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| | Colum McCann [Irlande] | |
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queenieinlove pilier
Nombre de messages : 682 Localisation : Black Hole Date d'inscription : 30/05/2006
| Sujet: Colum McCann [Irlande] Jeu 25 Jan 2007, 14:49 | |
| Son siteUne Kwinye (n'est-ce pas Hugolin !) étonnée de ne pas voir cet auteur figuré sur GDS**, s'empresse à pas lents pour vous le faire découvrir. L'auteur Je ne savais pas trop où le ranger. D'origine irlandaise (né à Dublin en 1965) il vit pourtant aux Etats-Unis depuis nombre d'années (parti d'Irlande pour en fuir la violence quotidienne). Ses livresJe n'en connais que deux, à vrai dire, sur apparemment les 5 qu'il a écrit. Et en réalité je n'en connaissais qu'un (les saisons de la nuit) jusqu'à ce qu'au détour d'une allée dans ma bibliothèque, un livre ne se mette à faire des arabesques au-dessus de ma tête (danseur), et convaincue je l'empruntais.
Dernière édition par le Jeu 25 Jan 2007, 15:04, édité 1 fois | |
| | | queenieinlove pilier
Nombre de messages : 682 Localisation : Black Hole Date d'inscription : 30/05/2006
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Jeu 25 Jan 2007, 14:57 | |
| Les saisons de la nuitDans les sous sols de New York, à suivre la vie des terrassiers creusants les sillons du métro, à découvrir la vie des laissés pour compte vivant maintenant dans ces allées souterraines. Je garde de ce livre des images très fortes, des impressions très vives : des galeries sombres et sales, des corps entassés délaissés, des propos autour de la misère, des différences (beaucoup de gens de divers horizons se retrouvent autour de ces tunnels) - jules, un internaute a écrit:
- Son " logement " consiste en un trou de béton de quelques mètres carrés à côté des rails sur lesquels passent les rames à pleine vitesse. Ces sous-sols sont habités par toute une faune et chacun y a son territoire bien délimité qu'il s’agit de défendre. Il y fait glacial, il n’y a ni eau, ni électricité. Chacun survit en sortant quelques heures par jour à la surface. Il s'agit de glaner un peu de nourriture, quelques objets qui pourraient aider à survivre ou à rendre la vie un peu moins horrible.
pour traduire la vie des clochards du métro, Colum McCann en a fréquenté beaucoup, leur a parlé, les a écouté. Il en est ressorti un livre poignant, criant d'authenticité. | |
| | | queenieinlove pilier
Nombre de messages : 682 Localisation : Black Hole Date d'inscription : 30/05/2006
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Jeu 25 Jan 2007, 15:04 | |
| Danseur Je le commence à peine. Colum McCann s'est "amusé" à romancer la vie de Rudolf Noureiev. Tout commence pendant la seconde guerre mondiale, les blessés défilent dans l'hôpital militaire de la ville. De temps en temps, les enfants vont distraire pour les malades, en chantant ou en dansant quelques pas. C'est attendrissant, c'est la vie. Et puis, un garçon se met alors à danser seul. Et là... c'est un arrêt sur le temps, un moment que tous sentent exceptionnel. C'est un miracle. Mais c'est juste une sensation d'hommes revenus du front, ayant assister aux plus terribles horreurs de la guerre. Rudi rentre chez lui, simplement, et attend le retour de son père de la guerre. Mais il ne revient pas... | |
| | | ekwerkwe pilier
Nombre de messages : 780 Date d'inscription : 18/12/2006
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Lun 05 Fév 2007, 14:51 | |
| Danseur, Colum McCann
Un chapitre d'ouverture qui prend aux tripes: dans la Russie gelée des dernières campagnes de la deuxième guerre mondiale, les soldats souffrent, mais certains parviennent jusqu'aux bains construits avec talent et ingéniosité par quelques femmes, près de l'hôpital où des enfants viennent les distraire et, parmi eux, un jeune danseur: Rudik Noureïev.
Danseur est moins l'histoire de sa vie que celle de sa passion pour la danse, un besoin plus qu'une vocation. Ce sont les voix de ses proches qui racontent, qui tissent l'image floue et contrastée d'un génie égocentrique, flamboyant, toujours fuyant. Les voix russes, celle de l'enfance et de la jeunesse, avant le passage à l'ouest, sont les plus émouvantes, les plus parlantes. On n'entend d'ailleurs jamais la voix de Rudi: on ne lit que quelques collages, des mots notés à la va-vite qui font l'inventaire du quotidien, ramassent sur le même plan les détails infimes, les événements importants, les blessures affectives - mais parlent moins bien de lui que ceux qui l'aiment et l'admirent sans le comprendre tout-à-fait.
C'est très triste finalement, ce roman, cette vie d'insatisfaction: l'argent ne rachète pas l'exil, la "désertion"; la libération sexuelle ne compense pas la difficulté à assumer son homosexualité; et la reconnaissance et le succès ne sont pas la perfection recherchée toute une vie. C'est très beau aussi. | |
| | | ekwerkwe pilier
Nombre de messages : 780 Date d'inscription : 18/12/2006
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Lun 05 Fév 2007, 15:00 | |
| - Citation :
- Quatre hivers. Ils construisaient des routes en brisant les congères armés de leurs chevaux, ils labouraient la neige jusqu'à ce que les bêtes meurent, puis ils mangeaient leur chair avec une grande tristesse. Les médecins traversaient les champs givrés avec des ampoules de morphine collées sous leurs aisselles afin qu'elles ne gèlent pas et, la guerre continuant, il fut sans cesse plus dur de découvrir une veine sur les bras des soldats - moribonds bien longtemps avant que d'être morts. Dans les tranchées, ils nouaient serré les oreillettes de leurs chapkas, volaient les manteaux de réserve, dormaient les uns contre les autres et plaçaient les blessés entre eux, où il faisait plus chaud. Ils portaient des pantalons matelassés, des couches de sous-vêtements, et, pour rire, ils parlaient parfois des jambes des putains, ils en faisaient des écharpes de rêve. Le moment vint où il ne retirèrent plus souvent leurs bottes. Ils avaient vu d'autres soldats - aux orteils, bleus, tombés soudain de leurs pieds - et ils croyaient maintenant que l'avenir d'un homme pouvait être prédit à sa façon de marcher.
Danseur, Colum McCann | |
| | | ekwerkwe pilier
Nombre de messages : 780 Date d'inscription : 18/12/2006
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Lun 05 Fév 2007, 15:13 | |
| - Citation :
- Une journée sans danse est une journée perdue. Nietzsche. Oui! Leçon d'élocution. Dire à Shelkov d'aller se faire foutre, lui apporter seau et cuiller. Mieux encore, victoire suprême, l'ignorer complètement. Chaussons. Permis. Tenue propre pour concert au Conservatoire. Le garçon du bus. Vigilance.
- Citation :
- Trente-trois ans. L'impression constante (jamais avouée) d'être un imposteur. Mais on ne peut incarner l'histoire qu'on a quittée. Ni thé, ni héritage, ni pleurs. Ni pain rassis non plus, imbibé de larmes et de vodka. Prends racine sur les boulevards parisiens dans ta chemise de soie blanche.
Maman ne pouvait plus s'arrêter de pleurer au téléphone. Tard ce soir, j'ai repensé à elle quand elle réglait les gros boutons blancs de la TSF: Varsovie, Luxembourg, Moscou, Prague, Kiev, Vilnius, Dresde, Minsk.
Tamara a dit: Tu nous a trahis. Danseur, Colum McCann | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: colum McCann Dim 12 Aoû 2007, 05:39 | |
| clic ! en grand c'est encore plus Zoli ! Colum McCann, Zoli chez Belfond - Citation :
- Tchécoslovaquie, 1930. Sur un lac gelé, un bataillon fasciste a rassemblé une communauté tzigane. La glace craque, les roulottes s'enfoncent dans l'eau. Seuls en réchappent Zoli, six ans, et son grand-père, Stanislaus.
Zoli sera écrivain, remarquée par un poète communiste et un traducteur anglais. Colum McCann, l'auteur des «Saisons de la nuit» et de «Danseur».
Dernière édition par le Ven 31 Aoû 2007, 17:25, édité 2 fois | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Dim 12 Aoû 2007, 05:43 | |
| Colum McCann, Zoli chez Belfond extrait : - Citation :
- On a roulé pendant des jours, des premières clartés aux dernières lueurs. On a traversé un village avec un clocher carré, et l'horloge ne donnait pas la même heure sur les quatre côtés. Les magasins étaient ouverts, le marché grouillait de monde. Quand on est arrivés sur la grand-place, Grand-Père s'est raidi.
Il y avait des hommes de la Hlinka, qui riaient et fumaient sur le parvis de l'église. Ils se sont tus sur les sabots de notre cheval. Un blindé est apparu derrière la tour carrée. Tais-toi, m'a dit Grand-Père. Il a fouetté Rouge, on a dépassé l'église en vitesse, on est partis très loin dans la campagne.
Serpents de fascistes, il a dit.
On a frappé à toutes les portes pour trouver de quoi manger, et tard ce soir-là, on est tombés sur un chemin isolé, bordé de ronces. On a vu une maison de pierre au milieu de grands arbres. Un chat nous regardait sur le rebord de la fenêtre. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Ven 31 Aoû 2007, 17:23 | |
| Le chant du coyote est en 10/18, ainsi que les saisons de la nuit. Colum McCann a écrit des nouvelles, La rivière de la nuit, chez 10/18, et je compte lire Ailleurs en ce pays chez Belfond. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Dim 02 Sep 2007, 16:15 | |
| Ailleurs en ce pays chez Belfond et chez 10/18. clic ! La nouvelle titre de ce recueil - qui en comporte trois, séduit par sa concision, sa structure dramatique, et tout ce qu’elle laisse deviner. Le père essaie en vain de tirer de la rivière en crue sa jument préférée, sans doute le sabot retenu au fond par une racine. Pour l’aider, la jeune narratrice, sur qui pèsent des drames passés, vécus avec le père. Vous découvrirez l’histoire. Voyez comme l’auteur sait utiliser le silence : [...] Tu devrais te changer, tes habits sont mouillés, ma jolie. Père a reposé sa tasse très fort sur la soucoupe, le silence s’est fait. Tout le monde, même les soldats, regardait le plancher ; la pendule de la cheminée faisait tic-tac et la photo de Maman nous considérait du mur et aussi Fiachra quand il jouait au football et les soldats ne les voyaient pas, Père, si. Le long silence a duré longtemps, et puis Père m’a appelée viens ici Katie, il m’a placée près de la fenêtre… | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Lun 03 Sep 2007, 17:16 | |
| je suis conquis par Colum McCann ! j'ai hâte de lire Zoli, mais de vrai sans doute attendre et lire auparavant d'autres oeuvres. J’ai retrouvé dans le bois, la 2é nouvelle d' Ailleurs en ce pays, les mêmes qualités littéraires : concision du récit, cohérence du narrateur, un adolescent qui partage un secret avec sa mère, et dont toute la conduite est gouvernée par un souci de discrétion. - Citation :
- J’ai levé les yeux vers la lumière de la chambre de papa puis j’ai de nouveau regardé le tracteur. A présent Maman tenait ferment le volant en tournant le coin de la maison.
Il y avait du lierre sur les murs et on aurait cru que notre secret grimpait par ses branches vers la chambre de papa. En arrière-plan, les autres personnages, dont on devine les pensées ou les préoccupations par un simple détail. On vit ces histoires car diverses sensations (visuelles, sonores ou olfactives) renseignent sur les opérations dans les différents lieux. Une réussite. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Dim 07 Oct 2007, 05:50 | |
| Zoli de colum McCann connaît un vrai succès et ne fait pas partie des selectionnés pour les prix littéraires ! Il suffit pourtant de lire des nouvelles ou des extraits de Zoli (1) pour s'apercevoir que cet auteur a de l'envergure. (1) pour l'instant, faute de mieux, je n'ai lu que des extraits de Zoli | |
| | | traversine pilier
Nombre de messages : 199 Date d'inscription : 16/01/2008
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Lun 17 Mar 2008, 21:41 | |
| - Seb a écrit:
- à noter aussi une paraît-il excellente biographie de Noureev : "Dancer" de Column McCann (pas encore lu mais dans ma liste)
Seb Colum Mac Cann... J'ai eu l'occasion il y a quelques années de lire plusieurs passages des Saisons de la nuit, qui m'a semblé être un très bon roman sur la misère, dans les tunnels de New York... Cela me fait penser que je dois m'y plonger vraiment En tout cas, si son livre sur Noureev est du même tonneau, ça doit valoir le détour ! | |
| | | Le mouton sauvage pilier
Nombre de messages : 1680 Localisation : Au Sud de la Frontière, à l’Ouest du Soleil Date d'inscription : 04/12/2007
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Mar 18 Mar 2008, 08:06 | |
| Cela tombe bien de remettre à l'ordre du jour ce fil, car je suis en pleine lecture de Colum avec "Le Chant du Coyote". Mais j'en reparlerai une fois ma lecture achevée. Juste un tout petit avant-goût : - Citation :
- Je me suis assis sur mon sac à dos, derrière la haie, à l'endroit où le vieux ne pouvait pas me voir ; j'ai observé le lent débit de la rivière et je l'ai observé, lui.
Une histoire émouvante et sincère entre un fils et son père. à suivre... | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Mar 25 Mar 2008, 15:15 | |
| Colum McCann, Zoli, chez Belfond.
Zoli, petite fille rom, apprend à lire parce que son grand père enfreint pour elle les règles tziganes qui condamnent les femmes à être analphabètes. Mais elle conserve une faculté d’improvisation orale qui lui fait composer des poèmes, nourris de sa vie vagabonde, des vues de la nature, et des malheurs de son peuple, soumis à mille tracasseries et persécutions.
Elle connaît une certaine renommée, qui la fait récupérer tant dans le domaine poétique que politique, ce qui la sépare de son peuple, et la lance seule sur les routes, à travers une Europe hostile.
Colum McCann a voulu éviter le « sucre et les larmes » du mélo, c’est pourquoi il peint sans trémolos, en variant points de vue et narrateurs, une femme intransigeante qui refuse les intégrations, comme son peuple, la sédentarisation et une vie prisonnière.
Les nombreuses péripéties sont rapportées dans une écriture sèche, elliptique, où le lecteur suit Zoli, secoué par les chaos du récit.
J’attendais beaucoup de ce livre, il m’a intéressé mais je ne suis pas enthousiaste. Je me demande si l’écriture de Colum McCann ne convient pas mieux aux nouvelles qu’aux longs récits. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Mer 26 Mar 2008, 13:01 | |
| La traduction de de jean-luc piningre comporte des maladresses. pour connaître le monde tzigane, je préfère grâce et dénuement d'alice ferney. un petit extrait de zoli ? - Citation :
- Ce que j’ai été bête. Je me suis assise leur table et je l’ai baisée par gratitude. Ils avaient promis de nous foutre la paix, ils n’en ont rien fait. Cette drôle de sensation d’être bienvenue chez des gens qu’elle ne comprenait pas : les « soirées », les chalets, les réceptions à l’hôtel, la Zoli qu’ils présentent aux congrès. Leur vodka, leur caviar, le haluski sucré.
Ils m’ont empaquetée, ils ont noué le tout sous un ruban aux couleurs de mon éloquence. Un ruban qui portait mon nom, et ils m’ont envoyée à la potence Trois pas. Le nœud, la trappe, le levier. | |
| | | Le mouton sauvage pilier
Nombre de messages : 1680 Localisation : Au Sud de la Frontière, à l’Ouest du Soleil Date d'inscription : 04/12/2007
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Ven 18 Avr 2008, 13:39 | |
| Une semaine pour raconter l’histoire des retrouvailles entre un fils et son père après 5 ans d’absence. Le vieux est grincheux, solitaire, sale. Il ne lui reste qu’une passion la pêche à la mouche dans son Irlande natale. Le fils est lui aussi un loup solitaire revenu sur ses terres que pour une simple formalité administrative. Il a surtout de la rage (et peut-être même de la haine) envers son géniteur, et c'est en rapport avec la perte de sa mère survenue bien trop tôt. Ces quelques jours passés ensemble seront donc l’occasion pour que père et fils tentent de renouer quelques liens. Ce sera surtout l’occasion pour le fils de se remémorer ses souvenirs d’enfance et ceux de ses parents à travers la grande et unique passion du père : la photographie. Comment un Leica a pu fonder une famille puis être à l’origine de sa désintégration. Ce roman de Colum McCann fut pour moi une vraie découverte, le premier de cet auteur (le premier irlandais, même) et c’est submergé d’émotions que j’ai refermé les dernières pages. Ce fut un magnifique voyage qui débute et s’achève sur les terres tourbées d’Irlande. Un roman « photo » découvrant les atrocités de la guerre d’Espagne, trouvant l’amour sur les terres rouges du Mexique, se baladant dans le Wyoming au milieu de la lumière incandescente des feux de forêt, avant d’aboutir à la misère de New York. Alors si vous voulez capter la lumière du monde avec votre Leica, que vous être prêt à faire le plein d’émotion, il ne vous reste puis qu’à écouter « le chant du coyote ». | |
| | | Seb pilier
Nombre de messages : 950 Date d'inscription : 26/02/2008
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Ven 18 Avr 2008, 13:44 | |
| Merci de ce beau post, Mouton S, ça donne vraiment envie | |
| | | Le mouton sauvage pilier
Nombre de messages : 1680 Localisation : Au Sud de la Frontière, à l’Ouest du Soleil Date d'inscription : 04/12/2007
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Ven 18 Avr 2008, 13:46 | |
| ho, moi j'y suis pour rien... c'est Colum qu'il faut remercier d'avoir écrire un si beau texte autour des retrouvailles d'une canne à pêche et d'un Leica ou d'un fils et de son père | |
| | | Syl pilier
Nombre de messages : 1553 Age : 61 Localisation : Belgique Date d'inscription : 23/01/2008
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Ven 18 Avr 2008, 15:18 | |
| C'est vrai que ça donne envie de lire ce livre ton résumé Mouton Sauvage. En plus, en général, les irlandais, j'aime bien (à commencer par deux de mes "chouchous" : Oscar Wilde et Robert Mac Liam Wilson). Je pense donc que "Le chant du coyote" va bientôt rejoindre ma PAL .... | |
| | | Seb pilier
Nombre de messages : 950 Date d'inscription : 26/02/2008
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Sam 04 Oct 2008, 21:25 | |
| - queenieinlove a écrit:
- Danseur
Alors, voilà, je viens de le finir et je trouve que c'est un très grand livre, pas seulement à cause de la personnalité fascinante de Noureiev, mais aussi de la façon dont McCann parvient à la dépeindre, à travers les multiples témoignages (plus romancés que véridiques, mais au fond peu importe, il arrive que la fiction s'approche plus près de la vérité que la réalité ) de gens qui l'ont côtoyé de près. Le grand talent de Mc Cann est d'avoir choisi ces témoins dans un éventail très varié, il y a des gens de toutes origines (russes, français, américains,...), de toutes conditions sociales (sa femme de chambre comme l'artisan britannique qui lui fabriquait ses chaussons de danse), etc. Les points de vue varient, donc, mais aussi les styles et les genres littéraires, puisque McCann utilise à peu près tout ce qui a été inventé dans le domaine de la narration. 0utre le parcours exceptionnel de Noureiev, depuis son enfance de jeune Tatar fruste jusqu'à son éblouissante carrière de danseur, on retient sa personnalité flamboyante et son énergie, mais aussi la contradiction tragique de sa vie: en fuyant à l'Ouest, il a bien sûr pu vivre ses passions jusqu'au bout, mais il s'est aussi coupé d'une part de lui-même... - Spoiler:
(incarnée par sa mère, avec ces retrouvailles impossibles sans cesse retardées et qui n'interviendront qu'après qu'il soit trop tard)
Pour moi, une oeuvre vraiment exceptionnelle | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Lun 06 Oct 2008, 10:15 | |
| Cet auteur ne devrait-il pas être le sujet d'une lecture commune, en espérant qu'il reste des titres à lire pour les heureux qui connaissent déjà l'auteur ! - Seb a écrit:
- Merci de ce beau post, Mouton S, ça donne vraiment envie
Tous vos messages sont beaux... donnent envie de se précipiter sur l'auteur ces livres ! Merci .... quand même | |
| | | Le mouton sauvage pilier
Nombre de messages : 1680 Localisation : Au Sud de la Frontière, à l’Ouest du Soleil Date d'inscription : 04/12/2007
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Lun 06 Oct 2008, 11:16 | |
| J'ai encore Les saisons de la nuit qui m'attendent sagement dans ma bibliothèque, seconde étagère, tout à droite... | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Sam 09 Mai 2009, 05:38 | |
| - Seb a écrit:
- je viens de finir [Danseur et je trouve que c'est un très grand livre, pas seulement à cause de la personnalité fascinante de Noureiev, mais aussi de la façon dont McCann parvient à la dépeindre,
[..]Pour moi, une oeuvre vraiment exceptionnelle - Citation :
- Comment un danseur classique, aussi génial soit-il, a-t-il pu devenir un mythe ? Noureev était beau, charismatique, séducteur et sexy en diable, déterminé à décrocher la gloire. "Personne ne m'arrive à la cheville", disait-il. " Mais il avait beau créer des émeutes, il a fallu l'événement de l'aéroport du Bourget [il échappe à ses surveillants du KGB] pour que la presse mondiale en parle."
dit le Monde à propos du spectacle Rudolf Noureev is dead ! de Christophe Fiat aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis, et d'une exposition sur ses costumes à Moulins (Allier). tout l'article : - Spoiler:
le 16 juin 1961. En tournée à Paris avec le Kirov, Noureev est sommé de rentrer à Moscou. Alors qu'il va embarquer dans l'avion sous la surveillance du KGB, il se réfugie d'un bond auprès de policiers français. Le danseur soviétique bascule dans la célébrité, mais sera considéré comme un traître dans son pays. Il n'y retournera qu'en 1989.
La saga commence. Tous les bruits circulent. Entre KGB et CIA, vérités ou fictions, l'histoire de Noureev déborde d'événements rocambolesques. Rien que sa jeunesse ressemble à un film. Noureev, quatrième enfant et seul fils de Hamet et Farida Noureev, est né le 17 mars 1938, à bord du Transsibérien, dans la région du lac Baïkal. Gamin malingre et misérable, il passe son enfance à Oufa. "Il couchait sur la terre battue, était toujours affamé", raconte René Sirvin.
Cette pauvreté extrême a hanté Noureev. Pour Martine Kahane, directrice du CNCS et commissaire de l'exposition Noureev, elle est fondatrice de sa personnalité. "Parmi la centaine de costumes que nous exposons, certains sont usés à un point inimaginable, reprisés de partout. La vraie vie de celui qui a vécu parmi les grands et les riches était dans ses sacs de voyage. Ils contenaient simplement ses chaussons, ses collants, ses costumes et son thermos de thé."
Bête de scène, Noureev défraye aussi la chronique par son appétit sexuel. "C'était sa manière de décompresser, je crois", glisse Martine Kahane. Homosexuel, il devient non seulement une icône politique mais érotique. "En pleine guerre froide et expansion de la culture de masse capitaliste, il est la bonne personne au bon moment, commente Christophe Fiat. Il est emblématique de la libération sexuelle dans les années 1960. Il séduit les foules, apparaît en compagnie de femmes riches comme Jackie Kennedy, mais ses amants sont des hommes, ses escort boys." Le mythe meurt jeune, fauché par la maladie, "symbole des années sida après avoir vécu sa vie sous le signe de l'excès".
Au travail, Noureev se révèle forcené. Etoile du Kirov à la fin des années 1950, il se faisait filmer par un de ses amants pour regarder ensuite les prises et améliorer sa prestation. Directeur de la danse de l'Opéra de Paris de 1983 à 1989, il valorise le rôle du Prince dans les ballets du répertoire. Il rallonge et complexifie ses variations, en rajoute même parfois, plaçant la barre à des hauteurs techniques jamais vues.
Excessif, flamboyant, entre carnets mondains et tabloïds, possédant des maisons partout dans le monde, le côté pile de Noureev rutile. Côté face, rien ne va de soi. "Il n'aimait pas son corps, raconte Mme Kahane. Il se trouvait trop petit (1,73 m) et avait fait dessiner des modèles de pourpoint spéciaux pour allonger ses bras. Il a voulu la gloire, l'a eue et en a payé le prix."
Solitaire, mais encore, malheureux, timide et doux... "C'était un sentimental qui rêvait d'avoir une famille, se souvient Florence Clerc, danseuse étoile de l'Opéra de Paris. Je l'ai connu de très près à l'Opéra. J'appartenais aussi à sa compagnie, et l'on tournait beaucoup. Il était si séducteur qu'on ne pouvait rien lui refuser. C'était quelqu'un d'adorable." Et inspirant les plus grands. Maurice Béjart chorégraphia pour lui Le Chant du compagnon errant (1971), Martha Graham lui tailla un Lucifer (1975) sur mesure, le cinéaste britannique Ken Russell l'habilla en Valentino (1977). Noureev fut et restera un moteur à fantasmes.
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| | | maïa pilier
Nombre de messages : 3761 Date d'inscription : 05/01/2006
| Sujet: Re: Colum McCann [Irlande] Mer 16 Sep 2009, 20:17 | |
| Irlandais, certes, mais je le classerais plutôt chez les Américains puisqu'il vit à New York.
Bref, si vous ne souhaitez pas perdre de temps avec les sélectionnés des prix littéraires français, précipitez-vous sur son dernier roman. Et que le vaste monde poursuive sa course folle. Le titre à lui seul fait saliver. C'est un roman magnifique, puissant, polyphonique, construit comme un manège dont le centre est ce funambule qui, un jour d'août 1974, resta 45 minutes à danser sur un câble tendu entre les deux tours du World Trade Center... Oui, ces deux tours-là.
PS : Le funambule, Philippe Petit, est français, il vit toujours (à New York, d'ailleurs) et un documentaire remarquable vient de sortir en DVD racontant minutieusement comment il prépara son exploit... | |
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