par une balle alors qu'elle essayait de rejoindre Steph, qui habite de l'autre côté de la ville. À vingt minutes à pied d'ici, Steph l'attend. Dans sa dernière lettre, il lui demande de laisser de côté leurs vieilles querelles et de vivre l'indéfectible amour qui, depuis toujours, les unit. Arrêtée dans sa course par la balle d'un franc-tireur, Marie n'a qu'une seule idée en tête : lui faire parvenir un message pour lui dire qu'elle venait... qu'elle l'aime.
C’est court, c’est intense, et c’est fort. Je rencontre Andrée Chedid avec ce roman magnifiquement écrit. J’ai couru avec Marie qui allait au devant de son amoureux, j’ai peiné avec Marie à terre, une balle dans le dos. J’ai couru à nouveau avec Anya à la recherche de Steph. J’ai espéré avec Anton pour Marie. J’ai encore couru avec Gorgio à la recherche d’une ambulance. J’ai couru avec Steph à la recherche de Marie. Chacun court, chacun cherche, chacun lutte à sa façon au nom de l’amour. Andrée Chedid réussit à mettre le rythme idéal dans son écriture en fonction des situations. Celle ci se fait lente dans les bras d’Anton, et s’accélère dans les rues de cette ville dont on ne connaît ni le nom, ni la localisation, lorsqu’il s’agit d’aller à la rencontre de Steph, ne pas le manquer. Pour mieux fixer le lecteur sur ses personnages, qui chacun à leur façon débordent d’humanité, André Chedid s’affranchit des contraintes temporelles et spatiales. A peine si nous avons qu’ils connaissent Souchon et Chedid parce qu’Anya les chante…Sinon c’est au lecteur de faire appel à son imagination. L’important pour Marie est que Steph ait son message, que Marie sache que Steph ait son message. Dans cette ville en guerre civile, le reste n’est que pur détail. | |
| | | mimi54 pilier
Nombre de messages : 550 Age : 55 Localisation : nancy Date d'inscription : 11/03/2010
| Sujet: Re: Andrée Chedid Mer 25 Mai 2011, 21:01 | |
| Le sixième jour
Indiscutablement il y a de l’orient dans ce roman. Je ne sais trop l’expliquer, mais la manière de décrire les choses, l’ambiance dépaysent le lecteur. La sensualité à fleur de peau de cette grand-mère, j’oserais dire la « maternalité » puisqu’elle fait office de mère pour Hassan est palpable à chaque page, chaque ligne presque. C’est le combat de sa vie, envers et contre tout, elle veut sauver cet enfant, et crois dur comme fer que passé le sixième jour, il ressucitera. Ce qui frappe également c’est l’optimisme, la foi en l’avenir, la foi en la vie. « A présent, Hasssan et le choléra étaient uns. Il fallait les prendre ensemble. L’un avec l’autre. La mort avec la vie. On ne pouvait plus rien séparer. Il fallait traverser cela. Ensuite tout serait bien. » L’enfant est au centre de cette courte, mais intense histoire. Andrée Chedid, réussit, avec peut de texte, des phrases courtes, claires et efficaces à instaurer un climat intime qui plonge le lecteur au cœur de sa lecture, sans l’en détourner. Elle utilise une belle langue tantôt poétique, tantôt chantante.
« La vieillesse est une terre plusieurs fois labourée, et cela est juste mon Dieu…Mais un enfant !... »
La force de caractère, la foi à toute épreuve n’exclut pas le doute, et une certaine forme de révolte. La dualité est présente dans ce roman, comme elle est l’essence même de la vie. C’est le second livre d’Andrée Chedid que je lis. J’apprécie sa plume, la concision et densité de ses écrits.
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Andrée Chedid Sam 28 Mai 2011, 12:47 | |
| Cet instant Avec mon sang aux mille oiseaux J'ai marché tout au long de la terre J'ai ri de l'argile J'ai renié le temps J'ai su parler à l'étranger
Avec mon sang couleur de jour J'ai dit oui à la mort et à son innocence J'ai refusé la nuit. D'autres poésies d'Andrée Chedid sur cette page. | |
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