Les oiseaux rêvent sur le fil

Après la Création, Dieu, dit la Genèse, contempla son œuvre et vit que son œuvre était bonne….

« ….Son oreille or se plaist de la mignarde noise
Que le peuple volant par les forêts desgoise :
Car bien que chaque oiseau, guidé d’un art sans art,
Dans les bois verdoyans tienne son chant à part,
Si n’ont-ils toutefois tous ensemble pour verbe
Que du Roy de ce tout, la louange superbe….. »

Passage du poème « Dieu contemple l’œuvre de la création » de Du Bartas (1544-1590)

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Deux délicieuses estampes de Hiroshige, un japonais bien sur

Le jour se lève
et j'irais bien chanter
avec le merle d'à côté...
Deja les étourneaux volent là-haut,
merveilleux nuage d'oiseaux....
Par la fenêtre ouverte
triomphe l'été !

Rita Misouko

Le jour se lève, j'irais bien danser
Avec les feuilles du peuplier
La lune pâle traine encore un peu
Regarde la, elle ferme les yeux

Rita Mitsouko

qui pourrait répondre sur le fil des arbres.

Ding Ding Dong

Cherchant à me documenter pour apporter mon Grain de Sel sur le fil des « Oiseaux » où Utopie nous fait découvrir de si belle manière la gent ailée, j’ai découvert un livre intitulé « l’Oiseau » écrit par Jules.Michelet, éditions Hachette 1859.
Une aubaine !…Il doit être depuis longtemps sur le rayon de ma biblio, car il a été relié par mes soins. Mais je le regardais et ne le voyais pas, jusqu'à ce jour !..
J’ai voulu le feuilleter pour en tirer quelque chose à ajouter sur le site. De page en page, je n’ai eu de cesse qu’après l’avoir relu de bout en bout.
Michelet nous dit que c’est un livre de paix, écrit en haine de la chasse. Mais certainement aussi pour extérioriser son admiration pour nos amis ailés des champs et des bois.
Par exemple parlant du rouge-gorge qu’il élève chez lui il écrit : « …l’oiseau même est son poète ; si on pouvait écrire sa petite chanson, elle exprimerait parfaitement l’humble poésie de sa vie. .. »
Citant au passage, ces quelques vers d’une complainte populaire :

Je suis le compagnon
Du pauvre bûcheron.
…………………….
Q’en ces temps de disette,
Le petit voyageur,
Régalé d’une miette,
S’endorme à ta chaleur

Je suis le compagnon
Du pauvre bûcheron. (…)
Un auteur « classique », historien « scientifique », mais qui nous a offert avec ce livre, des pages empreintes de poésie qui captivent le lecteur.

Merci,Aristarque, les oiseaux sont peu présents dans la littérature,
sauf en tant que symboles...

"Lorsque le pélican....;ETC,ETC......

Ou :
"Comme un vol de gerfauts, hors du charnier natal....."

ou "Le goéland"
Que ses ailes de géant empêchent de marcher....

Mais OU sont ceux que nous voyons chaque jour:
les mésanges, les pinsons,, les rouge gorges, les grives, les merles, les troglodytes mignons, les bruants, les rossignols des murailles, les hirondelles ,de fenêtre ou de cheminée
Les martinets, les bergeronnettes, les étourneaux....
Je peux continuer encore longtemps en ne citant que ceux qui fréquentent mon jardin et mes fenêtres...

A croire que les littérateurs ne voient que les rapaces, les "gros" oiseaux, ou les plus voyants des passereaux .....

Mais si, ma chère Fontelle, on en parle souvent des petits oiseaux de nos campagnes; même dans les journaux du dimanche:
" Une saisie record de 119 ortolans engraissés, une espèce d'oiseaux protégés mais prisée des gourmets, a été effectuée dans le congélateur d'un retraité..(...) Les ortolans, oiseaux d'une vingtaine de grammes peuvent se vendre entre 100 et 150 euros pièce aux plus grands restaurants (...)1500 braconniers qui agissent de la mi-août à la fin septembre prélèvent ainsi plus de 30000 ortolans...."
Qui ne pourront plus se percher sur un arbre isolé pour y lancer leur doux chant: "toui-toui-toui-dua"

Citation :

Le goéland;
Que ses ailes de géant empêchent de marcher....

Mais OU sont ceux que nous voyons chaque jour:
les mésanges, les pinsons,, les rouge gorges, les grives, les merles, les troglodytes mignons, les bruants, les rossignols des murailles, les hirondelles ,de fenêtre ou de cheminée
Les martinets, les bergeronnettes, les étourneaux....

Ton "goeland" est en fait un albatros

les rouges-gorges et les oiseaux familiers, on les trouve parfois au hasard d'une lecture !

le rouge-gorge dans les saisons de thomson, le poete anglais du XVIIIe qui le voit en automne, la bergeronnette dans pour qui sonne le glas lorsque Jordan surveille le pont, notation exacte puisque la bergeronnette aime les cours d'eau.

On la trouve aussi chez Rabelais : la bergeronnette agite souvent la queue et vous devinez ce que Rabelais peut broder là-dessus

Les Anglais sont de bons observateurs des oiseaux et ils parlent assez souvent du rossignol, le fameux nightingale qui n'est pas Florence Nightingale l' infirmière anglaise, héroine nationale.

Encore un mot sur le rossignol ? Dans un conte chinois on lui crève les yeux pour qu'il chante mieux

Ils caquètent, glougloutent, babillent, picassent, zinzinulent, puputent, turlutent, pisotent, carcaillent, gloussent, jacassent, trompètent, croûlent, cacabatent, butirent, hululent, trufflent, trillent, cancanent, roucoulent, coqueriquent, croassent, bubulent, raillent, gazouillent, trissent…..
Ce sont nos amis les oiseaux. Les seuls êtres vivants que le créateur a jugé dignes de sillonner le ciel en solo ou en escadrille par leurs propres moyens.
Ils sont chassés ou élevés en batterie pour nourrir les humains ; mis en cage, les ailes rognées pour les distraire ; mais ceux qui sont libres ont le droit de vivre, insouciants.
Voilà qu’ils sont accusés d’héberger en leurs corps une terrible maladie qui les rendrait, peut-être, mortellement dangereux pour l’espèce humaine. Alors va t’on les pourchasser, les mettre hors la loi, demander leur extermination?……..
Que deviendrons nous si nous ne les entendons plus :…. trisser gazouiller, caqueter, coqueriquer, zinzinuler, etc..etc ….dans les cieux, dans les basses-cours, dans les cages, dans les arbres de la nature. ?
Il ne nous restera plus qu’à implorer, avec le poète, que reviennent :

Des ailes ! des ailes ! pour voler
Par montagnes et par vallées !
Des ailes pour bercer mon cœur
Sur le rayon de l’aurore !

Des ailes pour planer sur la mer
Dans la pourpre du matin !
Des ailes au-dessus de la vie!
Des ailes au-delà de la mort!

extrait d'un poème de Friedricht Ruckert (1768-1866)
....

Oui, Rotko, mais OU sont les poèmes, les poésies dans lesquelles on les trouve ?

Avec le coup de froid, ils sont revenus sur le bord de ma fenêtre, les zoziaux.....

Les mésanges bien sûr, les charbonnières et les bleues, toujours vindicatives, mais si drôles quand elles décortiquent les graines..
J'attends les nonnettes et les longues queues, plus rares, qui sont apparues l'an dernier en plein hiver., et qui aiment la poudre d'amande, les cacahuettes , le tournesol, et les boules de graisse pendues aux branches du laurieret du pêcher..

Pas encore beaucoup de pinsons, sauf le "handicapé" (il lui manque la totalité des griffes devant sur une patte ....
il fréquente la fenêtre depuis un an et s'annonce toujours en trillant, trois fois par jour...

Les chardonnerets ont disparu depuis peu, après s'être gobergés des graines de chardon et de cosmos.

Les merles et les rouge gorges ne viennent pas encore : la terre n'est pas assez gelée pour qu'ils soient affamés.

La superbe grive mélodieuse n'apparaitra qu'en novembre, comme depuis deux ans (enfin je l'espère), pour quémander ses raisins secs.Son oeil rond et vif me manque...

Bruands et tarins viendront en troupe quand il fera très froid,ils auront de quoi se nourrir et moi de quoi me réjouir à les observer!

Et Utopie de se demander mais qu'est-ce une nonnette, alors dico d'abord :

> nonnette (nom féminin)
Jeune nonne.• Sorte de pain d'épice.• Espèce de mésange.


Bon c'est pas le tout, il faut trouver une photo !

1ère : cela n'a pas de jambettes, cela ne se croque pas et ne semble pas pouvoir voler :


On poursuit :
2. hummm voilà la nonnette-gâteau et la bête au dessus doit servir à les faire mais je ne pense pas qu'il se pose naturellement dans le jardin de Fontelle


3. Ah on s'approche, celle-là semble avoir des pattes mais comme elle a aussi des ailes, on ne peut imaginer que ce soit la jeune nonne, donc je pencherai pour l'oiseau, mais c'est gros... c'est une Bernache-Nonnette, ceci explique cela :

Photographie Aurelien Audevard

4. Celle-ci est bien mignonne mais comment pourrait-elle se poser sur une branche ???




5. oh oh mais que vois-je une jolie petite Nonnette qui est une sorte de petites mésanges !

Photo: T. Conzemius

La voici qui part chez Fontelle !
..........Clic !

Olivier Tourillon

Jolie ton histoire Utopie !
Fontelle oui les mésanges reviennent : un petit coup de froid et hop nous voilà leur installant des boules de .. gras? et graines? dans les arbres assez haut car ma Zoé les "reluque" la coquine !

j'ai ça aussi chez moi : il cogne sur l'écorce d'un vieux poirier

La mort des oiseaux

Le soir, au coin du feu, j'ai pensé bien des fois
A la mort d'un oiseau, quelque part, dans les bois.
Pendant les tristes jours de l'hiver monotone,
Les pauvres nids déserts, les nids qu'on abandonne,
Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.
0h comme les oiseaux doivent mourir l'hiver !
Pourtant, lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes
Dans le gazon d'avril où nous irons courir

Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir ?

François Coppée

Superbe je l'ai appris en classe mais je ne me souvenais plus
très beau !

et ça c'est très joli aussi :

LA

tu cherches les saisons de james thomson Winter, tu remplace l'hiver par autumn + james thomson dans google, et u auras les poèmes. Recidive pour Spring et sommer.

Chez aubier, en bilingue, les poemes figurent dans le recueil "les preromantiques anglais".

En bonus je t'indique ode to a skylark d shelley, un poeme consacré à l'alouette.

marie chevalier a écrit:

Superbe je l'ai appris en classe mais je ne me souvenais plus
très beau !

et ça c'est très joli aussi :

LA

Merci Marie

"Alouette Alouette viens sur mon épaule , viens te réchauffer "(Gilles Dreu)

La pluie d'oiseaux

Ce matin
quand on s'est levé, les oiseaux avaient été informés trop tardivement des bombardements chimiques. Tous ensemble, ils tentaient de se sauver, mais où ?
Nul ne le sait.

Autrefois,

quand les chasseurs les visaient, ils s'envolaient.
Mais aujourd'hui, la vie et la mort se mêlent : on ne peut pas respirer l'air. Comme masque, les enfants de Sergalou se mettent des morceaux de chiffons mouillés sur la bouche. Ils se regardent et rient comme si c'était un nouveau jeu qui arrivait en cadeau au village.

Petit à petit,
les moineaux,
les pigeons,
les rossignols
qui tombent si rarement dans les pièges chutent devant les enfants.
Aveugles, ils se heurtent aux vitres des fenêtres, aux branches des arbres. Ils ne savent où aller.

Les
chemins
sont perdus.

Et ces oiseaux bleus
qui volent près des sommets, si près des sommets, si près du bleu du ciel face aux grottes profondes et inaccessibles de Bergalou, ces oiseaux qui ne descendent jamais de la montagne, eux aussi , voilà qu'il chutent, impuissants, en heurtant les rochers, les toits des maisons et les arbres de la forêt.
Depuis plus de mille ans, c'est la première fois qu'ils meurent sans pouvoir regarder le ciel bleu au-dessus des sommets.


Ce jour-là,

je me suis dit "si je ne suis pas comme vous une histoire perdue, je vous promets de raconter partout la pluie mortelle des oiseaux du Kurdistan, le frémissement de leurs ailes, pour que l'humanité entende le cri sans voix de mon pays endeuillé".

La pluie d'oiseaux de Rebwar(peintre et poète Kurde).

très jolis textes et émouvants
merci Plume

La nonnette est bien en 5, Utopie, elle est assez rare....
Marie, merci pour la chanson , reprise par H. Auffray si je ne m'abuse.
Rotko, je pensais "poètes français" et non anglo-saxons, à propos des oiseaux....
Aristarque, BEURK

Pour Fontelle de Hugues Aufray

Le rossignol anglais

[Laï laï laï laï laï laï laï..
Laï laï laï laï laï laï laï,
Laï laï laï laï laï laï laï... Hey!


Ma mignone mignonette,
Promène moi dans ta maison.
Cache moi dans ta cachette,
Je te dirai des chansons.
Je me ferai tout gentil,
Je te promets d'être sage,
Et quand tu liras la nuit,
Je te tournerai les pages.

Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol,
Et tout le reste en anglais.. hey!

Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol,
Et tout le reste en anglais.

Ma mignone mignonette,
Emmène moi dans ton lit.
Couche moi dans ta couchette,
Il va faire bon dans ton nid.
J'ai tellement voyagé,
Tellement connu de Dames,
Je suis très très fatigué,
Tu apaiseras mon âme.

Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol,
Et tout le reste en anglais.. hey!

Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol
Et tout le reste en anglais.

Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol,
Et tout le reste en anglais.. hey!

Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol,
Et tout le reste en anglais.

Ma mignone mignonette,
D'amour tu me fais languir.
Tu t'amuses ma coquette,
A m'arracher les soupirs.
Je regretterai demain,
Tes rubans de tes dentelles,
Moi je n'demandais rien,
Que de te bercer, ma belle.

chante chante rossignol,
trois couplets en espagnol,
et tout le reste en anglais.. hey!

Chante chante rossignol,
Trois couplets en espagnol,
Et tout le reste en anglais.. hey!

(Et voilà!)

Merci,Marie, je l'avais oubliée celle-ci.....

Le rossignol :

Au temps des amours et de l’accouplement le rossignol a trois chants :
Le chant du combat, avec ses alternatives de dépit, d’orgueil, de bravade, d’âpres et jalouses fureurs…
Le chant de sollicitation, de tendre et douce prière, mais mêlé de fiers mouvements d’impatience presque impérieuse, où visiblement le génie s’étonne d’être encore méconnu, s’irrite et gémit du retard, en revenant vite pourtant à la plainte respectueuse….
Enfin vient le chant du triomphe : je suis vainqueur, je suis aimé, le roi, le Dieu et le seul…Créateur….Dans ce dernier mot est l’intensité de la vie et de l’amour ; car c’est surtout elle qu’il crée, y mirant et réfléchissant son génie, et la transformant, de sorte qu’il n’y ait plus en elle un mouvement, un trouble, un frémissement d’aile qui ne soit sa mélodie, à lui, devenu visible dans cette grâce enchantée….

…….Le rossignol, hélas !, ne sait rien faire. Il n’aide en rien sa femelle pour construire le nid. Son incubation à lui : il couve le génie de l’amante, la féconde de poésie, l’aide à se créer en pensée celui qu’elle va concevoir…. Il ne se tient pas dans le nid mais sur une branche voisine un peu plus élevée. Il sait à merveille que sa voix agit bien plus à distance….

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Extrait du livre « L’Oiseau » de Jules Michelet édition Hachette 1859.

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L’hirondelle, prise dans la main et envisagée de près, est un oiseau laid et étrange, avouons le ; mais cela tient précisément à ce qu’elle est l’oiseau par excellence, l’être entre tous né pour le vol. La nature a tout sacrifié à cette destination : elle s’est moquée de la forme, ne songeant qu’au mouvement ; elle a si bien réussi, que cet oiseau, laid au repos, en vol est le plus beau de tous
C ‘est l’oiseau du retour….Le peuple n’y a vu que l’horloge naturelle, la division des saisons, des deux grandes heures de l’année. A pâques et à la Saint-Michel….Elle vient couper et marquer la saison passée, la nouvelle.
Les « compagnons », ouvriers voyageurs, ( quand il en existait encore), suivaient la vie de l’hirondelle, sauf qu’au retour souvent, ils ne retrouvaient plus le nid !
Comme le dit la sagesse populaire :
De la jeunesse, de la jeunesse,
Un chant me revient toujours…
Oh ! que c’est loin ! Oh ! que c’est loin
Tout ce qui fut autrefois ;

Ce que chantait, ce que chantait
Celle qui ramène le printemps,
Rasant le village de l’aile, rasant le village de l’aile,
Est-ce bien ce qu’elle chante encore ?

« Quand je partis, quand je partis,
Etaient pleins l’armoire et le coffre.
Quand je revins, quand je revins.
Je ne trouvai plus que le vide.. »

Début d’un chant reprenant un dicton populaire allemand dont s’est inspiré le poète Rückert , cité par J.Michelet dans son livre : « L’Oiseau » édition Hachette et Cie 1859

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C'est vraiment laid de près ? c'est si joli sur le fil ou dans le ciel... petite, j'ai passé des heures à les observer